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Alexandre Davy
de la Pailleterie Dumas, dit Alexandre Dumas est un auteur
dramatique et romancier (ou fabricant de romans?),
fils du général Alexandre Dumas, né à Villers-Cotterets
(Aisne) le 5 thermidor an X (24 juillet 1802), mort à Puys, près
de Dieppe, le 5 décembre 1870. Les
divers épisodes de la vie de Dumas ont été tant de
fois contés par lui-même ou par d'autres jusque dans leurs
moindres détails qu'il suffirait de résumer brièvement
les principales circonstances de cette existence si prodigieusement active,
ainsi que les grandes oeuvres qui en marquent les étapes, puis de
grouper, dans l'ordre chronologique, et par leur nature même, les
autres écrits de Dumas, dont la paternité lui a été
contestée, ou ceux-là même qu'on pourrait, de son propre
aveu, retrancher de son avoir. La bibliographie placée à
la suite de cet article permettra d'ailleurs à ceux qui voudront
approfondir cette double étude de consulter les sources auxquelles
il leur faudra puiser.
Restée veuve en 1806 et réduite aux modiques ressources que lui concédait le titre de son mari, Mme Dumas ne put faire donner au fils issu de cette union qu'une éducation extrêmement sommaire et incomplète. L'enfant tenait, par contre, de son père, une constitution athlétique, une aptitude naturelle à tous les exercices du corps et une santé robuste. Les premiers chapitres de ses Mémoires renferment de nombreuses preuves de ce triple privilège, dont Dumas se montre presque aussi fier que de ses qualités intellectuelles et qui favorisèrent singulièrement les frasques de son adolescence, longuement contées aux mêmes pages. D'abord clerc d'avoué à Villers-Cotterets, puis à Crépy-sur-Oise (Crépy-en-Valois), il vint en 1823 à Paris solliciter l'appui des anciens compagnons d'armes de son père, ralliés, pour la plupart, à la Restauration. Éconduit de divers côtés, il ne fut accueilli avec bienveillance que par un membre de l'opposition, le général Foy qui, aussi frappé de ses talents de calligraphe qu'affligé de son ignorance, lui procura une place d'expéditionnaire dans les bureaux de la chancellerie du duc d'Orléans. Le jeune homme, qui se proposait bien un jour de vivre de sa plume, se trouva néanmoins fort heureux de devoir à son écriture un traitement de 4 200 F qui lui permettait de ne plus être à la charge de sa mère et lui laissait assez de loisirs pour apprendre tout ce qu'il ne savait pas et nommément l'histoire de France. Bientôt il osa faire imprimer ses premiers essais : une Elégie sur la mort du général Foy (1825, in-8); un dithyrambe en l'honneur de Canaris (1826, in-12) et un petit volume de Nouvelles contemporaines (1826, in-12). En même temps, il collaborait à deux vaudevilles, la Chasse et l'Amour (Ambigu-Comique, 22 septembre 1825) et la Noce et l'Enterrement (Porte Saint-Martin, 24 novembre 1826), tous deux signés Davy et dont il partagea les minces profits avec son camarade de jeunesse, Adolphe de Ribbing (de Leuven), James Rousseau, Lassagne et Gustave Vulpian. D'autres tentatives dramatiques, plus sérieuses,
tirées de la conjuration de Fiesque ou de l'épisode des Gracques,
demeurèrent alors inédites, tandis qu'un passage d'Anquetil
lui inspirait le drame d'où datent ses véritables débuts
: Henri III et sa cour (cinq actes, en prose), représenté
sur le Théâtre-Français le 11 février 1829,
et demeuré depuis au répertoire, lui valut de véritables
ovations; le duc d'Orléans, bien que fort peu sympathique à
son subordonné, ne dédaigna pas de donner lui-même
le signal des applaudissements et le nomma bibliothécaire adjoint
aux appointements annuels de 1500 F. Alexandre Dumas avait écrit
avant Henri III un autre drame reçu dès le 30
avril 1828 par le comité du même théâtre et dont
diverses circonstances avaient fait ajourner la représentation :
ce drame, c'était Christine ou plutôt, pour lui donner
le titre sous lequel il fut définitivement joué à
l'Odéon le 30 mars 1830, Stockholm, Fontainebleau et Rome,
trilogie en cinq actes et en vers, avec prologue et épilogue. Son
succès ne fut pas moins vif que celui de Henri III, et Dumas
se vit dès lors considéré comme l'émule de
Victor Hugo; mais cette rivalité n'avait
pas encore altéré leurs bons rapports personnels. Convié
par Hugo à une lecture de Marion Delorme, alors arrêtée
par la censure, il avoua hautement son admiration; de son côté,
dit-on, Victor Hugo aurait, aidé d'Alfred de
Vigny, retouché une centaine de vers de Christine, mal
accueillis le soir de la première représentation.
