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Les LĂ©muriens
(Strepsirhiniens)
Les Strepsirhiniens (Strepsirhini), ou LĂ©muriens au sens large, sont un sous-ordre de Primates crĂ©Ă© par A. Milne-Edwards (1871) pour les LĂ©murs ou Makis, qui ont un museau allongĂ© de Renard. Les LĂ©muriens proprement dit forment, au sein de ce sous-ordre, la famille des LĂ©muridĂ©s (Lemuridae). 
Les Loris, que Linné avait pris pour type des genres et espèces que l'on range aujourd'hui dans le sous-ordre des Strepsirhiniens, ont des membres très minces. Cela lui faisait penser à ces « spectres » que dans l'Antiquité on appelait des Lémures, doù le nom de Lémuriens choisi pour les animaux de ce groupe.
Ces animaux, par ailleurs proches des Tarsiers (Tarsiiformes), ressemblent aux Singes (Simiiformes) par la présence de mains (avec des pouces opposables) aux quatre membres, caractère d'adaptation à des habitudes arboricoles. Par tout le reste de leur organisation, les Lémuriens diffèrent beaucoup des Singes pour se rapprocher des Ongulés. Comme ces derniers et comme les Carnivores, les Lémuriens ont un placenta « en forme de cloche » dépourvu de caduque, avec un grand allantoïde au lieu du placenta discoïde; semblable à celui de l'Humain, que présentent tous les Singes : ce placenta est diffus, c.-à-d. formé de villosités séparées, implantées sur toute la surface de l'oeuf, sauf le pôle antérieur. L'utérus est profondément divisé (bicorne). La structure du crâne, des dents, du canal digestif, des muscles, des membres, présente aussi des rapports avec les Ongulés. Le cerveau ressemble à celui des Insectivores; le cervelet se montre à découvert, et les grandes espèces seules présentent quelques rares circonvolutions.
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Lemur catta.
Une famille de Makis (Lemur catta). 
Photo : Jérôme Thérond (licence Creative Commons).

ExtĂ©rieurement, les LĂ©muriens sont, comme les Singes, des quadrumanes pourvus d'un pouce opposable aux deux paires de membres dont l'antĂ©rieure est ordinairement la moins dĂ©veloppĂ©e; les ongles sont presque toujours plats, sauf celui de l'index postĂ©rieur qui est constamment en forme de griffe : l'Aye-Aye a des griffes Ă  tous les doigts, sauf le pouce. La forme de la tĂŞte ressemble Ă  celle des Carnivores, ce qui a valu aux LĂ©muriens le nom de Singes Ă  museau de Renard; la rĂ©gion faciale est velue, sauf le bout du nez, et l'oreille est pointue comme celle des Carnivores. Le crâne a les orbites incomplètement fermĂ©s et communiquant avec la fosse temporale; le trou lacrymal s'ouvre en dehors de l'orbite. 

La denture est complète, au moins chez le jeune, car chez l'adulte certaines dents sont souvent caduques, ce qui rĂ©duit d'une façon remarquable la denture primitive : cette rĂ©duction est poussĂ©e Ă  ses dernières limites chez l'Aye-Aye qui prĂ©sente la formule des Rongeurs, bien que l'on retrouve chez le jeune la denture normale des LĂ©muriens. Les incisives supĂ©rieures, ordinairement au nombre de deux paires, sont petites et sĂ©parĂ©es sur la ligne mĂ©diane par un large intervalle; les canines sont grandes comme chez les Carnivores; la mâchoire infĂ©rieuresressemble davantage Ă  celle de certains  Insectivores, tels que le HĂ©risson  : elle prĂ©sente en avant deux ou trois paires de dents proclives qui tiennent la place des incisives, mais dont les plus externes sont souvent considĂ©rĂ©es comme des canines, car elles sont immĂ©diatement suivies par les prĂ©molaires. Les molaires sont hĂ©rissĂ©s de cĂ´nes pointus, gĂ©nĂ©ralement au nombre de quatre, comme chez les Insectivores. La denture diffère beaucoup d'ailleurs d'un genre Ă  l'autre. Outre les mamelles pectorales, il y a une seconde paire de mamelles inguinales ou ventrales.

Les LĂ©muriens sont des animaux organisĂ©s pour vivre dans les forĂŞts et qui se meuvent avec une grande aisance au milieu des branches d'arbres : Ă  terre ils marchent mal et avancent par petits sauts en se tenant dressĂ©s sur leurs membres postĂ©rieurs. Tous ont des habitudes plus ou moins nocturnes et se nourrissent d'insectes, de fruits et de feuilles d'arbres, le rĂ©gime vĂ©gĂ©tal prĂ©dominant chez les grandes espèces, tandis que les plus petites sont presque exclusivement insectivores. 
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Cheirogaleus-Medius.jpg
Petit Chirogale (Cheirogaleus medius).
Photo : Frank Vassen (licence Creative Commons).

Leur pelage est assez long, souvent laineux, et la queue est ordinairement longue et plus ou moins touffue. La taille varie de celle d'un Macaque à celle d'un jeune Rat. Leur intelligence est peu développée. Tous habitent les régions chaudes de l'Ancien continent.

