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La dynastie des Tang

Dynastie des Tang (Thang ou T'ang). -  Dynastie chinoise qui régna de 618 à 907. 
Gaozu (618-626), du nom de Li-Yuan, fut proclamé empereur en 618. Il abdiqua en faveur de son fils Li-Shimin :
Taizong ou Li-Shimin  (626-649) est un des plus grands empereurs de la Chine. Il sut par son courage et sa fermeté en imposer aux Turks; plusieurs hordes de ce peuple reconnurent sa souveraineté. A l'Ouest, Taizong agrandit le territoire de l'empire jusqu'à Tourfan et Khami. Il vainquit le roi du Tibet qui était alors très puissant. Taizing était très considéré par tous les souverains qui lui envoyèrent des ambassadeurs, entre autres Yezdedjerd III, roi de Perse. Taizong, prince juste, adoucit les lois pénales, permit en 638 de prêcher en Chine la foi chrétienne. Il protégea les lettres et l'étude des King; sous son règne, Hiouen-tsang entreprit son célèbre voyage en Inde. Taizong fit une guerre contre l'unb des trois royaumes de Corée.

Gaozong (650-683), fils du précédent. Le général Sou-ting-fang continua la conquête des pays situés à l'Ouest, vainquit les Turks occidentaux. On divisa en 661 les contrées occidentales soumises à la Chine en 8 gouvernements et 76 départements. Les Tibétains s'étant emparés du royaume de Tou-kou-hoen devinrent très puissants et prirent aux Chinois (670) quatre des places les plus importantes du Turkestan oriental : Khotan, Karachar, Kashgar et Koutche. Kao-tsong mourut de maladie en 683.

Zhong Zong (684), jeune fils de Gaozong, ayant voulu élever son beau-père Ouei-hiuen-tchin à une très haute fonction, sa mère Ou-heou, qui voulait s'emparer du pouvoir, prit ce prétexte pour le faire détrôner. Il gouverna deux mois.

Rui Zong (684), huitième fils de Gaozong, fut nommé empereur par Wu qui ne le laissa pas gouverner.

L'impératrice Wu (Ou-heou) (684-705), neuf mois après, prit entièrement les rênes du gouvernement, elle changea en 690 le nom de la dynastie de Tang en celui de Zhou (Tcheou). Elle sut s'allier les princes turks; avec leur aide, les Chinois reprirent aux Tibétains, en 692, les quatre places fortes que ceux-ci avaient prises sous Gaozong. L'impératrice céda aux Turks certains territoires et leur donna des pièces de soie et du grain. On accusait l'impératrice Wu de vouloir mettre sur le trône un membre de sa propre famille, celle de Wu, avec l'aide des deux frères Tchang qui avaient un grand crédit à la cour. Un jour, les partisans de Zhong Zong emmenèrent ce prince dans le palais de l'impératrice, tuèrent les frères Tchang. L'impératrice, voyant qu'elle ne pouvait garder le pouvoir, le remit à son fils Zhong Zong après avoir régné vingt ans.

Tchong-tsong (705-710) remonta sur le trône, redonna à sa dynastie le nom de Tang; il laissa sa femme, l'impératrice Ouei-chi, gouverner. La cour fut livrée à toutes sortes d'intrigues; les princesses se mêlaient des affaires de l'État. Tchong-tsong fut emprisonné. Ouei-chi fit proclamer empereur son fils, le prince Li-tchong-mao. Lilong-ki, fils de Joui-tsong, neveu du défunt empereur Zhong Zong, avec une troupe de fidèles, rentra dans le palais et mit à mort l'impératrice Ouei-chi.

Joui-tsong (710-12), huitième fils de Kao-tsong, fut de nouveau reconnu empereur. Ce prince fatigué des intrigues abdiqua en faveur de son troisième fils.

Hiuen-tsong (713-756), fils de Joui-tsong, fit la guerre aux Tibétains, leur reprit la ville de Che-pou-tching qu'ils avaient prise à la Chine. En 732 il fit la paix avec les Turks qui habitaient dans la vallée de l'Orkhon, où on éleva à cette occasion deux grands monolithes avec inscriptions en caractères turks et chinois; ces monuments existent encore (Les langues altaïques). Hiuen-tsong entreprit une guerre contre les Khitans où le général An-lo-chan fut battu. Les Chinois éprouvèrent aussi une grande défaite dans le Yun-nan. Hiuen-tsong, en 751, fonda l'académie Han-lin. An-lo-chan, que l'empereur avait comblé de bienfaits, se révolta, rassembla toutes les troupes qui étaient sous ses ordres, marcha sur Lo yang (Ho-nan-fou), prit cette ville et s'avança sur Si-ngan-fou où résidait l'empereur. Celui-ci se sauva dans le Sse-tchouen.

