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La dynastie
des Tang (T'ang)
est une dynastie chinoise
qui régna de 618 à 907. Elle succède à la dynastie Sui
(581-618) qui avait a réussi à unifier la Chine après des siècles de
division, et précède la période dite des Cinq
dynasties et des Dix Royaumes. La dynastie Tang est l'une des périodes
les plus florissantes de l'histoire chinoise. La poésie Tang est représentée
notamment par deux géants de la littérature, Li Bai et Du Fu. Les arts
visuels, la musique, et la danse prospèrent également à cette époque.
L'imprimerie, la porcelaine fine et les techniques agricoles font
des progrès notables. Le commerce prospère, en particulier le long de
la Route de la Soie, reliant la Chine à l'Asie
centrale, au Moyen-Orient, et à l'Europe. Les Tang perfectionnent également
le système d'examens impériaux pour recruter des fonctionnaires, une
pratique (le mandarinat) qui durera jusqu'à la fin de la dynastie Qing
en 1912. Mais, dans le même temps, la lourdeur de projets et la tyrannie
des dirigeants de cette dynastie conduisent à des révoltes qui ébranle
leur pouvoir, et finalement en viendront à bout.
Pour
comparaison, les Carolingiens ont
régné en France, entre 687 et 987, soit à peu près pendant la même
période que les Tang. Dans le monde arabo-musulman, cette époque correspond
à l'intervalle de temps qui va de la prédication de Mahomet
(622) et l'avènement des Fatimides au Maghreb
(910).
Le temps des Tang.
En 618, Li Yuan
(李渊), plus tard connu sous le nom de l'empereur Gaozu (唐高祖),
prend le pouvoir. Ilétabli la dynastie Tang et s'efforce de stabiliser
et de consolider le pays. Son fils, Li Shimin, devenu l'empereur Taizong
(唐太宗, 626-649) après un coup d'État en 626, est considéré comme
l'un des plus grands empereurs de Chine. Il consolide le pouvoir des Tang,
repousse les invasions et améliore l'administration. Sous Taizong et ses
successeurs, la dynastie Tang connaît une période de grande prospérité
et d'expansion territoriale. Les Tang étendent leur influence à travers
l'Asie centrale, atteignant des régions comme le Xinjiang, le Tibet, et
même des parties de l'Asie du Sud-Est.
L'empereur Gaozong
(唐高宗, 649-683) continue les politiques de son père, mais c'est
sous le règne de sa veuve, l'impératrice Wu Zetian (武则天, 690-705),
que des changements significatifs ont lieu. Wu Zetian a été la
seule femme à régner en tant qu'impératrice de Chine, fondant sa propre
dynastie Zhou (interrègne de la dynastie Tang) de 690 à 705. Elle met
en oeuvre des réformes administratives et soutenu les arts et l'éducation.
Après elle, l'empereur
Xuanzong (唐玄宗, 712-756) préside à ce qui est souvent considéré
comme l'apogée culturelle de la dynastie Tang. Son règne voit une floraison
des arts, de la poésie (Li Bai, Du
Fu), de la musique et de la danse. Il supervise des réformes économiques
et administratives, renforçant l'État et favorisant le commerce. Le règne
de Xuanzong est aussi marqué par la rébellion d'An Lushan (安禄山,
755-763), un tournant majeur, car si elle a fini par être réprimée,
elle va affaiblir la dynastie Tang, causant des destructions massives et
la perte de territoires.
La
rébellion d'An Lushan
a été l'une des plus grandes rébellions de l'histoire chinoise, survenue
pendant la dynastie Tang au VIIIe siècle.
An Lushan, un général sino-sogdien de l'armée impériale, se rebella
contre l'empereur Tang Xuanzong en 755 après une série de tensions politiques,
économiques et sociales. La rébellion a été motivée par divers facteurs,
notamment la corruption bureaucratique, la pression fiscale, les conflits
ethniques et la désillusion à l'égard du gouvernement central. An Lushan
a réussi à mobiliser un vaste soutien militaire, y compris de nombreuses
tribus non chinoises, et il a rapidement pris le contrôle de grandes parties
du nord de la Chine. La capitale, Luoyang, en 755, et Chang'an, l'actuelle
Xi'an, en 756 tombent même brièvement sous son contrôle. La rébellion
a causé d'immenses pertes humaines et matérielles, déstabilisant gravement
l'empire Tang. Bien que l'empire ait finalement réussi à réprimer la
rébellion en 763, cela a laissé la dynastie Tang affaiblie et ouvert
la voie à une période de déclin progressif. La rébellion d'An Lushan
a eu un impact significatif sur l'histoire chinoise, marquant le début
de la fin de la puissance impériale Tang.