Statue d'Alexandre Dumas, à Villers-Cotterêts. © Photo : Serge Jodra, 2010. Dumas avait depuis quelques mois dit pour toujours adieu à la vie administrative et travaillait à plusieurs drames lorsque éclata la révolution de 1830. Il fit le coup de feu parmi les insurgés et, sur l'ordre de La Fayette, se rendit en hâte à Soissons où, avec le concours de quelques habitants, il protégea une importante poudrière et en assura la possession au parti vainqueur. Puis il partit pour la Vendée avec mission d'y provoquer la formation d'une garde nationale chargée de défendre le pays contre une nouvelle chouannerie que tout pouvait faire craindre. Admis au retour à faire connaître au roi lui-même son impression sur l'état des esprits, Dumas ne lui dissimula pas combien le remède lui semblait dangereux et insista sur la nécessité d'ouvrir à travers le Bocage et le Marais des voies de communication qui rendraient plus difficile la guerre civile qu'on redoutait. Bien que le second de ses conseils ait été suivi plus tard, le résultat de l'enquête ne raffermit point le crédit de Dumas auprès de Louis-Philippe; son élection de capitaine dans l'artillerie de la garde nationale parisienne, devenue l'un des foyers de l'opposition à la monarchie du 9 août, une visite intempestive aux Tuileries avec l'uniforme de ce corps supprimé par décret la veille même, le refus de prestation de serment exigé pour la remise du brevet et des insignes de la croix de Juillet, la présence, de Dumas aux obsèques du général Lamarque, prélude des journées des 5 et 6 juin 1832, tels sont les principaux épisodes de cette période de politique militante à laquelle, par bonheur, Dumas ne tarda pas à renoncer, mais qu'il fallait rappeler sommairement ici. Une violente passion conçue pour
Mme Mélanie Waldor (fille de Villenave), et à laquelle celle-ci,
mariée à un officier, ne pouvait répondre, inspira
à Dumas ce drame où, sous le nom d'Antony,
il s'est peint lui-même, a-t-il dit, « moins l'assassinat
» et où il a peint, sous le nom d'Adèle Hervey, la
maîtresse adorée, « moins la fuite », et
qui, merveilleusement interprété par Bocage
et Mme Dorval (Porte-Saint
Martin, 3 mai 1831), obtint alors une centaine de représentations.
En 1831, il fut question de le transporter à la Comédie-Française,
mais un article du Constitutionnel le dénonça comme
immoral; l'interdiction, alors prononcée par le ministre de l'intérieur,
fut levée seulement à la fin du second Empire, et ensuite
Antony a repris sa place dans la série des matinées
classiques organisées par l'Odéon. De 1831 à 1843,
et sans préjudice des autres oeuvres qui seront rappelées
plus loin, Dumas occupa les diverses scènes de Paris
avec les pièces suivantes : Napoléon Bonaparte ou Trente
Ans de l'histoire de France, drame en six actes (Odéon, 10 janvier
1831), écrit en huit jours chez Harel qui retenait l'auteur en chartre
privée; Charles VII chez ses grands vassaux, tragédie
en cinq actes (Odéon, 20 octobre 1831), mal accueillie du public,
malgré des beautés de premier ordre; Richard Darlington,
drame en trois actes et en prose avec un prologue (Porte-Saint-Martin,
10 décembre 1831), dû à la collaboration de Beudin
et de Gonbaux qui en avaient fourni à Dumas l'idée première,
empruntée aux Chroniques de la Canongate de Walter
Scott, et où Frédérick Lemaitre déploya
un talent prodigieux; Térésa, drame en cinq actes
(Opéra-Comique, Théâtre-Ventadour, 6 février
1832) dont le scénario primitif était d'Anicet-Bourgeois;
le Mari de la Veuve, comédie en un acte et en prose (Théâtre-Français,
4 avril 1832), avec la collaboration d'Anicet-Bourgeois et de Durrieu qui
ne furent point nommés sur le titre de la brochure; la Tour de
Nesle,
drame en cinq actes et neuf tableaux (29 mai 1832), l'un des succès
les plus retentissants et les plus prolongés du théâtre,
mais qui souleva entre Frédéric Gaillardet, auteur du texte
primitif, Jules Janin qui l'avait retouché
et Dumas qui avait presque entièrement récrit la pièce,
une polémique terminée par un duel avec le premier et par