Son-tsong (756-762), fils du précédent, fut nommé empereur à Ling-ou, quoique son père vivait encore. Anlo-chan le rebelle prit alors le titre d'empereur, il fut assassiné par l'ordre de son fils An-king-siou qui voulait régner à sa place. Sou-tsong reçut des rois de Khitan et d'Ouïgours (Les Turks) des troupes; fort d'une armée de 150 000 hommes, il put reprendre Si-ngan-fou et Lo-yang. Un des généraux du parti rebelle, Sse-sse-ming, assassina An-king-siou, se fit proclamer empereur et défit l'armée de Son-tsong près de Lo-yang. Sse-tchao-y, fils de Sse-sse-ming, fit tuer son père et s'empara du pouvoir.

Tai- tsong (763-779), fils de Sou-tsong, demanda au khan des Ouïgours  (Les Turks)  de l'aider contre les rebelles : celui-ci vint avec une armée de 100 000 hommes et Sse-tchao fut vaincu. Les Tibétains recommencèrent leurs attaques contre la Chine, ils s'avancèrent sur Si-ngan-fou qu'ils prirent. L'empereur se sauva à Chen-tcheou dans le Ho-nan. Les Tibétains furent bientôt refoulés vers leur pays.

Té-tsong (780-805) prit de sages mesures contre les abus des mandarins et fit supprimer plusieurs impôts. Le gouverneur de Tching ting-fou, dans le Pe-tchi-li, mourut sans nommer son fils à sa place; celui-ci demanda à l'empereur d'être confirmé dans la charge de son père, ce qui lui fut refusé. Plusieurs gouverneurs prirent alors son parti et se révoltèrent. Les soldats qui étaient envoyés contre eux étaient mal nourris, ils s'insurgèrent, rentrèrent dans la capitale (Si-ngan-fou), forcèrent le gouverneur de cette ville, Tchu-tse, de se mettre de leur parti; le dernier prit le titre d'empereur. Te-tsong se sauva à Han-tchong-fou. Les troupes de Te-tsong prirent Si-ngan-fou. Les rebelles durent après plusieurs combats se soumettre. L'empereur rentra dans la capitale (784). Te-tsong fit une alliance avec les Ouïgours contre les Tibétains; ceux-ci furent battus auprès de la ville Ouei-tcheou, dans le Sse-tchouen. Le prince de Yun-nan se décida à attaquer les Tibétains, leur prit seize villes et reçut de la Chine le titre de roi de Nan-tchao. Te-tsong établit en 803 de lourds impôts qui accablèrent le peuple.

Chun-tsong (805), fils de Te-tsong, ne régna que quelques mois; malade, il abdiqua en faveur de son fils.

Hien-tsong (806-20), fils de Chun-tsong. Les gouverneurs continuèrent à vouloir que leurs principautés fussent héréditaires. Le gouverneur de Ta-ming-fou étant mort, sa veuve fit nommer (812) son fils âgé de onze ans. L'empereur, grâce au bon sens de la population, nomma Tien hing gouverneur à la place de cet enfant. Le fils du gouverneur de Nan-yang-fou, à la mort de son père, se révolta, ce n'est que trois ans après qu'il fut pris et mis à mort. Cet état continuel de guerre civile forçait l'empereur d'avoir 830 000 hommes de troupes. Grâce à l'habileté de ses généraux, les grands reconnurent la souveraineté de Hien-tsong (849). Cet empereur était très adonné au bouddhisme et reçut, dans son palais, en grande cérémonie, un os du Bouddha.

Mou-tsong (821-824), fils du Hien-tsong, était adonné au plaisir. Ouang tching-tsong, gouverneur de Tching-ling, étant mort, son frère ne voulut pas lui succéder sans être nommé par l'empereur. Celui-ci désigna un autre gouverneur, Tien-hong-tching. Ouang-ting-tseou, général de la cavalerie de la province de Tching-ting, tua Tien-hong-tching et se révolta. L'empereur préféra traiter avec le rebelle que de le réduire à l'obéissance. Il agit de même envers un autre gouverneur rebelle.

King-tsong (825-826), fils aîné de Mou-tsong, ne cherchait qu'à se divertir; ayant fait flageller plusieurs eunuques, ceux-ci le tuèrent un soir qu'il revenait de la chasse.

Ouen-tsong (827-840), fils cadet de Mou-tsong, commença à détruire un grand nombre d'abus qui existaient dans le gouvernement; il voulut anéantir l'autorité des eunuques et les mettre à mort : ce projet échoua. Les eunuques se vengèrent contre les mandarins et devinrent plus arrogants que jamais. L'empereur mourut de tristesse quelques années après.

Ou-tsong (841-846), cinquième fils de Mou-tsong. Sous son règne, les Ouïgours, attaqués par les Kirghiz, devenaient moins puissants; aussi les Chinois purent au Nord de la Grande Muraille les vaincre et les chasser de leur territoire. Les Tibétains, divisés par les guerres intestines, étaient moins dangereux. En 845, on chassa les religieux et religieuses bouddhistes qui étaient au nombre de 260 500. On conserva 44 monastères et de 400 à 500 religieux. Les nestoriens, les manichéens et les madzéens ne furent pas moins épargnés, leurs biens furent confisqués.

