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La
dynastie Song (宋, 960-1279)
est l'une des périodes les plus importantes de l'histoire chinoise. Elle
est divisée en deux périodes : les Song du Nord (960-1127) et les Song
du Sud (1127-1279). La dynastie des Song du Nord (960-1127) représente
une période marquée par une centralisation politique, une croissance
économique et des avancées culturelles et technologiques significatives.
La dynastie Song du Sud (1127-1279) s'est établie après la chute de Kaifeng
aux mains des Jürchen (Les
Toungouses). Les Song du Sud ont régné
sur les territoires situés au sud du fleuve Yangtsé, avec leur capitale
à Lin'an (aujourd'hui Hangzhou), jusqu'à ce qu'elle soit renversée par
les armées mongoles de Kubilaï Khan, laissaint ains la place à la dynastie
Yuen.
Dynastie des Song du
Nord (960-1127)
La dynastie des Song
du Nord (960-1127) fut fondée par Zhao Kuangyin, qui prit le nom d'empereur
Taizu. En 960, Zhao Kuangyin, un général d'une des petites principautés
qui existaient alors en Chine (celle des des Zhou
postérieurs), renversa son souverain lors d'un coup d'État et s'auto-proclama
empereur. Il unifia rapidement la Chine, mettant fin à la période de
fragmentation connue sous le nom des Cinq Dynasties et Dix Royaumes (907-960).
Taizu et ses successeurs
mirent en place des réformes pour centraliser le pouvoir et réduire l'influence
des chefs militaires régionaux. Ils instaurèrent un système de bureaucratie
civile appuyé sur les examens impériaux, favorisant la méritocratie
et la stabilité administrative. La capitale fut établie à Kaifeng, une
ville stratégiquement située sur le fleuve Jaune, facilitant le contrôle
des ressources et des routes commerciales.
Les empereurs Song
mirent en place des réformes financières pour augmenter les revenus de
l'État, telles que la rationalisation des impôts et la promotion du commerce.
Cependant, ils réduisirent l'importance de l'armée en préférant une
défense basée sur des milices locales et des forces professionnelles
plus réduites, ce qui affaiblit la capacité de défense à long terme.
Cette période fut
marquée par une croissance économique sans précédent. L'agriculture
prospéra grâce à l'introduction de nouvelles variétés de riz à haut
rendement, ce qui permit une augmentation de la population. Le commerce
intérieur et extérieur se développa, soutenu par un réseau de routes
et de canaux bien entretenus.
La poésie, la peinture,
la calligraphie et la philosophie confucéenne atteignirent de nouveaux
sommets. Des figures littéraires et intellectuelles comme Su Shi (Su Dongpo)
et Ouyang Xiu marquèrent cette époque par leurs œuvres. L'art et l'architecture
Song se distinguèrent par leur raffinement et leur sophistication. Les
paysages peints par des maîtres comme Fan Kuan et Guo Xi sont encore admirés
aujourd'hui. L'architecture se caractérisait par des structures élégantes
et bien proportionnées, souvent intégrées harmonieusement dans leur
environnement naturel.
Malgré sa prospérité
intérieure, la dynastie des Song du Nord dut faire face à des menaces
constantes des peuples nomades du Nord, tels que les Khitan
de la dynastie Liao et les Jürchen de la dynastie Jin. La faiblesse militaire
des Song, due en partie à leurs réformes, les mit en difficulté face
à ces ennemis.
En 1125, les Jürchen
envahirent le territoire des Song et, en 1127, ils capturèrent la capitale
Kaifeng lors de l'événement connu sous le nom de désastre de Jingkang.
L'empereur Huizong et son successeur furent capturés, marquant la fin
des Song du Nord.
Les empereurs
de la dynastie Song du Nord.
Voici les souverains
de cette dynastie :
• Taizu
(太祖), règne de 960 à 976. Nom personnel : Zhao Kuangyin (赵匡胤).
