|
. |
|
|
Dès
le début du XIIe
siècle, la
dynastie toungouse des Kin régnait sur toute la partie septentrionale
de la Chine jusqu'au Fleuve bleu et avait soumis à un tribut les
souverains de la dynastie des Song qui occupaient
les provinces au Sud de ce fleuve. Au moment de la montée en puissance
de l'empire gengiskhanide, Les Song crurent
pouvoir former une alliance avec les Mongols
pour chasser les Kin. Cela fut effectivement réalisé. Mais
les Mongols chassèrent aussi les Song et devinrent à leurs
tour, avec Koubilaï Khan qui envahit la Chine en 1267,
les nouveaux maîtres de l'Empire Céleste. Koubilaï fut
le fondateur de la dynastie chinoise des Yuan. Né en 1214, petit-fils
de Gengis-Khan, et successeur dès 1260
de son père Mangou-Khan, il régna d'abord sur la Mongolie
et sur tous les États conquis par Gengis-Khan, puis s'empara en
1279 de
la personne de l'empereur. La dynastie des Song qui subsistait depuis 319
ans, était ainsi renversée. Koubilaï conquit également
le Tibet,
le Pégu, la Cochinchine,
et conservant au moins de façon nominale la prééminence
sur les autres khanats mongols forma dès lors l'empire le plus vaste
qu'on l'on ait jamais connu, embrassant toute l'Asie et partie de l'Europe
et s'étendant depuis le Dniepr jusqu'au Japon
Le khaqan se déclara protecteur du Bouddhisme,
fit fleurir les lettres, et encouragea l'agriculture, l'industrie et le
commerce. Il mourut en 1294,
après un règne de 24 ans. Marco Polo
passa 17 ans à sa cour. Les princes de la dynastie Yuan
respectèrent les moeurs et les usages du peuple vaincu; cependant,
ils ne purent maintenir longtemps leur domination, et, en 1256,
sous le règne de Chun-ti (Oukhagatou Khagan), un Chinois nommé
Tchou souleva la population contre les gouvernants mongols, qui finiront
expulsés en 1268.
Il monta sur le trône sous le nom de Taï tsou. Ses successeurs,
qui formèrent la dynastie des Ming régnèrent
jusqu'en 1644,
jusqu'à leur éviction et leur remplacement par la dynastie
mandchoue des Qing.
Dates clés : 1260 - Koubilaï à la tête de l'empire Mongol |
||
Les
Yuan
Quand on apprit la mort de Mangou, son jeune frère Koubilaï (Tche Youen en chinois et Setchen Khaqan en mongol) était le premier prince du sang, et devait en cette qualité présider le kouriltaï d'élection, Il craignait qu'Arik-boga ne cherchât à s'emparer du trône, aussi il s'empressa de faire la paix avec l'empereur Song, et de revenir en Tartarie. Il fut élu le 4 juin 1260; sans qu'Houlagou eut pu assister au kouriltaï. De son côté, Arik-boga se proclama khaqan, mais après des alternatives de succès et de revers, il fut forcé de se soumettre en 1264; il mourut, deux ans après, vraisemblablement empoisonné. Koubilaï fut le premier souverain mongol qui se convertit au bouddhisme; il institua la dignité de grand lama pour Pa-sse-pa (Phags-pa) qu'il chargea d'inventer un nouvel alphabet pour les langues mongole et chinoise. Adoptant entièrement les usages des Chinois, il fonda un temple d'ancêtres consacré à Gengis Khan et à ses descendants à qui il donna des surnoms honorifiques chinois. Il nomma sa dynastie Yuan, « principe », et fonda une académie. Il transféra sa capitale de Karakoroum à Pékin (Khanbalik). Les conquêtes
de Koubilaï
Koubilaï fut moins heureux dans la guerre qu'il entreprit contre le Japon, et l'expédition de 1281 se termina par un désastre; mais les succès de ses armes sur le continent compensaient largement cet échec; en 1283, le royaume de Mien ou Birmanie fut conquis; une expédition contre le Tonkin en 1285 fut presque aussi malheureuse que celle de 1281 contre le Japon; mais deux ans plus tard, le roi du pays dut se soumettre. En 1287, Koubilaï battit l'armée du prince Nayan, l'un des partisans du prince Kaïdou, qui avait projeté de le détrôner. En 1293, il envoya une expédition contre Java, mais l'île ne fut jamais complètement soumise. Il mourut dans sa capitale Taï-tou en l'an 1294. La succession
des règnes.
