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Histoire de l'Asie > La Chine |
La dynastie des
Qing
est la dynastie mandchoue qui régna sur la Chine de 1644 à 1912.
C'est la dernière dynastie impériale de Chine.
Les Qing, originaires de la région de la Mandchourie, ont conquis progressivement l'ensemble de la Chine. Shunzhi, leur chef, fait finalement tomber la dynastie Ming et se proclame empereur d'une nouvelle dynastie en 1644. Ses successeurs immédiats vont porter cette dynastie à son apogée. Règnes de Kangxi, Yongzheng et Qianlong (1661-1796)Kangxi (1661-1722).L'empereur Kangxi, né Xuanye, a régné sur la Chine de 1661 à 1722. Son règne, le plus long de l'histoire chinoise (61 ans), est considéré comme une période de consolidation, de prospérité et de culture. Kangxi est monté sur le trône à l'âge de 7 ans après la mort de son père, l'empereur Shunzhi. Durant les premières années, la régence était exercée par quatre princes mandchous. À 15 ans, il a pris le contrôle personnel du gouvernement. Une des premières actions de Kangxi fut d'éliminer l'influence du régent Oboi, qui avait accumulé trop de pouvoir. Kangxi l'a fait emprisonner en 1669. Réalisations
militaires.
La rébellion des Trois Féodaux (1673-1681) était dirigée par trois princes féodaux : Wu Sangui, Shang Kexi et Geng Jingzhong. Nommés par les Qing en reconnaissance de leur soutien militaire crucial, c'étaient des seigneurs de guerre puissants qui gouvernaient respectivement les provinces du Yunnan, du Guangdong et du Fujian. Ils disposaient d'une grande autonomie, de leur propre armée et d'un contrôle quasi absolu sur leurs territoires, ce qui constituait une menace potentielle pour le pouvoir central des Qing. Aussi, l'empereur Kangxi, soucieux de renforcer l'autorité centrale et de réduire les pouvoirs des féodaux, a-t-il ordonné le retrait progressif de ces princes de leurs postes militaires et administratifs. Cette décision a été perçue comme une tentative de démanteler leur pouvoir. Craignant donc pour leur survie politique et personnelle, ils se sont rebellés contre l'autorité impériale. En 1673, Wu Sangui a été le premier à prendre les armes, rapidement suivi par Shang Kexi et Geng Jingzhong. Wu Sangui a proclamé la restauration de la dynastie Ming et a commencé à mobiliser ses forces. La rébellion a rapidement pris de l'ampleur, les troupes des féodaux avançant vers le nord et gagnant du terrain face aux forces Qing. Les rebelles ont réussi à contrôler de vastes régions du sud de la Chine. L'empereur Kangxi a alors organisé une contre-offensive, mobilisant des ressources importantes pour écraser la rébellion. La guerre a été longue et coûteuse, mais les Qing ont progressivement regagné du terrain grâce à leur supériorité militaire et à leur stratégie. En 1681, les forces Qing ont finalement vaincu les armées des Trois Féodaux. Wu Sangui est mort la même année, et les autres princes rebelles ont été capturés ou tués. La rébellion a pris fin avec la pacification complète des régions affectées.C'est sous le règne de Kangxi que Taïwan, qui était contrôlée par le royaume des Zheng, a été annexée à l'empire Qing après une campagne militaire dirigée par l'amiral Shi Lang (1683) . Cette conquête a éliminé une menace potentielle et a étendu l'autorité de Qing sur l'île. Afin de consolider la frontière nord-ouest de l'empire et de sécuriser les routes commerciales, Kangxi a également mené plusieurs campagnes contre le khanat Zunghar en Mongolie et au Xinjiang. Réalisations
administratives et économiques.
Son règne a vu une expansion de l'agriculture, de l'artisanat et du commerce. Kangxi a encouragé la réhabilitation des terres agricoles et a réduit les taxes pour soulager les paysans. Le commerce intérieur et extérieur s'est épanoui, notamment grâce à la paix et à la stabilité rétablies dans l'empire. Contributions
culturelles et scientifiques.
