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Potsdam

Potsdam est une ville d'Allemagne, chef-lieu du land du Brandebourg, sur la rive droite de la Havel Ă©largie en lac, Ă  34 m d'altitude, dans la grande banlieue de Berlin. Population : 145.300 habitants. Elle comprend cinq quartiers et cinq faubourgs : Vieille Ville, Ville Neuve, Kiez, Friedriehstadt, quartier hollandais; faubourgs de Berlin, de Nauen, de Brandebourg et, sur la rive gauche de la Havel, faubourgs de Teltow et Jaeger, reliĂ©s Ă  la ville par un pont de 196 m, appuyĂ© sur l'Ă®le de l'AmitiĂ©. 

Le "Versailles prussien" a longtemps été une ville essentiellement officielle et militaire. Les principaux monuments sont les églises de la Garnison (1730-36) avec tour de 88 m, Nicolas (1830-1837), du Saint-Esprit (1728) avec, tour de 90 m, des Réformés français, l'hôtel de ville (1753), copié de celui d'Amsterdam, l'Orphelinat militaire, immense bâtisse de 430 m de façade, le Château royal, édifie de 1667 à 1704, le parc ou jardin, décoré de statues, de bustes et de canons. Tout autour de la ville, dans les bois et sur les collines des bords de la Havel, sont des palais et châteaux historiques des Hohenzollern. Enfin, sur les lacs de la Havel au Nord-Est et en amont de Klein-Glienicke, nous devons signaler aussi le bourg de Sakrow et l'île des Paons (château et jardin royal).

Le Château royal de Potsdam.
Ce château, situé sur la rive droite de la Havel, fut commencé en 1660 par Philippe de Chiese, continué par Menhard et Nehring, et achevé en 1701 par De Bodt. Il a trois étages, et forme un carré long. On y montre les appartements du grand Frédéric, tels qu'ils étaient de son temps. En avant du château se trouve le Lustgarlen, composé de deux parties la place de la Parade, entourée de colonnades construites en 1745 par Boumann; et le jardin, où l'on remarque un bassin, long de 113 m, large de 47, au milieu duquel se dresse un groupe colossal de Vénus et de Neptune entourés de Tritons.

Le château de sans-Souci.
Ce château a été construit de 1745 à 1747, sur les plans que donna Frédéric II lui-même, avec le secours de l'architecte Knobelsdorf. C'est un bâtiment à un étage, long de 97 m, profond de 16,33 m, et haut de 9,33 m; ses deux ailes, à deux étages, ont été reconstruites par Persius en 1841-1842, et servaient, l'une aux cuisines, l'autre aux hôtes étrangers et aux dames de la cour. Dans les appartements royaux on visite la bibliothèque de Frédéric II, sa chambre à coucher, le fauteuil où il est mort, diverses pièces ornées de tableaux de prix, et une salle circulaire soutenue par 16 colonnes monolithiques de marbre blanc. Dans la terrasse qui est en avant de la façade du château, Frédéric II avait fait creuser un caveau, où il voulait être enseveli, et il disait, en le montrant au marquis d'Argens :

" Quand je serai lĂ , je serai sans souci."
Telle serait l'origine du nom de cette rĂ©sidence. Au bas de cette terrasse est un grand bassin de marbre, de 43 m de diamètre, entourĂ© de statues et de groupes mythologiques en marbre, et du milieu duquel jaillit un jet d'eau Ă  une hauteur de 39 m. A la droite du château se trouve un Ă©difice qui contient une galerie de tableaux, et, plus loin, le moulin Ă  vent qui est devenu historique; Ă  gauche, le Cavalierhaus, qui a servi tour Ă  tour de théâtre et d'orangerie. Une colonnade de 88 colonnes corinthiennes se dĂ©veloppe un demi-cercle par derrière le château. 
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Potsdam : le palais de  Sans-Souci.
Sans-Souci, la résidence d'été de Frédéric II.

Vers le Nord, s'élève le Pfingstberg (belvédère) et, près d'un étang, le palais de marbre à toit de cuivre. De l'autre côté de cet étang (Heilige-See), entre ses eaux et celles de la Havel, s'allonge le faubourg de Brandebourg qu'un beau pont relie à Klein-Glienicke (châteaux des princes Charles, Frédéric-Léopold, parc, forêt de Potsdam). Entre Klein-Glienicke et le faubourg de Teltow s'élève la colline du Babelsberg (78 m). Au sud de Sans-Souci qui le domine, se trouve un vaste parc.

Le parc de Sans-Souci contient un autre château, dit Nouveau Palais, bâti de 1763 Ă  1769 d'après les dessins de BrĂĽning, et dont la façade, longue de 227 m et percĂ©e de 322 fenĂŞtres, se compose d'un corps de bâtiment principal et de quatre ailes. Il  renferme 200 chambres, parmi lesquelles la salle de Marbre, longue de 33 m, large de 20 m, haute de 13 m , et dont le plafond a Ă©tĂ© peint par Vanloo; derrière s'Ă©tend le Wildpark (15 km de circonfĂ©rence). 

