|
. |
|
|
Le
Rwanda
a été habité dès l'Antiquité par des groupes de chasseurs-cueilleurs,
probablement les Twa, une population pygmée.
Vers le XIe siècle, les populations bantoues,
principalement les Hutu, s'installent dans la région. Ils sont agriculteurs
et introduisent l'agriculture (culture du sorgho et de la banane, notamment).
À partir du XIVe siècle, la dynastie des Nyiginya commence à unifier le territoire rwandais sous l'autorité d'un mwami (= roi) . La société rwandaise est alors composée de trois groupes principaux : les Tutsi, les Hutu et les Twa. Ces groupes ne sont pas des ethnies au sens strict, mais plutôt des catégories sociales. Les Tutsi sont généralement des éleveurs de bétail, les Hutu des agriculteurs, et les Twa restent des chasseurs-cueilleurs. Les rapports entre Hutu et Tutsi rappellent ceux qui existent en Ouganda dans la population Banyankole, qui elle aussi se subdivise en deux classes classes principales, les Bahima (éleveurs) et les Bairu (agriculteurs). Les relations entre ces groupes sont complexes. Les Tutsi forment l'aristocratie et détiennent le pouvoir, mais les Hutu représentent la majorité de la population. Malgré les tensions, il y a aussi des interactions et des mariages intergroupes, et la mobilité sociale est possible. Dans l'Etat des Nyiginya, le pouvoir est très centralisé, avec une administration complexe et une armée organisée. Le mwami est aussi une figure sacrée, dotée d'un pouvoir spirituel important. Le mwami Ruganzu I Bwimba est considéré comme l'un des fondateurs du royaume.. Sous le règne de Ruganzu II Ndoli au XVIe siècle, le royaume du Rwanda commence à s'étendre de manière significative. La centralisation du pouvoir royal s'accentue sous les rois suivants, notamment sous le mwami Kigeli IV Rwabugiri (règne de 1853 à 1895), qui est généralement considéré comme le plus grand roi du Rwanda. La période coloniale.
Dans les années 1950, le Rwanda est encore sous administration belge, dans le cadre du mandat des Nations Unies. Les Belges continuent de renforcer la division entre Hutu et Tutsi, notamment par l'introduction des cartes d'identité ethniques en 1933, qui cristallisent les identités ethniques artificiellement fabriquées par le colonisateur. Dans les années 1950, des mouvements nationalistes commencent à se former, revendiquant l'indépendance. Deux factions principales émergent : les Tutsi, qui veulent maintenir leur domination traditionnelle, et les Hutu, qui réclament plus de pouvoir et de droits politiques. En 1959, les tensions entre Hutu et Tutsi atteignent un point critique. La Révolution sociale commence par une série de violences qui se transforment en un soulèvement majeur des Hutu contre les Tutsi. Des milliers de Tutsi sont tués, 150 000 osont contraints à l'exil dans les pays voisins. En 1961, les Belges organisent un référendum qui abolit la monarchie tutsie et proclame la République. Grégoire Kayibanda, un Hutu, devient le premier président du Rwanda après l'indépendance du pays le 1er juillet 1962. Le Rwanda indépendant.
Le génocide rwandais.
Le génocide dure environ 100 jours, du 7 avril au 15 juillet 1994 et tue les trois quarts de la population tutsi du Rwanda. Les massacres sont organisés et systématiques. Les milices utilisent des machettes, des armes à feu, et des viols comme méthodes de terrorisme et de meurtre. Les femmes et les enfants sont particulièrement ciblés. Les médias, notamment la radio des Mille Collines, jouent un rôle crucial en incitant à la violence, en diffusant des messages de haine et en encourageant les Hutu à tuer les Tutsi. La communauté internationale, à commencer par les Nations Unies, est largement critiquée pour son inaction. Les casques bleus de l'ONU présents au Rwanda sont limités dans leurs actions, et le Conseil de sécurité de l'ONU ne parvient pas à intervenir de manière significative pour stopper les massacres. En mai-Juillet 1994,
le Front Patriotique Rwandais (FPR), dirigé par Paul Kagame, mène une
offensive militaire qui s'intensifie. Les forces du FPR prennent progressivement
le contrĂ´le du pays, Le 4 juillet 1994, le FPR prend Kigali, mettant fin
au génocide. Les forces génocidaires fuient vers les pays voisins, notamment
la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo
(RDC), et des millions de réfugiés hutu se dispersent. Au final, environ
800 000 personnes auront été tuées, et de nombreuses familles décimées.