Il a a favorisé les échanges culturels et scientifiques avec les missionnaires jésuites, qui ont apporté leurs connaissances en astronomie, en mathématiques et en médecine. Il autorisa aussi, en 1692, le libre exercice de la religion chrétienne. Relations
extérieures.
Yongzheng (1722-1735).
Réformes
administratives.
Yongzheng a également introduit des réformes pour améliorer le système des examens impériaux, rendant le recrutement des fonctionnaires encore plus méritocratique. Il a également promu l'efficacité administrative en rationalisant les procédures bureaucratiques. Réformes
financières.
Yongzheng a simplifié le système fiscal en fusionnant certains impôts et en éliminant les taxes arbitraires imposées par les fonctionnaires locaux. Cela a permis de réduire le fardeau fiscal sur les paysans et d'améliorer l'économie rurale. Réformes
sociales.
Bien que confucianiste, Yongzheng a montré, comme son père, une certaine tolérance envers les missions chrétiennes et les autres religions. Il a cependant appliqué une politique de contrôle très strict sur les activités missionnaires pour éviter les troubles sociaux. Réformes
juridiques.
Soucieux de restaurer l'ordre et d'intruduire un peu plus justice dans l'empire, il a adopté une approche sévère envers la corruption et la criminalité, punissant strictement les fonctionnaires corrompus et les criminels. Relations
extérieures.
Qianlong (1735-1796).
Expansion
territoriale.
Prospérité
économique.
Richesse
culturelle.
Sous son règne, la compilation de la grande encyclopédie Siku Quanshu (Bibliothèque complète des quatre trésors) a eu lieu, rassemblant des milliers de textes classiques. Il était lui-même l'auteur de plusieurs ouvrages. Qianlong a aussi supervisé la construction et la rénovation de nombreux palais et jardins, notamment le Palais d'Été à Pékin et le jardin impérial de Chengde. Défis
internes.
La seconde moitié du règne de Qianlong a été marquée par des rébellions internes, notamment celle des rébellion des Miao, qui se poursuivra et s'amplifiera sous son successeur. Ces soulèvements ont mis en lumière les tensions sociales croissantes et les mécontentements parmi les différentes populations de l'empire. Relations
extérieures.
Fin
de règne et abdication.
Déclin et troubles internes (1796-1850)Le règne de Jiaqing (r. 1796-1820), le successeur de Qianlong, est marqué par plusieurs révoltes. Les deux plus importantes ont été la rébellion des Miao (1795-1806) et la rébellion des Lotus Blancs (1796-1804). Cette période est aussi celle de l'accroissement de la corruption.La rébellion
des Miao.
La rébellion a été dirigée par un chef miao nommé Zhang Xiumei, qui avait réussi à unifier plusieurs groupes miao sous sa bannière. Les Miao ont pris le contrôle de vastes zones du sud-ouest de la Chine et ont infligé des défaites aux forces Qing à plusieurs reprises. Cependant, les Qing ont finalement réussi à réprimer la rébellion en mobilisant une grande armée et en employant des tactiques brutales. Zhang Xiumei a été capturé et exécuté en 1806, et la rébellion a été écrasée. Les conséquences de cette rébellion ont été graves pour les Miao, avec des milliers de morts et des répressions sévères de la part des autorités Qing. La rébellion
des Lotus Blancs.
La rébellion a débuté
dans la province du Shandong en 1796 et s'est rapidement propagée à d'autres
régions de la Chine. Les rebelles ont pris le contrôle de vastes territoires
et ont défait à plusieurs reprises les forces Qing. Cependant, leur manque
d'organisation politique et militaire a finalement affaibli leur mouvement
tandis que les Qing mobilisaient leurs forces militaires pour les réprimer.
Après de nombreuses années de combats et de répression, les Lotus Blancs
ont été vaincus en 1804. La répression qui a suivi a été brutale,
avec des milliers d'exécutions et de répressions sévères contre les
sympathisants du mouvement. Cette rébellion, révélatrice des tensions
sociales et religieuses de l'époque, a laissé une marque importante dans
l'histoire de la Chine.