- Fondateur de la dynastie Song. Il a unifié la Chine après la
période des Cinq Dynasties et Dix Royaumes. Zhao Kuangyin était un général
des Zhou postérieurs, qui avait gagné beaucoup de batailles. On raconte
qu'un jour qu'il partait pour la guerre, le peuple se mit à crier que
ce général était digne d'être élevé sur le trône. Toute l'armée
le proclama empereur. Une fois au pouvoir, Zhao Kuangyin, connu sous le
nom de Taizu (960-976) se montra diligent envers son peuple, afin de se
l'attacher et de rendre la paix à ce pays qui avait tant souffert de la
guerre civile. Il ordonna, dit-on encore, que les portes de son palais
fussent toujours ouvertes afin que ses sujets puissent venir le trouver
à toute heure. Ses troupes combattant, pendant un grand hiver, au Nord
les Tartares Lea-tong, il envoya, par compassion, au général son manteau,
en faisant savoir qu'il regrettait de ne pouvoir en faire autant à tous
les soldats. Il entreprit plusieurs guerres contre tous les petits princes
qui divisaient la Chine, désirant réunir sous le même gouvernement toutes
les provinces qui avaient appartenu aux Tang. Les
princes de Chou et de Nan-Thang se soumirent, il s'empara des Han
méridionaux. La mort le surprit pendant une expédition contre les Pe-Han.
• Taizong
(太宗), règne de 976 à 997. Nom personnel : Zhao Kuangyi (赵匡义)
ou Zhao Guangyi (赵光义). - Frère cadet de Song Taizu. Il a consolidé
le pouvoir et continué l'œuvre d'unification de son prédécesseur. C'était
un souverain d'une grande modération; plusieurs petits princes chinois
vinrent se ranger sous sa loi, leurs territoires furent réunis à l'empire.
Taizong entreprit une guerre contre les Leao; après des alternatives de
succès et de revers, il abandonna l'idée de conquête pour s'occuper
des affaires intérieures. Il s'intéressa beaucoup aux sciences et aux
lettres. On construisit une sphère céleste avec tous les mouvements du
Soleil
et de la Lune,
il réunit plus de 80 000 livres dans une riche bibliothèque, il rendit
aux descendants de Confucius les prérogatives
dont ils avaient joui autrefois. Le souverain des Leao, dont la puissance
s'agrandissait de jour en jour, étant mort, son jeune fils lui succéda
sous la régence de sa mère qui changea le nom de Leao contre celui de
Khitan. L'empereur (985) proposa aux Coréens
d'attaquer ensemble les Khitan, cette offre fut acceptée. Les Khitan furent
victorieux. L'empereur renonça à vouloir reprendre le territoire du Nord
de la Chine, dont ce peuple s'était emparé. Des mandarins de la province
du Se-tchouan ayant mis un impôt sur la vente des marchandises, le peuple
se révolta (993); ils prirent plusieurs villes. Ces troubles durèrent
près de deux ans. Les Jürchen vinrent proposer d'attaquer les Khitan
qui leur faisaient continuellement la guerre. L'empereur refusa cette proposition.
Les Jürchen se soumirent aux Khitan. Les Coréens se rendirent leurs tributaires.
Taizong mourut à l'âge de cinquante-neuf ans.
• Zhenzong
(真宗), règne de 997 à 1022. Nom personnel : Zhao Heng (赵恒). -
Connu pour ses efforts en matière de gouvernance et d'organisation administrative.
Troisième fils de Taizong. Ce nouveau règne commença par la soumission
de Li-ki-tsien, prince de la principauté de Xia, dans le Chen-si, qui
avait été durant le précédent règne toujours en révolte, mais cette
soumission ne fut pas de longue durée; il recommença ses attaques et
ses excursions contre les Chinois, mais, n'étant pas un ennemi redoutable,
l'empereur préféra aller défendre ses frontières que les Khitan ravageaient.
