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La faune de l'Europe |
L'Europe,
considérée au point de vue zoologique,
comprend trois sous-régions qui sont des subdivisions de la grande
région paléarctique. Par sa faune,
qui est une des moins riches du globe, l'Europe n'est qu'une dépendance
du vaste continent asiatique dont elle forme, en quelque sorte, la presqu'île
occidentale, la plupart des animaux qui l'habitent
se retrouvant dans le Sud de la Sibérie.
Les trois sous-régions dont nous venons de parler constituent en réalité trois zones dont le climat a sur la faune, comme sur la flore, une influence prépondérante. • La zone septentrionale se rattache à la région arctique dont la limite méridionale est indiquée par la ligne isotherme de 0°C, qui correspond, en moyenne, au 65°C de latitude Nord. Cette zone comprend la Laponie suédoise et tout le Nord de la Russie ainsi que les îles situées au Nord de cette ligne (Islande, Nouvelle-Zemble et Spitzberg).La sous-région arctique. Le sol est gelé une bonne partie de l'année, la température est inférieure à 0°C pendant 9 à 11 mois. Les animaux à sang froid (Amphibiens, Reptiles) sont rigoureusement exclus. Les Invertébrés annuels se multiplient à l'extrême pendant la belle saison. On connaît 402 espèces de papillons en Islande. Les moustiques pullulent dans les régions basses et lacustres à la limite des forêts de Scandinavie, de Finlande et de Russie, et contribuent à chasser vers le Nord pendant l'été les rennes. Les animaux à sang chaud ne pratiquent pas l'hibernation, à cause du froid trop intense; mais se couvrent de fourrures épaisses, à poil très fin et très serré chez les petits animaux, à poils grossiers chez les espèces de grande taille. L'accumulation, pendant la belle saison, de graisse, utilisée pendant l'hiver, est commune chez les herbivores (Renne, Elan), qui vivent en troupes, suivant des migrations saisonnières. Parmi les carnivores, on mentionnera l'Hermine, Renard et Lièvre des neiges. Ces animaux ont adopté la livrée blanche polaire. Les îles et les rivages maritimes sont le siège de groupements spéciaux. Les herbivores migrateurs y manquent, ainsi que généralement les Rongeurs, tels les lemmings, et leurs ennemis naturels. L'Ours blanc, qui évite le continent et vit de pêche, s'avance sur la glace jusqu'à l'extrême limite de la vie vers le Nord (Spitzberg, Nouvelle-Zemble). Mais la caractéristique est l'abondance extrême des Oiseaux, parmi lesquels dominent surtout les oiseaux de mer, pêcheurs, nageurs ou plongeurs (Macreuse, Eider, Skua, Harle Bièvre, Macareux, Gerfaut, Mouette, Fulmar, Oie bernacle, etc.). Un grand nombre d'Oiseaux migrateurs viennent aussi chercher dans ces terres reculées un abri pour leur couvée. Les parois rocheuses sont parfois formellement couvertes d'oiseaux nichant. La faune arctique est donc loin d'être aussi pauvre qu'on pourrait s'y attendre étant donné la rigueur du climat, mais elle est remarquablement uniforme. Il en est autrement des faunes de la zone moyenne et de la zone méditerranéenne. La sous-région
européenne.
Les
Mammifères.
Les chaînes de montagnes de l'Europe centrale forment, au milieu des plaines, comme des îles à température plus, basse et qui ont conservé une faune qui leur est propre ou se retrouve plus au Nord dans la région arctique: l'Ours (Ursus arctos), le Lynx (Felis lynx), le Chamois (Capella rupicapra), le Bouquetin (Capra ibex), la Marmotte (Arctomys marmotta) caractérisent cette faune. Le Lièvre changeant (Lepus variabilis) et l'Hermine (Mustela hermiaea) relient la faune alpine à la faune arctique. Les côtes de l'océan Atlantique sont visitées par le Phoque commun (Phoca vitulina) et par des Cétacés des genres Dauphin (Delphinus), Marsouin (Phocaena), Hyperoodon, Ziphius, Balaenoptera et par la Baleine des Basques (Balaena biscayensis) aujourd'hui fort rare, mais qui, au Moyen âge était, dans le golfe de Gascogne, l'objet d'une pêche importante. Les
Oiseaux.
