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 Histoire de l'Asie > La Chine

La dynastie Yuan

La dynastie des Yuan est une dynastie mongole qui régna en Chine de de 1271 à 1368); elle fut fondée par Kubilaï , le petit-fils de Gengis Khan, qui fut élu khan des Mongols le 4 juin 1260. II ne régna sur la Chine entière que lorsqu'il fut complètement victorieux des Song.

Kubilaï Khan, après avoir consolidé son pouvoir, renversa la dynastie Song du Sud, unifiant ainsi toute la Chine sous la domination mongole à partir de en l'année 1280. Il adopt le titre d'empereur de Chine et établit la capitale à Dadu (aujourd'hui Pékin). Il maintint une administration centralisée en adoptant des éléments de la bureaucratie chinoise, mais réserva les postes les plus élevés aux Mongols et aux étrangers, reléguant les Chinois Han à des rôles subalternes.

Les Mongols ont imposé des lois strictes et des discriminations ethniques, ce qui a créé des tensions avec la population chinoise. Malgré cela, ils ont favorisé le commerce, l'art et la culture, permettant un certain degré de prospérité économique et culturelle. La dynastie Yuan a encouragé le commerce international, notamment par la Route de la soie et le commerce maritime. Marco Polo, le célèbre explorateur vénitien, a visité la cour de Kubilaï Khan et a décrit la splendeur et la richesse de l'empire dans ses récits.

La division ethnique et la sĂ©grĂ©gation sociale ont exacerbĂ© les tensions entre les diffĂ©rentes communautĂ©s ethniques. Les impĂ´ts Ă©levĂ©s et la conscription forcĂ©e pour des projets de construction ont provoquĂ© de nombreux mĂ©contentements parmi les paysans chinois. Au XIVe siècle, la dynastie Yuan a, de plus, Ă©tĂ© affaiblie par des rĂ©bellions internes et diverses catastrophes (famines et inondations).  La rĂ©bellion des Turbans Rouges, un mouvement paysan influencĂ© par le bouddhisme et le millĂ©narisme, a Ă©tĂ© particulièrement dĂ©vastatrice.

La rĂ©volte des Turbans rouges (1351-1368) fut un mouvement majeur de soulèvement populaire contre la dynastie Yuan. De nombreux facteurs se sont conjuguĂ©s pour exepliquer cette rĂ©volte. Les taxes Ă©levĂ©es et la corruption gĂ©nĂ©ralisĂ©e ont crĂ©Ă© un lourd fardeau pour les paysans. Des inondations, des sĂ©cheresses et des famines ont aggravĂ© les souffrances de la population. La domination mongole et les discriminations contre les Chinois Han ont gĂ©nĂ©rĂ© un ressentiment profond. La rĂ©volte Ă©galement Ă©tĂ© en partie inspirĂ©e par les mouvements millĂ©naristes et les sociĂ©tĂ©s secrètes, notamment la secte du Lotus Blanc, qui prĂŞchait un mĂ©lange de bouddhisme, de manichĂ©isme et de taoĂŻsme. La rĂ©volte dĂ©bute en 1351 avec les troubles menĂ©s par la secte du Lotus Blanc. Les rebelles portent des turbans rouges, symbole de leur opposition. Ils prennent rapidement pris le contrĂ´le de plusieurs villes et provinces, profitant de la dĂ©sorganisation et de la faiblesse des forces Yuan. Plusieurs chefs rebelles, souvent en conflit les uns avec les autres, commencent Ă   contrĂ´laient diffĂ©rentes rĂ©gions. Parmi eux : Han Shantong, un des premiers leaders du mouvement. Il est tuĂ© tĂ´t dans la rĂ©volte, mais son fils, Liu Futong, continue le combat, il sera un de ceux qui propulseront Zhu Yuanzhang vers le pouvoir.
En 1368, Zhu Yuanzhang, un ancien moine bouddhiste devenu chef rebelle, a finalement renversé la dynastie Yuan et fondé la dynastie Ming. Les Mongols se sont retirés en Mongolie intérieure, où ils ont établi la dynastie Yuan du Nord, qui a continué à régner en tant qu'entité distincte jusqu'à sa conquête par les Mandchous au XVIIe siècle. Ils ont continué à exercer une certaine influence mais sans régner sur la Chine. Le système administratif et certaines pratiques culturelles introduites par les Mongols ont cependant persisté sous les Ming et ont influencé les dynasties ultérieures.

Le système administratif des Yuan.
Le gouvernement des Yuan a maintenu plusieurs aspects du système bureaucratique chinois prĂ©existant tout en introduisant des Ă©lĂ©ments spĂ©cifiques Ă  la domination mongole. Ce système administratif se signale par une forte centralisation du pouvoir impĂ©rial et une utilisation stratĂ©gique des classes et des Ă©trangers pour maintenir le contrĂ´le sur l'empire. 

