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Christophe Colomb
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Aperçu Les jeunes années Le projet de Colomb
La découverte de l'Amérique Les trois derniers voyages [La famille  de Colomb]*
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Colomb (Christophe) ou, en espagnol, Colon (Cristobal), ou encore, en italien, Colombo (Cristoforo). - Célèbre navigateur au service de l'Espagne, qui découvrit l'Amérique en 1492 (Les Grandes découvertes). Il est né en 1451 ou 1452 à Gênes ou dans les environs, mort à Valladolid le 21 mai 1506. Il était fils d'un cardeur de laine ou fabricant de draps de Gênes. Colomb se fit-il marin à l'âge de quatorze ans, comme on l'a prétendu? Toujours est-il qu'il acquit les bases nécessaires pour la pratique de la navigation. Il étudia un peu la géométrie, l'astronomie, la géographie et la cosmographie, et navigua quelques années. Vers 1480, il épousa la fille du navigateur portugais Perestrello, qui laissa à son gendre pour héritage ses papiers, ses cartes, ses instruments et ses observations. Depuis quelques années déjà, Christophe Colomb était en relation avec l'astronome florentin Paolo Toscanelli. Il exécuta alors un voyage dans les mers du Nord et à Thulé (îles Féroë, Islande?); plus tard, il fit un voyage en Guinée (Afrique occidentale), et c'est au retour de cette expédition, vers 1483, qu' il conjectura, sinon qu'il devait y avoir des terres à l'Ouest de l'Europe, au delà de l'Atlantique, du moins on pourrait arriver par cette route maritime nouvelle aux rivages orientaux de l'Asie, pays des épices, de l'or et des éléphants, c'est-à-dire l'Inde et la Chine.

Il soumit son projet aux Génois, puis au roi de Portugal, Jean II, qui essaya de lui ravir la gloire du succès en envoyant secrètement sur la route indiquée un navire bientôt ramené à la côte par la tempête et l'effroi des matelots. Il s'adressa enfin à l'Espagne, où régnaient Ferdinand et Isabelle, et obtint (le 17 avril 1492, à Santa-Fé), après 8 ans de sollicitations, trois caravelles. Quelques mois plus tard, le 3 août 1492, Colomb partait de Palos avec la Santa-Maria, la Niña et la Pinta, touchait aux Canaries, puis se dirigeait vers l'Ouest et le Sud-Ouest en dissimulant soigneusement à ses compagnons la réelle étendue du chemin parcouru chaque jour, et en luttant avec énergie contre le découragement, les terreurs et l'insubordination de son équipage. Au bout de 65 jours de navigation, après avoir traversé la mer des Sargasses et découvert, grâce à l'observation attentive des boussoles, la variation magnétique, il arriva, dans la nuit du 11 au 12 octobre 1492, devant une petite île de l'archipel des Bahamas, Guanahani, qu'il appela San-Salvador. 

Colomb, qui se croyait arrivé sur les côtes orientales de l'Asie, reconnut ensuite plusieurs autres îles du même archipel; puis il côtoya successivement une partie des côtes de Cuba (qu'il pensa être le littoral de la Chine) et de Haïti, l'île espagnole (Hispaniola). Il ne se borna pas à prendre possession de ces terres, mais érigea sur le rivage d'Haïti une forteresse, que durent garder jusqu'à son retour quelques Espagnols; puis, après avoir longé le littoral d'Hispaniola jusqu'au cap Samana, le 16 janvier 1493, Colomb prit la direction du retour et rentra dans le port de Palos, sept mois et demi après l'avoir quitté, le 15 mars 1493. Il fut accueilli avec enthousiasme par les souverains Ferdinand et Isabelle, qui lui confirmèrent ses titres d'amiral et de vice-roi, ainsi que tous les privilèges stipulés avant le départ.
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Le blason de Colomb