Zhenzong revint (1000) après les avoir chassés de son empire. Pendant
ce temps les troubles recommencèrent dans le Se-tchouan; un officier,
Ouang-Kiun, se mit à la tête de la révolte; se voyant pris, il se pendit
pour ne pas tomber entre les mains des impériaux. Les Khitan, en 1004,
recommencèrent à pénétrer dans l'empire, Zhenzong se mit à la tête
de l'armée; après plusieurs succès, les Khitan demandèrent la paix,
mais ils exigeaient tout le territoire que les Qin postérieurs
leur avaient donné. Grâce à la fermeté de l'ambassadeur, la Chine ne
céda aucun territoire, mais elle accorda une indemnité de 10 0000 taëls
d'argent et 200 000 pièces de soie. Un jour, un des favoris de l'empereur
lui rappela qu'un des livres canoniques, les Tchun-tsiou, disait
« qu'il est honteux de jurer une paix au pied des murs d'une ville »,
ce qui troubla l'empereur : il fit faire des sacrifices, espérant que,
si le ciel lui envoyait des prodiges, il serait réhabilité dans l'estime
de ses sujets. Il raconta aux grands de la cour qu'il avait vu en songe
un livre tomber du ciel. Quelques jours après, des imposteurs annoncèrent
que le songe s'était réalisé. L'empereur alla en grande pompe chercher
ce livre. Depuis, il s'adonna de plus en plus à la superstition et il
adopta officiellement les doctrines des taoïstes.
Son sage ministre Wangtan prit soin des affaires, il dégreva les impôts
trop lourds. On fit, en 1014, le dénombrement des familles qui payaient
tribut, il y avait 21 976 965 individus sans compter l'armée et les fonctionnaires.
Ouang-tan, sur le point de mourir, disait à son fils qu'il ne se reprochait
qu'une seule chose, c'était de n'avoir pas conseillé à l'empereur de
brûler ce pernicieux livre qu'il avait reçu avec tant de respect. Zhenzong
mourut après avoir régné vingt-cinq ans.
• Renzong
(仁宗), règne de 1022 à 1063. - Nom personnel : Zhao Zhen (赵祯).
- Son règne est souvent considéré comme l'apogée de la dynastie Song,
marqué par des avancées culturelles et économiques significatives. Sixième
fils de Zhenzong, il avait treize ans lorsqu'il monta sur le trône; l'empire
fut gouverné par sa mère. A sa mort, l'empereur prit le pouvoir en mains,
il était bon pour ses sujets, mais faible; il répudia l'impératrice
son épouse pour des motifs futiles et se remaria avec Tsao-chi, la fille
d'un officier. Renzong avait la guerre en horreur, il consentit (en 1042)
à augmenter les tributs qu'il payait aux Khitan et à employer envers
eux le terme na pour marquer qu'il leur offrait ces présents avec
respect. Il accorda aussi au prince de Xia ce qu'il demanda. Celui-ci s'agrandissait
toujours du côté de l'Occident. Renzong rétablit dans tout l'empire
des collèges et mourut à l'âge de cinquante-quatre ans sans laisser
de fils.
• Yingzong
(英宗), règne de 1063 à 1067. Nom personnel : Zhao Shu (赵曙). -
Proche parent du défunt, empereur d'une nature maladive, ne régna que
quatre ans; il chargea Se-ma Kouang de composer une grande histoire est
connue aujourd'hui sous le nom de Tong-kien-kang-mou.
• Shenzong
(神宗), règne de 1067 à 1085. Nom personnel : Zhao Xu (赵顼).
