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La première Indonésie
Les premières populations.
Préhistoire.
Les premières traces
de peuplement en Indonésie remontent à environ 1,5 million d'années
avec l'Homo erectus, également connu sous le nom d'Homme de Java.
Des découvertes archéologiques telles que celles de Sangiran et de Trinil
sur l'île de Java témoignent de la présence de ces hominidés. Les humains
modernes (Homo sapiens) sont arrivés vers 40 000 av. JC.
Vers 2000 av. JC,
des populations austronésiennes commencent à migrer depuis Taïwan
vers le sud-est, atteignant les Philippines,
puis l'Indonésie. Ces peuples apportent avec eux des technologies de navigation
avancées, la culture du riz et des techniques de poterie. Cette période
marque le début de l'ère néolithique en Indonésie.
Protohistoire.
Vers 500 av. JC,
les premiers échanges commerciaux commencent à se développer avec l'Inde
et la Chine. C'est le début du commerce maritime. La culture de Dong Son,
originaire du Vietnam, influence les techniques
de métallurgie et l'agriculture en Indonésie. L'Indonésie, en raison
de sa position stratégique entre les océans Indien
et Pacifique,
devient véritablement un carrefour commercial dès le début de l'ère
commune. Ces contacts initiaux introduisent de nouvelles influences culturelles
et religieuses, préparant le terrain pour l'adoption ultérieure de l'hindouisme
et du bouddhisme.
Plusieurs royaumes
et chefferies commencent à émerger en Indonésie, bien que leurs structures
exactes et leurs noms soient souvent obscurs en raison du manque de sources
écrites. Des sites archéologiques comme ceux de Batujaya à Java
et de Besuki à Sumatra
fournissent des indices sur ces sociétés anciennes.
Un archipel de
peuples.
L'Indonésie est
un archipel constitué de milliers d'îles et abrite aussi une grande diversité
de populations et de groupes ethniques. Chacun de ces groupes possède
sa propre langue et culture et forment la trame ancestrale sur laquelle
s'est écrite l'histoire de l'Indonésie au fil des siècles.
Les
Javanais.
Les Javanais, qui
vivent principalement sur l'île de Java, représentent le groupe ethnique
le plus important de l'Indonésie. Java était autrefois habitée par des
populations autochtones qui pratiquaient l'agriculture et l'élevage. Les
premières preuves de civilisation sur Java remontent à l'âge du bronze
(environ 300 av. JC à 500 apr. JC), avec des sites archéologiques tels
que Gunung Padang qui montrent des vestiges de structures et d'activités
humaines anciennes. Les débuts de la formation de royaumes et de structures
sociales plus complexes ont probablement commencé à émerger à cette
époque. La culture javanaises a ensuite été influencée par des traditions
hindoues, bouddhistes et musulmanes. Les arts de la cour, comme le wayang
(théâtre d'ombres), la danse et la musique gamelan, sont très développés.
Les
Sundanais.
Les Sundanais sont
originaires de la partie ouest de Java. La région était probablement
peuplée autrefois par des groupes tribaux pratiquant l'agriculture et
le commerce. Des influences culturelles extérieures, notamment de la Chine
et de l'Inde, ont probablement commencé à se faire sentir à travers
le commerce maritime dès le Ier siècle. Il a existé un royaume
de Sunda qui a prospéré dans la région avant d'être intégré
dans l'empire javanais de Majapahit.
Les
Madurais.
L'île de Madura,
située à l'est de Java, avait également une population autochtonetrès
ancienne. L'île a probablement été influencée par les échanges commerciaux
avec Java et d'autres îles voisines, contribuant ainsi à son développement
culturel distinct. Madura a également eu son propre royaume par
le passé. Les Madurais, habitants de l'île de Madura et régions de l'Est
de Java Est, réputés pour leur agriculture et leur élevage de bétail,
notamment de bovins. La culture madurais est marquée par des traditions
telles que les courses de taureaux karapan sapi.
Les
Balinais.
Bali est de longue
date habitée par des populations qui pratiquaient l'agriculture
et l'artisanat. Des indications archéologiques montrent que Bali
a eu très tôt des contac avec l'Inde, notamment à travers le commerce
de produits comme l'or et le camphre. Cependant, la formation de structures
politiques plus complexes et l'essor des royaumes balinais hindouistes
(comme celui de Gelgel et plus tard celui de Klungkung) se sont davantage
développés à partir du premier millénaire de notre ère. Après l'implatation
de l'Islam, les habitants de l'île de Bali sont restés majoritairement
hindous. Leur culture est riche en cérémonies religieuses, danses, sculptures
et musique. Les festivals, comme le Nyepi (Jour du Silence), sont
des éléments centraux de la vie balinaise.
Les
Bataks.
Les Bataks vivent
principalement dans la province de Sumatra
du Nord, en Indonésie, autour du lac Toba. Ils étaient autrefois largement
organisés en communautés tribales, pratiquant l'agriculture, l'élevage
et le commerce. Ils ont développé une culture riche avec des traditions
religieuses animistes et des systèmes sociaux basés sur des clans (marga).
Au cours des siècles, ils ont été influencés par le commerce avec d'autres
cultures maritimes, ce qui a enrichi leur artisanat et leurs pratiques
culturelles. Ils sont connus pour leurs maisons traditionnelles, leurs
rituels animistes et leur musique. Ils possèdent un riche patrimoine oral
et des traditions funéraires distinctes.
Les
Minangkabau.