Les armes octroyées à Christophe Colomb pour lui et ses descendants par lettres patentes du 20 mai 1493 devaient porter : au un de sinople au château d'or; au trois d'argent au lion de pourpre lampassé de sinople; aux deux des îles d'or; au quatre les armes primordiales que Colomb était censé posséder. Celles-ci furent inventées, puisque Colomb, fils de tisserands, n'était rien moins que noble. (Harrisse, Christophe Colomb, t. I, p. 160 et t. II, p.166.). Mais le blason dessiné par Colomb n'est pas conforme à l'acte de 1493. Il y a introduit de notables modifications; ses armes portent écartelé : au un de Castille, au deux de Léon, au trois des ondes de mer avec un continent et vingt-neuf îles d'or; au quatre d'azur à cinq ancres d'or; l'écu enté en pointe d'or à la bande d'azur, au chef de gueules. Cette division (de la pointe) est censée porter les armes des ancêtres de l'amiral.

Christophe Colomb obtint en outre, par lettres patentes données à Burgos le 23 avril 1497, l'autorisation de constituer un majorat pour perpétuer dans sa famille son nom, ses armes, ses titres de noblesse et ses privilèges. Il institua ce majorat le 22 janvier 1498 au profit de son fils Diego; l'acte fut confirmé par ordonnance du 28 septembre 1501; il en rédigea un nouveau le 1er avril 1502 (lequel est perdu), le confirma par codicille du 25 août 1505 à Ségovie, enfin par son testament le 19 mai 1506 à Valladolid. Il stipule que son fils ou l'héritier du majorat devra entretenir à Gênes un individu de son lignage, y avant maison et femme; il recommande à son fils légitime de protéger la mère de son autre fils, Beatriz Enriquez.

Le 23 septembre 1493, Christophe Colomb entreprit un deuxième voyage pour les pays qu'il appelait les Indes occidentales, n'ayant jamais admis qu'un continent existât au milieu de l'Océan, entre les rivages occidentaux de l'Europe et orientaux de l'Asie. Cette seconde expédition comptait dix-sept vaisseaux et une foule de personnages dont Colomb ne parvint pas toujours à dompter les passions cupides. La Dominique, la Guadeloupe, Porto-Rico, la Jamaïque et la côte sud-occidentale de Cuba furent explorées au cours de ce voyage pendant lequel fut également fondée la ville de Saint Domingue. L'expédition dura près de trois ans (jusqu'en juin 1496); les Espagnols et les Indiens luttèrent plus d'une fois à main armée. 

Déjà, d'ailleurs, malgré les efforts de Colomb, qui s'attira ainsi de violentes inimitiés, les Européens commençaient à maltraiter les indigènes; ils le firent bien plus encore, au cours du troisième voyage dirigé par l'amiral sur les côtes du nouveau monde (1498). C'est pendant cette expédition que Colomb longea le continent américain au delta de l'Orénoque (qu'il prit pour l'un des fleuves du Paradis terrestre) et découvrit les îles de la Trinité, de Tobago et de Grenade; l'arrivée de Francisco de Bobadilla, qui destitua l'amiral, le mit aux fers à Saint-Domingue même, puis le renvoya en Espagne en 1500, mit fin à ce troisième voyage; et, si Ferdinand et Isabelle désapprouvèrent cet indigne traitement envers un homme qui leur avait donné un monde, ils ne lui rendirent point son commandement, et Colomb perdit tout crédit auprès d'eux.

A force de sollicitations, il obtint cependant, en 1502, le commandement d'une quatrième expédition, au cours de laquelle fut complétée la reconnaissance des Antilles et exploré le littoral de l'Amérique centrale, du Honduras au golfe de Darien. Quand il revint, en 1504, de ce voyage, qui ne fut, à bien des points de vue, qu'un long désastre, Colomb se trouva sans protection. Plus personne à la cour ne s'intéressait à lui.
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Carte des voyages de Colomb.
Les voyages de Christophe Colomb.

Les dernières années de Christophe Colomb furent tristes. Il n'avait pu mener à bien ses plans; il avait été profondément blessé dans son légitime orgueil et même dans son honneur. L'échec de sa dernière expédition, les fatigues terribles qu'il avait endurées, avaient brisé sa santé; les attaques de goutte lui laissaient peu de répit. Son esprit n'était guère moins malade. Nul ne s'occupait plus de lui; il était mal vu, presque suspect. La reine Isabelle, sa protectrice, mourut le 26 novembre 1504, sans qu'il eût pu la revoir. Il passa à Séville l'hiver de 1504-1505, réclamant à la couronne le paiement de sa part des revenus des colonies; il transmet ses plaintes à son fils Diego et la détresse morale du grand homme est navrante. Le roi Ferdinand laissait traiter ces questions par voie administrative. 