- Fils aîné du précédent, appela Ouang-ngan-che comme premier ministre;
celui-ci établit beaucoup de réformes qui mécontentèrent les grands;
malgré cela, l'empereur le garda au pouvoir, le ministre conseilla à
l'empereur de concéder aux Khitan le territoire qu'ils demandaient pour
ne pas soutenir une guerre contre eux. Wang Anshi, ayant fait un commentaire
sur les King, obtint de son souverain que son interprétation des
King
fût enseignée dans les collèges et suivie par les lettrés. Les Tartares
Kiao-chi pénétrèrent dans la Chine et ils furent repoussés; ils s'excusèrent,
disant qu'ils avaient voulu venir au secours du peuple chinois qu'ils voyaient
si malheureux. L'empereur ouvrit enfin les yeux sur l'administration de
Wang Anshi qui se retira. Shenzong rappela (1076) Se-ma Kouang et les autres
mandarins qui avaient été écartés par le précédent ministre. On entreprit
contre les Hia une guerre qui fut malheureuse.Shenzong mourut après avoir
régné dix-huit ans.
• Zhezong
(哲宗), règne de 1085 à 1100. Nom personnel : Zhao Xu (赵煦). - Son
règne a été marqué par des tensions entre conservateurs et réformistes.
Sixième fils de Zhezong, avait dix ans lorsqu'il monta sur le trône,
il mourut à vingt-cinq ans. L'impératrice, aïeule de ce prince, gouverna
avec beaucoup de sagesse. A sa mort, Zhezong eut le malheur de prendre
comme ministre Tchang-tun (1094), qui remit en place tous les partisans
de Wang Anshi; sa haine contre Se-ma Kouang, qui l'avait précédé dans
le ministère, lui fit demander à l'empereur qu'on jetât son corps à
la voirie; l'empereur s'y opposa, mais il eut la faiblesse d'ôter à Se-ma
Kouang le titre d'honneur que la régente avait donné à ce grand historien.
Les Xia et les Toufan (L'histoire
du Tibet) continuèrent à inquiéter les frontières de l'empire.
• Huizong
(徽宗), règne de 1100 à 1126. - Nom personnel : Zhao Ji (赵佶). -
Huizong, frère
du précédent, prit pour ministre Tsaijing, un partisan des réformes
de Wang Anshihe; il obtint de l'empereur que ce réformateur fût placé
dans le temple de Confucius. Tsaijing, pour
être seul maître, divertissait Huizong par toutes sortes de moyens; il
fit venir à la cour deux taoïstes adonnés à la magie. Huizong adopta
les idées de cette secte et voulut que leurs principaux livres fussent
regardés comme canoniques; il éleva un temple à leur principale divinité.
Pendant ce temps, les Jürchen se battaient contre les Leao ou Khitan ;
ils avaient déjà pris une partie de leur royaume. Les Jürchen (1115)
prièrent alors Agouta, leur chef, de prendre le titre d'empereur; celui-ci
donna le nom de Jin à sa dynastie: Les Jin vinrent proposer à Huizong
de les aider pour combattre les Khitan. L'empereur, malgré les observations
de la cour, prit part à cette guerre. Les Leao ou Khitan furent battus,
le souverain des Jin céda à Huizong le territoire de Yen et celui de
six départements (1123), mais deux ans après les Kin entrèrent dans
le territoire de l'empire et s'emparèrent des villes dépendant du Yen-chan-fou.
Huizong, effrayé, abdiqua en faveur de son fils aîné.
• Qinzong
(钦宗), règne de 1126 à 1127. Nom personnel : Zhao Huan (赵桓). -
Dernier empereur de la dynastie Song du Nord. Il ne régna qu'un an, il
vit son empire envahi par les Jin qui s'avancèrent jusqu'à la capitale
Kaifeng après plusieurs attaques repoussées par les Chinois qui étaient
commandés par de vaillants officiers. Les Jin prirent la ville et emmenèrent
les deux empereurs Huizong et Qinzong avec leurs familles en Tartarie.
Les Jin assemblèrent les grands pour nommer un empereur qui n'appartint
pas à la famille des Song. Ils désignèrent eux-mêmes Tchang-pang-tchang,
qui avait. été envoyé en otage chez eux; celui-ci ne prit pas le titre
d'empereur. Lin-hao-ouen lui conseilla d'appeler l'impératrice Mong-chi
et de presser le prince Kang-Wang, frère de Qinzong, de prendre possession
du trône. Tchang-pang-tchang suivit cet avis.