Classification des Srepsirhiniens

Ce sous-ordre comprend actuellement sept familles rĂ©parties entre trois infra-ordres bien distincts. Sur la centaine d'espèces actuellement rĂ©pertoriĂ©es, 90 au moins, sont considĂ©rĂ©es comme Ă©tant menacĂ©es (23 sont au bord de l'extinction), principalement Ă  cause de la destruction rapide des forĂŞts Ă  Madagascar. Les LĂ©muriens sont devenus le groupe de VertĂ©brĂ©s les plus menacĂ©s. Le tableau suivant recense  22 genres
 
LĂ©muriformes
Cet infra-ordre se divise en deux superfamilles, les Lémuroïdés (trois familles actuelles, plus sieurs éteintes) et les Cheirogaleoïdés (une seule famille de nos jours).

 

Lémuridés (Lemuridae)
Ce sont les LĂ©muriens proprement dits, ou Grands LĂ©murs. Groupe frère de la famille des MĂ©galadapidĂ©s, aujourd'hui Ă©teinte. Les LĂ©muridĂ©s actuels comptent cinq genres 
Lemur : L. catta = Maki catta (Maki mococo, Maki à queue annelée).

Eulemur : E. fulvus = LĂ©mur fauve (LĂ©mur ou Maki brun) : E. f. mayottensis = Maki de Mayotte (Comba); E. cinereiceps = L. Ă  collier blanc (L. Ă  tĂŞte grise, Maki Ă  fraise); E. albifrons = LĂ©mur (ou Maki) Ă  front blanc; E. macaco  = L. noir (L. macaco); E. mongoz = L. mongos; E. rubriventer = L. Ă  ventre roux; E. coronatus = L. couronnĂ©; E. rufus = L. Ă  front roux.

Hapalemur: H. alaotrensis = Hapalémur d'Alaotra (Lémur bambou); H. griseis = Petit H. (Lémur bambou gris); H. Aureus = H. doré (Lémur bambou doré); H. gilberti = H. de Gilbert.

Prolemur : P. simus = Grand Hapalémur.

Varecia, (Varis ou Lémurs à crinière) : V. rubra = Vari roux; V. variegata = V. noir.

Indridés (Indridae).
Cette famille a des affinités phylogéniques avec les Paléopropithécidés (groupe frère) et les Archéolémuridés, deux familles aujourd'hui éteintes.
Indri : I. indri = Indri ou Babakoto. Ce sont les plus gros Lémuriens vivants; ils sont parmi les plus menacés.

Propithecus, (Sifakas) : P. candidus = Sifaka soyeux; P. coquereli = S. de Coquerel; P. coronatus.= S. couronné; P. deckenii.= S. de von der Decken; P. edwardsi.= S. de Milne-Edwards; P. perrieri = S. de Perrier; P. tattersalli= Sifaka de Tattersall; P. verreauxi = S. de Verreaux.

Avahi : A. laniger = Avahi laineux; A. occidentalis = A. occidental; A. unicolor = A. de Sambirano; A. cleesei = A. de Cleese.

Lépilémuridés (Lepilemuridae).
Dans les espèces du genre Lépilémur le museau est allongé : les incisives supérieures sont rudimentaires ou caduques. Les moeurs sont nocturnes, et il y a quatre mamelles.
Lepilemur : L. leucopus = Lépilémur à pattes blanches; L. septentrionalis = Lépilémur septentrional ( Lépilémur du Sahafary; il n'en reste aujourd'hui que 18 individus); L. ruficaudatus = Lépilémur à queue rousse; L. microdon = Lépilémur à petites dents; L. mustelinus = Lépilémur mustélin.
Chirogalidés
Unique famille vivante de Chirogaleoïdés. Du point de vue de la phylogénie, c'est le groupe frère des Lépilémuridés (ci-dessus).
Chirogaleinés

Cheirogaleus, (LĂ©murs nains)-: C. adipicaudatus;  C. crossleyi; C. Sibreei  = C. de Sibree; C. major = Grand Chirogale (Chirogale de Milius); C. medius.= Petit Chirogale (Chirogale Ă  queue grasse); Cheirogaleus minusculus; Cheirogaleus ravus.

Microcebus :  M. berthae = Microcèbe de Mme Berthe, le plus petit des Primates, et aussi l'un des plus menacĂ©s; M. griseorufus = M. gris-roux; M. murinus = M. mignon; M. myoxinus = M. pygmĂ©e; M. ravelobensis = M. brun-dorĂ©; M. rufus = M. roux; M. sambiranensis; M. tavaratra = M. marron du Nord.

Allocebus, (Allocèbes) : A. trichotis= Chirogale à oreilles velues

Mirza, (Mirzas) : M. coquereli = Microcèbe de Coquerel.


Phanérinés

Phaner : P. furcifer = Lémurien à fourche oriental; P. electromontis = L. à fourche de la montagne d'ambre; P.pallescens = L. à fourche occidental (Phaner pâle); P. parienti = L. à fourche de Pariente.

