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Mansart (François Mansart) est un architecte né à Paris le 23 janvier 1598 et mort à Paris le 23 septembre 1666, était fils d'Absalon Mansart, maître charpentier, et eut pour beau-frère Germain Gaultier, architecte, qui lui enseigna sa profession. Mais bientôt Mansart fit de rapides progrès et se fit connaître, fort jeune encore, en faisant élever à Paris, de 1622 à 1624, le portail de l'église des Feuillants de la rue Saint-Honoré, édifice détruit pendant la période révolutionnaire. Il fit encore élever à Paris, de 1632 à 1634, la petite église ronde située rue Saint-Antoine, près de la Bastille, pour les Filles de la Visitation de Sainte-Marie, vocable sous lequel cette église est restée connue quoique, depuis 1802, elle ait été affectée au culte protestant et eût fait, en 1872, l'objet de travaux de restauration exécutés par Varcollier et confirmant cette destination (Temple sainte-Marie). En 1634, François Mansart fit augmenter les bâtiments de l'hôtel Carnavalet, puis commença, en 1635, l'hôtel de La Vrillière, aujourd'hui tout à fait transformé et englobé dans la Banque de France; la même année, Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, le chargea de grands travaux de reconstruction au château de Blois, travaux fort intéressants dans l'oeuvre de François Mansart, mais que la mort de Gaston fit heureusement suspendre en 1660, car ils devaient entraîner la destruction totale de ce château datant de la Renaissance. Mais l'oeuvre la plus importante peut-être de François Mansart fut le château de Maisons (auj. Maisons-Laffitte, dans les Yvelines), bâti de 1642 à 1650 pour René de Longueil, et alors considéré comme l'un des plus beaux monuments de la France entière. A Paris, la reine Anne d'Autriche demanda à cet architecte les plans du monastère et de l'église du Val-de-Grâce, vaste ensemble de constructions dont il conduisit les travaux jusqu'à la hauteur de 3 m au-dessus du sol de l'église; mais un excédent de dépenses, causé surtout par la nécessité d'augmenter les fondations sur un emplacement exploité antérieurement comme carrière, amena des difficultés entre Mansart, qui était d'une grande indépendance de caractère, et l'intendance des bâtiments royaux, et causa finalement le remplacement de Mansart par Jacques Le Mercier. Sur ces entrefaites et par esprit de vengeance, croit-on, François Mansart fit élever au château de Fresnes, pour Henri du Plessis de Guénégaud, une petite chapelle d'une parfaite exécution et qui n'était que la réduction de son projet d'église du Val-de-Grâce que Le Mercier modifiait quelque peu en l'exécutant. Malheureusement la chapelle du château de Fresnes fut détruite en 1826, lors du morcellement de ce domaine. François Mansart fut aussi appelé par Colbert lorsqu'il fut question de reprendre la construction du Louvre; mais, là encore, l'architecte ombrageux et toujours préoccupé de garder toute liberté, ne put s'entendre avec le ministre, et son refus de produire un projet définitivement arrêté, qui pût être présenté à Louis XIV, fit que Colbert se résolut à ouvrir une sorte de concours, puis à appeler d'Italie le cavalier Bernin avant de faire élever la colonnade par Claude Perrault. François Mansart. Paris doit à François Mansart de nombreux hôtels, entre autres : l'hôtel d'Aumont, rue de Jouy, l'hôtel d'Albret, rue des Francs-Bourgeois; l'hôtel de Bouillon, quai Malaquais, annexé plus tard à l'École des beaux-arts; l'hôtel Fieubet, quai des Célestins, transformé vers 1860 par M. de La Valette, avant d'être occupé par l'école Massillon, etc. Les constructions édifiées sur les plans de François Mansart hors de Paris sont également nombreuses, et il faut citer parmi elles le château de Bercy, détruit au commencement du XIXe siècle; une partie de château de Choisy-sur-Seine; le bâtiment central du château de Petit-Bourg, près de Corbeil, élevé pour Mme de Montespan, le château de Balleroy (Calvados); la chapelle de Sainte-Anne ou Chapelle royale, dans l'ancienne cathédrale d'Apt; le tombeau du chancelier de l'Aubespin, dans la cathédrale de Bourges, et peut-être donna-t-il les plans des châteaux de Tours et de La Meilleraye. L'Hôtel Fieubet, à Paris. (© Photo : Serge Jodra, 2008). On attribue à tort à François Mansart l'invention des combles brisés à deux pentes et des fenêtres dites mansardes, les éclairant à leur partie inférieure; mais cette attribution est en partie justifiée par le grand usage qu'il fit de ce genre de comble dans de nombreuses constructions. François Mansart était conseiller du roi, architecte et ingénieur des bâtiments de Sa Majesté, et la plus grande partie de ses oeuvres exécutées ont été gravées par Marot et plus tard reproduites dans l'Architecture française de J.-Fr. Blondel. Philippe de Champaigne a peint un portrait de François Mansart, à gauche, avec un portrait de Claude Perrault, à droite d'une même toile conservée au musée du Louvre et dont une répétition existe à Versailles, et Edelinck a gravé un portrait de cet architecte d'après Namur. | ||