Les Song du Sud
(1127-1279)
Après la capture de
Kaifeng par les Jürchen en 1127, la cour impériale se réfugia au sud
du fleuve Yangzi. Gaozong, un prince Song, prit le trône et établit la
nouvelle capitale à Lin'an (aujourd'hui Hangzhou). Cet événement marqua
le début de la période des Song du Sud.
Les Song du Sud mirent
en place une réorganisation administrative pour consolider leur pouvoir
dans le sud. La défense devint une priorité, et ils investirent dans
la création d'une marine puissante pour protéger les voies fluviales
et côtières. L'alliance avec d'autres peuples, comme les Mongols à certaines
périodes, fit partie de leur stratégie pour contenir les menaces du Nord.
La dynastie continua
de renforcer le système des examens impériaux, ce qui permit de maintenir
une administration efficace et méritocratique. Les lettrés et les fonctionnaires
jouèrent un rôle crucial dans la gestion de l'État et dans la promotion
de la culture.
Malgré la perte
des riches terres du Nord, les Song du Sud connurent une prospérité économique
remarquable. Hangzhou devint un centre de commerce florissant, attirant
des marchands et des artisans de tout le pays et même de l'étranger.
Le commerce maritime avec l'Asie du Sud-Est, l'Inde et même le Moyen-Orient
se développa considérablement.
Les Song du Sud continuèrent
à innover technologiquement. Des avancées furent réalisées dans la
navigation, avec l'utilisation plus étendue de la boussole pour
le commerce maritime. Les technologies de l'imprimerie se perfectionnèrent,
facilitant la diffusion des connaissances et de la culture.
La période des Song
du Sud est souvent vue comme un second âge d'or de la culture chinoise.
La littérature, la poésie, la peinture
et la calligraphie continuèrent de prospérer. Des figures littéraires
comme Lu You et Xin Qiji, ainsi que des peintres comme Ma Yuan et Xia Gui,
marquèrent cette époque par leurs oeuvres.
La philosophie néo-confucéenne,
avec des penseurs comme Zhu Xi, atteignit son apogée pendant cette période.
Les sciences et les mathématiques
progressèrent également, avec des contributions significatives dans des
domaines comme l'astronomie et la médecine.
Le plus grand défi
militaire des Song du Sud fut l'émergence des Mongols.
Sous la direction de Gengis Khan et de ses
successeurs, les Mongols conquirent progressivement les terres du Nord
et avancèrent vers le Sud. En 1276, les forces mongoles capturèrent Hangzhou,
la capitale des Song du Sud. La résistance Song se poursuivit jusqu'en
1279, lorsque la bataille de Yamen vit la défaite finale des forces Song.
La dynastie Yuan, fondée par Kubilai
Khan, remplaça les Song, marquant la fin de la dynastie.
La
Bataille de Yamen. - La bataille s'est déroulée le 19 mars 1279 près
de l'actuelle Xinhui, dans la province du Guangdong, sur la rivière Yamen.
Les forces Song, dirigées par le chancelier Lu Xiufu et l'amiral Zhang
Shijie, comprenaient environ 200 000 soldats et réfugiés, regroupés
sur une flotte de plus de 1000 navires. Les forces mongoles, sous le commandement
de l'amiral Zhang Hongfan, étaient moins nombreuses mais mieux organisées
et équipées pour la guerre navale. Les Mongols ont utilisé une stratégie
d'encerclement pour piéger la flotte Song. Après plusieurs heures de
combat intense, les forces Song, affaiblies par la famine et la désorganisation,
ont été submergées par les Mongols. Lu Xiufu voyant qu'il allait être
pris, il jeta à la mer sa femme, ses enfants et dit à l'empereur qu'il
fallait mieux mourir libre que de tomber entre les mains de l'ennemi. Il
prit le jeune souverain sur ses épaules et se précipita avec lui dans
la mer. La plupart des défenseurs Song furent tués ou capturés,
marquant une défaite décisive.