Des millions de personnes sont déplacées, avec des réfugiés se retrouvant
dans des camps au Congo et ailleurs.
L'ère Kagame.
Après avoir été vice-président et ministre de la Défense, Paul Kagame devient président du Rwanda en 2000, succédant à Pasteur Bizimungu qui démissionne. Kagame est ensuite élu président en 2003 lors de la première élection présidentielle depuis le génocide. Le régime de Kagame centralise le pouvoir, avec une gestion stricte de la politique intérieure. Bien que le Rwanda soit officiellement une démocratie multipartite, le Front Patriotique Rwandais (FPR) de Kagame domine largement la scène politique, avec peu de place pour une véritable opposition. En 2015, un référendum constitutionnel permet à Kagame de potentiellement rester au pouvoir jusqu'en 2034. Ce changement est critiqué par les observateurs internationaux, qui y voient une dérive autoritaire. Le Rwanda connaît une transformation économique rapide et devientun modèle de développement en Afrique. Le gouvernement met en place des réformes pour attirer les investissements étrangers, moderniser l'agriculture, et développer les infrastructures. Le pays se concentre également sur l'innovation technologique. Les efforts de développement conduisent à une réduction significative de la pauvreté, une amélioration de l'accès à l'éducation et une hausse de l'espérance de vie. Le Rwanda devient l'un des pays les plus performants en Afrique en termes d'indicateurs de développement humain. Le pays continue d'exercer une influence importante dans la région des Grands Lacs, notamment en République Démocratique du Congo (RDC). Le Rwanda est accusé de soutenir des groupes armés dans l'est de la RDC, ce qui contribue à l'instabilité dans la région. Toutefois, Kagame justifie ces actions par la nécessité de protéger le Rwanda des menaces sécuritaires transfrontalières. Le Rwanda développe également un rôle diplomatique actif en Afrique, rejoignant des organisations comme la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) et renforçant ses relations avec les grandes puissances mondiales. Le pays est salué pour sa contribution aux missions de maintien de la paix de l'ONU. Dans le même temps, le régime de Kagame est critiqué pour ses atteintes aux droits humains. Les accusations concernent la répression de l'opposition politique, la restriction de la liberté de la presse et des allégations d'assassinats politiques. Les figures de l'opposition, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Rwanda, font souvent face à des harcèlements, des arrestations ou des menaces. Certains opposants en exil ont été assassinés, ce qui suscite des critiques sur la tolérance du régime envers la dissidence. Le gouvernement de Kagame continue de mettre l'accent sur la mémoire du génocide, avec des initiatives pour l'unité nationale et la réconciliation. Le Rwanda met en place des politiques pour effacer les distinctions ethniques, se concentrant sur une identité nationale rwandaise unifiée. Les tribunaux Gacaca, qui ont jugé des centaines de milliers de cas de crimes liés au génocide, se terminent en 2012. Bien qu'ils aient été efficaces pour traiter un grand nombre de cas, ces tribunaux sont également critiqués pour des jugements parfois expéditifs et une justice partielle. Paul Kagame est réélu en 2017 avec un soutien massif, officiellement remportant plus de 98 % des voix. L'élection est largement critiquée pour son manque de compétitivité réelle et pour les pressions exercées sur l'opposition. Le Rwanda continue de se positionner comme un leader en Afrique, notamment par l'accueil de sommets internationaux, l'investissement dans des projets verts et la promotion de Kigali comme une ville intelligente. Le pays maintient sa réputation de propreté, d'efficacité administrative et de faible corruption. |
. |
|
|
||||||||
|