Après la rébellion,
la dynastie Tang tente de se restructurer. Les réformes administratives
et militaires sont mises en oeuvre pour réduire le pouvoir des gouverneurs
militaires, mais avec des résultats mitigés. Le pouvoir central est affaibli,
et des révoltes locales éclatent.
Les décennies suivantes
ont été marquées par des troubles internes, des luttes de pouvoir et
des invasions de peuples nomades. Les Tang ont continué à perdre leur
autorité, et le pays est progressivement tombé dans le désordre. En
907, Zhu Wen, un ancien rebelle devenu général dans l'armée des Tang,
a forcé le dernier empereur Tang à abdiquer. Zhu Wen a fondé la dynastie
des Liang postérieurs. Cet événement marque le début de la période
des Cinq Dynasties et des Dix
Royaumes, une nouvelle époque de fragmentation politique qui a duré
jusqu'à la fondation de la dynastie Song en 960.
Empereurs de la
dynastie Tang.
Voici une liste
des empereurs de la dynastie Tang, accompagnée d'une brève description
de leurs règnes :
• Gaozu
(Li Yuan, règne : 618-626) - Ancien général de les Sui, Li Yuan a renversé
les Sui et fondé la dynastie Tang. Son règne a été consacré à la
consolidation de son pouvoir et à la stabilisation de l'empire.
• Taizong
(Li Shimin, r. 626-649). - Taizong , fils du préccédent, est un des plus
grands empereurs de la Chine. Son règne est considéré comme l'âge d'or
de la dynastie, marqué par des réformes administratives et militaires
et une expansion territoriale significative. Il accéda au trône
après avoir mené un coup d'État. Il sut par son courage et sa fermeté
en imposer aux Turks; plusieurs hordes de
ce peuple reconnurent sa souveraineté. A l'Ouest, Taizong agrandit le
territoire de l'empire jusqu'à Tourfan et Khami. Il vainquit le roi du
Tibet
qui était alors très puissant. Il fit aussi une guerre contre l'un des
trois royaumes de Corée. Taizing était
très considéré par tous les souverains qui lui envoyèrent des ambassadeurs,
entre autres Yezdedjerd III, roi de Perse.
Il adoucit les lois pénales, permit en 638 de prêcher en Chine la religion
chrétienne et protégea les lettres et l'étude des Jing.
Sous son règne, Hiouen-tsang entreprit son
célèbre voyage en Inde.
• Gaozong
(Li Zhi, r. 649-683). - Sous Gaozong , fils du précédent, le général
Su Ting fang continua la conquête des pays situés à l'Ouest, vainquit
les Turks occidentaux. En 661, Gaozong fit diviser les contrées occidentales
soumises à la Chine en 8 gouvernements et 76 départements. Les Tibétains
s'étant emparés du royaume de Tou-kou-hoen devinrent très puissants
et prirent aux Chinois (670) quatre des places les plus importantes du
Turkestan
oriental : Khotan, Karachar, Kashgar
et Koutche. Gaozong mourut de maladie en 683.
• Zhongzong
(Li Xian, r. 684). - Jeune fils de Gaozong, il a été empereur pendant
deux mois avant d'être déposé et exilé par sa mère Wu Zetian, sous
prétexte d'avoir voulu élever son beau-père Wei Hiuen Tchin à une très
haute fonction. Il a ensuite régné à nouveau après la chute de Wu Zetian.
• Ruizong
(Li Dan, r. 684-690). - Huitième fils de Gaozong, il fut nommé empereur
par Wu Zetan, mais celle-ci ne le laissa pas gouverner.