un procès; Catherine Howard, drame
en cinq actes (Porte-Saint-Martin, 2 avril 1834), tiré par Dumas
d'un autre drame resté inédit et intitulé Edith
aux longs cheveux; Angèle, drame en cinq actes (Porte-Saint-Martin,
28 décembre 1833), avec la collaboration d'Anicet-Bourgeois; Don
Juan de Maraña ou la Chute d'un ange, mystère en cinq
actes, musique de Paccini (Porte-Saint-Martin, 30 avril 1836), imité
en partie des Ames du Purgatoire de Prosper
Mérimée; Kean, comédie en cinq actes
et en prose (Variétés, 31 août 1836), autre grand succès
de Frédérick Lemaître qui se renouvela plus tard à
l'Ambigu et à la Porte-Saint-Martin; Piquillo, opéra-comique
en trois actes avec Gérard de Nerval, musique de Monpou (Opéra-Comique,
31 octobre 1837); Caligula, tragédie
en cinq actes et en vers avec prologue (Théâtre-Français,
26 décembre 1837), dont la chute rappela celle de Charles VII
et n'est pas mieux justifiée; Paul Jones, drame en cinq
actes (Panthéon, 8 octobre 1838), représenté contre
le gré de l'auteur qui avait laissé le manuscrit à
l'agence dramatique Porcher en nantissement d'un prêt; Mademoiselle
de Belle-lsle, drame en cinq actes et en prose (Théâtre-Français,
2 avril 1839), resté au répertoire; l'Alchimiste,
drame en cinq actes en vers (Renaissance, 10 avril 1839), auquel, selon
Quérard, Gérard de Nerval et Cordellier-Delanoue auraient
collaboré; Bathilde, drame en trois actes et en prose (salle
Ventadour, 14 janvier 1839), avec Auguste Maquet (seul nommé sur
l'affiche et sur la brochure) et Cordellier-Delanoue; Un Mariage sous
Louis XV, comédie en cinq actes, avec
Leuven et Brunswick (Théâtre-Français, 1er
juin 1841), restée aussi au répertoire; Lorenzino,
drame en cinq actes et en prose, avec les mêmes collaborateurs (ThéâtreFrançais,
24 février 1842); Halifax, comédie en trois actes
en prose avec prologue (Variétés, 2 décembre 1842);
les Demoiselles de Saint-Cyr, comédie en cinq actes et en
prose, avec Leuven et Brunswick (Théâtre -Français,
25 juillet 1843), qui provoqua entre le principal auteur et Jules
Janin une polémique violente et qui, mal accueillie le soir
de la première représentation, trouva un peu plus tard et
garda le succès dont elle était digne; Louise Bernard,
drame en cinq actes et en prose, avec Leuven et Brunswick (Porte-Saint-Martin,
18 novembre 1843); le Laird de Dumbicky, comédie en cinq
actes et en prose, avec les mêmes (Odéon, 30 décembre
1843); le Garde forestier, comédie en deux actes en prose
avec les mêmes (Variétés, 15 mars 1845). En dépit
de sa longueur, cette liste ne renferme que les pièces signées
par Dumas, avouées par lui ou réimprimées dans les
deux éditions collectives de son Théâtre (1834-1836,
6 vol. in-8, on 1863-1874, 15 vol. in-12), mais non celles qu'il tira de
la plupart de ses romans.
Dumas a lui-même raconté comment, après l'insurrection de juin 1832 et une atteinte de choléra, dont il se ressentit d'ailleurs une partie de sa vie, les médecins et ses amis lui conseillèrent de quitter Paris durant quelques mois. De cette première excursion à travers la Bourgogne et la Suisse datent ces fameuses Impressions de voyage qui forment l'une des parties les plus attrayantes de son oeuvre et qui ont si légitimement contribué à sa popularité. Ce sont, dans l'ordre chronologique : Impressions de voyage [en Suisse] (1833, 5 vol. in-8); Excursions sur les bords du Rhin (1841, 3 vol. in-8); Une Année à Florence (1840, 2 vol. in-8) Nouvelles Impressions de voyage [Midi de la France] (1841, 3 vol. in-8); le Speronare (1842, 4 vol. in-8), voyage en Sicile avec le peintre Jadin et son bouledogue Mylord; le Corricolo (1843, 4 vol. in-8); et la Villa Palmieri (1843, 2 vol. in-8), relatifs au même séjour dans le sud de l'Italie; De Paris à Cadix (1848, 5 vol. in-8); le Véloce ou Tanger, Alger et Tunis (1848, 4 vol. in-8) qui forme la suite du précédent; le Caucase (1859, in-4); De Paris à Astrakan (1860, 3 vol. in-12), réimpr. sous le titre collectif de : En Russie. A cette série se rattachent, sans en faire cependant partie : l'ouvrage intitulé Quinze Jours au Sinaï (1839, 2 vol. in-8), rédigé sur les notes du peintre Dauzats, ainsi que l'Arabie heureuse, pèlerinage d'Hadji-Abd-el-Hamid-Bey [Du Couret] (1855, 6 vol.in-8, ou 1860, 3 vol. in-8); les Baleiniers, journal d'un voyage aux Antipodes par le Dr Félix Maynard (1861, 2 vol. in-12) et le Journal de Mme Giovanni à Taïti, aux îles Marquises et en Californie (1855, 4 vol. in-8), présentés comme revus et mis en ordre par Alex. Dumas, sans que sa collaboration soit parfaitement établie C'est par de courtes nouvelles que débuta le romancier qui devait entreprendre et mener à leur fin les plus longues et les plus captivantes inventions de la littérature moderne. Le Cocher de cabriolet, Blanche de Beaulieu (déjà publiée dans les Nouvelles contemporaines), Cherubino et Celestini, Antonio, Maria, et le Bal masqué, Jacques ler, et Jacques Il ont été réimprimés sous le titre de Souvenirs d'Antony (1835, in-8); Pauline et Pascal Bruno ont reçu le titre collectif de la Salle d'armes (1838, 2 vol. in-8). Viennent ensuite des oeuvres de plus longue haleine : le Capitaine Paul (1838, 2 vol. in-8), dont, si l'on en juge par un ex-dono de Dumas, l'idée première appartiendrait à Dauzats; Acté, suivi de Monseigneur Gaston de Phebus (1839, 9 vol. in-8); Aventures de John Davy (1840, 4 vol. in-8); le Capitaine Pamphile (1840, 2 vol. in-8); Maître Adam le Calabrais, 1840, in-8; Othon l'Archer (1840, in-8); Aventures de Lyderic, 1842, in-8); Praxède, suivi de Don Martin de Freylas et de Pierre le Cruel (1841, in-8); Georges (1843, 3 vol. in-8); dont, selon Mirecourt, Félicien Malefille aurait pu revendiquer la paternité; Ascanio (1843, 5 vol. in-8), sur lequel, toujours d'après le même pamphlétaire, Paul Meurice aurait pu faire valoir les mêmes droits; le Chevalier d'Harmental (1843, 4 vol, in-8), d'où date l'alliance intime, féconde et hautement avouée par la premier, de Dumas et de Maquet à laquelle on a dû successivement : Sylvandire (1844, 3 vol. in-8); les Trois Mousquetaires (1844, 8 vol. in-8), le plus amusant et le plus célèbre des romans de cape et d'épée et ses deux suites dignes de leur aîné : Vingt Ans après (1845, 10 vol, in-8) et Dix Ans plus tard ou le Vicomte de Braguelone (1848-1850, 26 vol. in-8); le Comte de Monte-Cristo (1841-1845, 12 vol. in-8), dont Fiorentino réclamait une part formellement niée par Dumas et restée inconnue à Maquet; Une Fille du Régent (1845, 4 vol., in-8); la Reine Margot (1845, 6 vol. in-8); la Guerre des femmes (1845-1846, 8 vol. in-8); le Chevalier de Maison-Rouge (1846, 6 vol. in-8); la Dame de Monsoreau (1846, 8 vol. in-8); le Bâtard de Mauléon (1846, 9 vol in-8); Mémoire d'un médecin (1846-1848, 19 vol. in-8) et ses deux suites : Ange Pitou (1853, 8 vol. in-8) et la Comtesse de Charny (1853-1855, 19 vol. in-8); les Quarante-Cinq, suite et fin de la Dame de Monsoreau (1848, 10 vol. in-8). Alex. Dumas, qui se flattait "d'avoir des collaborateurs comme Napoléon a eu des généraux ", eut recours encore à Hipp. Auger pour Fernande (1844, 3 vol in-8), à Paul Meurice pour Amaury (1844, 4 vol. in-8), à Paul Lacroix pour les Mille et un Fantômes (1849, 2 vol. in-8), la Femme au collier de velours (1851, 2 vol. in-8), et pour Olympe de Clèves (1852, 9 vol. in-8), etc. Parfois même il lui est arrivé de mettre ou de laisser mettre son nom sur la couverture de livres qu'il n'avait pas même lus, ainsi qu'il l'a reconnu plus tard pour les Deux Diane de Paul Meurice (1846-1847, 10 vol. in-8), on pour le Chasseur de Sauvagine de M. G. de Cherville (1859, 2, vol. in-8), où sa part effective se réduisit, dit-il, à mettre un point sur l'i du dernier mot du titre. En revanche, on ne lui a jamais disputé plusieurs autres romans moins célèbres, il est vrai, que ceux dont les titres sont rappelés plus haut : Gabriel Lambert (1844, 2 vol. in-8); le Château d'Eppstein (1844, 3 vol. in-8); Cécile (1844; 2 vol. in-8); les Frères Corses (1845, 2 vol. in-8), émouvant récit, dédié à Prosper Mérimée. Malgré cette production sans