Les Minangkabau
sont originaires de la province de Sumatra occidental. Ils sont célèbres
pour leur système social matrilinéaire, où l'héritage et le pouvoir
sont transmis à travers la lignée maternelle. Autrefois, les Minangkabau
vivaient dans des villages agricoles et ont pratiquaient l'islam à partir
du XIIIe siècle, bien que leurs racines
historiques remontent bien plus loin. Ils ont développé une forte tradition
de commerce et d'artisanat, ainsi qu'une riche culture littéraire et orale.
Leur architecture traditionnelle, avec ses maisons à toits pointus, est
emblématique.
Les
Dayaks.
Les Dayaks sont
des peuples autochtones de l'île de Bornéo
(Kalimantan), partageant des similitudes culturelles mais aussi des distinctions
selon leurs régions géographiques spécifiques. Autrefois, les Dayaks
vivaient dans des villages longue-maison (rumah panjang) et pratiquaient
l'agriculture, la chasse et la pêche. Ils ont une tradition animiste forte,
vénérant les esprits de la nature et pratiquant des rituels liés Ã
la fertilité, à la guérison et à la protection. Les Dayaks étaient
également connus pour leur habileté dans l'artisanat, notamment la vannerie,
la sculpture sur bois et la tissage. Beaucoup continuent leur mode de vie
traditionnel. Les longues maisons communautaires et les tatouages
rituels sont caractéristiques.
Les
Bugis.
Les Bugis sont originaires
de la région sud de l'île de Sulawesi.
Ils étaient traditionnellement organisés en petites communautés agricoles
et maritimes le long des côtes de Sulawesi. Ils étaient connus pour leurs
compétences en navigation et leurs traditions maritimes avancées, participant
activement au commerce avec d'autres peuples de l'archipel et au-delà .
Les Bugis avaient une structure sociale avec des systèmes de clans (suku)
et des hiérarchies politiques locales.
Les
Macassars.
Les Macassar (Makassars)
sont un autre groupe ethnique de Sulawesi du Sud, avec leur centre historique
autour de la ville de Makassar. Comme les Bugis avec lesquels ils ont interconnectés,
ils étaient autrefois impliqués dans le commerce maritime et avaient
des relations étendues avec d'autres régions de l'archipel indonésien,
ainsi qu'avec des commerçants étrangers venus de Chine, d'Inde et d'Arabie.
Ils ont développé une culture riche, incluant des pratiques animistes
et des traditions artisanales.
Les
Papous.
Les Papous sont
les peuples autochtones de la partie orientale de l'île de Nouvelle-Guinée,
qui comprend aujourd'hui la province indonésienne de Papouasie. Dans le
passé, les Papous vivaient principalement dans des sociétés tribales,
pratiquant l'agriculture, la chasse et la collecte dans les forêts de
l'intérieur. Ils avaient des cultures diverses et des langues distinctes,
et étaient connus pour leurs sculptures sur bois, leurs arts décoratifs
et leurs pratiques spirituelles animistes.
Les
Torajas.
Les Torajas habitent
dans les montagnes des Célèbes (Sulawesi) du Sud. Ils étaient traditionnellement
agriculteurs, pratiquant une forme d'agriculture en terrasses dans les
hautes terres de Toraja. Les Torajas avaient une société avec des structures
hiérarchiques basées sur des clans et des rituels funéraires élaborés
qui jouaient un rôle central dans leur culture. Leur artisanat traditionnel
inclut la sculpture sur bois, le tissage et d'autres formes d'art décoratif.
Ils sont aujourd'hui connus pour leurs rites funéraires complexes et leurs
maisons traditionnelles appelées tongkonan, qui ont des toits en
forme de bateau.
Période hindou-bouddhiste
L'hindouisme
et le bouddhisme ont profondément influencé
la culture indonésienne dès les premiers siècles de notre ère. Leur
pénétration dans le pays est le résultat de siècles de contacts commerciaux
et culturels entre l'archipel et les civilisations indiennes.
.
Les premiers contacts
entre l'Inde et l'Indonésie remontent au Ier
siècle de notre ère. Les marchands indiens, en quête d'épices, de bois
précieux et d'autres produits exotiques, ont établi des routes commerciales
maritimes avec les royaumes indonésiens. Ces interactions ont conduit
à l'influence culturelle indienne, aussi bien dans les domaines de la
religion et de la langue que de l'art et de l'architecture.
À partir du XIIIe
siècle, l'islam a commencé à se répandre en
Indonésie, apporté par des marchands musulmans de l'Inde et du Moyen-Orient.
Les royaumes hindous et bouddhistes ont progressivement été remplacés
par des sultanats islamiques.Le processus de conversion a été relativement
pacifique, bien que certains conflits aient eu lieu. Les royaumes musulmans
comme Demak et Aceh ont émergé et ont exercé une influence croissante.
Cependant, l'héritage
hindou-bouddhiste est encore visible en Indonésie aujourd'hui. Les temples
anciens comme Borobudur et Prambanan attirent des millions de visiteurs
chaque année. Les festivals hindous et bouddhistes sont encore célébrés
dans certaines régions, notamment à Bali, qui est majoritairement hindou.
Les motifs, les sculptures et l'architecture influencés par l'hindouisme
et le bouddhisme continuent de jouer un rôle important dans l'art et la
culture indonésiens.