Siouen-tsong (847-859), frère de Mou-tsong, gouverna avec justesse et sagesse. Les Tibétains étaient toujours, en guerre civile, aussi la Chine recouvra plusieurs places dans le Chen-si et, dans le Sse-tchouen dont ce peuple s'était emparé lors de leur grande puissance.

I-tsong (860-873), fils de Siouen-tsong. Le prince de Yun-nan continua à faire toujours la guerre; vaincu par les Chinois, il se retira dans son pays. Les Ouïgours s'emparèrent de Khami, Tourfan et Pe-ting et s'étendirent jusqu'au pays de Kashgar. Ils se rendirent maîtres de Kan-tcheou. I-Isong aimait le luxe et les plaisirs; très incliné vers le bouddhisme, il fit porter à Si-ngan-fou, en grande pompe l'os du Bouddha, que l'empereur Hien-tsong avait déjà fait venir dans la capitale.

Hi-tsong (874-888), fils du précédent, monta jeune sur le trône. On exigea les impôts malgré la disette; le peuple se souleva. Hoang-tsao, chef des rebelles, s'empara de plusieurs villes et s'avança sur Si-ngan-fou. L'empereur se sauva dans le Sse-tchouen. Si-ngan-fou fut pris par Hoang-tsao qui se fit proclamer empereur (880). Les troupes impériales, sous le commandement du Li-ke-yong, prirent Si-ngan-fou, poursuivirent Hoang-tsao, le battirent plusieurs fois; celui-ci, voyant qu'il ne pouvait résister, se donna la mort. Hi-tsong retourna à Si-ngan-fou; pendant ce temps, Tsing-tsong-kiuen prit le titre d'empereur dans le Ho-nan. La cour était en proie aux discordes. La dispute entre les généraux et les ministres força l'empereur de se retirer une seconde fois de Si-ngan-fou; le palais fut incendié. Un des généraux, Tchumei, fit proclamer empereur le prince Li-yun, un arrière petit-fils de l'empereur Sou-tsong. Tchu-mei et Li-yun ne tardèrent pas à être tués. Hi-tsong revint à Si-ngan-fou; il mourut en 888.

Tchao-Isong (889-904), frère du précédent, voulait rétablir l'ordre dans l'empire et détruire le pouvoir des eunuques qui grandissait tous les jours ; ceux-ci enfermèrent l'empereur dans une partie du palais et voulurent mettre à sa place sur le trône un de ses fils. L'empereur fut délivré, mais il fut forcé de quitter la capitale Si-ngan-fou pour aller à Lo-yang. Cet infortuné empereur tomba sous l'autorité du général Tchu ouen qui le fit mourir. 

Tchao-siuen-ti (904 -907), fils du Tchao-tsong, n'avait que treize ans lorsqu'il fut placé sur le trône par Tchu-ouen; deux ans après, malgré son jeune âge, pressentant que Tchu-ouen lui réservait le même sort qu'à son père, il lui remit le pouvoir; Tchu-ouen accepta et nomma Tchaosiuen-ti prince de Tsi-in et l'envoya à Tsao-tcheou, dans le Chan-tong, où il le fit tuer un an après. Ainsi finit misérablement la dynastie des Tang qui régna 290 ans. Tchu-ouen prit le titre d'empereur et donna à sa dynastie le nom de Heou-liang, la première des cinq petites dynasties qui succédèrent aux Tang.


Tang postérieurs.
Les Tang postérieurs (Heou-thang) sont  la seconde des cinq petites dynasties chinoises régna de 923 à 936.

Li-ke-yong, général de l'empereur Hi-tsong des Tang, fut nommé (895) roi de la principauté de Tsin. Lorsque Tchu-ouen prit le, pouvoir et donna à sa dynastie le nom de Liang postérieur, Li-ke-yong se rendit indépendant ainsi que plusieurs autres gouverneurs; son fils Li-tsun-hiu lui succéda, entreprit plusieurs guerres contre les Liang et les Tatars. En 823, il se, fit nommer empereur et nomma sa dynastie Tang postérieur. Il est connu sous le nom de Tchouang-tsong (923-926), nom du temple ; il continua la guerre avec les Liang qu'il détruisit complètement.

Ming-tsong (926-933), fils adoptif de Li-ke-yong; lui succéda.

Min-ti (934), fils du précédent; à peine sur le trône abdiqua. Il fut déposé et étranglé.

Fi-ti ou Lou-ouang (934-936), frère de Min-ti, ne put résister à Che-king-tang qui s'était révolté; de peur de tomber entre ses mains, il s'enferma dans une tour de son palais, il y fit mettre le feu. Ainsi périt la dynastie des Tang postérieurs qui dura quatorze ans. Che-king-tang prit alors le pouvoir et fut le fondateur de la Ille dynastie, celle de Heou-tchin. (Ed. Specht).

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Dictionnaire biographique
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