Les guerre de l'opium et et les traités Inégaux (1839-1860)On a donné le nom de guerres de l'Opium aux conflits armés entre la Chine et les puissances occidentales, principalement la Grande-Bretagne, survenus au milieu du XIXe siècle. Elles correspondent à deux crises majeures, la Première guerre de l'Opium (1839-1842) et la Seconde Guerre de l'Opium (1856-1860), sanctionnées par des défaites humiliantes pour la Chine et la signature de traités qui ouvrent des ports chinois au commerce étranger et cèdent Hong Kong aux Britanniques. Des traités connus en Chine sous le nom de Traités inégaux et qui ont entraîné des changements économiques, politiques et sociaux significatifs dans le pays.La Première guerre
de l'opium (1839-1842).
En 1839, sur ordre de l'empereur Daoguang (r. 1820-1850), successeur de Jiaqing, le commissaire impérial Lin Zexu a été envoyé à Canton (Guangzhou) pour mettre fin au commerce de l'opium. Il a ordonné la confiscation et la destruction de plus de 20 000 caisses d'opium détenues par des marchands britanniques. En réponse, la Grande-Bretagne a envoyé une force navale pour protéger ses intérêts commerciaux, marquant le début de la guerre. Les principales batailles ont eu lieu le long des côtes chinoises, notamment à Canton, Ningbo et Shanghaï. Les forces britanniques, bénéficiant d'une supériorité technologique et militaire (navires de guerre modernes), ont infligé une série de défaites aux troupes Qing et ont pu bloquer les ports chinois et détruire les défenses côtières. Le
traité de Nankin.
Travail de l'opium (cuisson). La Seconde guerre
de l'opium (1856-1860).
L'incident déclencheur de ce que l'on a appelé la Seconde guerre de l'opium ou encore la Guerre anglo-française en Chine, fut l'arraisonnement du navire britannique Arrow par les autorités chinoises à Canton en octobre 1856, ce qui a conduit les Britanniques à exiger des réparations et des excuses. Simultanément, les Français ont rejoint les Britanniques après l'exécution par les Chinois d'un missionnaire français en 1856. Ces incidents ont fourni un prétexte aux deux puissances pour intervenir militairement. Les troupes britanniques et françaises, bien équipées et entraînées, ont capturé Canton, un important centre commercial, en décembre 1857. En 1858, les forces alliées ont progressé vers le nord, capturant les forts de Taku et menaçant la capitale, Pékin. Les forces chinoises, incapables de résister, ont signé une première séquence de traités à Tientsin (Tianjin). Cependant, les hostilités ont repris en 1859 lorsque les autorités chinoises ont refusé de ratifier ces traités et ont attaqué les navires britanniques tentant d'entrer dans Pékin. En 1860, une expédition anglo-française plus importante a pris Pékin. Les forces alliées ont pillé et incendié le Palais d'Été, infligeant une humiliation durable à la Chine. La Seconde guerre de l'opium a pris fin avec les traités de Pékin de 1860. Leurs conditions étaient encore plus sévères pour la Chine. Les
traités de Tientsin et de Pékin.
Les traités de Pékin obligeaient la Chine à ratifier les traités de Tientsin. Ils permettaient par ailleurs l'ouverture d'ambassades britannique et française à Pékin, la Grande-Bretagne se voyait céder la région de Kowloon et de lourdes indemnités de guerre devaient être payées à la Grande-Bretagne et à la France. La révolte des Taiping et l'auto-renforcement (1850-1875)Les guerres de l'opium ont mis en lumière les défis auxquels la Chine faisait face pour moderniser ses forces militaires et administratives, un problème qui allait continuer à hanter le pays tout au long du siècle suivant. Dans l'immédiat, elles ont aussi été un facteur majeur dans la montée du sentiment anti-Qing et l'éclatement rébellions internes, à commencer par la révolte des Taiping qui a été contemporaine de la Seconde guerre de l'opium et s'est prolongé au-dela, jusqu'aux premières du règne de l'empereur Tongzhi (r.1861-1875).La révolte des
Taiping.