• Wu
Zetian (r. 690-705). - Seule impératrice régnante de Chine. Bien
que veuve de Gaozong, elle a usurpé le trône . Elle changea en 690 le
nom de la dynastie de Tang en celui de Zhou (Tchéou). Son règne a été
marqué par des réformes administratives et un soutien accru aux arts
et à l'éducation. Elle sut s'allier les princes turks. Avec leur
aide, les Chinois reprirent aux Tibétains, en 692, les quatre places fortes
que ceux-ci avaient prises sous Gaozong. En échange, l'impératrice céda
aux Turks certains territoires et leur donna des pièces de soie et du
grain. On accusait l'impératrice Wu de vouloir mettre sur le trône un
membre de sa propre famille, celle des Wu, avec l'aide des deux frères
Zhang (Zhang Yizhi et Zhang Changzon) qui avaient un grand crédit à la
cour. Un jour, les partisans de Zhongzong emmenèrent ce prince dans le
palais de l'impératrice, tuèrent les frères Chang. L'impératrice, voyant
qu'elle ne pouvait garder le pouvoir, le remit à son fils Zhongzong.
• Zhongzong
(Li Xian, restauré : 705-710) remonta sur le trône et redonna à
sa dynastie le nom de Tang. Il laissa sa femme, l'impératrice Wei,
gouverner. La cour fut livrée à toutes sortes d'intrigues; les princesses
se mêlaient des affaires de l'État. Zhongzong fut emprisonné. Wei fit
proclamer empereur son fils, le prince Shang (Shangdi) et voulut régner
entant qu'impératrice douairière. Li Longji, fils de Ruizong, neveu
du défunt empereur Zhongzong, avec une troupe de fidèles, rentra dans
le palais et mit à mort l'impératrice Wei.
• Ruizong
(Li Dan, restauré : 710-712). - De nouveau reconnu empereur, ce
prince fatigué des intrigues abdiqua bientôt en faveur de son troisième
fils.
• Xuanzong
(Li Longji, r. 712-756). - Son règne est vu comme l'apogée de la dynastie
Tang. Il était le fils de fils de Ruizong. Il fit la guerre aux Tibétains,
leur reprit la ville de Che-pou-tching qu'ils avaient prise à la Chine.
En 732 il fit la paix avec les Turks qui habitaient dans la vallée de
l'Orkhon, où on éleva à cette occasion deux grands monolithes avec inscriptions
en caractères turks et chinois; ces textes existent encore (Les
langues altaïques). Hiuen-tsong entreprit une guerre contre les Khitans
où le général An-lo-chan fut battu. Les Chinois éprouvèrent aussi
une grande défaite dans le Yun-nan. Hiuen-tsong, en 751, fonda l'académie
Han-lin. An-lushan, que l'empereur avait comblé de bienfaits, se révolta,
rassembla toutes les troupes qui étaient sous ses ordres, marcha sur Lo
yang (Ho-nan-fou), prit cette ville et s'avança sur Si-ngan-fou où résidait
l'empereur. Celui-ci se sauva dans le Sse-tchouen.
• Suzong
(Li Heng, 756-762). - Fils du précédent, il fut nommé empereur à Ling-ou,
quoique son père vivait encore. An Lushan le rebelle prit alors le titre
d'empereur, mais il fut assassiné par l'ordre de son fils An-king-siou
qui voulait régner à sa place. Suzong reçut des rois de Khitan et d'Ouïgours
des troupes; fort d'une armée de 150 000 hommes, il put reprendre Si-ngan-fou
et Lo-yang. Un des généraux du parti rebelle, Sse-sse-ming, assassina
An-king-siou, se fit proclamer empereur et défit l'armée de Son-tsong
près de Lo-yang. Sse-tchao-y, fils de Sse-sse-ming, fit tuer son père
et s'empara du pouvoir.
• Daizong
(Li Yu, r. 762-779). - Il était le fils de Suzong. Daizong a continué
les efforts de son père pour stabiliser l'empire après la rébellion
d'An Lushan. Son règne a été marqué par des efforts pour reconstruire
et réformer l'administration. il demanda au khan
des Ouïgours de l'aider contre les rebelles : celui-ci vint avec
une armée de 100 000 hommes et Sse-tchao fut vaincu. Les Tibétains recommencèrent
leurs attaques contre la Chine, ils s'avancèrent sur Si-ngan-fou qu'ils
prirent. L'empereur se sauva à Chen-tcheou dans le Ho-nan. Les Tibétains
furent bientôt refoulés vers leur pays.
