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 L'histoire de l'Asie
Histoire du Koweit

Le territoire du Koweït actuel a été habité depuis l'antiquité. L'île de Failaka (au débouché de la baie de Koweit City), par exemple, a été colonisée dès le IIIe millénaire avant JC par les Sumériens, puis par les Grecs à partir du IIIe siècle avant J.-C. Sous les Achéménides, l'île était un centre de commerce important, notamment avec la civilisation de Dilmun (actuel Bahreïn).

Avec l'arrivée de l'Islam au VIIe siècle, la région passa sous contrôle musulman et fut intégrée au califat omeyyade, puis abbasside. La région faisait partie de l'ensemble plus vaste du Golfe Persique, qui était un carrefour commercial crucial reliant l'Inde, l'Afrique de l'Est et l'Arabie. Au XVIe siècle, les Portugais ont établi des postes de commerce dans le Golfe Persique, mais leur influence a rapidement décliné face à la résistance locale et à la concurrence d'autres puissances européennes et régionales. Au début du XVIIIe siècle, le Koweït était sous la domination nominale de l'Empire ottoman, bien que les tribus locales conservaient une certaine autonomie.

La ville de Koweit (Koweit City) était nominalement le chef-lieu d'un caza du vilayet de Bassorah et la résidence d'un sous-gouverneur; mais, en réalité, la Turquie n'y manifestait son autorité que par le choix du chef de la cité, et par le traitement en nature qu'elle lui assurait. La population s'adonnait principalement à la construction des barques à voiles qui faisaient le petit cabotage et étaient employées aussi à la pêche des perles. Le commerce consistait à échanger des produits des troupeaux venus de l'intérieur contre les objets manufacturés déposés par les navires qui y faisaient souvent escale. 

Le Koweït en tant qu'entité politique distincte a émergé seulement au XVIIIe siècle. En 1716, la tribu des Bani Utub, qui comprenait la famille Al-Sabah, a migré dans la région et s'est installée à Koweït. En 1756, la tribu a élu Sabah I ben Jaber comme premier cheikh, marquant le début de la dynastie Al-Sabah, qui règne toujours sur le pays.
Au XIXe  siècle, la situation géopolitique du Koweït devint plus complexe. Face aux menaces des Ottomans et des Saoudiens, le cheikh Mubarak Al-Sabah (Mubarak le Grand) chercha une alliance avec l'Empire britannique. En 1899, il signa un accord de protection avec les Britanniques, qui assuraient la défense du Koweït en échange de l'exclusivité des relations étrangères du Koweït avec d'autres puissances.

A partir de cette époque, le Koweït a prospéré grâce à sa position stratégique et à son port naturel, devenant un centre de commerce important dans le Golfe Persique. Le commerce des perles, en particulier, était une activité économique majeure jusqu'à la crise des années 1930, causée par la dépression mondiale et l'émergence des perles cultivées japonaises. Le véritable tournant pour le Koweït est venu avec la découverte de pétrole en 1938. La production commerciale a commencé en 1946, après la Seconde Guerre mondiale. Le pétrole a transformé l'économie koweïtienne, attirant des investissements étrangers massifs et entraînant une modernisation rapide du pays. Le mouvement pour l'indépendance et la fin du protectorat britannique s'intensifia aussi. En 1961, le Koweït obtint finalement son indépendance officielle, avec l'émir Abdullah Al-Salim Al-Sabah devenant le premier souverain du Koweït indépendant. 

L'exploitation du pétrole a donné une grande prospérité au pays et suscité la convoitise de l'Irak qui l'a attaqué et envahile 2 août 1990. Après plusieurs semaines de bombardements aériens, une coalition de l'ONU sous commandement des Etats-Unis, a lancé un assaut terrestre le 23 février 1991 et libéré en quatre jours le Koweit, qui a dû ensuite dépenser plus de 5 milliards de dollars  pour réparer les infrastructures pétrolières endommagées pendant cette première guerre du Golfe.

Revenue au pouvoir, la famille Al-Sabah a rétabli une assemblée législative élue qui a su affirmer son importance au cours des années suivantes. En mai 2009, pour la première fois, quatre femmes ont été élues au Parlement. 

En février et mars 2011, lors des soulèvements et des protestations qui ont agité le monde arabe, les Arabes apatrides, connu sous le nom bidounes, ont organisé des manifestations pour demander la citoyenneté, des emplois et les autres prestations offertes aux ressortissants koweïtiens. Des groupes militant pour la jeunesse - soutenus par l'opposition et les rivaux du premier ministre au sein même de la famille régnante - se sont rassemblés en mars 2011 pour que soit mis fin à la corruption et pour demander l'éviction du premier ministre et son cabinet. Des manifestations similaires ont eu sporadiquement tout au long d'avril et mai. Fin septembre 2011, la question de la corruption généralisée a encore attisé la colère de la population attendant toujours l'éviction du premier ministre. Les manifestations ont repris fin 2012 en réponse à un décret modifiant la loi électorale qui a diminué le pouvoir de vote des blocs tribaux.

Une coalition d'opposition composée d'islamistes sunnites, de populistes tribaux et de quelques libéraux, a largement boycotté les élections législatives de 2012 et 2013, d'où il a résulté un parlement plus favorable au programme du gouvernement. La chute des prix du pétrole à partir de 2014 a mis à l'épreuve l'économie du Koweït, fortement dépendante des exportations de pétrole. Le gouvernement a été contraint de repenser ses finances et de chercher à diversifier l'économie. En 2016, le Koweït a annoncé son plan de développement économique Vision 2035, visant à diversifier son économie et à réduire sa dépendance au pétrole. Le plan comprenait des initiatives pour améliorer l'infrastructure, développer le secteur privé  et attirer des investissements étrangers. Face à la perspective de douloureuses réductions des subventions, les opposants et les indépendants ont participé activement aux élections de novembre 2016, remportant près de la moitié des sièges, mais l'alliance entre les composantes d'opposition a largement cessé d'exister avec l'élection de 2016, et l'opposition est apparue de plus en plus divisée. 

En septembre 2020, l'émir Cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah est décédé. Son demi-frère, Ceikh Nawaf Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, lui a succédé. Le nouveau leadership a hérité des défis économiques et des attentes pour des réformes politiques et économiques. La période récente a vu le Koweït continuer ses efforts de diversification économique et de réforme. Le gouvernement a mis en oeuvre des mesures pour stimuler le secteur privé, attirer des investissements et améliorer l'infrastructure. L'émir Sheikh Nawaf et le gouvernement cherchent à équilibrer les aspirations de modernisation avec les attentes traditionnelles et sociales.

Sur le plan international, le Koweït maintient une politique étrangère prudente, cherchant à jouer un rôle de médiateur dans les conflits régionaux, notamment dans les tensions entre les pays du Golfe et l'Iran. Le Koweït reste un acteur important au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et des forums internationaux.

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