L'impératrice Boulougan; veuve de Timour, voulait élever au trône Ananda, petit- fils de Koubilaï et vice-roi du Tangout (L'histoire du Tibet). Ce prince était un fervent musulman et savait le Coran par coeur; il est a présumer que, si les intrigues de Boulougan avaient été couronnées de succès, la conversion de la Chine à l'islam serait chose faite à cette époque. Khaïchan, averti, revint en toute hâte à Karakoroum; il fut élu à Chang-tou. Le prince Ananda et l'impératrice Boulongan furent sacrifiés à sa sûreté. Il mourut en 1311 et eut pour successeur Ayour-bali-batra, son frère, surnommé en chinois Gin-tsoung, et en mongol Bouyantou Khaqan. Ce prince favorisa les lettrés, fit la guerre à Yisoun-boga, souverain de l'olous de Djagataï et mourut en 1320. Son successeur fut son fils Choudi Bala, qui fut assassiné en 1323 à vingt et un ans, et dont le règne n'offre aucun événement remarquable. Yissoun-Timour lui succéda. Il était fils de Kamala, fils de Tchinkim, fils de Koubilaï. Ce prince inepte, qui fut surnommé Thaï-ting en chinois, mourut en 1328 et eut pour successeur son fils, Assoukepa Radjapika, le Tien-choun des Chinois. Il fut proclamé par l'impératrice mère à l'âge de neuf ans. Au mois d'octobre suivant, Tob-Timour, surnommé Wen-tsong en chinois, Djidjaghatou Khaqan par les Mongols, fils de Khaïchan, monta sur le trône qu'il abandonna bientôt à son frère aîné Kouchala. Au mois de novembre Assoukepa fut tué, et Kouchala (Ming-tsong en chinois, Koutouktou Khaqan en mongol) fut proclamé empereur à Karakoroum au mois de février 1329. Il mourut quelques jours plus tard, sans doute empoisonné par Tob-Timour qui monta de nouveau sur le trône. Ce prince, fervent bouddhiste, favorisa les lettrés et mourut à Chang-tou à l'âge de vingt-neuf ans. L'impératrice fit reconnaître comme khaqan le second fils de Kouchala, Ritchenpal, Ning-tsong en chinois, Ilédjébé en mongol, et prit la régence. Il mourut au bout de quelques mois et eut pour successeur Toughan-Timour, fils de Kouchala et de Papoucha, nommé Chun-ti en chinois et Oukhagatou Khagan par les Mongols (avril 1333). C'est avec ce prince que tomba en Chine la dynastie des Mongols. Sale temps pour
les Yuan.
Après une
lutte désespérée, dans laquelle les généraux
mongols défendirent pied à pied l'empire de leur souverain.
Toughan-Timour, voyant que la cause des Mongols était à jamais
perdue en Chine, fit enlever du temple des ancêtres les tablettes
des empereurs Yuan et se retira avec l'héritier présomptif
à Chang-tou. Il mourut à Ing tchang-tou, juste à temps
pour ne pas tomber entre les mains victorieuses du fondateur de la dynastie
des Ming, fondée en 1368.
Les Mongols après la chute de la dynastie Yuan L'impossible revanche.