• Dezong
(Li Kuo, r. 779-805). - Dezong prit de sages mesures contre les abus
des mandarins et fit supprimer plusieurs impôts. Le gouverneur de Tching
ting-fou, dans le Pe-tchi-li, mourut sans nommer son fils à sa place;
celui-ci demanda à l'empereur d'être confirmé dans la charge de son
père, ce qui lui fut refusé. Plusieurs gouverneurs prirent alors son
parti et se révoltèrent. Les soldats qui étaient envoyés contre eux
étaient mal nourris, ils s'insurgèrent, rentrèrent dans la capitale
(Si-ngan-fou), forcèrent le gouverneur de cette ville, Tchu-tse, de se
mettre de leur parti; le dernier prit le titre d'empereur. Te-tsong se
sauva à Han-tchong-fou. Les troupes de Te-tsong prirent Si-ngan-fou. Les
rebelles durent après plusieurs combats se soumettre. L'empereur rentra
dans la capitale (784). Te-tsong fit une alliance avec les Ouïgours
contre les Tibétains; ceux-ci furent battus
auprès de la ville Ouei-tcheou, dans le Sse-tchouen. Le prince de Yun-nan
se décida à attaquer les Tibétains, leur prit seize villes et reçut
de la Chine le titre de roi de Nan-tchao. Dezong établit en 803 de lourds
impôts qui accablèrent le peuple.
• Shunzong
(Li Song, r. 805). - Fils de Dezong, il ne régna que quelques mois; malade,
il abdiqua en faveur de son fils.
• Xianzong
(Li Chun, r. 805-820). Fils de Shunzong. Les gouverneurs continuèrent
à vouloir que leurs principautés fussent héréditaires. Le gouverneur
de Ta-ming-fou étant mort, sa veuve fit nommer (812) son fils âgé de
onze ans. L'empereur, grâce au bon sens de la population, nomma Tien hing
gouverneur à la place de cet enfant. Le fils du gouverneur de Nan-yang-fou,
à la mort de son père, se révolta, ce n'est que trois ans après qu'il
fut pris et mis à mort. Cet état continuel de guerre civile forçait
l'empereur d'avoir 830 000 hommes de troupes. Grâce à l'habileté de
ses généraux, les grands reconnurent la souveraineté de Xianzong (849).
Cet empereur était très adonné au bouddhisme et reçut, dans son palais,
en grande cérémonie, un os du Bouddha. Son règne est considéré comme
une période de renouveau pour l'empire Tang.
• Muzong
(Li Heng, r. 820-824). - Déclin progressif : Muzong a continué les efforts
de son père pour maintenir l'autorité impériale, mais son règne a vu
le début d'un déclin progressif du pouvoir central. Ouang tching-tsong,
gouverneur de Tching-ling, étant mort, son frère ne voulut pas lui succéder
sans être nommé par l'empereur. Celui-ci désigna un autre gouverneur,
Tien-hong-tching. Ouang-ting-tseou, général de la cavalerie de la province
de Tching-ting, tua Tien-hong-tching et se révolta. L'empereur préféra
traiter avec le rebelle que de le réduire à l'obéissance. Il agit de
même envers un autre gouverneur rebelle.
• Jingzong
(Li Zhan, r. 824-827). - Fils aîné du précédent, il ne cherchait qu'à
se divertir; ayant fait flageller plusieurs eunuques, ceux-ci le tuèrent
un soir qu'il revenait de la chasse.
• Wenzong
(Li Ang, r. 827-840). - Fils cadet de Muzong. Il commença à détruire
un grand nombre d'abus qui existaient dans le gouvernement; il voulut anéantir
l'autorité des eunuques et les mettre à mort : ce projet échoua. Les
eunuques se vengèrent contre les mandarins et devinrent plus arrogants
que jamais. L'empereur mourut de tristesse quelques années après.
