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La dynastie des Ming

Les Ming sont une dynastie qui a régné en Chine de 1368 à 1644, sur un territoire correspondant approximativement à ce que nous appelons la Chine propre. Des seize empereurs dont elle se compose, le premier est enterré près de Nankin; les tombeaux des treize qui ont occupé le trône de 1403 à 1627, sont situés à quelque distance de Pékin.
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Tombeau des Ming.
Les Tombeaux des Ming sont situés à environ 50 km au nord de Pékin. 
La porte menant à la Voie Sacrée et aux tombes remonte à 1540 : c'est le plus 
ancien et le plus grand arc en pierre construit en Chine. Source : The World Factbook.
Thai tsou (1368-1398), nom de temple de Tchou Yuen tchang. Né d'une famille obscure en 1328, ce personnage était bonze, quand éclatèrent les troubles qui mirent fin à la dynastie mongole des Yuen (Koubilaï et les Khaqan de Chine). Il servit d'abord sous les ordres d'un des révoltés, Koo Tseu hing, et, à la mort de celui-ci (1355), fut choisi par les soldats pour le remplacer ; il s'empara bientôt de Nankin, qui fut désormais sa capitale, soumit plusieurs des autres chefs rebelles et put enfin chasser l'empereur Choen ti, qui se réfugia en Mongolie. Alors Tchou Yuen tchang prit le titre d'empereur et donna à ses années de règne le nom de Hong oou. Il acheva de pacifier son empire, repoussa les pirates japonais réorganisa l'administration, divisa ses États en treize provinces. Il laissa le trône au fils de son fils aîné qui était mort précédemment.

Hoei ti (1399-1402), bientôt détrôné par un de ses oncles, le prince de Yen, se retira dans une bonzerie, puis résida dans diverses parties de l'empire; il mourut en 1440; ses années de règne portent le nom de Kien oen.

Tchheng tsou (1403-1424), parfois appelé Thai tsong, prit pour son règne le nom de Yong lo. Il transporta sa résidence à Pékin, qui avait été la capitale des empereurs mongols : la ville fut rebâtie sur un plan grandiose, et elle est restée à peu près ce qu'elle était alors. Les Japonais sur mer, les Mongols dans leurs steppes furent tenus en respect; contre les derniers, l'empereur, qui prenait habituellement le commandement des expéditions, fit élever des fortifications au Nord et à l'Ouest de Pékin; une guerre entreprise au Tonkin (1406-1411), avec un médiocre succès, amena cependant la reconnaissance de la suzeraineté chinoise. Des expéditions maritimes conduites par Tchen-Ho, Ma Pin, etc., explorèrent les côtes de l'Indochine, de Java, de Sumatra et s'avancèrent jusqu'au Bengale.

Jen tsong (1425, année Hong hi), fils de Tchheng tsou, régna moins d'un an; il eut pour successeur son fils Siuen tsong.

Siuen tsong (14261435, années Siuen te) lutta avec succès contre son oncle révolté et contre les Mongols.

Ying tsong (1436-1449, années Tcheng thong) succéda à son père, mais le gouvernement fut dirigé jusqu'en 1443 par l'impératrice mère. A la mort de celle-ci, l'eunuque Oang Tchen domina facilement l'empereur, le gouvernement s'affaiblit; les Mongols profitèrent de cette situation et s'avancèrent jusqu'auprès de Pékin; l'empereur prit le commandement de ses troupes; il fut battu et fait prisonnier. Les Mongols voulaient le rendre contre une forte rançon; mais l'impératrice et les ministres refusèrent la somme que l'on exigeait et mirent sur le trône King ti.

King ti ou Tai tsong (1450-1456, années King thai), était le frère cadet de Ying tsong. Aidé de son ministre Yu Khien, il repoussa les Mongols et, en 1451, paya la rançon de son frère, qui rentra à Pékin et reçut le titre de thai chang hoang (empereur suprême retiré des affaires). King ti étant tombé gravement malade, le pouvoir fut rendu, non sans opposition, à Yang tsong (1457-1464, années Thien choen), qui éloigna des affaires la plupart des conseillers de son frère, y compris Yu Khien.

Hien tsong (1465-1487 années Tchheng hoa) fils de Ying tsong, lui succéda ; il s'entoura d'abord d'hommes de valeur, mais au bout de quelques années, il se laissa dominer par les eunuques et le clergé bouddhique. Les Miao tseu et les Yao tseu, populations du Sud-Ouest de la Chine, qui harcelaient les agriculteurs de la région, durent être réduits par les armes (1467). Les Mongols furent battus, mais ils battirent à leur tour les Chinois ; on poursuivit la construction des fortifications du Nord.

Hiao tsong (1488-1505, années Hong tchi), fils du précédent, sut se soustraire à l'influence des eunuques et des bonzes; il choisit de bons ministres et s'efforça de gouverner pour le bien du pays; il tint les Mongols en respect.