Les royaumes hindouistes
et bouddhistes
Les premiers royaumes
hindouistes d'Indonésie, comme le royaume de Kutai à Bornéo et le royaume
de Tarumanagara à Java, ont émergé autour du IVe
siècle. Entre le VIIIe et le XVe
siècle (période classique) se sont établis d'autres Etats hindouistes
importants, à commencer par l'Empire de Mataram (qui a aussi eu sa période
bouddhiste). Les inscriptions en sanscrit trouvées à Kutai et Tarumanagara,
ainsi que les statues et les temples, témoignent aussi de l'influence
hindoue.
Le bouddhisme, quant
à lui, a connu son âge d'or en Indonésie entre le VIIIe
et le Xe siècle. Il a été introduit
en Indonésie à partir du IVe siècle
par des marchands et des missionnaires venus d'Inde et d'Asie centrale.
Le bouddhisme mahayana a d'abord gagné en popularité. Des centres bouddhistes
ont été établis à Sumatra et Java, où des moines bouddhistes ont construit
des monastères et des temples. L'exxpansion du bouddhisme est en grande
partie due à la dynastie Sailendra, qui a régné sur le centre de Java
aux VIIIe et IXe
siècles.
Pendant cette période,
un syncrétisme entre l'hindouisme et le bouddhisme s'est développé,
comme en témoignent des temples tels que Prambanan (hindou) et Borobudur
(bouddhiste) situés à proximité.
Royaume
de Kutai.
Le Royaume de Kutai
est considéré comme le plus ancien royaume hindouiste d'Indonésie, fondé
vers le IVe siècle. Il était situé dans
la région de Kalimantan oriental (Bornéo). Les premières inscriptions
trouvées à Kutai sont les Yupa, des pierres de sacrifice, datées de
la première moitié du IVe siècle. Le
roi Mulawarman, l'un des souverains les plus célèbres de Kutai, a étendu
le royaume et a promu le culte de Shiva.
Kutai était fortement
influencé par l'hindouisme, avec des pratiques religieuses centrées sur
le culte de Shiva. Le royaume a également montré
des influences culturelles indiennes dans son art et ses rituels.
Kutai a commencé
à décliner vers le XIIe siècle en raison
de la montée d'autres puissances dans la région et de l'islamisation
progressive.
Royaume
de Tarumanagara.
Tarumanagara est
l'un des plus anciens royaumes hindous en Indonésie. il a été fondé
au début du IVe siècle dans l'ouest de
Java. Le roi le plus célèbre de Tarumanagara, Purnawarman, a régné
au Ve siècle. Son règne s'est signalé
par ses développements de l'irrigation et par la construction d'infrastructures.
Plusieurs inscriptions
en sanscrit, gravées sur des rochers et des monuments, témoignent de
l'existence et de la prospérité de Tarumanagara. Ces inscriptions mentionnent
des oeuvres publiques comme la construction de canaux pour l'irrigation.
L'influence de l'hindouisme se reflète dans l'art et l'architecture.
Tarumanagara a commencé
à décliner au VIIe siècle, probablement
en raison de l'émergence de nouveaux pouvoirs régionaux et du déclin
de l'influence économique et politique.
Royaume
de Mataram.
L'histoire du royaume
de Mataram a connu deux périodes distinctes. Seule la première entre
dans le cadre chronologique envisagé ici. Le deuxième royaume de Mataram,
musulman, également connu sous le nom de Sultanat de Mataram, émergera
au XVIe siècle dans le centre de Java.
Le premier Mataram,
aussi connu sous le nom de Mataram Kuno, était un royaume hindou-bouddhiste
qui a émergé dans le centre de Java au VIIIe
siècle. Il était gouverné par deux principales dynasties : les Sanjaya,
hindoue, et les Sailendra, bouddhiste.
• La
dynastie Sailendra a régné sur Java et Sumatra, principalement entre
le VIIIe et le IXe
siècle. Elle est connue pour avoir promu le bouddhisme Mahayana. Les origines
précises des Sailendra sont incertaines, mais ils sont devenus une puissance
majeure sous le règne de leurs rois successifs. Ils ont étendu leur influence
en contrôlant des routes commerciales importantes entre Java et Sumatra.
Les Sailendra étaient bouddhistes et ont patronné la construction de
monuments bouddhistes monumentaux. Le plus célèbre de ces monuments est
Borobudur, l'un des plus grands temples bouddhistes du monde, construit
au début du IXe siècle. Les Sailendra
ont souvent été en conflit avec la dynastie hindouiste Sanjaya, bien
que des périodes de paix et de cohabitation aient également existé.
Vers la fin du IXe siècle, les Sailendra
ont été progressivement supplantés par la dynastie Sanjaya et ont perdu
leur influence.
La dynastie
Sanjaya a régné sur le centre de Java et certaines parties de Sumatra
du VIIIe au Xe
siècle. Elle est souvent associée au développement de l'hindouisme Ã
Java. Le roi Sanjaya est considéré comme le fondateur de la dynastie
au début du VIIIe siècle. Son règne
est connu par l'inscription de Canggal (732). La dynastie Sanjaya était
hindouiste, particulièrement dédiée à Shiva. C'est sous cette dynastique
qu'ont été construits plusieurs temples importants, dont le temple de
Prambanan, dédié à la Trimurti (Shiva, Vishnu, Brahma). La dynastie
Sanjaya, on l'a dit, a eu des périodes de rivalité et d'alliance avec
la dynastie bouddhiste Sailendra. La tension et les conflits entre les
deux dynasties ont marqué une grande partie de l'histoire de Java au VIIIe
et IXe siècles.