exemple et qui dépassait tout ce que la cervelle et même la main humaine avaient pu jusqu'alors concevoir et exécuter, en dépit des procès suscités, et le plus souvent gagnés par les directeurs de journaux dont les traités restaient en souffrance, Dumas trouvait encore le temps de surveiller la construction de la villa de Monte-Cristo, près de Saint-Germain, et qui engloutit une partie des sommes fabuleuses que lui rapportait sa plume, de parcourir d'octobre 1846 à janvier 1847 l'Espagne et l'Algérie, en compagnie de son fils, de Maquet, de Louis Boulanger, de Desbarolles et d'Eugène Giraud, de prendre enfin la direction du Théâtre-Historique dont le duc de Montpensier lui avait fait obtenir la concession et où il se proposait "d'offrir chaque soir au peuple une page de notre histoire". L'inauguration en eut lieu le 20 février 1847 avec la Reine Margot, drame en cinq actes et treize tableaux, tiré du roman portant le même titre, avec le concours d'Auguste Maquet qui, outre deux adaptations antérieures des Mousquetaires (Ambigu, 27 octobre 1845), et de la Fille du Régent (Théâtre-Français, 14 avril 1846), produisit dans les mêmes conditions : le Chevalier de Maison-Rouge (Théâtre-Historique, 5 août 1847), dont le souvenir s'est perpétué par le fameux refrain Mourir pour la patrie! devenu peu après le chant patriotique de 1848; Monte-Cristo, drame en quatorze tableaux divisés en deux « soirées », innovation assez malheureuse, suivie plus tard de deux autres « soirées » : le Comte de Morcerf et Villefort (1851);Catilina, drame en cinq actes (Théâtre-Historique, 14 octobre 1848); la Jeunesse des Mousquetaires, drame en cinq actes et quatorze tableaux, avec prologue et épilogue (Théâtre-Historique, 10 février 1849), l'un des grands succès de Mélingue; la Guerre des femmes, drame en cinq actes et dix tableaux (avril 1849); le Chevalier d'Harmental, drame en cinq actes et dix tableaux (Théâtre-historique, 26 juillet 1849); Urbain Grandier, drame en cinq actes, avec prologue (Théâtre-Historique, 30 mars 1850). C'est sur la même scène que furent encore représentés le Comte Hermann, drame en cinq actes (22 novembre 1849), interprété par Mélingue, Laferrière et Rouvière, et une adaptation d'Hamlet, en cinq actes et en vers, qu'il a signée avec Paul Meurice et qui figurera ensuite au répertoire de la Comédie-Française (15 décembre 1847). La révolution de février 1848 ne fut pour Dumas qu'une suite de déceptions et le signal du déclin de son extraordinaire fortune. Collaborateur d'une feuille quotidienne éphémère, la Liberté (mars-juin 1848), et fondateur d'une revue politique intitulée le Mois (15 avril), qui n'eut pas une destinée beaucoup plus brillante, candidat malheureux dans Seine-et-Oise et dans l'Yonne, bientôt menacé dans la source principale de ses revenus par l'amendement Riancey qui assujettissait à un droit fiscal le roman-feuilleton, traqué par ses créanciers personnels et par ceux du Théâtre-Historique, dont la crise que l'on traversait avait entraîné la fermeture, il quitta Paris vers la fin de 1851 et vint se fixer à Bruxelles où il demeura jusqu'en 1854. C'est là qu'il écrivit: Un Gil Blas en Californie (1852, 2 vol. in-8); Mes Mémoires (18521854, 22 vol. in-8); Isaac Laquedem (1852, 2 vol. in-8), sorte de contre-partie du Juif Errant d'Eugène Suë, annoncée comme devant former trente volumes, mais qui fut arrêtée par la censure impériale; le Pasteur d'Ashbourn (1853, 8 vol. in-8); El Saltéador (1853, 3 vol, in-8); Conscience l'Innocent (1853, 5 vol. in-8); Catherine Blum (1854, 2 vol. in-8); Ingénue (1854, 7 vol. in-8), dont la publication dans le Siècle fut interrompue sur la réclamation d'un descendant de Restif de la Bretonne; les Mohicans de Paris (1854-1858,19 vol. in-8), dont Paul Bocage fut le collaborateur, ainsi que pour Salvator (1855-1859, 4 vol. in-8), qui en forme la suite. Grâce au dévouement de Noël Parfait, ancien représentant du peuple, exilé par le coup d'État et qui avait remis quelque ordre dans les finances de Dumas, celui-ci put, à