• Wuzong
(Li Yan, r. 840-846). - Cinquième fils de Muzong. Sous son règne, les
Ouïgours,
attaqués par les Kirghiz, devenaient moins
puissants; aussi les Chinois purent au Nord de la Grande
Muraille les vaincre et les chasser de leur territoire. Les Tibétains,
divisés par les guerres intestines, étaient moins dangereux. Wuzong est
surtout connu pour sa persécution du bouddhisme et d'autres religions
étrangères, favorisant le taoïsme à la place. En 845, on chassa les
religieux et religieuses bouddhistes qui
étaient au nombre de 260 500. On conserva 44 monastères et de 400 à
500 religieux. Les nestoriens, les manichéens
et les madzéens ne furent pas moins épargnés,
leurs biens furent confisqués.
• Xuanzong
(Li Chen, r. 846-859) . - Sous son règne, l'empire a connu une certaine
stabilité et il a entrepris des réformes pour renforcer le gouvernement.
Xuanzong était le frère de frère de Muzong. Il gouverna avec justesse
et sagesse. Les Tibétains étaient toujours, en guerre civile, aussi la
Chine recouvra plusieurs places dans le Chen-si et, dans le Sse-tchouen
dont ce peuple s'était emparé lors de leur grande puissance.
• Yizong
(Li Cui, r. 859-873). - Fils de Xuanzong. Sous son règne,
les Ouïgours s'emparèrent de Khami,
Tourfan et Pe-ting et s'étendirent jusqu'au pays de Kashgar. Ils se rendirent
maîtres de Kan-tcheou. Yizong aimait le luxe et les plaisirs; très incliné
vers le bouddhisme, il fit porter à Si-ngan-fou, en grande pompe l'os
du Bouddha, que l'empereur Zianzong avait déjà fait venir dans la capitale.
Le règne de Yizong a aussi été marqué par des crises économiques et
des soulèvements paysans
• Xizong
(Li Xuan, r. 873-888). - Filss du précédent, il monta jeune
sur le trône. Sous son règne, on exigea les impôts malgré la disette;
le peuple se souleva. Huang Chao, chef des rebelles, s'empara de plusieurs
villes et s'avança sur Si-ngan-fou. L'empereur se sauva dans le Sse-tchouen.
Si-ngan-fou fut pris par Huang Chao qui se fit proclamer empereur (880).
Les troupes impériales, sous le commandement du Li-ke-yong, prirent Si-ngan-fou,
poursuivirent Huang Chao, le battirent plusieurs fois; celui-ci, voyant
qu'il ne pouvait résister, se donna la mort. Xizong retourna à Si-ngan-fou;
pendant ce temps, Tsing-tsong-kiuen prit le titre d'empereur dans le Ho-nan.
La cour était en proie aux discordes. La dispute entre les généraux
et les ministres força l'empereur de se retirer une seconde fois de Si-ngan-fou;
le palais fut incendié. Un des généraux, Tchumei, fit proclamer empereur
le prince Li-yun, un arrière petit-fils de l'empereur. Tchu-mei et Li-yun
ne tardèrent pas à être tués. Xizong revint à Si-ngan-fou; il mourut
en 888.
• Zhaozong
(Li Ye, r. 888-904). - Frère du précédent, voulait rétablir l'ordre
dans l'empire et détruire le pouvoir des eunuques qui grandissait tous
les jours; ceux-ci enfermèrent l'empereur dans une partie du palais et
voulurent mettre à sa place sur le trône un de ses fils. L'empereur fut
délivré, mais il fut forcé de quitter la capitale Si-ngan-fou pour aller
à Lo-yang. Cet infortuné empereur tomba ensuite sous l'autorité du seigneur
de guerre Zhu Wen qui le fit mourir.
• Aidi (Li
Zhu, r. 904-907). Fils de Zhaozong. Pressentant que Zhu Wen lui réservait
le même sort qu'à son père, il lui remit le pouvoir; Zhu Wen accepta.
Ainsi finit misérablement la dynastie des Tang qui régna 290 ans. Zhu
Wen prit le titre d'empereur et donna à sa dynastie le nom de Heou-liang,
la première des cinq petites dynasties qui succédèrent aux Tang. (Ed.
Specht).