Le premier royaume de
Mataram a décliné au Xe siècle, probablement
en raison de catastrophes naturelles et de conflits internes. Déjà , pendant
cette période la capitale du Java central avait été déplacée dans
le Java oriental en raison de l'activité volcanique.
Le royaume est célèbre
pour ses monuments architecturaux, notamment le temple de Borobudur (bouddhiste)
et le temple de Prambanan (hindou). Mataram était un centre culturel et
religieux important, avec une richesse de littérature et de sculptures.
• Borobudur,
situé dans le centre de Java, est l'un des plus grands et des plus célèbres
monuments bouddhistes au monde. Ce temple majestueux est une merveille
architecturale et une importante destination de pèlerinage pour les bouddhistes.
Le temple est particulièrement fréquenté lors des célébrations du
Vesak, qui commémorent la naissance, l'illumination et la mort de Bouddha.
Borobudur a été construit pendant la période de la dynastie Sailendra,
probablement entre 750 et 850 de notre ère. La dynastie Sailendra a régné
sur le centre de Java et a parrainé la construction de nombreux autres
monuments bouddhistes. Le temple a été abandonné au XIVe
siècle en raison de la conversion progressive de Java à l'islam. La végétation
tropicale a envahi le site, et Borobudur est resté oublié pendant plusieurs
siècles. En 1814, Borobudur a été redécouvert par Sir Thomas Stamford
Raffles, le gouverneur britannique de Java, qui a entendu parler d'un grand
monument enfoui dans la jungle. Les premières tentatives de restauration
ont eu lieu au XIXe et au début du XXe
siècle, mais les efforts sérieux de conservation ont commencé sous la
direction des autorités coloniales néerlandaises. Dans les années 1970,
une restauration majeure a été entreprise avec l'aide de l'Unesco, et
en 1991, Borobudur a été inscrit au patrimoine mondial de cette institution.
Le temple mesure
environ 123 mètres de chaque côté et s'élève à 35 mètres de hauteur.
Il est construit sous forme de mandala géant, un diagramme symbolique
représentant l'univers. Il se compose de neuf plateformes empilées, six
carrées et trois circulaires, surmontées d'un dôme central. Les murs
et les balustrades de Borobudur sont ornés de 2672 panneaux de bas-reliefs,
représentant des scènes de la vie de Bouddha, des enseignements bouddhistes
et des récits de Jatakas (les vies antérieures de Bouddha). Il
y a 504 statues de Bouddha sur le site. Les trois niveaux circulaires supérieurs
comportent 72 stupas ajourés, chacun contenant une statue de Bouddha assis.
Borobudur représente le chemin de l'illumination spirituelle. Les pèlerins
montent les plateformes en suivant un chemin rituel qui symbolise le voyage
vers l'éveil, passant de la vie terrestre (Kamadhatu) à la forme
(Rupadhatu) et enfin au royaume sans forme (Arupadhatu). Le dôme
central au sommet symbolise le Nirvana, l'état
ultime de libération spirituelle dans le bouddhisme.
• Prambanan
est un ensemble de temples hindous situé à environ 17 kilomètres au
nord-est de Yogyakarta et près de la frontière entre les provinces de
Java central et de Yogyakarta. Il a été construit vers 850 ap.
JC. sous la dynastie Sanjaya du royaume de Mataram et a été dédié aux
trois grandes divinités de l'hindouisme : Brahma
(le Créateur), Vishnu (le Conservateur) et Shiva
(le Destructeur). Son style est caractéristique de l'architecture hindoue
javanaise, influencée par l'architecture indienne. Le complexe compte
240 temples de différentes tailles, disposés en un mandala géométrique.
Les temples principaux
sont le temple de Shiva (Loro Jonggrang), le temple de Brahma, et le temple
de Vishnu. Le temple de Shiva, le plus grand, mesure 47 mètres de haut.
Il contient une statue de Shiva Mahadeva et des sculptures détaillant
des épisodes du Ramayana
sur ses parois intérieures. Le temple de Brahma est aut de 33 m. Il abrite
une statue de Brahma et des bas-reliefs représentant des scènes du Ramayana.
Le temple de Vishnu, également haut de 33 m, contient une statue de Vishnu
et des bas-reliefs illustrant des scènes du Mahabharata.
On remarque aussi à proximité divers temples bouddhistes qui soulignent
le syncrétisme religieux de la région : le Candi Lumbung et le Candi
Bubrah sont deux temples bouddhistes adjacents, et non loin de lÃ
le Candi Sewu, qui est un complexe bouddhiste.
Des travaux de restauration
ont commencé au XXe siècle, avec des
efforts significatifs pour restaurer les temples à leur gloire d'origine
après des siècles de délabrement et de tremblements de terre. Le site
a été inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco en 1991.
Royaume
de Srivijaya.
Le royaume de Srivijaya
a émergé au VIIe siècle dans la région
de Palembang, sur l'île de Sumatra. C'était un empire maritime bouddhiste
puissant. Il a étendu son influence sur les routes maritimes, contrôlant
le commerce entre l'Inde et la Chine.
Le royaume est devenu un centre majeur du commerce maritime, profitant
de sa position stratégique sur le détroit de Malacca.
Centre d'érudition bouddhiste, attirant des étudiants et des pèlerins
de toute l'Asie, il a aussi été un pôle de diffusion du bouddhisme dans
l'archipel. Le Srivijaya a commencé à décliner au XIe
siècle en raison des attaques des Chola, un royaume du sud de l'Inde,
et de la montée de nouveaux pouvoirs maritimes comme le Majapahit. Srivijaya
a finalement été absorbé par l'empire Majapahit au XIVe
siècle.