son retour en France, retrouver une tranquillité relative. De 1854 à 1860, il fonda et dirigea le Mousquetaire, devenu, en 1857, le Monte-Cristo, "rédigé par M. Dumas seul", fit représenter Romulus, comédie en un acte et en prose (Théâtre Français, 15 janvier 1854), dont O. Feuillet et Paul Bocage furent les collaborateurs; la Jeunesse de Louis XIV, comédie en cinq actes et en prose, reçue mais non jouée au Théâtre-Français, représentée au Vaudeville à Bruxelles le 20 janvier 1864 et reprise en 1874 à l'Odéon; la Conscience, drame en cinq actes (Odéon, 7 novembre 1854); l'Orestie, tragédie en trois actes et en vers (Porte-Saint-Martin, 5 janvier 1856); le Verrou de la reine, comédie eu trois actes (Gymnase, 5 décembre 1856), intitulée d'abord la Jeunesse de Louis XV et remaniée après son interdiction par la censure; l'Invitalion à la valse, comédie en un acte (ibid., 3 août 1857); l'Honneur est satisfait, comédie en un acte (ibid., 19 juin 1858); les Gardes forestiers, drame en cinq actes (Grand-Théâtre de Marseille, 23 mars 1858), tiré de Catherine Blum, roman cité plus haut; la Dame de Monsoreau, drame en cinq actes avec prologue (Ambigu, 10 novembre 1860), le dernier et l'un des meilleurs que Maquet ait signés avec lui; enfin, il écrivit deux de ses meilleurs romans, les Compagnons de Jéhu (1857, 7 vol. in-8}, et les Louves de Machecoul (1859, 10 vol. in-8). Le voyage de Dumas en Italie (1860), la part plus ou moins effective qu'il prit à l'expédition de Garibaldi en Sicile, son séjour à Naples de 1860 à 1864 inaugurent le début de la dernière période de sa vie. Les oeuvres s'y succèdent encore, de plus en plus hâtives et improvisées, et sans qu'à de rares exceptions près, on y sente percer, comme jadis, l'ongle du lion. Il suffira de citer : Madame de Chamblay (1863, 2 vol. in-12), dont l'auteur tira un drame en 1868 (Porte-Saint-Martin); les Mohicans de Paris, drame en cinq actes (Gaîté, 20 août 1864), interdit par la censure et autorisé par Napoléon III à qui Dumas avait adressé une curieuse supplique; la San Felice (1864-1865, 9 vol. in-18); les Blancs et les Bleus (1867-1868, 3 vol. in-12), épisode des guerres de Vendée, qui fournit aussi le sujet d'un drame joué sous le même titre au Châtelet en 1869. Si longue que soit l'énumération qui précède, elle resterait notablement incomplète si l'on n'y faisait pas figurer trois séries d'écrits où Dumas, tout en donnant carrière à son imagination, a entendu raconter sa propre existence, celle de plusieurs de ses contemporains et de ses amis, enfin quelques-uns des principaux épisodes de l'histoire de Francs. Outre ses Mémoires déjà cités, on trouvera beaucoup de particularités curieuses, mais le plus souvent sujettes à contestations, dans un fragment placé en tête de la première édition de son Théâtre : Comment je devins auteur dramatique, dans ses Souvenirs de 1830 à 1842 (1854, 2 vol. in-8); dans ses Causeries (1860, 2 vol. in-18); dans Bric-à-Brac (1861, 2 vol. in-18), enfin dans l'Histoire de mes bêtes (1868, in-18). Le second groupe est formé par Un Alchimiste au XIXe siècle (le comte de Ruolz), premier chapitre de la Villa Palmieri, tiré à part; le Maître d'armes (1844, 3 vol. in-8), mémoires de Grisier; Une Vie artiste (1854, 2 vol. in-8), histoire de la jeunesse et des débuts de Mélingue; la Dernière Année de Marie Dorval (1854, in-18), touchant appel à la charité publique pour parvenir à lui ériger un tombeau; les Mémoires de Garibaldi (1860), soi-disant traduits sur le manuscrit original; les Morts vont vite (1861, 2 vol. in-18), intéressantes réminiscences sur Béranger, Musset, Achille Devéria, Eugène Suë, Chateaubriand, le duc et la duchesse d'Orléans, etc. En 1833, une première étude historique : Gaule et France, était présentée comme devant former la tête d'une série de Chroniques qui ne fut pas continuée après la seconde : Isabelle de Bavière (règne de Charles VI) (1836, 2 vol. in-8), car on ne peut donner ce nom aux compilations que Dumas a signées depuis et qu'il suffit de rappeler pour