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Les Flamants |
Les
Flamants (ou Flamants roses) sont des oiseaux
que l'on a classés autrefois tour à tour parmi les
Echassiers et parmi les Palmipèdes,
jusqu'au jour où quelques ornithologistes se sont décidés
à les placer dans une famille spéciale, celle des Phénicoptéridés,
qui fait partie de l'ordre des Ansériformes. En effet, si les Flamants
se rattachent aux Echassiers (un groupe qui, comme d'ailleurs celui des
Palmipèdes, ne figure plus dans les classifications modernes) par
la longueur de leurs pattes, par leur structure et par leurs allures, on
ne peut nier que ces oiseaux, dans la conformation de leur bec,
garni de lamelles sur le bord des mandibules,
et dans la disposition de leurs doigts, réunis par des membranes,
offrent certaines analogies avec les Canards. Leur bec toutefois est d'une
forme toute particulière : il est comme brisé au milieu,
les deux mandibules s'infléchissant brusquement et, grâce
à cette disposition, il peut être employé comme une
épuisette que l'oiseau promène dans l'eau pour recueillir
les vers et les mollusques dont il fait sa
nourriture.
- Flamants roses en Floride. Photo : Carol M. Highsmith. Tout en marchant dans les eaux peu profondes, dans les lagunes ou près de la rive des fleuves, les Flamants étendent le cou et ramassent avec leur mandibule supérieure les proies à leur convenance qu'ils emprisonnent en rapprochant leur mandibule inférieure. Leur cou grêle, dont la longueur est en rapport avec la hauteur de leurs pattes, fait paraître leur tête plus grosse qu'elle ne l'est en réalité, et présente une telle flexibilité qu'il peut être recourbé plusieurs fois sur lui-même quand l'oiseau est au repos. Leur corps, de forme ovoïde, semble porté sur des échasses et se termine en arrière par une queue très courte, et leurs ailes, de longueur moyenne, offrent généralement à leur surface une coloration d'un rose vif ou d'un rouge vermillon qui contraste avec la coloration noire des rémiges. Les Flamants vivent de préférence dans les lagunes voisines de la mer et y forment souvent de nombreuses colonies. Ils y établissent leurs nids qui consistent chacun en un tumulus conique, tronqué au sommet et présentant en dessus une excavation destinée à recevoir les oeufs. Ces monticules dont la base baigne d'abord dans l'eau, mais qui plus tard se trouvent complètement à sec, sont édifies avec de la boue que les Flamants ont empruntée au fend des marais; ils ne mesurent en général que 40 à 50 cm de haut, de telle sorte que l'oiseau, pour couver, est obligé de se tenir accroupi, les pattes repliées, la tête reposant sur la poitrine. Les oeufs, au nombre de deux ou trois par nid, sont d'un blanc pur, à surface crayeuse; ils sont couvés pendant un mois et, par suite de cette incubation prolongée, les jeunes ne naissent d'ordinaire que pendant la saison sèche, alors que les marais salants sont transformés en une plaine aride. Les jeunes ne prennent, dit-on, que dans le cours de la troisième année la livrée brillante des adultes; jusque-là ils portent un costume blanc et gris avec des mouchetures sur les ailes. Les Flamants ne se laissent pas facilement approcher; ils ne pêchent que dans des endroits découverts, où ils peuvent de loin voir venir les menaces. Aussitôt qu'une apparition fortuite excite leur frayeur, ils prennent leur essor et s'éloignent rapidement, rangés en file ou groupés en triangle. En volant, ils battent l'air de coups d'aile précipités et tiennent les pattes et le cou tendu, ce qui leur donne une physionomie particulière. Plus étranges encore sont leurs attitudes au repos, lorsqu'ils sont posés sur une patte, le cou replié et noué pour ainsi dire, ou recourbé en S. Ils ont une démarche
lente, irrégulière et un peu vacillante, mais ils courent
avec une assez grande rapidité et peuvent aussi, quand l'eau est
assez profonde, nager à la façon des Palmipèdes. Leur
nourriture consiste essentiellement en mollusques, en vers, en crustacés,
en petits poissons, et dans les jardins zoologiques,
où l'on conserve en captivité quelques-uns de ces magnifiques
oiseaux, on a reconnu depuis longtemps la nécessité de leur
donner non seulement du riz, du pain ou du blé trempé dans
l'eau, mais un peu de viande pour les conserver en bonne santé.
Flamants américains (Phoenicopterus ruber). Photo : Jesse Achtenberg. Le genre Phoenicopterus, qui, durant la période tertiaire, était déjà représenté sur notre sol par une espèce décrite sous le nom de Phoenicopterus Croizeti, n'est pas devenu complètement étranger à l'Europe, puisqu'on trouve encore des Flamants en Espagne et même dans la France méridionale, principalement sur les bords de l'étang de Vaccarès (Camargue). Ces oiseaux appartiennent à une espèce déjà bien connue des Anciens et qui se trouve, pour ce motif, désignée dans les catalogues ornithologiques sous le nom de Phoenicopterus antiquorum (Tem.). Ils ont, à
l'âge adulte, le plumage d'un beau rose, passant au rouge vif sur
les ailes
Les Flamants de l'Inde et de l'Afrique orientale ne peuvent pas être séparés spécifiquement de ceux de l'Europe méridionale; mais ceux de l'Afrique occidentale, d'Afrique du Sud, des Antilles, du Pérou, du Chili, etc., appartiennent à des espèces distinctes, les unes à manteau d'un rouge encore plus intense, les autres de taille plus faible (Ph. erythraeus Verr., Ph. minor, Geoff., Ph. ruber L., Ph. ignipalliatus Geoff. et d'Orb., Ph. andinus Phil., etc.). (E. Oustalet). |
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