Royaume
de Kediri.
Le royaume de Kediri
a été fondé en 1042, après la division du royaume de Mataram en deux
par le roi Airlangga. Kediri occupait la partie orientale de Java.
Ses capitales principales étaient Daha et Kediri. Ce royaume a prospéré
grâce à l'agriculture et au commerce, avec des relations commerciales
s'étendant jusqu'à l'Inde et la Chine. Le Kediri est connu pour son développement
littéraire. De nombreux poèmes épiques (kalawin) en vieux javanais,
tels que le Arjuna Wiwaha et le Smara Dahana, ont été composés
pendant cette période. Il a été vaincu par Ken Arok, fondateur du royaume
de Singhasari, en 1222. Le dernier roi de Kediri, Kertajaya, a été défait
lors de la bataille de Ganter.
• L'Arjuna
Wiwaha a été composé par Mpu Kanwa au début du XIe
siècle, pendant le règne du roi Airlangga. Le poème raconte l'histoire
de la quête d'Arjuna, un héros du Mahabharata, pour obtenir des
armes divines. Il médite sur le mont Indrakila et résiste aux tentations
de plusieurs nymphes. En récompense de sa dévotion, il reçoit des armes
célestes du dieu Indra pour vaincre le démon Niwatakawaca.
• Le Smara Dahana,
dû à Mpu Dharmaja a été écrit au XIIe
siècle, pendant le règne du roi Jayabaya de Kediri. Il raconte l'histoire
de la destruction du dieu de l'amour, Smara (ou Kama), par Shiva. Smara
est incinéré par le feu de l'oeil frontal de Shiva lorsqu'il tente de
perturber sa méditation en tirant une flèche d'amour.
Royaume
de Singhasari.
Le Singhasari a
été fondé par Ken Arok en 1222 après avoir renversé le Kediri. Le
royaume était situé dans l'est de Java. Ken Arok a établi la dynastie
Rajasa, qui a régné sur le royaume. Cet Etat a connu une expansion territoriale
sous le règne de Kertanegara, qui a lancé des expéditions militaires
pour étendre son influence à Bali, Bornéo et Sumatra. Le royaume a favorisé
le syncrétisme religieux, combinant des éléments de l'hindouisme et
du bouddhisme. Il a été envahi par le Gelang-gelang, une résurgence
éphémère du Kediri, dirigée par Jayakatwang (Çri JayakatyÄ•ng),
en 1292. Le roi Kertanegara a été tué, marquant la fin du royaume de
Singhasari.
Empire
de Majapahit.
L'empire de Majapahit
a été fondé en 1293 par Raden Wijaya, avec l'aide des Mongols
qui avaient envahi Java pour punir Kertanegara de Singhasari. La capitale
était Trowulan.
Le Majapahit a atteint
son apogée sous le règne de Hayam Wuruk et son premier ministre Gajah
Mada. Il contrôlait alors une grande partie de l'archipel indonésien,
(Sumatra, la Malaisie, Bornéo et Bali). Le Majapahit était un centre
commercial important, facilitant le commerce maritime entre l'Inde et la
Chine. Il a aussi connu des avancées culturelles et artistiques, notamment
en architecture, sculpture, et littérature. Des oeuvres comme le Nagarakretagama
et le Sutasoma ont été écrites pendant cette période.
• Le Nagarakretagama
a été rédigé par Mpu Prapanca en 1365, pendant l'apogée de l'empire
de Majapahit sous le règne du roi Hayam Wuruk. Ce texte est une description
détaillée du royaume de Majapahit, ses structures politiques, sociales,
et religieuses, ainsi que les voyages de l'auteur à travers le royaume.
Il décrit également les cérémonies religieuses, les villes, les paysages
et les coutumes. Tout cela en fait donc une une source précieuse d'information
historique sur le Majapahit et son organisation.
• Le Sutasoma
a été composé au XIVe siècle, par Mpu
Tantular. Le poème raconte l'histoire du prince Sutasoma, qui renonce
à son trône pour devenir moine bouddhiste. Il se signale par saa compassion
et sa sagesse. Sutasoma est enlevé par un géant cannibale, mais grâce
à sa vertu et à sa non-violence, il parvient à transformer le géant
en un être bienveillant. Ce texte contient la célèbre phrase Bhinneka
Tunggal Ika, qui signifie « Unité dans la diversité » et qui est
devenue la devise nationale de l'Indonésie.
Après la mort de Hayam
Wuruk en 1389, l'empire a commencé à décliner en raison de conflits
internes et de la montée de nouveaux pouvoirs régionaux. La propagation
de l'islam et la montée des royaumes musulmans ont également contribué
au déclin de Majapahit. Il a finalement été supplanté par le royaume
musulman de Demak au début du XVIe siècle,
ce qui a marqué la fin de l'ère hindou-bouddhiste à Java.
L'implantation de
l'Islam
A partir du XIIe
siècle, des commerçants arabes et indiens
introduisent l'islam en Indonésie. Se constituent alors divers royaumes
musulmans, Ã l'image des sultanats de Samudera Pasai et d'Aceh. Au XVe
siècle, l'islam commence à se propager dans tout l'archipel, influençant
de nombreux royaumes hindouistes et bouddhistes, Ã l'mage du Mataram,
islamisé au XVIe siècle.
Sultanat
de Samudera Pasai.