Dès le début de la rébellion en 1850, les Taiping ont conquis de vastes territoires dans le sud de la Chine, ainsi que des villes importantes. Nankin, par exemple. Ils ont instauré un gouvernement théocratique et ont entrepris des réformes radicales (redistribution des terres, abolition des classes sociales traditionnelles). Cependant, les Taiping ont également été confrontés à une forte résistance de la part des forces impériales Qing, ainsi que des seigneurs de guerre locaux et des armées étrangères, notamment britanniques et françaises, qui, ici, ont soutenu les Qing. Les combats ont été extrêmement brutaux, avec des millions de morts des deux côtés et des ravages considérables dans les régions touchées. La rébellion des Taiping a finalement été écrasée en 1864, principalement en raison de conflits internes, de la pression militaire des Qing et de l'intervention étrangère. Les conséquences de cette révolte ont été dévastatrices pour la Chine. Des millions de vies ont été perdues, un grand nombre de villes et de villages ont été détruits. Le mouvement d'auto-renforcement.
Les objectifs étaient de plusieurs ordres. Il s'agissait en premier lieu de moderniser l'armée et la marine en adoptant des technologies occidentales. Cela impliquait l'acquisition de navires de guerre modernes, la construction d'arsenaux et la formation des troupes avec des techniques militaires modernes. Il s'agissait aussi de développer l'industrie lourde, notamment les industries du charbon, de l'acier et des textiles, ainsi que les infrastructures telles que les chemins de fer et les télégraphes. Enfin, il s'agissait d'améliorer l'administration et la gestion de l'État pour réduire la corruption et augmenter l'efficacité bureaucratique. Cela nécessitait l'établissement d'écoles pour former les fonctionnaires aux sciences et technologies occidentales. Les principaux acteurs de ce mouvement ont été le prince Gong, Li Hongzhang, et les deux généraux Zeng Guofan et Zuo Zongtang. Le prince Gong (1833-1898) a joué un rôle clé dans les négociations avec les puissances étrangères. Zeng Guofan (1811-1872), un général et réformateur influent, a utilisé ses succès militaires contre les Taiping pour promouvoir la modernisation de l'armée et de l'industrie. Li Hongzhang (1823-1901), disciple de Zeng Guofan, a été pour sa part l'un des principaux architectes des réformes industrielles et militaires. Il a fondé des entreprises industrielles et modernisé les arsenaux militaires. Enfin, Zuo Zongtang (1812-1885), général et homme d'État, a contribué à la modernisation militaire et à la réintégration du Xinjiang dans l'empire Qing après une série de campagnes militaires. Cette politique a abouti à quelques réalisations notables, comme la construction de chantiers navals et d'arsenaux modernes,comme ceux de Jiangnan à Shanghaï, et le éveloppement des chemins de fer, des mines et des usines modernes. L'achat de navires de guerre modernes et formation de la marine Beiyang, ainsi que la réorganisation et modernisation de l'armée, incluant l'utilisation d'armes modernes et de nouvelles tactiques, sont aussi à l'actif de ce mouvement de réformes. Et l'on peut encore ajouter ici la création de la Tongwen Guan (Collège des langues étrangères) à Pékin pour former des traducteurs et des experts techniques, ou encore l'envoi de jeunes étudiants chinois à l'étranger, notamment au Japon et en Europe, pour étudier les sciences et technologies. Les réformes ont pourtant été limitées. Elles ont rencontré une forte opposition de la part des élites conservatrices derrières lesquelles se trouvent l'impératrice douairière Cixi, et qui voyaient les changements comme une menace à la tradition confucéenne et à leur propre pouvoir. La