Les empereurs de
la dynastie Song du Sud.
Voici les
souverains de la dynastie Song du Sud :
• Gaozong
(高宗), règne de 1127 à 1162. Nom personnel : Zhao Gou (赵构). -
Fondateur de la dynastie Song du Sud. Gaozong, une fois sur le trône,
établit sa cour à lng-thien-fou (Nankin). Il nomma Tchang-pang-tchang
prince de premier ordre. Les Jin envahirent la Chine, mais ils furent arrêtés
par le général Tsong-tse; cet officier étant mort (1128), les Qin pénétrèrent
dans l'empire et marchèrent sur Yan-tcheou, où s'était réfugié Gaozong.
Un eunuque conseilla à l'empereur de fuir, ils allèrent jusqu'à Hang-tcheou
(dans le Tche-kiang). Là, Miao-fou et plusieurs autres officiers se révoltèrent
contre l'ascendant qu'avaient pris les eunuques et les massacrèrent; tous
les, rebelles furent pris et mis à mort. Les Jin, malgré les efforts
des officiers Wu-Kiai et Yo-fei, s'avancèrent vers le midi. Gaozong se
sauva sur mer. Les Jin (1130) instituèrent Liou-yu (un traître qui, étant
gouverneur de Tsi-nan, dans le Chan-tong, se laissa gagner par le général
des Jin) empereur de la Chine. Il fixa sa résidence à Thai-ming-fou (dans
le Pe-tchi-li). La partie méridionale de la Chine resta sous le gouvernement
de Gaozong. Les Chinois repoussèrent les Jin, battirent Liou-yu qui fut
(1137) disgracié par ses protecteurs qui l'emmenèrent en Tartarie. Le
général des Jin, Wu-tchou, fut vaincu (1140) par Lieou-ki et Yo-fei;
ce dernier voulait le poursuivre jusque dans son pays, lorsque le ministre
Tsin-hoei, jaloux de lui, donna l'ordre à ce général de retourner à
Wo-tcheou et le fit mettre en prison. Yo-fei y fut assassiné sur l'instigation
de Tsin-hoei (1141). Ce ministre proposa à l'empereur d'accepter une paix
défavorable avec les Jin, leur cédant le territoire au Nord du fleuve
Hoai-ho. Les Jin lui renvoyèrent les corps de l'empereur Huizong et des
deux impératrices qui étaient morts en Tartarie et lui rendirent l'impératrice
son épouse. Le nouveau souverain des Jin, Ticounai, qui s'était emparé
du pouvoir en assassinant Ho-la (souverain de ce royaume), entreprit la
conquête de la Chine; il s'avança jusqu'au fleuve Kiang. Là, ses officiers,
qui le détestaient à cause de sa cruauté, se révoltèrent et le tuèrent
(1161). Pendant que Ticounai était en Chine avec son armée, les Jin avaient
nommé un nouveau souverain, lequel ne fut pas plus porté pour les Chinois;
ce qui décida Gaozong à abdiquer en faveur du prince de Kien.
• Xiaozong
(孝宗), règne de 1162 à 1189. Nom personnel : Zhao Shen (赵慎). -
Xiaozong (prince de Kien) était arrière-petit-fils de Taizong à
la septième génération. Les difficultés étaient toujours pendantes
au sujet de la paix avec les Jin; ceux-ci, étant rentrés dans le Ho-nan,
furent battus par les Chinois. La paix fut signée (1165) entre les deux
belligérants, les Jin renoncèrent au Ho-nan et conservèrent le territoire
jusqu'au fleuve Hoai-ho; le tribut annuel payé par la Chine fut diminué
de 100 000 taëls d'argent. L'empereur de Chine traitait le souverain des
Kin comme son oncle. La Chine fut en paix. La philosophie et l'étude des
Jing
furent en honneur. Le célèbre Tchou-hi eut beaucoup à lutter contre
son rival Lin-Ii. Xiaozong abdiqua en faveur de son troisième fils :
• Guangzong
(光宗), règne de 1189 à 1194. Nom personnel : Zhao Dun (赵惇). -
Son règne a été marqué par des problèmes de santé mentale et des
conflits internes à la cour. Guangzong fut un souverain malheureux; faible
de caractère, il se laissa dominer par son épouse qui avait une grande
aversion contre son beau-père. Guangzong manqua aux égards dus à son
père, il n'alla pas le voir à son lit de mort et refusa d'assister aux
funérailles (1194). Les grands de la cour se réunirent pour nommer son
deuxième fils au trône après avoir obtenu que l'empereur abdiquât en
sa faveur.