Le sultanat de Samudera
Pasai a été fondé en 1267 dans le nord de Sumatra, près de la ville
moderne de Lhokseumawe. Le premier sultan du Pasai était Malik al-Saleh,
également connu sous le nom de Marah Silu. Le Pasai est considéré comme
le premier royaume musulman de l'archipel et a joué un rôle crucial dans
la diffusion de l'islam en Asie du Sud-Est. Le Pasai était également
un centre d'apprentissage musulman, attirant des érudits et produisant
des ouvrages littéraires et religieux en arabe et en malais. C'était
un centre commercial prospère, attirant des marchands de l'Inde, de la
Chine, du Moyen-Orient et de l'Asie du Sud-Est. Les principales exportations
incluaient le poivre, le camphre, et d'autres épices. Mais le sultanat
de Pasai a commencé à décliner au début du XVIe
siècle en raison de la montée du Sultanat d'Aceh, qui a finalement conquis
le Pasai en 1521. Les Portugais, en quête
de contrôle des routes commerciales, ont également joué un rôle dans
la chute du Pasai en attaquant et en affaiblissant ses structures de pouvoir.
Le
sultanat d'Aceh.
Situé à l'extrémité
nord de l'île de Sumatra le siltanat d'Aceh a été fondé au début du
XVIe siècle par le sultan Ali Mughayat Syah et a prospéré jusqu'au XIXe
siècle. Sa capitale était Banda Aceh. Il été la grand de l'Islam en
Indonésie et a joué un rôle clé dans la propagation de l'Islam
dans l'archipel indonésien. Ce sultanat a aussi été un centre de commerce
majeur, notamment pour le poivre, les épices et d'autres marchandises.
Son emplacement stratégique le rendait important pour le commerce maritime
entre l'Asie du Sud-Est, l'Inde et le Moyen-Orient. L'Aceh entretenait
des relations commerciales et diplomatiques avec l'Empire ottoman, l'Empire
moghol et les puissances européennes comme le Portugal et les Pays-Bas.
Sa puissance a diminué avec la montée du colonialisme néerlandais et
les conflits internes.
Le
Sultanat de Mataram (deuxième royaume de Mataram).
Le Sultanat de Mataram
a émergé au XVIe siècle dans le centre
de Java. Ce royaume musulman a été fondé par le sultan Sultan Sutawijaya
(Panembahan Senopati). Il a eu au cours de son histoire plusieurs
capitales successives, dont Kota Gede, Plered, et Kartasura.
Le royaume, bien
qu'il ait conservé une forte empreinte des traditions hindoues et bouddhistes
préexistantes, ainsi que des croyances animistes javanaises, a favorisé
la propagation de l'islam et le développement des arts et de la culture
javanaises musulmanes. Cet Etat a joué un rôle crucial dans l'unification
de Java sous l'islam. Son économie était principalement agricole. Une
grande importance était accordée à la culture du riz.
Le Sultanat de Mataram
a commencé à décliner au XVIIIe siècle
en raison de conflits internes et de l'intervention néerlandaise. Il a
combattu les forces coloniales néerlandaises, mais a finalement signé
des traités qui ont diminué son pouvoir. Il a fini par se diviser en
plusieurs principautés, dont le Yogyakarta et le Surakarta, qui sont devenues
rapidement vassales des Pays-Bas.
La période coloniale
Prétentions portugaises
(XVIe siècle).
Les Portugais arrivent
à Malacca en 1511, cherchant à contrôler
le commerce des épices. Mais bien qu'ils aient établi quelques comptoirs,
leur influence reste limitée par la résistance locale et la concurrence
d'autres puissances européennes.
Domination néerlandaise
(XVIIe - XXe
siècle)
Fondée en 1602,
la Vereenigde Oostindische Compagnie (VOC, Compagnie néerlandaise
des Indes orientale) établit des comptoirs commerciaux et finit par contrôler
de vastes territoires de l'archipel indonésien (à l'exception du Timor
oriental,
qui reste au Portugal). Batavia (aujourd'hui Jakarta)
devient la capitale de la VOC en 1619. La Compagnie fait faillite en 1799,
et ses possessions sont transférées à l'État néerlandais. Les Néerlandais
étendent leur contrôle pendant le XIXe
siècle, intégrant des régions comme Java, Sumatra, et Bornéo. Cette
époque est celle de l'exploitation des ressources naturelles et de la
mise en place de plantations.
Résistances
et révoltes.
Plusieurs révoltes
locales contre la domination néerlandaise, comme la guerre de Java (1825-1830)
dirigée par le prince Diponegoro. Le début du XXe
siècle, voit émerger des mouvements nationalistes, tels que Sarekat Islam
(1912) et le Parti national indonésien (PNI) fondé par Sukarno en 1927.
L'occupation
japonaise (1942-1945) et la marche vers l'indépendance (1945-1949).
Au cours de la Seconde
Guerre mondiale, les forces japonaises envahissent et occupent l'Indonésie
de 1942 à 1945. Les Japonais encouragent le nationalisme indonésien pour
obtenir du soutien contre les Alliés. Le 17 août 1945, Sukarno et Mohammad
Hatta proclament l'indépendance de l'Indonésie, peu après la capitulation
japonaise. Un conflit armé éclate alors entre les forces indonésiennes
et néerlandaises, ponctué par des négociations et des interventions
internationales. En décembre 1949, les Pays-Bas finissent par reconnaître
officiellement l'indépendance de l'Indonésie lors de la Conférence de
la Table Ronde de La Haye.