Quoi qu'il en soit, l'empereur Ming vit avec dépit l'avènement d'Encké, car il espérait que la défaite d'Oussakhal avait anéanti l'empire mongol; les Chinois continuèrent à envoyer quelques armées en Mongolie, surtout pour empêcher les Mongols de tenter un retour offensif. Encké mourut en 1392 et eut pour successeur son frère, Elbek Nigulessukshi Khan, qui était né en 1361. Ce prince fut déposé en 1399 et assassiné peu de temps après. Cette révolution est extrêmement importante dans l'histoire des Mongols, car, à partir de ce moment, le khan des Kéraïtes devint le chef des Mongols, comme ses ancêtres l'étaient avant Gengis Khan, qui leur avait enlevé cette hégémonie. Son fils Goun-Timour Khan monta sur le trône en 1400 et mourut sans enfants deux ans plus tard. Euldjai-Timour Khan, son frère cadet, lui succéda après un interrègne d'environ un an (1404); cette même année, l'empereur de Chine lui envoya un sceau et des présents. En 1409, l'empereur de Chine envoya contre lui une armée qui pénétra jusqu'au lac Baïkal, sur les bords du fleuve Onon, aux lieux mêmes où Gengis s'était déclaré khaqan et infligea à son armée une défaite complète. Euldjaï-Timour fut assassiné en 1412 par Mahamou, khan des Oïrats. Il eut pour successeur son fils Delbek Khan, qui ne fut qu'un instrument dans les mains de Mahamou. Sous le règne de ce prince, l'empereur de Chine fit une expédition en Mongolie et s'avança jusqu'aux bords de la rivière Toula, sans rencontrer de résistance sérieuse. Delhek périt en 1415, dans une bataille qu'il lui livra. L'hégémonie
kalmouk.
Ce prince essaya
de se soustraire au joug des Kalmouks, et dans cette intention, il se mit
en campagne avec ses deux frères Akbardji et Mandaghol; mais il
fut abandonné par Akbardji, qui se rangea du côté des
Oïrats. Taïssong fut assassiné en 1452,
par son beau-père Tsabdan. Le khan oïrat Yisoun mourut la même
année. La jeune veuve de Taïssong parvint à soustraire
son fils Mergous khan à ses ennemis, et cet enfant fut proclamé
khaqan des Mongols sons le nom d'Oukektou Khan; il fut assassiné
au bout d'un peu moins d'un an de règne, à l'âge de
huit ans, par Dogholang-Taidji. Il fut remplacé par Molon Khan,
qui fut assassiné en 1455,
à l'âge de dix-huit ans. Après la mort de ce khaqan,
il y eut un interrègne de près de neuf ans, mais cela ne
tirait pas à conséquence, puisque les Mongols étaient
soumis aux Ouïrats, et que leur vrai souverain était le khan
de cette tribu.
Période
de répit.
Sous la coupe
de la dynastie mandchoue de Chine.
Sa veuve, Choudaï Taïgou, princesse mandchoue, alla trouver l'empereur mandchou avec son fils Erké Khongkhor. Ce souverain lui donna sa fille Erkè Kurné Kundjou en mariage et épousa la fille de Lingdan. Ce prince fut le dernier khaqan mongol, son autorité fut absolument nulle, et à partir de ce moment l'histoire de la nation mongole se confond avec celle de la dynastie mandchoue. Les Tchakhars, établis au Nord-Ouest du pays des Ordos, qui formaient la tribu de la famille mongole, furent incorporés aux Mandchous et formèrent une des huit bannières de l'armée impériale mandchoue. Le reste de la nation mongole fut divisé en 135 bannières. Une situation qui perdura jusqu'au début du XXe siècle. Pour compléter l'histoire des Mongols orientaux , il reste à dire quelques mots des groupes des Ordos, des Toumeds et des Khalkas. Les premiers installés dans le coude du Hoang-ho, guerroyèrent contre le Tibet et la Chine, devinrent les apôtres du bouddhisme et fournirent même un Dalaï-Lama au début du XVIIe siècle. A l'Est des Ordos, nous trouvons les Toumeds dont le plus célèbre khan fut Altan (mort en 1584), vainqueur des Chinois et des Tibétains, qui le convertirent au lamaïsme. Les Toumeds s'allièrent aux Mandchous et les aidèrent à conquérir la Chine. Les Khalkas, qui au XVIIe siècle avaient fait hommage à la Russie, furent bientôt ramenés par les Mandchous; l'empereur Kangxi les décida à se soumettre et les protégea contre les Kalmouk (Oïrats). Depuis l'assemblée de la plaine du Dolo-nor ou les chefs Khalkas se reconnurent ses sujets, ils furent incorporés à l'empire chinois jusqu'en 1912, date à laquelle ils se placèrent sous protectorat Russe, puis Soviétique, avec la proclamation de la République populaire de Mongolie en 1922. (E. Blochet). |
. |
|
|
||||||||
|