Lorisiformes Lorisidés
Loris 

Loris : L. tardigradus = Loris grĂŞle (Loris mince roux); L. lydekkerianus = L. mince gris;

Nycticebus : N. bengalensis =  Loris lent du Bengale; N. coucang = L. lent (Loris de la Sonde ou Loris paresseux); N. pygmaeus = L. lent pygmĂ©e; N. javanicus; Nycticèbes de BornĂ©o :  N. menagensis, N borneanus; N bancanus; N. kayan.


Pottos

Perodicticus : P.potto = Potto de Bosman;

Pseudopotto : P. martini = Faux Potto.


Angwantibos

Arctocebus : A. aureus = Angwantibo doré; A. calabarensis = A. (ou Potto) de Calabar.

GalagidĂ©s Galago : G. alleni; G. cameronensis = Galago du Cameroun; G. demidoff; G. gabonensis = G. du Gabon; G. gallarum = G. de Somalie; G. granti; G. matschiei = G. du Congo; G. moholi; G. nyasae = G. du Malawi; G. orinus; G. rondoensis; G.  senegalensis = G. du SĂ©nĂ©gal; G. thomasi; G. zanzibaricus = = G. de Zanzibar.

Euoticus : E. elegantulus = Galago mignon; E. pallidus = G. pâle à griffes en aiguille.

Otolemur: O. crassicaudatus (la plus grande espèce de Galagidés, habite le Mozambique et se fait remarquer par sa queue touffue); O. garnettii; O. monteiri.

Chiromyiformes Daubentonidés
Une seule espèce.
Daubentonia : D. madagascariensis = Aye-aye.

Principaux genres et espèces.
On donne dans les paragraphes qui suivent quelques exemples de Lémuriens choisis dans les différents groupes qui composent le sous-ordre des Lémuriens (Strepsirhiniens) :

LĂ©muriformes

Les Makis ou LĂ©murs.
On appelle couramment Makis ou Lémurs les espèces qui appartiennent à la famille des Lémuridés. Le nom de Maki proviendrait du cri maké-maké, que font entendre quelques animaux appartenant ce groupe : scientifiquement, ils sont connus sous celui de Lémurs.

A première vue, les véritables Makis ressemblent plutôt à de petits chiens braques qu'à des singes; ils ont une taille élancée; des membres vigoureux et d'une longueur moyenne; une queue touffue, ordinairement plus longue que le corps; des oreilles courtes, couvertes de poils, souvent entièrement cachées dans le pelage; des yeux de grandeur moyenne; le crâne allongé et le museau pointu comme celui du Renard; la tête, même, à l'exception toutefois de l'expression innocente des yeux, rappelle complètement celle du Renard commun. Les membres postérieurs ne sont pas beaucoup plus longs que ceux de devant; les mains sont courtes; l'index des mains antérieures est assez long. Le pelage, toujours fin et doux, est quelquefois laineux; sa couleur est très mêlée.

Les Makis sont sociables et se montrent souvent, vers le coucher du soleil, par troupes de trente à cinquante individus. Ils grimpent avec autant de vitesse que de sécurité. sur les branches, sans faire entendre le moindre bruit. Lorsqu'ils marchent lentement, ils tiennent la queue en l'air, l'extrémité recourbée en arrière; lorsqu'ils courent, ils la couchent horizontalement sur le dos. Pendant le jour, ils se cachent du mieux qu'ils peuvent; quelquefois cependant ils sortent de leurs réduits pour jouir de la chaleur du soleil; on les voit alors au repos sur les rochers. Au commencement de la nuit, ils s'animent et crient; deux de ces animaux suffisent pour faire un vacarme tel qu'on croit être en présence d'une centaine d'individus.
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Eulemur coronatus.
Lémur couronné (Eulemur coronatus).
Photo : Matthias Markolf /  Madagascar Lemurs Atlas  (licence Creative Commons).

On connaît une quinzaine d'espèces de Makis, assez difficiles à distinguer les unes des autres. Parmi elles, nous nous bornerons à signaler les suivantes :

• Le Maki Mococo (Lemur catta). - Il se distingue principalement par sa queue annelée de noir et de blanc; la couleur générale de son pelage, fin; serré, doux et laineux, est d'un gris tirant tantôt sur le gris cendré, tantôt sur la. couleur de rouille; la face, les oreilles et la partie inférieure du corps sont blanchâtres, le museau est noir et les yeux. sont entourés d'une tache de même couleur. La longueur du corps est de 0,34 m, celle de la queue de 0, 50 m.

• Le LĂ©mur Mongos (EulĂ©mur Mongoz) est  est d'un gris cendrĂ© foncĂ© en dessus, d'un gris clair en dessous; la partie supĂ©rieure de la tĂŞte est presque noire, les cĂ´tĂ©s du cou sont d'un gris clair. La couleur varie d'ailleurs de l'un Ă  l'autre. La taille est un peu plus petite que celle du Maki mococo.