L'Indonésie indépendante
L'Indonésie sous
Sukarno (1945-1967).
Sukarno a été
l'un des leaders du mouvement pour l'indépendance indonésienne contre
les colons néerlandais et est devenu le premier président de l'Indonésie.
Il tente d'abord de créer un équilibre entre les forces politiques du
pays, notamment les nationalistes, les communistes (PKI), et l'armée.
En 1959, Sukarno dissout le parlement et assume des pouvoirs quasi dictatoriaux,
sous prétexte de maintenir l'unité dans un pays diversifié et fragmenté.
Il donne à son régime autoritaire le nom démocratie guidée.
L'économie sous Sukarno est marquée par des politiques nationalistes
et protectionnistes. Il nationalise de nombreuses entreprises étrangères.
Cependant, ces politiques conduisent à une mauvaise gestion économique,
à l'inflation et à la stagnation économique.
L'Indonésie de Sukarno
a été l'un des pays fondateurs du mouvement des Non-alignés (sous-entendu
avec les Etats-Unis ou avec l'URSS).
La conférence de Bandung (Bandoeng), qui s'est tenue du 18 au 24 avril
1955 en Indonésie, a réuni une trentaine de pays, dont la Chine, l'Inde
et l'Egypte, et a consacré la revendication
du rôle qu'entend désormais jouer dans la marche du monde les anciens
pays colonisés. Sukarno a soutenu des mouvements anticolonialistes et
a eu des relations tendues avec l'Occident, tout en se rapprochant, de
fait, de l'Union soviétique et de la Chine.
Cette dynamique de coopération intertionale n'a pas empêché des tensions
et des conflits armés avec la Malaisie
dans les années 1960.
L'insurrection du
30 septembre 1965, un coup d'État raté attribué au PKI, conduit à une
répression brutale contre les communistes. Suharto, un général de l'armée,
va utiliser cette opportunité pour prendre le pouvoir, accusant Sukarno
de faiblesse et d'alignement avec les communistes.
L'Indonésie sous
Suharto (1967-1998).
Suharto a officiellement
pris le pouvoir en 1967. Il instaure un régime autoritaire connu sous
le nom de Nouvel Ordre (Orde Baru) et reçoit le soutien
des États-Unis et d'autres pays occidentaux en raison de son anticommunisme.
Suharto met en place un contrôle strict sur les médias et la société
civile. Il centralise le pouvoir et supprime toute opposition politique.
Le parti Golkar, émanation du régime, domine le paysage politique.
Contrairement Ã
Sukarno, Suharto ouvre l'économie indonésienne aux investissements étrangers
et promeut des réformes de marché. Il modernise et industrialise le pays.
Sous son régime, l'Indonésie connaît une croissance économique rapide,
mais cette croissance est marquée par la corruption et le népotisme.
En 1975, l'Indonésie
de Suharto annexe le Timor oriental, récemment parvenu à l'indépendance,
déclenchant un long conflit. Après des années de guérilla contre l'occupation
indonésienne (1975-1999), Timor oriental a obtenu son indépendance en
2002 à la suite d'un référendum supervisé par les Nations Unies.
Tout au long de sa
présidence, Suharto maintiendra des relations étroites avec les pays
occidentaux, en particulier les États-Unis, le Japon
et les pays européens. Suharto fait aussi jouer à l'Indonésie un rôle
actif dans l'ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-Est), cherchant
à promouvoir la stabilité régionale et la coopération économique.
La crise financière
asiatique de 1997-1998 a sévèrement touché l'économie indonésienne
et a entraîné des troubles sociaux et des manifestations massives contre
le régime de Suharto. En mai 1998, face à une pression insoutenable,
Suharto démissionne, cédant le pouvoir à son vice-président B.J. Habibie.
Le chemin cahoteux
de la démocratie.
Présidence
de B. J. Habibie.
Le successeur de
Suharto, B.J. Habibie, introduit des réformes démocratiques. En 1999,
un référendum sous l'égide de l'ONU conduit à l'indépendance du Timor
oriental. La même année les premières élections libres ont lieu depuis
des décennies, marquant le début d'une nouvelle ère démocratique.
Présidence
de Abdurrahman Wahid.
Abdurrahman
Wahid (1999-2001) poursuit les réformes démocratiques initiées par son
prédécesseur B.J. Habibie. Sous sa présidence un etentative est faite
pour décentraliser le pays et réduire l'influence militaire. Wahid
est évincé par le Parlement en 2001, remplacé par Megawati Sukarnoputri.
Présidence
de Megawati Sukarnoputri.
Megawati Sukarnoputri
(2001-2004) continue de travailler à la stabilisation politique et des
réformes économiques. Elle met l'accent sur la lutte contre le terrorisme
après les attentats de Bali en 2002.
Présidence
de Susilo Bambang Yudhoyono.
Susilo Bambang Yudhoyono
(2004-2014) est le premier président indonésien élu au suffrage
direct. Il est réélu en 2009 pour un second mandat. Sous sa présidens
ont été mises en oeuvre des réformes économiques et des efforts ont
été faits pour attirer les investissements étrangers. On a aussi assisté
à un renforcement de la lutte contre la corruption et le terrorisme.
Présidence
de Joko Widodo.
Ancien gouverneur
de Jakarta, Joko Widodo (2014-2019), également connu sous le nom de Jokowi
met en place de programmes d'infrastructure ambitieux pour moderniser le
pays. Il entreprend des réformes dans les secteurs de la santé, de l'éducation
et de la bureaucratie. Sa politique étrangère axée sur le renforcement
de l'influence régionale de l'Indonésie.