Les montagnes ont comme types spéciaux le Gypaète (Gypaetos barbatus), le grand Tétras (Tetrao urogallus), le Chouquard (Pyrrhocorax alpinus); d'autres comme le Lagopède (Lagopus alpinus), le Bruant des neiges (Plectrophanes nivalis), relient cette faune à la faune arctique. Les
Reptiles.
Le Lézard vivipare (Zootoca vivipara) s'étend des Alpes au cercle arctique, et l'Orvet (Anguis fragilis) est commun partout; les Ophidiens ont plusieurs types de Couleuvres dont deux, la Couleuvre d'Esculape (Elaphis) et la Couleuvre à collier (Tropidonotus natrix) atteignent 2 m de long et la grosseur du bras, mais dont la morsure est sans danger. Au contraire les Vipères, beaucoup plus petites, dépassant rarement la grosseur du pouce (Vipera berus et V. aspis, sont très venimeuses et leur morsure peut même entraîner la mort. Les
Batraciens.
Les
Poissons.
Les
Mollusques.
Les
Insectes.
Les autres Invertébrés n'ont rien de caractéristique. La sous-région méditerranéenne. Les
Mammifères.
Parmi les premiers, chez les Mammifères, il faut signaler deux types remarquables d'Insectivores : le Desman des Pyrénées (Galemis pyrenaica) et le Desman moscovite (Desmana moschata) (Les Talpidés), tous deux habitants des eaux douces : ce dernier s'est étendu, à l'époque quaternaire, jusque dans le Nord de l'Europe et en Angleterre. Les types qui se rattachent à la faune africaine sont : le Magot (Macacus inuus) de Gibraltar, Singe que l'on suppose importé d'Afrique et qui se retrouve en effet au Maroc et dans la région d'Oran; la Genette (Genetta vuIgaris), petit Carnivore de la famille des Viverridae, qui pénètre jusque dans le centre et le Nord-Ouest de la France (Maine-et-Loire, Eure); la Mangouste (Herpestes Widdringtoni) qui vit dans le Sud de l'Espagne; le Porc-Epic (Hystrix cristata) qui se trouve en Sicile et dans le Sud de l'Italie, et deux Chauve-Souris (Molossus Cestonii, Miniopterus Schreibersii) qui s'avancent jusqu'en Suisse et dans le Sud-Est de la France. Les montagnes de la Corse et de la Sardaigne possèdent le Mouflon (Ovis musimon). Enfin le Daim (Cervus dama) ne se trouve plus à l'état sauvage qu'en Espagne, en Sardaigne et en Grèce, et le Lapin de garenne (Lepus cuniculus), qui s'est propagé peu à peu vers le Nord, paraît originaire du pourtour de la mer Méditerranée. Plus à l'Est, en Dalmatie, en Grèce et en Crimée, commence à se montrer le Chacal (Canis aureus) qui est comme l'avant-coureur de la faune des steppes qui est déjà bien caractérisée dans le Sud de la Russie et jusqu'en Pologne. A cette faune appartiennent le Corsac (Vulpes corsac), la Gerboise (Alactaga jaculus), les Gerbilles, le Sminthus loriger, les Sousliks (Spermophilus) ou Marmottes des sables, les Rats-Taupes (Ellobius talpinus, Spalax typhlus), les Hamsters (Cricetus) qui remplacent les Campagnols du Nord, et le Lagomys pusillus ou petit Lièvre de montagne, enfin le Saïga (Saiga tartarica), espèce très particulière du groupe des Antilopes qui ne se trouve que dans la steppe. Les montagnes du Caucase et des îles de la mer Egée possèdent plusieurs espèces particulières de Chèvres ou de Bouquetins (Capra aegagrus, Capra caucasican, etc.). Les
Oiseaux.