• Ningzong
(宁宗), règne de 1194 à 1224. Nom personnel : Zhao Kuo (赵扩). -
Connu pour sa politique intérieure pacifique et la prospérité économique,
malgré les menaces extérieures. Ningzong choisit pour ministre Tchao-jou-yu,
ami et grand admirateur de Tchouhi. Han-to-tcheou, ennemi personnel du
ministre, réussit par des intrigues à faire nommer, par l'empereur, Tchao-jou-yu
gouverneur de Fou-tcheou. Depuis quelque temps, il y avait beaucoup de
disputes entre les lettrés au sujet de la doctrine de Tchou-hi. Ningzong,
suivant les conseils de son nouveau ministre, éloigna de la cour Tchou-hi
et ses disciples; 59 d'entre eux furent exclus, de toute charge. Tchou-hi
mourut peu de temps après (1200); à ses obsèques le nombre de ses disciples
était si considérable que le gouverneur, craignant des désordres, prit
des mesures en conséquence. Ningzong, sur le conseil de son ministre,
déclara la guerre aux Jin (1206), sous le prétexte qu'ils s'y préparaient.
Les Jin furent victorieux, la paix fut signée (1208); la Chine, outre
le paiement des tributs annuels, donna 300000 taëls d'argent; les Jin
demandèrent que le ministre fût mis à mort. Il fut décapité par l'ordre
de l'empereur quelques jours avant le retour de l'ambassadeur. Les Jin
eurent ensuite à soutenir une longue guerre contre les Mongols, lesquels
leur prirent une grande partie de leur vaste royaume. Les Jin alors recommencèrent
la guerre (1217) contre la Chine pour s'agrandir au Sud de leur royaume;
pendant plusieurs années, il y eut des succès réciproques. Ningzong
mourut après trente ans de règne.
• Lizong
(理宗), règne de 1224 à 1264. Nom personnel : Zhao Yun (赵昀). -
Son règne a été marqué par la stabilité relative, mais aussi par des
défis militaires croissants de la part des Mongols. Lizong, second fils
de Taizong, était passionné pour la science et très attaché à la secte
des taoïstes. Un riche marchand Pan-gin leva à ses frais des soldats
pour mettre le prince Tchao-hong, fils de Ningzong, sur le trône ; il
en avait été écarté par les intrigues des ministres. L'armée de Pan-gin
fut défaite, il fut pris et mis à mort. Quoique le prince Tchao-hong
se fût conduit avec beaucoup de sagesse dans cette révolte, le ministre
le força de s'étrangler. Les Mongols, qui avaient déjà anéanti les
Xia, combattaient contre les Kin; ils demandèrent à passer sur le territoire
chinois pour surprendre leur ennemi, cette permission fut donnée. Les
Mongols firent une alliance avec la Chine contre les Jin qui furent battus
par les troupes alliées. Les Mongols, au lieu de remettre à la Chine,
selon les conventions, tout le Ho-nan, ne voulurent céder (1234) qu'une
partie de cette province, malgré la signature de la paix. Les princes
de la famille Song donnèrent le conseil à Lizong de prendre ce qui avait
été convenu. L'armée chinoise prit Khai-fong-fou. Les Mongols pénétrèrent
en Chine, mais ils furent (1239) mis en déroute par le général chinois
Mong-Kong. Ayant recommencé la guerre avec la Chine, ils passèrent le
fleuve Kiang, mais Kia-sse-tao, général et ministre chinois, fit la paix
(1259) avec eux; le fleuve Kiang fut la limite des deux empires; les Song
donnèrent 200 000 taëls d'argent, autant de pièces de soie, et l'empereur
se reconnut vassal du grand khan. Kia-sse-tao cacha à Lizong certaines
clauses de ce traité défavorable. Lizong mourut dans la quarantième
année de son règne.