Au sommet se trouve l'empereur. Il est le e souverain absolu, qui détient le pouvoir suprême sur l'ensemble de l'empire. Les instances centrales placées au-dessous de lui sont les suivantes :

• Le secrétariat central (Zhongshu Sheng). - C'est l'organe principal de l'administration centrale, responsable de la plupart des affaires civiles. Il supervise la collecte des impôts, l'administration des terres et la mise en oeuvre des lois et décrets impériaux.

• Le secrétariat du Nord (Shangshu Sheng). - Initialement, ce secrétariat gère les affaires du territoire mongol au nord. Il est intégré plustard au secrétariat central.

• Les bureau des affaires militaires (Shumi Yuan). - Chargé de la gestion des affaires militaires, ce bureau coordonne les forces armées et les campagnes militaires.

• Le censorat (Yushi Tai). - Ce corps supervise les fonctionnaires. Il traque  la corruption et veille Ă  l'application correcte des lois. Les censeurs ont le pouvoir d'inspecter les administrations locales et de rapporter directement Ă  l'empereur.

• La commission d'État pour les affaires d'inspection (Pingzheng Yuan). - Créée pour surveiller l'administration et les finances de l'empire, elle sert aussi à maintenir l'ordre et la justice dans les provinces.

L'empire est divisé en provinces, circuits (lu), préfectures (fu), sous-préfectures (zhou), et districts (xian). Les provinces sont les plus grandes divisions, tandis que les districts sont les plus petites.

Les Yuan ont maintenu le système de fonctionnaires chinois pour administrer les régions locales. Cependant, les Mongols nomment des étrangers (non-Chinois) ou des membres de la noblesse mongole à des postes clés pour maintenir leur contrôle. Ils appuient par ailleurs leur administration sur un système de classes. Sous les Yuan, la population est ainsi divisée en quatre classes principales :

• Les Mongols constituent la classe dirigeante et jouissent de privilèges politiques et sociaux.

• Les Semu (ou divers) sont les non-Chinois (Musulmans, Tibétains, Ouïghours, Européens) qui occupent souvent des postes administratifs importants.

• Les Han sont les Chinois des anciennes dynasties Jin et Song. Ils sont généralement soumis à des règles strictes et moins privilégiés.

• Les Nanren (ou Gens du Sud) sont  les Chinois mĂ©ridionaux. Ils sont  les plus discriminĂ©s et les moins privilĂ©giĂ©s.

Parmi les innovations et les pratiques des Yuan, on peut remarquet qu'ils ont volontiers  employĂ© des Ă©trangers dans l'administration pour rĂ©duire la dĂ©pendance envers les fonctionnaires chinois et pour tirer parti de leurs compĂ©tences et rĂ©seaux commerciaux. Les Yuan ont aussi introduit plusieurs rĂ©formes fiscales, comme des taxes en nature et en argent, ainsi que des mesures pour encourager l'agriculture et le commerce.  Ils ont promu l'usage des billets de banque et ont encouragĂ© le commerce international, intĂ©grant la Chine dans un rĂ©seau commercial plus large qui s'Ă©tendait Ă  travers l'Eurasie.

Les empereurs de la dynastie Yuan.

• Kubilaï Khan (règne : 1260-1294). - Premier empereur de la dynastie Yuan, il a réussi à unifier la Chine sous le contrôle mongol. Il a déplacé la capitale à Dadu (Pékin) et a encouragé les échanges commerciaux et culturels avec d'autres régions du monde.

• Temür Khan (r. 1294-1307). - Aussi connu sous le nom d'Oljeitu, il a continué les politiques de son grand-père Kubilaï Khan, mais son règne a été marqué par des luttes internes pour le pouvoir.

• Külüg Khan (r. 1307-1311). - Son règne a été relativement court et marqué par des tentatives de réforme économique qui ont été mal reçues et ont conduit à l'instabilité.

• Buyantu Khan (r. 1311-1320). - Aussi connu sous le nom d'Ayurbarwada, il a promu le confucianisme et a entrepris des réformes administratives pour stabiliser le gouvernement.

• Gegeen Khan (r. 1320-1323). - Son règne a été bref et tumultueux, caractérisé par des rivalités internes et des assassinats.

• Yesün Temür (r. 1323-1328). - Durant son règne, la cour a connu de nombreuses intrigues et conspirations. Il a également été assassiné, conduisant à une période d'instabilité.

• Ragibagh Khan (r. 1328-1329). - Il a régné pendant une très courte période et a été déposé lors de luttes de pouvoir internes.

• Jayaatu Khan Tugh Temür (r. 1328-1329, 1329-1332). - Son règne a été marqué par des efforts pour stabiliser le pays après une période d'instabilité politique. Il a également soutenu les arts et la culture.

• Khutughtu Khan Kusala (r. 1329) . - Il n'a régné que quelques mois avant d'être empoisonné.

• Toghon Temür (r. 1333-1368). - Dernier empereur Yuan, son règne a été marqué par des rébellions, notamment la révolte des Turbans rouges, et une perte de contrôle sur les provinces. Il a finalement été chassé par la dynastie Ming en 1368.

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