Les
Reptiles.
Les
Insectes.
Paléontologie de l'EuropeAnimaux éteints ou qui n'existent plus en Europe depuis les temps historiques.Les plus remarquables de ces animaux sont : le Boeuf primitif, l'Urus de Jules César, le Thur de Cuvier (Bos primigenius), souche probable des races actuelles de Boeufs domestiques, et qui n'est plus représenté que par le Boeuf blanc demi-sauvage (Bos taurus scoticus) des parcs d'Ecosse, dont l'origine est d'ailleurs douteuse; l'Aurochs ou Bison (Bison europanas), qu'on à souvent confondu avec l'espèce précédente. Tous deux habitaient, du temps de Jules César, la forêt Hercynienne, qui s'étendait des Alpes aux Balkans, et se trouvaient aussi en Gaule. L'Elan (Alces machlis) aujourd'hui confiné dans le Nord de l'Europe, à la limite de la région arctique, a vécu dans le centre de l'Europe jusqu'à une époque beaucoup plus récente (Moyen âge et même première moitié du XVIIIe siècle). Il en est de même du Cheval sauvage (Equus caballus) qui vivait encore dans la chaîne des Vosges en 1593, mais, pour ce dernier comme pour le Boeuf blanc des parcs d'Ecosse, il est impossible de savoir s'il s'agit réellement d'animaux restés sauvages, ou simplement d'animaux redevenus sauvages après s'être échappés de domesticité, comme pour les Tarpans d'Asie, les Chevaux demi-sauvages du Sud de la Russie, les Boeufs et les Chevaux de la Camargue. Le Lion (Fells leo), aujourd'hui relégué en Afrique et dans l'Ouest de l'Inde, se montrait encore en Europe au temps d'Hérodote. Cet historien rapporte que les Chameaux qui portaient les bagages de l'armée de Xerxès furent attaqués par des lions à leur passage en Macédoine. Enfin, parmi les Oiseaux, le grand Pingouin (Alca impennis), aujourd'hui éteint, nichait encore sur les côtes d'Islande en 1844. Faune préhistorique
de l'Europe.
A l'époque pliocène, les Eléphants apparaissent, et la faune, tout en restant très variée, se rapproche davantage de la faune actuelle des régions chaudes du globe. L'époque quaternaire, avec sa période glaciaire, amène l'extinction ou l'émigration vers le Sud d'un grand nombre de représentants de cette faune l'Eléphant (Mammouth) et le Rhinocéros (Rh. tichorhinus) se couvrent d'une fourrure épaisse : l'Ours, le Lion, la Hyène sont les grands Carnivores de cette époque; les Ruminants (Cerfs, Boeufs) sont nombreux. Les Mammifères de la faune arctique, notamment le Renne (Cervus tarandus), I'Elan, le Renard polaire (Vulpes lagopus), le Lemming (Myodes), le Boeuf musqué (Ovibos moschatus) se sont étendus jusqu'à la mer Méditerranée. A la suite de la période glaciaire, se place une période très intéressante : celle de l'extension vers l'Ouest, jusque dans le centre de l'Europe, de la faune des steppes dont nous avons déjà parlé. La Gerboise (Alactaga), le Saïga, le Cheval sauvage et l'Hémione (Equus hemionus) ont vécu à cette époque jusque dans le Nord-Ouest de l'Allemagne, avec le Lion et les autres Carnivores du Sud-Ouest de l'Asie. Le Mammouth, le Rhinocéros (bientôt remplacé par l'Elamostherium plus caractéristique des steppes quaternaires), le Cerf aux bois gigantesques (Megaceros hibernicus), vivaient encore, mais ces quatre grandes espèces se sont bientôt éteintes, tandis que les autres reculaient peu à peu vers les steppes asiatiques, à mesure que les forêts détruites par le froid intense de la période glaciaire repoussaient et couvraient de nouveau le centre de l'Europe. La faune qui a succédé à cette faune des steppes est celle du début de la période historique dont les vestiges constituent la faune actuelle. (E. Trouessart). |
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