• Les Varis (Lémurs à crinière). - On trouve dans le genre Varecia les deux espèces les plus grandes et les plus communes des Lémuridés. La taille des Varis, qui est environ de 0,90 m (0,42 m pour le corps, 0,48 m pour la queue), égale celle d'un grand chat. Leur pelage, allongé sur la tête et sur les flancs, est tacheté de noir et de blanc; ces taches sont grandes, mais irrégulièrement disposées, de telle sorte que, chez certains individus, c'est le blanc qui domine, tandis que chez d'autres c'est le noir. Quelques-uns sont tout noirs, d'autres tout blancs; il en est chez lesquels la moitié ou la totalité du dos est blanche et le ventre noir. La face, la queue et les membres antérieurs sont ordinairement noirs, les oreilles blanches.
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Varecia variegata.
Vari (Varecia variegata).
Photo : Mathias Appel (licence Creative Commons).

Les Indridés
Dans la famille des Indridés, la denture de l'adulte est représentée par la formule :

i.2/1, c.1/1, pm.2/2, m.3/3 ou i.2/2, c.1/0, pm.2/2, m.3/3

suivant que l'on considère la seconde incisive infĂ©rieure comme une vĂ©ritable incisive ou comme une canine. Il y a donc trente dents, mais la première dentition en comprend trente-deux, bien que les arrière-molaires ne soient pas encore sorties; par contre, il y a deux dents de plus de chaque cĂ´tĂ© de la mâchoire infĂ©rieure, entre les incisives et les prĂ©molaires, mais ces dents de lait ne sont pas remplacĂ©es chez l'adulte. 

Les pattes postérieures sont plus langues que les antérieures bien que le tarse soit normal : le gros orteil, très développé, est bien opposable aux autres doigts qui sont légèrement palmés à leur base. Il y a deux mamelles pectorales. L'intestin est muni d'un vaste caecum et d'un côlon très long et contourné en spirale.

Ces animaux qui sont les plus grands et les plus élevés en organisation de tous les Lémuridés; ils vivent sur les arbres, se nourrissant de fruits, de feuilles et de bourgeons. On distingue trois genres : Indri, Avahi et Propithecus.

• L'Indri est actuellement représenté par une seule espèce, le Babakoto ou Indri à queue courte (I. Indri ou I. brevicaudatus). Il se distingue des espèces précédentes, outre son système dentaire spécial (ses incisives supérieures sont subégales et la canine qui suit est plus grande que la première prémolaire), par une grosse tête, plutôt triangulaire que ronde; par un museau court, de longues jambes postérieures, de longues mains, à pouce complètement libre; enfin par l'absence de queue, représentée par un simple tubercule, ce qui lui a valu le nom d'homme des bois, que lui donnent les Malgaches. Les oreilles sont saillantes et terminées par une touffe de poils frisés.
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Indri indri.
Indri (Indri indri).
Photo : Inaki Relanzon, Jonah Ratsimbazafy / Madagascar Lemurs Atlas  (licence Creative Commons).

L'Indri est le plus grand de tous les LĂ©muriens. Son corps a jusqu'Ă  0,65 m, tandis que sa queue n'a que 0,07 m. Sa taille est plutĂ´t Ă©lancĂ©e que trapue; son pelage est beau, laineux, doux et serrĂ©; sa face est presque nue. Le front, les tempes, la gorge, la poitrine, la rĂ©gion lombaire, la queue, la partie infĂ©rieure des cuisses, du talon et des flancs sont blancs; les oreilles, l'occiput, les Ă©paules, les bras et les mains sont noirs; la partie infĂ©rieure du dos, la partie supĂ©rieure des cuisses sont brunes; le face antĂ©rieure des membres postĂ©rieurs est d'un brun noir. La distribution de ces couleurs pouvant varier beaucoup suivant les individus. 

Cet animal est très doux et facile à apprivoiser. Son cri ressemble à la voix d'un enfant qui pleure. Comme toutes les espèces voisines, l'Indri est très agile et saute si rapidement d'un arbre sur un autre, que l'oeil a de la peine à le suivre. Pour manger, il s'assied debout comme un Ecureuil, et saisit avec les mains antérieures sa nourriture, qui consiste principalement en fruits.

• L'Avahi laineux (Avahi laniger) est un petit animal d'environ 0,30 m de long, ou de 0,53 m avec la queue. Il a une longue queue et des oreilles courtes; son pelage roux ou  jaune rougeâtre, mais gris de souris Ă  la partie infĂ©rieure, est soyeux et fin; les membres postĂ©rieurs sont très longs et les doigts partiellement soudĂ©s. La seconde incisive supĂ©rieure est plus grande que la première, et la canine est Ă  peine plus dĂ©veloppĂ©e que la prĂ©molaire qui suit.
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Avahi laniger.
Avahi laineux (Avahi laniger).
Photo : Leonora Enking / Ranomafana National Park  (licence Creative Commons).

Durant le jour, il se cache dans le creux des arbres; au crépuscule, il grimpe dans les cimes et descend rarement à terre. Il débarrasse prestement l'écorce des arbres de tous les insectes qui s'y rencontrent. Ce Lémurien vit seul , par couples ou par petites sociétés; son cri est plaintif comme celui de tous les animaux nocturnes faibles.

• Les Propithèques ou Sifakas se distinguent des Indris par leur museau pointu; par leurs oreilles cachĂ©es dans une fourrure longue, douce et laineuse; par leur queue longue ou très longue; par la structure de leur main et leur système dentaire (leur seconde incisive supĂ©rieure plus petite que la première, la canine Ă©tant plus grande que la première prĂ©molaire). 