Chine manquait aussi de ressources financières suffisantes pour soutenir une modernisation à grande échelle. Problème agravé, d'ailleurs, par les détournements de fonds par des fonctionnaires corrompus. L'organisation des réformes elles-mêmes a été un obstacle. Ces réformes étaient fragmentaires et mal coordonnées, ce qui a obéré leur efficacité globale. Les défaites dans les guerres sino-française (1884-1885) et sino-japonaise (1894-1895) vont démontrer bientôt les insuffisances des réformes militaires et consacrer l'affaiblissement de la position de la Chine face aux puissances étrangères. Déclin et résistance aux réformes (1875-1900)Au cours du dernier quart du XIXe siècle, la la dynastie Qing est à bout de souffle. La Chine est confrontée à des pressions croissantes de la part des puissances étrangères, après les guerres de l'opium et les traités inégaux imposés par les puissances occidentales, elle va bientôt être confrontée à l'expansionnisme japonais. La corruption, de l'inefficacité administrative et des révoltes internes, avec lesquelles il n'en, a pas fini, ne cessent d'éroder le pouvoir des Qing. Les défis s'accumulent dans les dernières années du siècle, d'abord avec la Guerre sino-japonaise, ensuite avec la rébellion des Boxers. Les tentatives de réformes qu'ils suscitent n'empêcheront pas l'éclatement de la révolution qui en faisant tomber le régime va aussi mettre fin à 2000 ans de Chine impériale.La guerre sino-japonaise.
En 1885, un traité signé à Tientsin par la Chine et le Japon après les tensions de 1884, stipulait que les deux nations retireraient leurs troupes de Corée et n'interviendraient pas sans en avertir l'autre. Mais en 1894, une révolte paysanne en Corée (révolte du Donghak) a poussé le gouvernement coréen à demander de l'aide à la Chine. Le Japon a également envoyé des troupes en Corée, conduisant à une confrontation militaire directe. En juillet 1894, après l'échec des négociations pour retirer les troupes respectives, les hostilités ont éclaté. Les Japonais ont rapidement attaqué et occupé les positions chinoises en Corée. A la bataille de Pyongyang (septembre 1894), les forces japonaises ont infligé une défaite décisive aux troupes chinoises, consolidant leur contrôle sur la Corée. Le même mois a lieu une bataille navale majeure (bataille de la mer Jaune) où la flotte japonaise détruit une grande partie de la flotte chinoise, démontrant la supériorité maritime du Japon. En janvier-février 1895, les forces japonaises capturent Weihaiwei, une importante base navale chinoise, marquant ainsi la fin effective de la résistance navale chinoise. La Chine est forcée de signer un nouveau traité humiliant (Traité de Shimonoseki, 1895) qui reconnait l'indépendance de la Corée, cède Taiwan, les îles Pescadores et la péninsule du Liaodong au Japon, se trouve contrainte de payer une indemnité de guerre considérable. Plusieurs ports chinois sont ouverts au Japon qui obtient par ailleurs le droit d'implantation industrielle. La guerre sino-japonaise aura ainsi marqué le début de la fin de l'influence chinoise traditionnelle en Asie de l'Est, remplaçant la Chine par le Japon en tant que principale puissance régionale. La perte de Taiwan et de la péninsule du Liaodong (bien que cette dernière ait été restituée à la Chine sous pression des puissances occidentales lors de l'Intervention des Trois Empereurs) a démontré la vulnérabilité territoriale de la Chine. Au moins, le désastre militaire et les conditions humiliantes du traité galvanisent-ils les réformateurs en Chine, conduisant à des mouvements de modernisation tels que la réforme des Cent jours (1898) et, plus tard, la Révolution de 1911 qui renversera la dynastie Qing. La réforme des
Cent jours.