• Duzong
(度宗), règne de 1264 à 1274. Nom personnel : Zhao Qi (赵禥). - Son
règne a vu l'intensification des menaces mongoles, avec des difficultés
économiques croissantes. Duzong était le neveu du précédent; il remit
toute son autorité entre les mains de son ministre. Les Mongols continuèrent
à faire la guerre à la Chine; ils assiégèrent Fan-tching pendant quatre
ans et ne prirent cette ville qu'à l'aide de nouvelles machines de guerre
qui lançaient des pierres. Ils ne purent s'emparer de Siang-yang; après
un siège de cinq ans, l'officier chinois qui commandait cette place, après
s'être vaillamment conduit jusque-là, se rendit par haine du général
Kao-ta que l'empereur avait envoyé à son secours. Sur ces entrefaites,
Duzong mourut, après avoir régné dix ans.
• Gongdi
(恭帝), règne de 1274 à 1276. Nom personnel : Zhao Xian (赵显).
- Déposé par les Mongols après seulement deux ans de règne. Gongdi
était le deuxième fils de Duzong, il était âgé de quatre ans lorsqu'il
monta sur le trône. Sa mère fut régente. Le khan Koubilaï
publia un manifeste, dans lequel, en raison de la fourberie des Chinois,
il déclarait être forcé de continuer la guerre. Les Mongols traversèrent
le Kiang, prirent Nankin. L'impératrice et le jeune empereur résidaient
à Lin-ngan (Hang-tcheou, dans le Tche-Kiang), l'armée des Mongols arriva
bientôt devant cette ville, la prirent et emmenèrent (1276) Gongdi et
l'impératrice en Tartarie; quelques officiers chinois voulurent, pendant
le trajet, délivrer leurs souverains. Ils furent mis en déroute.
• Duanzong
(端宗), règne de 1276 à 1278. Nom personnel : Zhao Shi (赵昰). -
A régné en exil après la capture de la capitale par les Mongols. Son
règne a été marqué par une tentative désespérée de restaurer la
dynastie. L'impératrice, quelque temps avant la prise de Lin-ngan, avait
envoyé les deux frères de Kong-tsong dans le Fo-Kien. Lorsque celui-ci
fut emmen en Tartarie, les grands de la cour élurent Duanzong, un des
frères de l'empereur. Les troupes chinoises des provinces du Midi, sous
la conduite de Wen-tien-siang, se battirent avec courage, mais furent vaincues.
Le nouvel empereur se sauva dans le royaume Tchentching (Cochinchine);
peu de temps après il mourut dans l'île de Kang-tcheou, âgé de onze
ans.
• Bing (帝昺),
règne de 1278 à 1279. Nom personnel : Zhao Bing (赵昺). -
Bing (1278-1279),
troisième fils de Duanzong, fut placé sur le trône. La flotte des Song
fut conduite à 80 li au Sud de Sien-hoe-hien. Le vaillant Wen-tien-siang
réunit le reste de ses troupes. Les Mongols vinrent par mer et par terre
attaquer les Chinois qui furent vaincus. Dans un acte de désespoir, Lu
Xiufu , qui commandait le vaisseau impérial, prit l'empereur Bing, alors
un enfant, et se jeta jeté dans la mer. Ainsi finit la dynastie des Song;
elle avait régné trois-cent-vingt ans et avait lutté quarante ans contre
les Mongols, qui après eux installèrent en Chine la dynastie des Yuan.
(Ed.
Specht).
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