mémoire : Louis XIV et son siècle (1845-1846); Michel-Ange et Raphaël (1846); Louis XV (1849); la Régence (1849); Louis XVI (1850); le Drame de Quatre-vingt-treize (1851); Histoire de deux siècles (1852); Histoire de la vie politique et privée de Louis Philippe (1852); les Grands Hommes en robe de chambre (César, Richelieu) (1857). Mettons à part la Route de Varennes (1860, in-48), amusant récit d'une excursion en Champagne, d'après l'itinéraire même de la famille royale, mais où une inexactitude lui valut un long procès définitivement jugé en sa faveur. A ces spéculations de librairie, on préférera toujours les deux ou trois contes écrits pour les enfants et restés des modèles du genre : Histoire d'un casse-noisette (1843, 2 vol. in-12, ill. par Bertall); la Bouillie de la comtesse Berthe (1845, in-12, ill. par le même) et le Père Gigogne(1860, 2 vol. in-12). Les toutes dernières et si tristes années de la vieillesse de Dumas furent adoucies par le dévouement de sa fille, Mme Petel, et par la sollicitude de son fils, qui finit par pourvoir à tous les besoins de sa vie matérielle; ce fut dans la villa de Puys, près Dieppe, qu'il s'éteignit le 5 décembre 1870, sans avoir conscience des désastres infligés par la guerre, et sa mort passa forcément alors inaperçue. Au mois d'avril 1872, sa dépouille fut exhumée de la tombe provisoire où elle était déposée et transportée, selon un voeu souvent exprimé par lui, au cimetière de Villers-Cotterets, en présence de la plupart de ses amis, collaborateurs ou interprètes encore survivants. Le 4 novembre 1883, fut inauguré sur la place Malesherbes, à Paris, le monument dû à Gustave Doré, qui n'avait pu en voir l'achèvement et où il avait placé au pied de la statue assise du fécond romancier le personnage le plus populaire de son oeuvre (d'Artagnan), encadré par deux groupes symbolisant les diverses classes de lecteurs que charmeront toujours ses légendaires exploits. Les indications bibliographiques des oeuvres citées au cours de cet article se réfèrent toutes à leurs éditions originales, mais les divers écrits de Dumas (à l'exception de ses poésies qui n'ont jamais été réunies) ont été l'objet de deux réimpressions générales en quelque sorte permanentes, l'une en livraisons in-4 illustrées, l'autre dans le format in-18 et comprenant beaucoup de romans (authentiques ou apocryphes) parus antérieurement sous d'autres titres; cette partie de la bibliographie de Dumas n'a pas été traitée par Parran et Glinel dont les travaux (V. ci-dessous) n'en sont pas moins fort intéressants et fort utiles. (Maurice Tourneux).
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Alexandre Dumas
fils est un auteur dramatique
et romancier, fils d'Alexandre
Dumas (ci-dessus), né à Paris le 27 juillet 1824, mort en
1895. Placé de très bonne heure dans l'institution dirigée
par Goubaux, l'un des collaborateurs de son père, il suivit les
cours du collège Bourbon (aujourd'hui lycée Condorcet) et
y remporta quelques succès. Il avait à peine dix-huit ans
quand la Chronique, revue mensuelle (1842), inséra ses premiers
vers, réimprimés depuis dans un recueil de poésies,
intitulé d'abord Préface de la vie, puis Péchés
de,jeunesse (1847, in-8). Vers la même époque, il écrivit
un roman, présenté sous le titre de Fabien par son
père à divers journaux qui le refusèrent, et publié
sous celui d'Aventures de quatre femmes et d'un perroquet(1847,
6 vol. in-8). Il fut bientôt suivi de : Césarine (1848,
in-8); le Docteur Servan (1849, 2 vol. in-8); Antonine (1849,
2 vol. in-8); Trois Hommes forts (1850, 4 vol. in-8); le Régent
Mustel (1852, 2 vol in-8), sans parler d'un recueil de Contes et
Nouvelles (1853, in-18), d'Un Cas de rupture (1854, in-32),
et d'une série de romans historiques publiés en feuilletons
dans la Gazette de France sous ce titre collectif : les Quatre
Restaurations, et comprenant : Tristan le Roux (1849), Henri
de Navarre (1850), les Deux Frondes (1851); Tristan le Roux
a seul été réimprimé en volume; le quatrième
épisode n'a jamais paru.