Parmi le réformes, on note la mise en place d'un système éducatif moderne basé sur le modèle occidental. De nouvelles matières sont introduites, telles que les sciences et les mathématiques. De nouvelles écoles et universités sont créées, et les étudiants sont encouragés à étudier à l'étranger. Au programme également, la réorganisation des structures gouvernementales pour améliorer l'efficacité et réduire la corruption. On introduit de nouvelles pratiques administratives et de gestion. Le système judiciaire est révisé pour le rendre plus juste et efficace. De nouvelles lois sont adoptées qui visent à protéger les droits des citoyens et à encourager le développement économique. L'industrie et le commerce bénéficient aussi d'une attention particulière. L'accent est mis sur la modernisation des infrastructures, chemins de fer et télégraphes, notamment. L'investissement étranger est encouragé, mais des mesures pour protéger les industries nationales sont également prises. L'armée chinoise est modernisée en adoptant des techniques et des équipements militaires occidentaux. Des académies militaires sont créées pour former des officiers selon les standards occidentaux. Cependant, ces réformes se sont heurtées à une très forte résistance de la part de la faction conservatrice de la cour impériale, menée par l'impératrice douairière Cixi. Celle-ci considérait ces changements comme une menace à son pouvoir et aux traditions établies. Le 21 septembre 1898, un coup d'État soutenu par Cixi a mis fin aux réformes des Cent jours. L'empereur Guangxu a été placé en résidence surveillée, et les principaux réformateurs ont été exilés, emprisonnés ou exécutés. La révolte des
Boxers.
Les tentatives de réforme, comme celles initiées lors du Mouvement d'auto-renforcement et la réforme des Cent jours, avaient échoué à moderniser suffisamment la Chine et à renforcer son gouvernement central. Ces échecs avaient également conduit à des troubles sociaux et à l'insatisfaction populaire. Le ressentiment contre les missionnaires chrétiens et les entreprises étrangères qui semblaient bénéficier de la protection des traités inégaux a nourri un sentiment nationaliste et xénophobe. Les Boxers ont émergé de ce contexte de frustration et de colère. La révolte a commencé dans les provinces du nord de la Chine, notamment dans le Shandong et le Hebei, où les Boxers ont attaqué des missions chrétiennes, des convertis chinois et des infrastructures liées aux intérêts étrangers. La cour impériale, dirigée par l'impératrice douairière Cixi, a initialement hésité à soutenir les Boxers. Cependant, face à la montée de la violence et à la pression populaire, Cixi a fini par soutenir les Boxers, espérant qu'ils pourraient aider à expulser les étrangers de Chine. En 1900, les Boxers ont convergé vers Pékin, où ils ont assiégé le quartier des légations étrangères, abritant les diplomates et les missionnaires étrangers. Le siège a duré environ 55 jours, pendant lesquels les Boxers ont tenté de pénétrer dans les légations fortifiées. En réponse à la violence et au siège de Pékin, une alliance internationale composée du Japon, de la Russie, de la Grande-Bretagne, de la France, des États-Unis, de l'Allemagne, de l'Italie et de l'Autriche-Hongrie a été formée pour intervenir militairement en Chine. Les forces alliées ont débarqué à Tianjin et ont avancé vers Pékin, écrasant les forces des Boxers et des troupes impériales Qing. En août 1900, les forces de l'alliance des Huit Nations prenaient Pékin, mettant fin au siège des légations. En septembre 1901,
la Chine a été forcée de signer le Protocole de Pékin, un traité
inégal de plus, qui imposait de lourdes réparations financières (indemnité
de 450 millions de taels d'argent), l'exécution de fonctionnaires pro-Boxers
et des concessions supplémentaires aux puissances étrangères. Des troupes
étrangères ont été autorisées à stationner en permanence à Pékin
pour protéger leurs intérêts.
