| Berthier (Guillaume François). - Jésuite, né à Issoudun en 1704, mort en 1782, professa les humanités à Blois, la philosophie à Rennes et à Rouen, puis la théologie à Paris, et rédigea de 1745 à 1763 le Journal de Trévoux. Il eut de vifs démêlés avec Voltaire et avec les encyclopédistes, dont il avait hardiment censuré les écrits. A la fin de 1762, le Dauphin le fit nommer garde de la Bibliothèque royale, et adjoint à l'éducation du duc de Berry (Louis XVI) et de Monsieur. Après la dissolution de la Société des jésuites, il alla se fixer à Offenbourg, rentra en France au bout de 10 ans et se fixa à Bourges. Il a continué l'Histoire de l'Église gallicane commencée par le P. Longueval, et a composé une Réfutation du Contrat social, ainsi que des oeuvres théologiques, notamment un Commentaire sur les Psaumes. | |
| Berthier (Alexandre). - Maréchal de l'Empire, né à Versailles en 1753, était fils d'un officier distingué du génie, et fit ses premières armes dans la guerre d'Amérique, d'où il revint colonel (1778). En 1789 il commandait la garde nationale de Versailles, et protégea la cour. Après avoir servi dans divers corps armée, il fut fait en 1796 général de division et envoyé en Italie : il y rendit les plus grands services au général en chef Bonaparte, et se lia avec lui d'une étroite amitié. Chargé lui-même du commandement à la fin de 1797, il s'empara de Rome (10 février 1798), où il renversa le gouvernement papal et fit proclamer la république. Il accompagna Bonaparte en Égypte. Celui-ci, devenu premier consul, le choisit pour ministre de la guerre. Pendant les campagnes de Marengo, d'Austerlitz et d'Iéna, Berthier remplit avec le plus grand zèle les importantes fonctions de chef d'état-major. En 1809, Alexandre Berthier contribua puissamment à la victoire de Wagram. Napoléon, satisfait de ses services, le combla de faveurs le nomma maréchal (1804), lui donna la principauté de Neuchâtel (1806), le créa vice-connétable, enfin prince de Wagram (1809), et lui fit épouser une nièce du roi de Bavière. Berthier prit part à l'expédition de Russie; mais il désapprouvait cette entreprise et soupirait après le repos. Aussi fut-il des premiers à se soumettre aux Bourbons. Lors du retour de l'empereur, il voulut rester neutre et se retira à Bamberg auprès de son beau-père : il y périt peu après son arrivée (1er juin 1815) : selon les uns, il tomba du haut d'un balcon pendant un accès de fièvre chaude; selon d'autres il en fut précipité par des hommes masqués qui restèrent inconnus. Berthier était plus propre à exécuter les ordres d'un autre qu'à commander en chef. Il a donné des relations de la Campagne d'Égypte, 1800, de la Bataille de Marengo, 1804 et a laissé des Mémoires, publiés en 1826. |