- Alexandre Dumas, fils. Malgré les qualités que trahissaient ces oeuvres de début, la véritable personnalité de l'auteur ne se fit jour que lorsqu'il aborda l'étude de la société moderne, où la mort de Balzac lui laissait le champ libre. La Dame aux camélias (1848, 2 vol. in-8) est restée le type le plus célèbre de cette galerie, où vinrent presque aussitôt prendre place Diane de lys (1851, 3 vol. in-8), et la Dame aux perles (1854, 3 vol. in-8), qui initiaient le publie aux moeurs et aux mystères de ce que l'auteur lui-même avait appelé le demi-monde. Après de longues luttes contre la censure et contre Léon Faucher, ministre de l'intérieur, Dumas fils put enfin, grâce à la protection de M. de Morny, faire représenter au Vaudeville la Dame aux camélias (2 février 1852), où l'amour, l'agonie et la mort de Marie Duplessis obtinrent un succès prolongé, que retrouvèrent Diane de Lys (Gymnase, 15 novembre 1853), autre comédie arrêtée huit mois par la censure, et le Demi-Monde (Gymnase, 20 mars 1855). La Question d'argent (Gymnase, 31 janvier 1857) s'attaquait à une des plaies du jour avec non moins de vigueur et provoqua même les réclamations du fameux Jules Mirès qui crut se reconnaître dans le personnage de Jean Giraud, imputation contre laquelle M. Dumas a toujours protesté. C'est encore sur la scène du Gymnase
que furent représentées les comédies suivantes, où
se traitaient coram populo les problèmes les plus scabreux de la
recherche de la paternité, du divorce, de la séduction, du
concubinage, du proxénétisme et de l'adultère : le
Fils naturel (16 janvier 1858); Un Père prodigue (30
novembre 1859), l'Ami des femmes (5 mars 1864); les Idées
de Mme Aubray (16 mars 1867); Une Visite de noces (16 octobre
1871); la Princesse Georges (2 décembre 1871); la Femme
de Claude (16 janvier 1873); Monsieur Alphonse (26 novembre
1873), dont les principaux rôles eurent pour créateurs Mmes
Rose Chéri, Berton, Ad. Dupuis, et, en dernier lieu, Aimée
Desclée, et qui toutes suscitèrent d'ardentes discussions
que l'auteur a reprises à son tour et résumées dans
les préfaces d'une première édition collective de
son Théâtre (1868-1879, 6 vol. in-18). Dumas fils a
donné ensuite, au Théâtre-Français, l'Etrangère,
comédie en quatre actes (14 février 1876), qui, mal accueillie
du public le premier soir, en dépit d'une interprétation
hors ligne, s'est longtemps maintenue sur l'affiche, de même que
la Princesse de Bagdad
(février 1881), pièce en trois actes, spécialement
écrite pour Mlle Croizette; Denise, pièce en quatre actes
(19 janvier 1885), et Francillon (17 janvier 1887), pièce
en trois actes, dont le talent de l'auteur et celui des artistes appelés
à le seconder ont fait accepter, non parfois sans résistance,
les invraisemblances et les audaces.
Plus heureux que son père, Dumas
fils n'a jamais vu mettre en doute sa puissante originalité et nul
ne s'est avisé de lui prêter des collaborateurs réels
ou imaginaires. Par contre, il lui est arrivé plusieurs fois de
mettre sa plume au service d'autrui, notamment pour le Marquis de Villemer,
de George Sand (Odéon, février 1864),
le Supplice d'une femme (Théâtre-Français, 29 avril
1865), comédie refaite sur un scénario d'Emile de Girardin,
et Héloïse Paranquet (Gymnase, 20 janvier 1866), entièrement
différente du canevas primitif de Durantin. Les démêlés
retentissants qui suivirent ces deux dernières transformations avaient,
disait-on, à jamais dégoûté Dumas de la
collaboration; néanmoins, on peut encore porter à son avoir
littéraire le Filleul de Pompignac, comédie en quatre
actes (Gymnase, 1869) que H. Lefrançois lui avait soumise et qui
fut signée sur l'affiche Gustave de Jalin; les Danicheff,
drame en cinq actes (Odéon, février 1876), signé Pierre
Newski, et dont la donnée première appartenait à un
littérateur russe, Pierre Corvin, ainsi que la Comtesse Romani,
comédie en trois actes (Gymnase, novembre 1876), signée aussi
Gustave de Jalin, pseudonyme collectif de Dumas et de G. Fould. Il
a enfin rendu le même service à son père lors de la
reprise à l'Odéon de la Jeunesse de Louis XIV (1874),
et pour Joseph Balsamo, drame inédit en cinq actes, remanié
sur le manuscrit original (Odéon, mars 1878). Des indiscrétions,
inévitables en pareil cas, ou la reconnaissance même de ses
obligés permettent d'assurer qu'il a tout au moins relu un certain
nombre d'antres pièces, telles que : Comment la trouves-tu?
comédie-vaudeville par L. Pagès et H. de Chambrait (1857);
Un Mariage dans un chapeau, comédie en un acte par Vivier
(1859). Comme elles sont toutes, comédie par Ch. Narrey (1868);
Albertine de Merris, comédie par Amédée
Achard (1868); Mademoiselle Duparc, comédie par M. L.
Denavrouze (1875), etc.
Candidat au fauteuil laissé vacant par Pierre Lebrun, Dumas fut élu par 22 voix contre 11 au premier tour de scrutin le 30 janvier 1874, et vint prendre séance le 11 février 1875. Au discours où il évoquait la gloire paternelle comme son meilleur titre à la bienveillance de l'Académie, lui rappelant ainsi l'une de ses plus criantes injustices, d'Haussonville répondit par une spirituelle critique du monde spécial où l'auteur avait le plus volontiers pris ses modèles et de ses théories morales et religieuses. Depuis, Dumas a été chargé comme directeur en 1877 du rapport sur les prix de vertu, et en 1887 de la réponse à Leconte de Lisle, successeur de Victor Hugo. (Maurice Tourneux).
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