Leurs pattes de derrière, très dĂ©veloppĂ©es, leur servent Ă  sauter d'arbre en arbre jusqu'Ă  une distance de 8 Ă  10 m, sans effort apparent. Lorsqu'ils descendent Ă  terre, ils se tiennent droits sur leurs pieds sans se servir de leurs bras qu'ils Ă©lèvent au-dessus de leur tĂŞte : ils progressent ainsi par petits sauts, ce qui donne Ă  leur dĂ©marche une allure assez risible. Ils ne sont pas nocturnes, mais ils se montrent le matin et l'après-midi, se cachant dans les branches seulement pendant la grande chaleur du jour. Leur cri qui ressemble au gloussement d'une poule est moins dĂ©sagrĂ©able que celui des LĂ©muridĂ©s. La femelle n'a jamais qu'un seul petit par portĂ©e. L'espèce la plus remarquable est le Propithèque Ă  diadème ou Sifaka couronnĂ© (Propithecus coronatus), qui est un des plus grands et des plus beaux LĂ©muriens. 
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Propithecus Coronatus.
Propithecus Edwardsi.
Sifaka couronné
(Propithecus Coronatus)
Photo : Wagon16.
Sifaka de Milne-Edwards (Propithecus Edwardsi).
Photo : Hanitriniaina Rakotonirina /  Madagascar Lemurs Atlas 
Source des photos : Flickr ((licence Creative Commons).

La longueur du corps du Sifaka couronné est de 0,56 m, celle de sa queue de 0,45 m; sa taille est élancée et assez gracieuse; les membres postérieurs sont deux fois plus longs que les membres antérieurs; la disposition de ces membres est inverse de celle des singes à longs bras. Son pelage est long, ondulé et soyeux ; la couleur en est brillante, et assez variée. Les mains et la face sont presque complètement nues, sur celle-ci, les poils commencent immédiatement au-dessus des yeux. Une bande jaunâtre traverse le front et va gagner le cou en passant sous les oreilles et en se rétrécissant; la tête et le cou sont noirs; sur les épaules et sur les flancs, un peu de blanc se mêle au noir; la proportion du blanc augmente de plus en plus à mesure qu'on descend sur les reins, qui sont blancs, tachetés de noir; la partie inférieure du corps est d'un blanc pur; la queue est blanche, avec la racine jaune rougeâtre, et l'extrémité teintée de jaunâtre; les mains sont noires, et les doigts garnis de longues touffes de poils d'un rouge jaunâtre.

Les Microcèbes.
La famille des ChirogalidĂ©s rassemble les plus petits des LĂ©muriens (LĂ©muriens nains et LĂ©muriens souris ou Microcèbes). Ce sont des animaux nocturnes et arboricoles. 

• Le Microcèbe mignon (Microcebus murinus) a la taille d'un petit rat; son corps a 15 cm de longueur, sa queue 16 cm; son pelage ressemble Ă  celui de la Souris. Le jour, il s'enroule et dort; la nuit, il saute d'un arbre sur l'autre, comme le muscardin, en faisant de très grands bonds. 
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Microcebus murinus.
Microcèbe mignon (Microcebus murinus).
Photo : Michael Sale (licence Creative Commons).

• Le Microcèbe de Mme Berthe (Microcebus berthae) est le plus petit des Primates connus. Il atteint Ă  peine la taille d'une souris (corps de 9 Ă  11 cm de long et poids de l'ordre de 30 grammes). La couleur de son pelage est grise comme celle des Souris. 

Lorisiformes

Les Lorisidés.
La famille des LorisidĂ©s, qui comprend les Loris, les Pottos et les Angwantibos, rĂ©unit de charmants petits LĂ©muriens au corps Ă©lancĂ©, avec une grande tĂŞte ronde et des membres minces et grĂŞles. Les dents sont en mĂŞme nombre que chez les Makis . 

Ils ont les membres postérieurs un peu plus longs que les membres antérieurs. La queue leur fait complètement défaut; le museau est pointu, mais court; les yeux sont très rapprochés, ronds et très grands; les oreilles sont de grandeur moyenne et couvertes de poils. Leur pelage est épais, court et soyeux.
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Nycticebus pygmaeus.
Loris lent pygmée (Nycticebus pygmaeus).
Photo : Marie Hale (licence Creative Commons).

L'index des mains est très court, rudimentaire et dĂ©pourvu d'ongle, le quatrième doigt est au contraire allongĂ©, et le cinquième est armĂ© d'une griffe longue et pointue. Le pouce et le gros orteil peuvent s'Ă©carter beaucoup des autres doigts; ce dernier surtout peut se diriger presque en arrière. Le tarse est mĂ©diocrement allongĂ© La femelle n'a que deux glandes mammaires, ayant chacune deux mamelons. 

La disposition fasciculĂ©e de l'artère crurale et de l'artère sous-clavière est très caractĂ©ristique ces deux artères se divisent en autant de branches qu'il y a de muscles dans les membres correspondants, comme chez les Paresseux, ce qui expliquerait la lenteur de leurs mouvements. Les Loris, en effet, sont les vĂ©ritables paresseux quadrumanes; aussi les appelle-t-on quelquefois singes-paresseux. Ce nom leur convient très bien, mais il a le dĂ©faut de les faire confondre avec le Paresseux d'AmĂ©rique, ou Bradypes, qui sont des Mammifères d'un autre groupe. 