Dans le parc, entre la ville et le Nouveau palais, se trouvent Ă©galement : le Mausoleum ou Temple des antiques, pastiche de la Rotonde ou PanthĂ©on de de Rome, et qui renferme une belle statue de la reine Louise, en marbre, par Rauch; le Temple de l'AmitiĂ©, bâti en marbre, et contenant la statue de la margrave de Bayreuth, soeur de FrĂ©dĂ©ric II; une Maison japonaise; un Bain romain; le petit château de Charlottenhof  avec villa pompĂ©ienne, bâti en 1826 sur le modèle d'une villa italienne, et environnĂ© d'un jardin de roses; une Faisanderie; une Tour chinoise; le Ruinenberg (montagne des ruines), hauteur au sommet de laquelle on a construit des ruines artificielles, pour cacher le rĂ©servoir de 50 m de diamètre et de 4 m de profondeur, dont les eaux alimentent tous les jets d'eau et les bassins.  (A.-M. B. / B.).

Histoire de la ville.
Potsdam jusqu'en 1945.
Potsdam est mentionnĂ©e pour la première fois en 993, dans un document de l'empereur Otton III sous le nom de Poztupimi  (ou Podstupim) qui indiquait qu'elle Ă©tait acquise  par l'abbĂ© de Quedlinburg. Elle Ă©tait alors un petit village slave situĂ© le long de la rivière Havel. Elle a progressivement Ă©voluĂ© pour devenir un lieu fortifiĂ© au cours du Moyen Ă‚ge. Au XIIIe siècle, Potsdam acquiert le statut de ville, mais elle reste une petite localitĂ© sans grande importance jusqu'au XVIIe siècle, quand FrĂ©dĂ©ric-Guillaume Ier, le grand Ă©lecteur du Brandebourg, commence Ă  transformer Potsdam en rĂ©sidence royale et militaire. Il y installe un important contingent militaire et fait de la ville une garnison majeure. Le 8 novembre 1685, il y signa l'Ă©dit de Potsdam, appelant dans ses Etats les huguenots français expulsĂ©s par Louis XIV.

Sous le règne de son fils, FrĂ©dĂ©ric II le Grand (1740-1786), Potsdam devient la rĂ©sidence principale de la cour prussienne. FrĂ©dĂ©ric II y fait construire le cĂ©lèbre Palais de Sanssouci, un chef-d'Ĺ“uvre de l'architecture rococo, dont il fait sa rĂ©sidence d'Ă©tĂ©. FrĂ©dĂ©ric II invite de nombreux artistes, penseurs et architectes Ă  Potsdam, et la ville se pare d'un ensemble de palais, de jardins et de bâtiments baroques. Cette pĂ©riode marque le dĂ©but de l'âge d'or de Potsdam, qui devient un centre artistique et intellectuel. Ă€ la fin du XVIIIe et au XIXe siècle, Potsdam continue d'ĂŞtre un lieu privilĂ©giĂ© par les monarques prussiens. Le 3 novembre 1805, fut signĂ© Ă  Potsdam le traitĂ© secret d'alliance entre la Prusse et la Russie.  Sous l'empereur Guillaume II, la ville connaĂ®t de nouvelles constructions et se modernise tout en conservant son rĂ´le de garnison militaire. Des bâtiments prestigieux sont Ă©rigĂ©s, comme le Nouveau Palais, pour symboliser la puissance de la Prusse et, plus tard, de l'Empire allemand.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Potsdam subit de lourds dommages. En 1945, les forces alliĂ©es bombardent la ville, dĂ©truisant une partie de son patrimoine historique. Ă€ la fin de la guerre, Potsdam est Ă©galement le théâtre de la ConfĂ©rence de Potsdam, rĂ©unissant les AlliĂ©s victorieux (l'Union soviĂ©tique, les États-Unis, et le Royaume-Uni) pour discuter du futur de l'Allemagne et de l'Europe. La confĂ©rence se tient au CĂ©cilienhof, un palais de style Tudor, et marque un moment clĂ© dans l'histoire du monde en scellant la division de l'Allemagne. 

La Conférence de Potsdam.
La ConfĂ©rence de Potsdam  (ou ConfĂ©rence des Trois) est une rencontre tenue entre les AlliĂ©s de la Seconde Guerre mondiale du 17 juillet au 2 aoĂ»t 1945 dans la ville de Potsdam, en Allemagne. Elle rassembla les principaux dirigeants des trois grandes puissances alliĂ©es : Harry S. Truman (prĂ©sident des États-Unis), Winston Churchill puis Clement Attlee (Premier ministre du Royaume-Uni) et Joseph Staline (dirigeant de l'URSS). La ConfĂ©rence de Potsdam survient après la fin des combats en Europe (la capitulation de l'Allemagne a eu lieu le 8 mai 1945), mais la guerre continue dans le Pacifique contre le Japon. La ConfĂ©rence de Yalta, tenue en fĂ©vrier 1945, avait dĂ©jĂ  fixĂ© certaines lignes directrices pour l'après-guerre, mais des divergences apparaissent Ă  Potsdam, notamment en raison de la montĂ©e des tensions entre les États-Unis et l'Union soviĂ©tique. L'objectif principal, Ă  Potsdam, Ă©tait de dĂ©terminer le sort de l'Allemagne vaincue ainsi que de l'Europe de l'après-guerre, mais aussi les futurs rapports de force internationaux. 