Oou tsong (1506-1521, années Tcheng te), son fils, passa son temps en chasses et en fêtes; il prit lui-même le commandement des troupes pour faire le simulacre d'une expédition contre les Mongols, afin de s'amuser d'un genre de vie nouveau pour lui; la révolte d'un prince du Kiang si fut réduite et les rebelles furent mis à mort. L'empereur n'ayant pas laissé de postérité, Chi tsong, son cousin, lui succéda. 

Chi tsong (1522-1566, années Kia tsing). - Sous son règne la population de Tourfan, qui avait envahi le territoire chinois, fut repoussée et céda Hami à l'empire. En 1547, une muraille de 800 li de longueur fut construite au Nord de Pékin. Deux places, Siuen hoa et Ta thong, furent désignées comme marchés ouverts aux Mongols (1551); mais le manque d'honnêteté de ceux-ci força bientôt à suspendre les relations commerciales. Les pirates japonais ravagèrent en 1550 l'embouchure du Yang tseu et en 1562 les côtes du Fou kien. C'est sous ce règne que les Portugais, qui avaient depuis 1516 essayé de nouer des relations avec la Chine, s'établirent à Macao (1553 ou 1557).

Mou tsong (1567-1572, années Long khing), fils du précédent, déploya un grand luxe; d'ailleurs, il rechercha les hommes de valeur et, en accueillant et soutenant des réfugiés mongols, il fit reconnaître sa suzeraineté par quelques tribus.

Chen tsong (1573-1619, années Oan li), fils de Mou tsong, monta sur le trône à l'âge de dix ans; Tchang Kiu tcheng exerça la régence avec beaucoup de sagesse; mais, après sa mort, l'empereur se lança dans des dépenses exagérées et le trésor se trouva bientôt vide; on chercha à pourvoir à ces difficultés financières en établissant des octrois et de nouvelles taxes. Ce règne fut marqué par l'intervention, des Chinois en Corée; en effet, les Japonais, alors gouvernés par le fameux Tai kau Hide vosi, avaient envahi la péninsule, qui était depuis des siècles tributaire de l'empire, et voulaient porter la guerre jusqu'en Chine (1592); après six ans d'une lutte sans issue bien définie, ils se retirèrent, tant par épuisement que par suite de la mort de Hide yosi. En 1616, les Mandchous (Les Toungouses) entrèrent dans le Liao tong et établirent leur capitale à Hing king ou lnden. C'est pendant ce règne que le P. Ricci débarqua en Chine (1582).

Koang tsong (1620, année Thai tchhang), fils du précédent, régna moins de trois mois.

Hi tsong (1621-1627, années Thien khi),  fils de Koang tsong, étant très jeune et l'impératrice douairière étant morte, le pouvoir tomba aux mains de la nourrice de l'empereur et d'un eunuque, Oei Tchong hien, qui déploya autant de luxe et d'orgueil que d'incapacité. Les Hollandais s'établirent à Formose (1624). Les Mandchous continuèrent sans opposition de s'étendre dans le Liao tong, ils transférèrent leur capitale à Chen yang ou Moukden (1625), envahirent la Corée (1627) et lui imposèrent la reconnaissance de leur autorité. 

Hoai tsong. - Hi tsong étant mort sans enfants, son frère Tchoang lie ti, ou Yi tsong, ou Hoai tsong (1628-1644, années Tchhong tcheng), monta sur le trône et son premier acte fut de bannir Oei Tchong bien. En 1629, le calcul de l'almanach fut confié aux jésuites. La même année, les Mandchous (Les Toungouses)  s'avancèrent jusqu'aux environs de Thien tsin. Le peuple du Nord, affamé par la guerre et la rapacité des fonctionnaires, se révolta sous la direction de Tchang Hien tchong et Li Tseu tchheng; celui-ci s'empara du Ho nan, du Chan si, du Chan tong et se proclama roi en 1644. A la troisième lune de cette même année, il mit le siège devant Pékin; la ville n'ayant pu résister, l'empereur se donna la mort. C'est alors qu'un fonctionnaire militaire, Ooun San koei, appela les Mandchous qui promirent de rétablir l'ordre moyennant l'abandon de tout le butin dont ils s'empareraient; mais leur chef, au lieu de restituer aux Ming un territoire pacifié, prit le titre d'empereur et transféra sa capitale à Pékin (octobre 1644). Ce fut le début de la dynastie Tsing.

Plusieurs princes de la maison des Ming, le prince de Fou (An-tsong), le prince de Thang (Chao-tsong), le prince de Yong ming furent successivement proclamés empereurs par des fonctionnaires fidèles, et prirent les noms de règne de Hong koang (1645), Long oou (1645-1646), Yong li (1647-1661); de Nankin, la résistance se transporta au Fou kien, puis au Koang si, enfin au Yun nan. Le dernier prétendant dut se réfugier en Birmanie (1659) et il fut livré aux Mandchous, qui le mirent à mort (1661). Un parent des derniers empereurs reçut le titre de marquis et fut chargé d'offrir les sacrifices aux mines des empereurs Ming et de veiller à l'entretien de leurs tombeaux; le titre et la charge se sont perpétués jusqu'à la fin de l'empire dans sa descendance. (Maurice Courant). 
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Dictionnaire biographique
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