Hardouin-Mansart (Jules ). - Fils de Raphaël Hardouin, maître peintre et petit-fils de la soeur de François Mansart (ci-dessus), qui avait épousé l'architecte Germain Gaultier, Jules Hardouin, par conséquent petit-neveu de François Mansart, naquit à Paris le 16 avril 1646 et étudia, en même temps que son frère Michel Hardouin, l'architecture auprès de leur grand oncle, François Mansart, dont il joignit le nom au sien, au moins dès 1668, lors du mariage qu'il contracta avec Anne Bodin, fille de Nicolas Bodin, conseiller du roi. Jules Hardouin-Mansart eut encore pour maître Libéral Bruant, auquel il fut attaché, dès 1666, dans la conduite des travaux de l'hôtel de Vendôme à Paris et sur le chantier même desquels il fut présenté à Louis XIV. La faveur de Jules Hardouin-Mansart alla toujours croissant depuis cette époque et, dès 1672, le roi lui demanda un projet de château à élever à Clagny, près de Versailles, pour Mme de Montespan, puis le chargea, en 1674, d'agrandir le château neuf de Saint-Germain-en-Laye et enfin, en 1675, le nomma successivement architecte de ses bâtiments et membre de l'Académie royale d'architecture. Le château de Clagny, commencé en 1676 et achevé en 1680, fut démoli au milieu du XVIIIe siècle; mais il fit grand honneur à son auteur, et les plans en ont été gravés par le frère même de Jules Hardouin, Michel Hardouin, qui fut, lui aussi, architecte et contrôleur des bâtiments de Sa Majesté. En même temps que J. H.-Mansart commençait le château de Clagny, il modifiait les plans conçus par de La Valfenière, pour l'hôtel de ville d'Arles, et les faisait exécuter par Peytret. Mais L'oeuvre la plus importante de J. H.-Mansart fut la construction de presque toute la partie du château de Versailles élevée sous Louis XIV, oeuvre à laquelle il fut occupé de 1678 jusqu'en 1708, époque de sa mort. Versailles doit à cet architecte le petit château de la Ménagerie, le doublement et les façades des bâtiments sur les jardins, le grand escalier, le grand commun, les écuries, les bosquets, la colonnade et les douves, les deux ailes du Grand-Trianon que Robert de Cotte réunit par un portique, enfin l'Orangerie et la Chapelle; mais cette dernière, commencée en 1696, ne fut terminée qu'en 1710. Une autre oeuvre grandiose de J. H.-Mansart fut le dôme des Invalides à Paris, qu'il eut à ajouter à l'église construite par Libéral Bruant; commencée en 1693, cette seconde église avec son portail sur la place Vauban était terminée en 1706; mais la coupole avec son lanternon ne fut achevée qu'en 1735. D'autres travaux de grande importance doivent encore être ajoutés à ceux qui précèdent. Jules Hardouin-Mansart. En 1680, J. H.-Mansart refaisait en partie le château de Dampierre, dans la vallée de Chevreuse; en 1683, il commençait, pour le roi, l'Ermitage ou château de Marly; en 1684, il élevait à Versailles, l'église Notre-Dame et la maison des Lazaristes; en 1685, il approuvait les plans dressés par le P. François Romain, pour la construction du Pont-Royal à Paris, commençait la même année les bâtiments de la maison royale de Saint-Cyr terminés l'année suivante, et construisait à Paris l'ensemble d'hôtels dont la ligne circulaire forme la place des Victoires, aujourd'hui presque devenue méconnaissable. Enfin, il reprenait sur de nouveaux plans la place Vendôme, devenue place Louis-le-Grand; dessinait la flèche et le jubé de la cathédrale d'Orléans, une nouvelle galerie au Palais-Royal à Paris, qui fut démolie pour la construction du Théâtre-Français en 1786; la façade de l'hôtel de ville de Lyon, exécutée sous la direction de R. de Cotte; des plans d'embellissement des villes de Nancy et de Lunéville pour le duc de Lorraine, et de nombreux édifices, châteaux et hôtels à Paris et dans les provinces. J. H.-Mansart fit, en outre, construire pour lui un hôtel qui existe encore à Paris, rue des Tournelles; un hôtel à Versailles, rue de la Pompe, et le château de Sagone, en Berry. Le roi l'avait anobli et fait comte de Sagone, et il était chevalier de l'ordre de Saint-Michel, conseiller du roi en ses conseils, surintendant et ordonnateur général des bâtiments, jardins, tapisseries, arts et manufactures de Sa Majesté, etc. J. H. Mansart mourut subitement à Marly le 11 mai 1708 et fut inhumé à Paris dans l'église Saint-Paul. Il existe de nombreux portraits de cet architecte, parmi lesquels un buste de marbre par J.-L. Lemoyne et un portrait par Hyacinthe Rigaud et gravé par Edelinck, au musée du Louvre; un portrait peint par de Troy le père et gravé par Simenneau l'aîné, à Versailles. | ||
Jacques Hardouin-Mansart, fils de Jules Hardouin-Mansart, conseiller, puis maître des requêtes au parlement de Paris, eut deux fils qui furent tous deux architectes. L'aîné, Jean Hardouin-Mansart de Jouy, né vers 1706, commença en 1754 le portail occidental de l'église Saint-Eustache à Paris, grâce à un legs de Colbert qui, malheureusement, entraîna la démolition de l'ancien portail élevé au commencement du XVIIe siècle par Charles David.D'autres artistes du nom de Mansart, dont deux sculpteurs ordinaires du roi, un peintre, un graveur et un architecte, ce dernier nommé Jacques Mansart, vivaient à Paris pendant le cours du XVIIe siècle; mais on ne saurait avec certitude les rattacher à la famille de François Mansart. (Charles Lucas.). |
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