Christophe Colomb se rendit à Ségovie auprès de lui (mai 1505) sans pouvoir hâter la décision; il fut accueilli avec une froideur significative. On lui proposa d'échanger sa vice-royauté contre la seigneurie de Carrion de los Condes en Castille. Il refusa, mais on espérait le lasser. Il espérait toucher le coeur de la fille d'Isabelle qui arrivait de Flandre, quand la mort le surprit. Le 19 mai 1506 il ratifia à Valladolid son testament fait l'année précédente à Ségovie; le surlendemain il mourut dans les bras des franciscains; ses dernières paroles furent : In manus tuas, Domine, commando spiritum meum. Sa mort passa inaperçue, aucun chroniqueur n'en parle.

La dépouille mortelle de Christophe Colomb fut d'abord déposée dans un couvent des franciscains de Valladolid ; les obsèques auraient été célébrées à la paroisse de Santa Maria de la Antigua. En l'année 1509, Diego Colomb fit transporter le corps de son père à la chartreuse de Santa Maria de las Cuenas, près de Séville, dans la chapelle de Santa Ana ou del Santo Christo. En 1537, Doña Maria de Toled, veuve de Diego, obtint de Charles-Quint l'autorisation de transporter ces restes à Hispaniola, alléguant que telle était la volonté de Christophe Colomb. Cette allégation est sans preuves. L'autorisation fut donnée le 2 juin 1537 et, entre 1540 et 1559, les restes de Colomb furent transportés dans la cathédrale de Saint-Domingue. Pendant le siège de 1655, les tombeaux de la cathédrale furent cachés, pour éviter une profanation. Survint le tremblement de terre de 1673, qui démolit la cathédrale; ce cataclysme et d'autres ruinèrent les tombeaux des Colomb où reposaient, à côté de l'amiral, son frère Barthélemy, son fils Diego et ses petits-fils Don Luis et Christoval. En 1795, quand Saint-Domingue fut cédé à la France, l'amiral don Gabriel d'Artizabel, les fit ouvrir et fit transporter à la Havane les restes du découvreur du nouveau monde; ils furent solennellement déposés dans la cathédrale le 19 janvier 1796. Ceux des membres de sa famille ont été retrouvés à Saint-Domingue en 1877.
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Christophe Colomb
Portrait de Christophe Colomb.

On n'a pas de portrait authentique de Christophe Colomb, mais une description de Las Casas, qui l'a connu personnellement : 

« Il avait la taille élevée, au-dessus de la moyenne, le visage long et imposant, le nez aquilin, les veux bleu-clair, le teint blanc, tirant sur le rouge vif, la barbe et les cheveux blonds dans sa jeunesse, mais les soucis les blanchirent de bonne heure. [Il était] rude de caractère, peu aimable en paroles, affable cependant quand il le voulait, emporté quand il était irrité ».
Le jugement qu'il convient de porter sur Christophe Colomb ressort du récit même de sa vie. Nul homme n'eut sur la destinée de l'humanité une plus grande influence. L'idée qui le conduisit à la découverte de l'Amérique n'est pas exclusivement sienne, mais c'est le cas de tous les grands inventeurs; l'indomptable volonté qu'il mit au service de son projet, les difficultés qu'il surmonta pour l'exécuter rehaussent singulièrement son mérite. Ce fut un homme de foi. 