Les Alliés devaient s'accorder sur la gestion de l'Allemagne vaincue, désormais occupée par les États-Unis, le Royaume-Uni, l'URSS et la France, chacun ayant une zone d'occupation. Ils ont convenu de la démilitarisation complète de l'Allemagne, du démantèlement de ses industries militaires, et de la poursuite des criminels de guerre nazis dans le cadre de la dénazification. Les puissances alliées voulaient aussi s'assurer que l'Allemagne contribuerait aux réparations pour les dommages causés pendant la guerre. L'Union soviétique a notamment demandé des réparations importantes, compensées en partie par la prise de biens dans sa zone d'occupation.

La confĂ©rence a par ailleurs redĂ©fini certaines frontières, notamment celle de la Pologne, dĂ©placĂ©e vers l'ouest avec l'ajout des territoires allemands de l'Oder-Neisse, et des populations allemandes en Pologne, en TchĂ©coslovaquie et en Hongrie ont Ă©tĂ© expulsĂ©es. C'est aussi lors de la confĂ©rence de Potsdam que les les États-Unis ont informĂ© Staline de leur intention d'utiliser une arme nouvelle et puissante (la bombe nuclĂ©aire), mais sans rĂ©vĂ©ler ses dĂ©tails techniques. Staline a Ă©galement rĂ©affirmĂ© que l'URSS entrerait en guerre contre le Japon, conformĂ©ment aux accords de Yalta, ce qui se produira en aoĂ»t 1945. 

Au final, les AlliĂ©s se sont accordĂ©s sur le Plan en quatre "D" pour l'Allemagne : dĂ©militarisation  (retirer toute capacitĂ© militaire Ă  l'Allemagne); dĂ©nazification (Ă©liminer l'influence nazie de la sociĂ©tĂ© allemande); dĂ©cartellisation (dissoudre les grands cartels industriels, perçus comme soutiens du militarisme); dĂ©mocratisation (Ă©tablir des institutions dĂ©mocratiques et garantir les libertĂ©s fondamentales). L'Allemagne fut divisĂ©e en quatre zones d'occupation (amĂ©ricaine, britannique, soviĂ©tique, et française). Berlin, bien que situĂ©e en zone soviĂ©tique, fut Ă©galement divisĂ©e en quatre secteurs contrĂ´lĂ©s par les AlliĂ©s. Deplus, lLes AlliĂ©s autorisèrent l'expulsion des Allemands vivant en Pologne, en TchĂ©coslovaquie et en Hongrie. Ces expulsions massives, souvent brutales, ont affectĂ© des millions de personnes et ont causĂ© d'importants dĂ©placements de population en Europe centrale.

Cependant, malgré les avancées obtenues, la Conférence de Potsdam a aussi marqué le début des tensions de la Guerre froide. Les divergences idéologiques et politiques entre les États-Unis et l'URSS ont empêché une coopération durable, notamment sur la question allemande et l'influence en Europe de l'Est.
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Potsdam : Cecilienhof.
Une partie du château de Cecilienhof où s'est tenue la conférence de Potsdam en 1945.
Images : The World Factbook.

Potsdam depuis la guerre.
Après la guerre, Potsdam se retrouve dans la zone d'occupation soviétique et fait donc partie de la République Démocratique Allemande (RDA) à partir de 1949. La ville est partiellement reconstruite, mais de nombreux édifices historiques ne sont pas restaurés, et le gouvernement de la RDA transforme Potsdam en un symbole socialiste. Plusieurs bâtiments historiques sont démolis, et de nouvelles constructions, typiques de l'architecture socialiste, sont érigées.

Après la chute du Mur de Berlin et la rĂ©unification allemande en 1990, Potsdam est intĂ©grĂ©e dans le Land de Brandebourg et commence une vaste campagne de restauration de son patrimoine historique. Le quartier hollandais, les palais et parcs de Sanssouci, et d'autres monuments sont restaurĂ©s pour retrouver leur splendeur d'origine. Potsdam est dĂ©sormais un centre touristique, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco pour ses paysages culturels et son architecture. Elle est Ă©galement devenue un pĂ´le de recherche scientifique et acadĂ©mique avec  l'Institut Max Planck et l'UniversitĂ© de Potsdam. La ville est aussi connue pour ses studios de cinĂ©ma, les Studios de Babelsberg, qui sont parmi les plus anciens au monde et qui ont accueilli des tournages cĂ©lèbres depuis les dĂ©buts du 7e art.

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Dictionnaire Villes et monuments
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