Les Lorisidés sont nocturnes et ne quittent jamais les arbres où ils grimpent de branche en branche sans jamais sauter. Ils se nourrissent non seulement de matières végétales, mais aussi d'insectes, d'oeufs et de petits oiseaux

• Le Loris mince gris (Loris lydekkerianus). - C'est un joli petit animal, n'ayant que 21 cm de long, par consĂ©quent Ă  peine aussi grand qu'un Ecureuil. Son corps est Ă©lancĂ©, ses yeux gros, son museau pointu, ses membres fins et longs; son pelage soyeux est d'un gris fauve-rougeâtre ou d'un brun jaunâtre en dessus, gris ou jaune pâle en dessous. Autour des yeux, le pelage est plus foncĂ© et tranche sur la partie supĂ©rieure du museau, qui est blanche. Le  Loris gris passe la journĂ©e Ă  dormir dans les arbres creux, et ne sort que le soir. 
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Loris lydekkerianus.
Loris mince gris (Loris lydekkerianus nordicus). Photo : Dr. K.A.I. Nekaris / OTRS.

Thévenot est le premier naturaliste qui ait parlé du Loris grêle. Vers la fin du XVIIe siècle, il en vit quelques-uns, à Aurengabad, capitale de Balagate, dans le royaume de l'antique grand Moghol. Ses observations firent sensation, parce que les singes supposés qu'il décrivait se distinguaient des véritables singes par leur petite taille :

« Quand je les examinais, dit-il, ils se tenaient sur les pieds de derrière, et s'embrassaient souvent, regardant fixement le monde sans s'effaroucher. »
Leur maître les appelait des hommes sauvages. On les connaît aussi sous le nom de Tevangan ou Theivangu.

Vers le milieu du XVIIIe siècle, Seba a décrit aussi le Loris mince gris, et en a donné une excellente figure. Il l'appelle le Paresseux de Ceylan; mais il se hâte de dire qu'il ne mérite pas ce nom, car sa taille élancée suffit pour prouver qu'il n'est ni lent ni paresseux, et qu'il marche et grimpe au contraire avec beaucoup d'agilité.

Il vit de fruits et de graines des grands arbres, que le mâle cueille, goûte et passe ensuite à la femelle, qui, de son côté, se montre pleine d'attentions pour lui. Le nombre des petits s'élève quelquefois à quatre.

• Le Loris tardigrade. - Cette espèce est un peu plus commune que la prĂ©cĂ©dente (sauf au Sri Lanka). Sa taille est plus grande, et son corps plus trapu; elle a un peu plus de 32 cm de long. La tĂŞte est ronde, le museau camus, et le nez ne fait pas saillie au-dessus de la bouche; les oreilles sont ovales et cachĂ©es dans la fourrure. 
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Loris tardigradus.
Loris tardigrade (Loris tardigradus). Photo : Alex Pyron/ OTRS.

La face et les mains sont couvertes de poils clairsemés; le reste du pelage est bien fourni et doux; les poils sont courts, touffus d'un brun jaunâtre en dessus, plus clairs en dessous, un peu rougeâtres sur les côtés extérieurs. Une bande rousse occupe toute la longueur du dos jusqu'au front, où elle se divise, et est interrompue par des bandes blanches.

Le Loris tardigrade est un des plus rares habitants des forĂŞts et  de plus solitaires dans les rĂ©gions oĂą on le rencontre. Il forme de petites familles qui passent le jour Ă  dormir dans les arbres creux, s'Ă©veillent avec le crĂ©puscule et vont alors Ă  la recherche de leur nourriture.

Cette espèce est connue dans l'Asie du Sud sous le nom de Tonger ( = dormeur), et Tevang ( = qui rampe); à Sumatra, sous celui de Brouh Samoundi; en Inde on l'appelle Lajjà Banar.

• Les Nycticèbes (Nycticebus) ont des formes moins grĂŞles que les espèces du genre Loris; la première incisive supĂ©rieure est plus grande que la seconde qui est caduque. Ces animaux vivent dans les forĂŞts des montagnes, se cachent le jour et cherchent leur nourriture pendant la nuit. 
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Nycticčbe de Bornéo.
Nycticčbe de la Sonde.
Nycticèbe (ou Loris) de Bornéo
(Nycticebus menagensis)
Photo : Mark Louis Benedict.
Nycticèbe paresseux 
(Nycticebus coucang).
Photo : Mark Dumont
Source des photos : Flickr ((licence Creative Commons).

• Le PĂ©rodictique ou Potto (Perodicticus potto), qui reprĂ©sente les Loris en Afrique, est muni d'une queue assez dĂ©veloppĂ©e. L'index est rĂ©duit Ă  un petit tubercule. Son pelage est fauve, variĂ© de gris et de brun. Il habite les pays riverains du golfe de GuinĂ©e jusqu'au Gabon, est entièrement nocturne et encore plus lent dans ses mouvements que les Nycticèbes, dont il a les moeurs. Il atteint la taille d'un Chat. 