Ses théories nous semblent naïves et étaient peu scientifiques, même pour son temps; son instruction était limitée; son mysticisme nous étonne, mais cette étroitesse d'esprit et cette religiosité furent une de ses forces. La vie ne lui fut pas douce et il est bien naturel qu'il ait rêvé quelque chose de mieux. Il ne faut pas oublier d'autre part que c'était un commerçant et que le principal mobile de sa vie fut de s'enrichir; on le retrouve sous les projets les plus mystiques et la fortune matérielle fut sa préoccupation dominante. Il a écrit naïvement : 

« L'or est ce qu'il y a de mieux. Avec de l'or on constitue des trésors, et celui qui les possède fait par leur moyen tout ce qu'il veut en ce monde. Il envoie même des âmes au paradis. » 
Les qualités qui l'avaient soutenu dans la première période de sa vie, l'âpreté au gain, l'imagination chimérique, lui devinrent fatales quand le succès de sa grande entreprise l'eût porté au faîte des honneurs. Il n'eut pas même la gloire de donner son nom au continent qu'il avait découvert; cet honneur lui fut enlevé par Amerigo Vespucci, pilote, qui avait accompagné un de ses lieutenants en 1499, et à qui bientôt on attribua la découverte de la terre ferme (La Découverte de l'Amérique).

Outre ses découvertes géographiques, Colomb a fait faire de grands progrès à la navigation: il se servit le premier de l'astrolabe et sut déterminer exactement à l'aide de cet instrument la position des vaisseaux par la longitude et la latitude. (A19 / NLI / André Berthelot).



Sur le web - Jean-Michel Urvoy propose un site francophone sur Christophe Colomb solidement documenté : L'Amiral de la Mer Océane.


Sources. - Les sources par lesquelles la vie de Christophe Colomb nous est connue sont ses lettres, mémoires, etc., les actes authentiques conservés dans les archives de Gênes, Savone, Simancas, etc., dépouillés et analysés ou publiés par Harrisse, et les biographies de ses contemporains et des écrivains postérieurs. Nous avons soixante-quatre mémoires, lettres, extraits de relations de l'amiral, dont vingt-trois en manuscrits autographes. Ses ouvrages, imitation des Commentaires de César, cartes, mappemondes, sont perdus. La plupart des papiers subsistants sont conservés à Madrid dans les archives de son descendant, le duc de Veraguas.

Jusqu'à l'époque contemporaine, les seuls historiens importants sont les Espagnols; Pedro Martyr d'Anghiera, Italien au service de l'Espagne, chapelain de la reine Isabelle, a écrit beaucoup de lettres dont douze parlent de Christophe Colomb; on a de lui un recueil de ces épîtres appelé Décades, où sont relatés les premiers voyages en Amérique. Ses lettres ont été éditées par D. Elzévir (Amsterdam, 1670). 

Andres Bernaldez, curé de Palacios (1488-1513), près Séville, a connu Colomb dont il raconte les quatre voyages dans son Historia de los Reyes Catolicos (Séville,  1870, 2 vol. in-8). 

Oviedo, de Sobrepena (1478-1557), historiographe des Indes, a écrit une Historia general de las Indias (Séville, 1535, in-fol.); il a pu connaître les fils de Colomb, et à Saint-Domingue, les acteurs de la découverte et de la conquête; il manque de précision, accepte beaucoup de légendes, mais n'est pas un apologiste de Colomb. 

On a mi sous le nom de Fernand Colomb un ouvrage publié en 1571 à Venise, intitulé Historie e vera relatione della vita e de fatti dell Amiraglio D. Christofero Colombo. Harrisse a démontré (Fernand Colomb, sa vie, ses oeuvres, Paris, 1872, Christophe Colomb, t. I, pp. 108 et suiv.) que cette attribution ne peut être maintenue. Tout au plus peut-on admettre que l'auteur a utilisé des notes et des récits de Fernand; les chapitres relatifs aux origines et à la jeunesse de Christophe Colomb fourmillent d'erreurs fantaisistes; l'auteur a pillé Las Casas. Le célèbre évêque a écrit une Historia de las Indias (Madrid, 1875-76, 5 vol. in-fol.), où sont publiés de précieux documents, lettres de Colomb, analyse de son journal de bord, etc.; il a de plus connu l'amiral, toute sa famille, ses compagnons de voyage et, bien que ne donnant que peu de renseignements qui ne se trouvent ailleurs, est précieux à consulter.

Aurélie Buron, Christophe Colomb, L'Ecole des Loisirs, 2005.

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Dictionnaire biographique
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