La civilisation chinoise
sous la dynastie Tang
La dynastie Tang représente
une période de floraison culturelle, de prospérité économique, d'innovations
culturelles et technologiques et de stabilité politique, qui a profondément
influencé la civilisation chinoise et a laissé un héritage durable.
La Chine Tang a était un centre de commerce, de culture et de pouvoir,
attirant des influences et des échanges du monde entier. Cette période
est considérée comme l'âge d'or de la civilisation chinoise.
Politique et administration.
Centralisation
et méritocratie.
L'empereur détenait
le pouvoir suprême, soutenu par une bureaucratie méritocratique. Le système
des examens impériaux, basé sur les classiques confucéens, était utilisé
pour sélectionner les fonctionnaires, favorisant la compétence sur les
relations familiales ou la richesse.
Sous l'empereur Taizong,
des réformes administratives ont été mises en place pour renforcer le
contrôle central et améliorer l'efficacité gouvernementale.
Expansion
territoriale.
Sous les empereurs
Taizong et Xuanzong, l'empire Tang s'est étendu à des régions comme
le Xinjiang, la Mongolie et le Tibet. Les Tang ont également exercé une
influence sur la Corée, le Vietnam et l'Asie centrale.
Économie.
Agriculture
et production.
Le système de répartition
des terres, connu sous le nom de juntian ( = champ de l'égalisation),
a été introduit pour distribuer les terres agricoles de manière équitable,
augmentant ainsi la productivité agricole. La production de la soie a,
quant à elle, atteint de nouveaux sommets sous les Tang, tant en termes
de quantité que de qualité.. Le Grand Canal,
achevé sous la dynastie Sui et amélioré sous les Tang, facilitait le
transport des marchandises entre le nord et le sud de la Chine, stimulant
le commerce interne.
Commerce
et échanges.
La Route
de la Soie terrestre et maritime a prospéré, reliant la Chine à
l'Asie centrale, au Moyen-Orient, et à l'Europe. Cela a favorisé l'échange
de biens, de technologies, et d'idées. Les villes Tang, comme Chang'an
(capitale) et Luoyang, étaient des centres de commerce animés avec des
marchés florissants, où les produits de toute l'Asie étaient échangés.
Société.
Structure
sociale.
Sous la dynastie
des Tang en Chine (618-907), la société était structurée de manière
hiérarchique et complexe, mais également dynamique.
Au sommet de
la société se trouvait l'empereur, considéré comme le fils du Ciel
et possédant un pouvoir absolu. La Cour impériale était composée
de fonctionnaires, de membres de la famille impériale, de eunuques et
d'autres personnes influentes.
Les femmes de l'élite
jouissaient d'un certain degré de liberté et d'influence, comme l'impératrice
Wu Zetian, qui devint la seule femme à régner en tant qu'empereur en
Chine.
Il existait un système
de noblesse héréditaire, bien que le pouvoir de l'aristocratie ait été
réduit par rapport aux périodes précédentes. Certains membres de l'aristocratie
occupaient des postes gouvernementaux importants, mais leur pouvoir était
généralement subordonné à celui de l'empereur et des hauts fonctionnaires.
La bureaucratie impériale
était très développée sous les Tang. Les fonctionnaires étaient sélectionnés
par des examens impériaux basés sur les classiques confucéens. Les fonctionnaires
étaient classés selon le système des Neuf Rangs qui déterminait
leur statut et leurs privilèges.
Les marchands étaient
souvent organisés en guildes, tandis que les artisans étaient regroupés
en associations selon leur métier. Au-dessous d'eau se trouvait la majorité
de la population, qui était constituée de paysans, travaillent la terre
et versant des impôts au gouvernement. Certains paysans étaient libres,
tandis que d'autres étaient attachés à la terre et étaient considérés
comme des serfs.
La société Tang
était multiculturelle, comprenant des Chinois Han ainsi que des populations
des régions frontalières (Tibétains, les Ouïghours, Tujue (Turcs),
Coréens et Perses).
Urbanisation.
Chang'an et Luoyang
étaient parmi les plus grandes et les plus prospères villes du monde
à l'époque, avec une infrastructure sophistiquée, des palais, des temples,
des marchés et des quartiers résidentiels.
