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Les
premiers habitants des Antilles sont arrivés d'Amérique du Sud
entre 5000 et 3000 av. JC. Ces peuples, regroupés sous le terme de peuples
arawak, ont progressivement colonisé les îles des Caraïbes. Les
populations arawak et taino (un sous-groupe arawak) étaient principalement
agricoles, cultivant des plantes comme le manioc, le maïs, les patates
douces et les haricots. Elles utilisaient également des techniques de
pêche et de chasse pour subvenir à leurs besoins.
Ces sociétés étaient
organisées autour de structures politiques et sociales relativement complexes,
avec des chefs héréditaires et des conseils de sages. Les Arawaks avaient
développé des formes d'artisanat, comme la poterie et le travail du bois,
ainsi que des pratiques religieuses et des systèmes de croyances animistes.
Les Arawaks proprement dits et les Tainos des Antilles entretenaient des
contacts sporadiques (échanges commerciaux et culturels) avec d'autres
cultures amérindiennes du continent sud-américain et des îles voisines.
À partir de 1492,
avec l'arrivée de Christophe Colomb sur l'île de San Salvador (actuellement
aux Bahamas), les Antilles ont été rapidement intégrées dans le système
colonial européen.
Christophe Colomb, qui les
explora dans ses différents voyages et les fit entrer dans la géographie
positive. Les Lucayes ou Bahamas, les côtes septentrionales de Cuba
et de Haïti (Hispaniola),
voilà ce qu'atteignit Colomb au cours de son premier voyage (1492-1493)
; pendant sa seconde expédition (1493-1496), il reconnut une partie des
petites Antilles (Dominique,
Guadeloupe,
etc.), Porto-Rico,
les côtes méridionales de Haïti et de Cuba, ainsi que la Jamaïque.
La Trinité en 1498, la Martinique
en 1502, voilà les autres Antilles que Colomb a vues pendant ses deux
derniers voyages. Ses compagnons achevèrent ensuite très rapidement la
reconnaissance du littoral des Antilles (La
Découverte de l'Amérique).
Quant à l'exploration scientifique à l'intérieur des terres, elle s'est
terminée seulement au XXe siècle; plusieurs
auteurs du XVIIIe siècle (Plumier), et
du XIXe siècle (Sainte-Claire-Deville),
ont publié de très importantes études sur différents points; mais il
restait encore après eux à combler bien des lacunes dans la connaissance
précise des Antilles.
L'origine
du nom des Antilles.
Le nom d'Antilles
a été donné à ces îles très peu de temps après leur découverte
par Christophe Colomb. Quelle est l'origine de
ce nom? On serait tout d'abord porté à admettre qu'il est formé du latin
ante insulae, îles placées avant le continent. Il n'en est rien.
Il découle comme on va le voir du mot Antilia.
Antilia est une île que les cosmographes de la fin du Moyen âge
placent dans l'Océan Atlantique.
On a fait beaucoup de recherches sur cette île, mais elles sont restées
infructueuses. A. de Humboldt écrit :
« Ce n'est pas Christophe
Colomb qui a introduit le nom d'Antilles dans la géographie
moderne. La première application du nom Antiliae insulae aux îles
d'Amérique
est un trait d'érudition de Pierre Martyr d'Anghiera.
Christophe Colomb revint de son premier voyage le 15 mars 1493; et dans
la première décade des Oceania, adressée au cardinal
Ascanio Sforza en novembre 1493, je trouve déjà :
In Hispaniola
Ophiram Insulam sese reperisse refert (Colonus), sed cosmographicorum tractu
diligenter considerato, Antiliae insulae illae et adjacentes aliae. Dec.
I, lib. I, p 1.
Plus tard, Vespucci,
dans sa prétendue seconde navigation de 1499, nomme Antiglia l'île
que Colomb a découverte il y a peu d'années, c.-à -d. Haïti.
Au XVIe siècle, les îles Caraïbes au
Sud-Est de Porto-Rico
(Borriquen) prenaient, dans les tableaux de positions géographiques qu'on
tentait d'annexer aux traités de géographie, la dénomination d'Antigliae;
insulae. » (Alexandre de Humboldt : Examen
critique de l'histoire de la géographie du nouveau continent, I, 250,
1835).
« Il est assez extraordinaire,
disait le même auteur, qu'après un long oubli pendant toute la durée
du XVIe siècle, un nom qui avait paru
pour la première fois sur une carte de 1436 ait enfin prévalu en Europe.
Ce nom était sans doute plus sonore que celui d'îles Camercanes que nous
connaissons par le Bréviaire géographique de Bert et par le voyage
d'un religieux carmélite, mais dont j'ignore
absolument l'étymologie. C'est la grande célébrité des cartes de Cornelius
Wytfliet et du Theatrum Orbis terrarum d'Ortelius,
qui a probablement le plus contribué à fixer le nom des Antilles sur
les cartes d'Amérique. » (Loc. cit.,II., 173).
L'époque
coloniale.
Aussitôt après sa découverte par Colomb,
cet archipel, si bien placé en avant des continents
américains, fut occupé par les Espagnols,
qui accoururent en conquérants et en colons. Les premiers occupants (Arawaks,
Caraïbes) disparurent rapidement devant les mauvais traitements des Européens,
qui firent alors venir, pour les remplacer, des esclaves
africains. Au XIXe siècle, l'esclavage
a été supprimé et la traite interdite; mais les descendants des anciens
esclaves ont fini par former la majeure partie de la population des Antilles.
Dès le XVIIe
siècle, la possession des Antilles fut disputée à l'Espagne
par les Français et les Anglais, qui parvinrent à s'établir dans un
grand nombre d'îles. Au début du XXe
siècle, la majeure partie des Antilles était partagée entre l'Angleterre,
la France,
la Hollande (Pays-Bas),
le Danemark
et le Venezuela
(carte ci-dessous). Haïti ou Saint-Domingue,
qui auparavant autrefois à la France, formaient deux républiques indépendantes.
Cuba,
qui fut avec Porto-Rico
une des plus florissantes colonies espagnoles, s'était organisée à partir
de 1898 en république autonome, qui resta quelque années sous la tutelle
des Etats-Unis,
qui ont annexé à la même époque Porto-Rico. |
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