Une maison de thé dans le Shanghaï du début du XXe siècle. La révolution de de 1911Vers la fin de sa vie, Cixi a dû se résoudre a introduire elle aussi quelques réformes limitées visant à moderniser l'administration et l'armée, mais celles-ci sont venues trop tard pour sauver la dynastie Qing. L'impératrice meurt le 15 novembre 1908. Un enfant de deux ans, Puyii, est placé sur le trône, tandis que le pouvoir réel échoit à celui qui avait été l'un des plus influents conseillers de l'impératrice et qui restait le chef de l'armée, Yuan Shikai.A cette époque, le nationalisme, le républicanisme et le socialisme, ont commencé à gagner en popularité parmi les intellectuels chinois, inspirées par les mouvements réformistes et révolutionnaires à travers le monde. Le 10 octobre 1911 (le 10 octobre étant le double dix dans le calendrier chinois, d'où le nom de la Révolution du Double Dix), donné aussi à cette révolution), un soulèvement militaire a eu lieu à Wuchang, dans la province du Hubei. Les révolutionnaires Han se sont rebellés contre le gouvernement Qing local. Le soulèvement de Wuchang a rapidement été suivi par des révoltes similaires dans d'autres régions de la Chine, avec des seigneurs de guerre, des révolutionnaires et des forces nationalistes ralliant leurs forces contre la dynastie Qing. Face à une pression croissante et à une série de défaites militaires, l'empereur Qing, Yuan Shikai change de camp et dépose l'empereur. Pu Yi, abdique le 12 février 1912, mettant ainsi fin à plus de 2000 ans de règne impérial en Chine. Sun Yat-sen, un leader révolutionnaire et fondateur du Kuomintang (Parti nationaliste), est devenu le premier président de la République de Chine, établissant ainsi le premier régime républicain en Chine. Les empereurs de la dynastie QingLa dynastie Qing, la dernière dynastie impériale de Chine, a régné de 1644 à 1912. Voici une liste de ses empereurs, accompagnée de quelques éléments marquants de leur règne :• Shunzhi (1644-1661). - Fondateur de la dynastie Qing en Chine après la conquête de la dynastie Ming. Son règne a marqué le début de l'intégration des Mandchous (Les Toungouses) avec les Chinois Han. Proclamé empereur par les Mandchous qui venaient de s'emparer de Pékin, n'avait que sept ans; ce furent ses quatre oncles qui formèrent le conseil de régence et gouvernèrent. Ceux-ci parvinrent à soumettre assez facilement la plupart des provinces du Nord et du Centre, mais les provinces maritimes leur opposèrent une sérieuse résistance. Quand, en 1651, Shunzhi fut déclaré majeur, il prit en main les rênes du gouvernement et dut continuer la lutte sur mer contre les Chinois rebelles. Le pirate Tching-tching-kong, qui combattait pour le prince de Koueï, le dernier représentant de la famille des Ming, désolait de plus en plus les côtes et restait imprenable; cependant, le prince de Koueï ayant été fait prisonnier dans le Yun-nan par le fameux général Wu Sangui, et peu après mis à mort, le pirate cessa d'infester les côtes, se replia sur Taiwan, en chassa les Portugais, s'y établit en 1662 et y mourut. La politique de Shunzhi fut celle d'un sage; il laissa persister tous les anciens usages et n'apporta dans son vaste empire que deux modifications importantes : la première consista à placer à la tête de chacun des six ministères deux présidents au lieu d'un seul, l'un chinois, l'autre mandchou; la seconde fut de contraindre tous ses sujets à se raser le devant de la tête, à la manière tartare, et à porter les cheveux tressés en une longue natte pendante, en signe de soumission; ces deux usages se sont perpétués jusqu'au début du XXe siècle, mais le second ne s'implanta que difficilement, et beaucoup de Chinois préférèrent mourir plutôt que d'obéir à cet ordre. La plupart des souverains de l'Asie envoyèrent des ambassades à la cour de Shunzhi; la Russie et la Hollande suivirent même cet exemple en 1656, mais les envoyés de ces deux puissances, ayant refusé de se conformer au cérémonial de la cour chinoise, ne furent pas reçus. On prétend que Shunzhi avait un goût très marqué pour les sciences et qu'il aurait placé à la tête du tribunal des mathématiques le P. Adam Schall, jésuite allemand, auquel on devrait l'établissement de l'astronomie européenne en Chine. On raconte que vur la fin de son règne, Shunzhi s'éprit de la femme d'un des grands de sa cour; quand elle mourut, il en conçut un si profond chagrin qu'il prit aussitôt l'habit des bonzes. Atteint de la petite vérole, serait mort après quelques jours de maladie, à l'âge de vingt-quatre ans. |
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