Culture et arts.
Littérature.
L'âge d'or de la
poésie
chinoise, avec des poètes renommés comme Li
Bai, Du Fu et Wang Wei. La poésie était une
partie intégrante de la vie culturelle et politique. Les écrits historiques,
les romans et les essais prospérèrent. Les érudits compilèrent d'importants
ouvrages encyclopédiques et historiques.
Art
et architecture.
L'art
Tang est célèbre pour ses peintures de paysages, de figures humaines,
et de chevaux. Les sculptures bouddhistes, souvent monumentales, sont remarquables.
C'est à cette époque que sont développées de grandes structures
(pagodes, temples bouddhistes, palais impériaux).
Religion et philosophie.
Le bouddhisme a
atteint son apogée, influençant la culture, l'art et la philosophie
chinoises. Des moines et érudits bouddhistes,
tels que Xuanzang, ont voyagé en Inde pour ramener des textes sacrés.
Le taoïsme
et le confucianisme continuaient d'influencer
la société et la politique. Le taoïsme était pratiqué parallèlement
au bouddhisme, et le confucianisme restait la base de l'administration.
Sciences et technologie.
Sciences.
On a assisté sous
les Tang à des avancées significatives en astronomie.
Plusieurs observatoires astronomiques sont
construits pour étudier le ciel et enregistrer des phénomènes célestes.
L'astronome Yi Xing fait des avancées dans la cartographie stellaire et
le calcul de la position des étoiles.
Les Tang ont également
réalisé des progrès significatifs dans la cartographie terrestre. Pei
Xiu, bien qu'ayant travaillé sous la dynastie précédente, a influencé
les techniques utilisées durant la dynastie Tang. Des cartes plus précises
et détaillées ont été créées, aidant à la navigation et à l'administration.
Médecine.
Sous la dynastie
Tang, les connaissances médicales
ont considérablement progressé. L'ouvrage médical Xinxiu Bencao
(Nouvelle compilation de pharmacopée), compilé par Su Jing et
publié en 659, a été l'un des premiers ouvrages de pharmacopée officiel,
décrivant des centaines de médicaments à base de plantes, de minéraux
et d'animaux.
Les Tang ont par
ailleurs établi des hôpitaux publics pour traiter les malades et former
des médecins, un concept avancé pour l'époque.
Ingénierie
et construction.
Les Tang ont développé
un vaste réseau de canaux pour faciliter le transport et l'irrigation.
Le Grand Canal des Sui, qui reliait la capitale Chang'an (aujourd'hui Xi'an)
au sud de la Chine, est étendu et amélioré.
L'architecture des
Tang est marquée par des structures imposantes et bien conçues, comme
la Grande Pagode de l'Oie Sauvage à Xi'an. Les techniques de construction
en bois et en pierre sont perfectionnées.
Les innovations
technologiques sous les Tang
•
Porcelaine.
- La production de porcelaine fine commence sous les Tang, avec des techniques
de glaçure et de cuisson avancées. Cette porcelaine, très prisée, est
exportée vers de nombreuses régions.
•
Fabrication
du Papier. - Bien que le papier ait été inventé sous les Han, c'est
sous la dynastie Tang que la qualité et la production du papier est considérablement
améliorées, le rendant plus accessible et plus largement utilisé.
• Imprimerie.
- La technique de l'impression sur bois connaît aussi une grande avancée,
avec les caractères chinois gravés sur des blocs de bois, encrés, puis
pressés sur le papier. Cela permet la production en masse de livres et
la diffusion du savoir. |
•
Teintures.
- Des techniques avancées de teinture nouvelles sont développées. Elles
permettant des motifs et des couleurs plus variés et durables sur les
tissus.
•
Horloge à
eau. - La technologie des horloges à eau est améliorée pour des
mesures du temps plus précises. Les horloges à eau sont utilisées à
des fins astronomiques et administratives.
• Poudre à
canon. - Les premières formulations de la poudre à canon datent de
la dynastie Tang. Cela marque le début de l'utilisation des explosifs
à des fins militaires.
• Arbalètes
et autres armes. - Les Tang oaméliorent les armes de siège et les
arbalètes, rendant leurs armées plus efficaces. |
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