• Les Arctocèbes ou Angwantibos (Arctocebus) rappellent le genre prĂ©cĂ©dent. L'espèce A. calabarensis ou Potto de Calabar a des formes  plus grĂŞles que celles du Potto propement dit, et sa queue est rudimentaire. Elle habite le Vieux-Calabar.

Les Galagos.
Les Galagos ou GalagidĂ©s forment une famille (crĂ©Ă©e en tant qu'ordre par E. Geoffroy (1796) et qui a eu pour synonyme Otolicnus (Illiger)) parmi lesquelles on distingue gĂ©nĂ©ralement trois genres (Galago, Euoticus et Otolemur). 

Ces animaux, dont les dimensions varient de la taille d'un jeune Chat Ă  celle d'un Rat; la longueur du corps Ă©tant de 18 cm, celle de la queue de 24. Bien que trapus et assez vigoureux, ils ont des formes Ă©lĂ©gantes. Ils sont remarquables par l'allongement de leurs membres postĂ©rieurs. Ils ont la mĂŞme denture que la plupart des LĂ©muriens, mais la dernière prĂ©molaire supĂ©rieure prĂ©sente deux tubercules externes très dĂ©veloppĂ©s et atteint presque la taille de la première vraie molaire. Les os du tarse sont très allongĂ©s. 
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Galago alleni.
Euoticus Elegantulus.
Otelemur monteiri.
Galago alleni. Euoticus Elegantulus. Otelemur monteiri.

Leur queue est longue et  plus ou moins touffue; leurs oreilles grandes, ovales et nues, se replient Ă  volontĂ©; l'index des mains postĂ©rieures est armĂ© d'une griffe. Leur intestin est assez long et muni d'un coecum très dĂ©veloppĂ©. Les femelles ont quatre mamelles, deux pectorales et deux inguinales. 

Leur pelage court, mais épais et soyeux, est d'un gris fauve à la partie supérieure, roussâtre à la tête et sur le dos, jaune-blanc à la face interne des membres et au ventre; les joues sont blanches, ainsi qu'une bande qui part d'entre les yeux et se termine à l'extrémité du nez; les oreilles sont couleur de chair.

Les Galagos vivent sur les arbres (ils semblent affectionner les forêts de mimosas, hautes ou basses, ), dormant le jour dans quelque trou ou sur des branches épaisses, le plus près possible du tronc, et se réveillant à l'approche de la nuit pour chercher leur nourriture qui consiste en Insectes, en fruits, en actifs d'Oiseaux. Ils forment de petites troupes d'une demi-douzaine d'individus appartenant à une même famille. Ils sautent très bien d'un arbre sur un autre et descendent rarement à terre, mais alors le développement de leur tarse leur permet de sauter à la façon des Gerboises.
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Galago senegalensis.
Galago senegalensis.

Avant de mettre bas, la femelle prĂ©pare dans des creux d'arbres ou dans des nids abandonnĂ©s d'oiseaux, une couche tendre de brins d'herbes oĂą elle donnera naissance Ă  un ou deux petits, auxquels elle donnera longtemps ses soins. 

Chiromyiformes

L'Aye-Aye.
L'Aye-Aye (Daubentonia Madagascarensis), seul reprĂ©sentant de son genre et de sa famille est assez singulier pour qu'on l'ai rangĂ© dans un infra-ordre distinct des prĂ©cĂ©dents. Il a d'abord Ă©tĂ© placĂ© d'abord dans l'ordre des Rongeurs, comme appartenant au grand genre Écureuil, par Geoffroy et Cuvier. 
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Aye-aye (Daubentonia madagascarensins)
Photo : Nomis-Simon (licence Creative Commons).

On s'aperçut au bout de quelque temps qu'il en diffĂ©rait beaucoup, et qu'il se rapprochait autant des Primates, et parmi eux des LĂ©muriens, par la conformation des membres; les antĂ©rieurs ont 5 doigts comme les postĂ©rieurs, les doigts de devant sont allongĂ©s, surtout l'annulaire; le pouce, quoiqu'il soit Ă©cartĂ© de l'index, n'est pas rĂ©ellement opposable; mais les pouces postĂ©rieurs le sont complètement comme dans les autres LĂ©muriens; d'un autre cĂ´tĂ©, il est vrai que l'Aye-Aye ressemble Ă  l'Ecureuil par son port et par sa queue, par l'absence de dents canines, par la prĂ©sence d'une paire de fortes incisives en haut et en bas, sĂ©parĂ©es des molaires par un espace vide. 

Cet animal est de la grosseur du Chat, il a le fond du pelage formĂ© d'un duvet fauve clair, traversĂ© sur le dos par de longues soies rudes et brunes; les membres sont bruns, la queue, noire; il est d'un caractère doux, mais très lent; il se nourrit d'insectes et de vers qu'il tire des trous des arbres avec ses longs doigts. 