Réélu en 2019,
Jokowi (2019-2024) continue de se concentrer sur les projets d'infrastructure
et la modernisation économique. Lors de la pandémie de covid-19,
des mesures sanitaires et économiques sont prises pour atténuer
les impacts de la crise. Sous son mandat des efforts sont faits pour lutter
contre la déforestation, les incendies de forêt et les catastrophes naturelles.
L'économie numérique et les énergies renouvelables sont promues.
Les élections du
14 février 2024 ont donné la victoire à Prabowo Subianto. Son investiture
à la présidence doit avoir lieu le 20 octobre 2024.
Mouvements séparatistes
et guerillas dans l'Indonésie contemporaine.
L'Indonésie contemporaine
a été confrontée à plusieurs mouvements séparatistes et guérillas
qui ont marqué son histoire post-indépendance. Ces mouvements ont généralement
été motivés par des facteurs ethniques, religieux, économiques et politiques.
Ils ont été accompagnés de graves violations des droits
humains (massacres, disparitions forcées, et déplacements de populations).
En réponse à ces mouvements, l'Indonésie a aussi mis en place des réformes
démocratiques et des lois sur l'autonomie régionale pour apaiser les
tensions et répondre aux revendications locales.
Mouvement
pour la Libération d'Aceh (GAM).
Le Mouvement pour
la Libération d'Aceh (Gerakan Aceh Merdeka, GAM) a été fondé en 1976
par Hasan di Tiro. Le GAM revendiquait l'indépendance de la province d'Aceh,
située à la pointe nord de Sumatra. Les principales raisons étaient
les injustices économiques, le désir de préserver l'identité culturelle
et la religion (Aceh étant majoritairement musulman), et la perception
d'exploitation des ressources naturelles par le gouvernement central.
Le GAM a mené une
guérilla contre le gouvernement indonésien pendant des décennies, entraînant
des milliers de morts et des déplacements de population. Le gouvernement
indonésien a réagi par des opérations militaires intensives, et Aceh
a été placée sous loi martiale à plusieurs reprises.
En 2005, Ã la suite
du tsunami de 2004 qui a ravagé Aceh, un accord de paix a été signé
entre le GAM et le gouvernement indonésien à Helsinki,
en Finlande. Le GAM a accepté de renoncer
à ses revendications d'indépendance en échange d'une plus grande autonomie.
Mouvement
pour la Papouasie Libre (OPM).
Le Mouvement pour
la Papouasie Libre (Organisasi Papua Merdeka, OPM) a été formé dans
les années 1960, revendiquant l'indépendance de la Papouasie occidentale,
intégrée à l'Indonésie en 1969 après l'Acte de Libre Choix controversé.
Les raisons incluent des revendications d'indépendance ethnique et culturelle,
des allégations de violations des droits humains, et l'exploitation des
ressources naturelles sans bénéfice pour les populations locales.
L'OPM a mené une
guérilla sporadique contre les forces indonésiennes. Le conflit est marqué
par des escarmouches, des attaques contre des infrastructures et des enlèvements.
Le gouvernement indonésien a déployé des forces militaires importantes
dans la région, accusées encore de violations des droits humains.
Les tensions restent
élevées en Papouasie, avec des manifestations régulières pour l'indépendance
et des rapports de violences continues. En 2001, une loi spéciale d'autonomie
a été accordée à la Papouasie, mais elle n'a pas satisfait les aspirations
des militants pour l'indépendance.
Mouvement
de l'Indépendance des Moluques du Sud (RMS).
La République des
Moluques du Sud (Republik Maluku Selatan, RMS) a été proclamée en 1950,
après que l'Indonésie a obtenu son indépendance des Pays-Bas. Les Moluques
du Sud souhaitaient former un État indépendant. Les raisons en étaient
notamment des différences culturelles et historiques, ainsi que le désir
de maintenir les liens avec les Néerlandais.
Les partisans de
la RMS ont mené une rébellion armée contre le gouvernement indonésien,
mais celle-ci a été rapidement écrasée. Les leaders de la RMS se sont
exilés aux Pays-Bas, où ils ont continué à revendiquer l'indépendance.
Le mouvement RMS
est aujourd'hui principalement actif en exil, avec des actions limitées
en Indonésie. Les Moluques
bénéficient d'une certaine autonomie régionale, mais les revendications
d'indépendance persistent.
Mouvement
islamiste à Poso (Sulawesi) .
Poso a été le
théâtre de violents affrontements entre communautés chrétiennes et
musulmanes dans les années 1990 et 2000, souvent exacerbés par des groupes
extrémistes musulmans.
Persistence des
défis.
Diversité
ethnique et religieuse.
Les mouvements séparatistes
et guérillas ont façonné la dynamique politique et sociale de l'Indonésie
actuelle. Ils ont mis en lumière les défis de la gestion d'un archipel
vaste et diversifié sur les plans ethnique, culturel et religieux. Des
tensions ethniques et religieuses persistent dans certaines régions, notamment
en Papouasie et dans les îles Moluques.
Corruption
et gouvernance.
La Commission pour
l'éradication de la corruption (KPK) joue un rôle crucial dans la lutte
contre la corruption, bien que des tensions existent entre la KPK et d'autres
branches du gouvernement. Efforts continus sont faits pour renforcer l'indépendance
et l'efficacité du système judiciaire. |
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