Distribution géographique

La distribution géographique de ces animaux à l'époque actuelle est fort remarquable. Les Lemuridae, qui comprennent les trois quarts des espèces, et les Daubenonidés habitent Madagascar. Les Galagos sont, avec les genres Arctocebus (Angwantibos) et le Perodicticus (Pottos), les seuls Lémuriens du continent africain (ils habitent l'Afrique au Sud du Sahara). Les Lorisinae sont propres à la Malaisie, à l'Indonésie et aux régions de l'Asie méridionale qui se rattachent à la même faune (Péninsule indochinoise) et présentent tant de rapports avec la région afrotropicale.
• Tous les Makis habitent Madagascar et les îles les plus voisines du même groupe. L'indri ne se trouve que dans les forêts de la région orientale de Madagascar où on le rencontre par petites troupes de quatre à cinq individus; les Propithèques se rencontrent dans presque toute l'île, vivant dans les forêts par troupes de six à huit et se nourrissant de bourgeons, de fleurs et de baies. L'Avahi laineux habite les forêts des régions montagneuses de la côte orientale de cette même île, ainsi qu'une région très limitée de la côte Nord-Ouest, dont les spécimens constituent une variété assez distincte par sa taille plus petite et sa coloration.
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Eulemur fulvus.
Maki brun (Eulemur fulvus).
• Le Microcèbe souris vis dans les régions de l'Ouest et du Sud de Madagascar. Quant à l'habitat du Microcèbe de Mme Berthe, il se réduit à une petite région du Sud-Ouest de Madagascar; on le recontre dans les grands arbres des forêts de feuillus, à une hauteur dépassant souvent les 150 m.
• Les Loris habitent l'Inde et les Ă®les voisines, ainsi que l'IndonĂ©sie. Ils sont les Ă©quivalents des Makis en Asie mĂ©ridionale, mais au point de vue de la forme seulement.  Le Loris mince gris habite les forĂŞts de l'Ă®le de Sri Lanka et l'Inde. Le Loris tardigrade habite les forĂŞts du continent indien et des Ă®les de la Sonde, principalement de Sumatra.
• On trouve le Galago commun dans une grande partie de l'Afrique. Adanson le découvrit dans les forêts du royaume de Galam, au Sénégal et en Gambie; d'autres voyageurs l'ont trouvé, par la suite, dans le Mozambique, au cap de Bonne-Espérance (Afrique du Sud) et dans la région soudanienne. De façon générale il vit à l'ouest du Nil Blanc, et principalement dans le Kordofan où les habitants le connaissent très bien sous le nom de Tendi ou Moholi.
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Galago Demidoff.
Galago Demidoff.

• L'Aye-Aye est propre à l'île Madagascar, cet animal y est peu, même très peu répandu.

Paléontologie

On trouve à Madagascar, dans des couches géologiques relativement récentes (Cénozoïque), des débris fossiles indiquant l'existence à cette époque de Lémuriens d'une taille bien supérieure à celle des espèces actuelles : le Leptadapis devait atteindre la taille des Singes anthropoïdes ou des grands Cynocéphales. Mais on trouve également, dans le plus ancien tertiaire d'Europe et d'Amérique, des restes fossiles que l'on doit rapporter à l'ordre des Lémuriens, et qui ont été décrits sous les noms d'Adapis, Caenopithecus, Anaptomorphus, Indrodon, etc.

Ces animaux Ă©teints, connus d'abord seulement par leur crâne et leur denture; ont Ă©tĂ© longtemps considĂ©rĂ©s comme de petits OngulĂ©s, et Cuvier, en dĂ©crivant l'Adapis de l'Eocène des environs de Paris, le considĂ©rait comme un animal comparable au Daman. Plus tard, on a trouvĂ© des os des membres prouvant que ces prĂ©tendus OngulĂ©s Ă©taient grimpeurs et avaient des habitudes arboricoles comme les LĂ©muriens modernes. Leurs dents ressemblent beaucoup Ă  celles de ces derniers. D'autres types fossiles indiquent un passage aux Insectivores. 

On doit donc admettre, au point de vue phylogĂ©nique, que les LĂ©muriens reprĂ©sentent, dans la nature actuelle, un groupe archaĂŻque très gĂ©nĂ©ralisĂ©, comme les Marsupiaux. De mĂŞme que ces derniers, les LĂ©muriens, après avoir vĂ©cu dans le Nord des deux continents, ont Ă©migrĂ© vers les rĂ©gions intertropicales du globe oĂą ils ont survĂ©cu en se modifiant. Les ressemblances que les LĂ©muriens ont conservĂ©es dans leur organisation interne et dans leur denture avec les OngulĂ©s d'une part, avec les Insectivores de l'autre, sont l'indice de leur antique origine. 

On ne connaît pas de Galagos à l'état fossile, mais le genre Necrolemur de l'Eocène d'Europe semble en avoir été fort voisin. Les genres Protoadapis et Plesiadapis de l'Eocène inférieur (cernaysien) des environs de Reims, représentent probablement le type primitif des Lémuriens. D'autres genres de l'Amérique du Nord (Hyopsodus, Nicrosyops) et le Mierochoerus de l'Eocène supérieur d'Angleterre rappellent encore par leurs dents à la fois les Ongulés et les Insectivores, et la formule dentaire de ce dernier est celle du Tarsier actuel. (E. Trt. / A.E. Brehm).

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