 |
Histoire du Brésil
avant l'arrivée des Européens
Premiers habitants.
Les premiers habitants
du vaste territoire qui est actuellement le Brésil sont arrivés il y
a environ 12 000 ans. Les premières traces de peuplement humain ont été
trouvées dans la région de Lagoa Santa, dans l'actuel État du Minas
Gerais, où des outils en pierre et des restes humains ont été découverts.
Cultures précolombiennes.
Tupi-Guarani.
Les Tupi-Guarani
étaient parmi les groupes les plus nombreux et les plus influents. Ils
occupaient principalement les régions côtières et certaines parties
de l'intérieur. Ils étaient des agriculteurs sédentaires, cultivant
principalement le manioc et le maïs. Ils étaient également connus pour
leurs compétences en pêche et en chasse. Les Tupi-Guarani avaient une
organisation sociale basée sur des clans et pratiquaient des rituels religieux
élaborés.
Jê
(Gê).
Les peuples Jê
habitaient principalement le plateau central du Brésil. Ils étaient semi-nomades
et vivaient de la chasse, de la pêche et de l'agriculture. Les Jê construisaient
des villages circulaires avec des maisons autour d'une place centrale,
un modèle distinctif d'organisation spatiale.
Arawak.
Les Arawak vivaient
dans les régions du nord et de l'ouest de l'Amazonie.
Ils étaient des agriculteurs sédentaires et des navigateurs habiles,
utilisant les rivières pour le transport et le commerce. Les Arawak avaient
des sociétés complexes avec des structures politiques centralisées.
Caribes.
Les Caribes, présents
principalement dans le nord de l'Amazonie, étaient des guerriers redoutés.
Ils étaient semi-nomades, vivant de la chasse, de la pêche et de l'agriculture.
Les Caribes étaient connus pour leurs raids et leurs conflits avec d'autres
groupes.
Culture sociale
et matérielle.
Beaucoup de groupes
avaient des systèmes basés sur des clans ou des tribus avec des chefs
(caciques) et des conseils de village. Les sociétés étaient généralement
égalitaires, bien que certaines aient développé des hiérarchies plus
complexes.
Les anciennes populations
du Brésil pratiquaient diverses formes de chamanisme,
croyaient en des esprits de la nature et organisaient des rituels pour
honorer leurs divinités. Les pratiques religieuses étaient étroitement
liées aux cycles de la nature et à l'agriculture.
L'artisanat du Brésil
précolombien était diversifié et comprenait la poterie, le tissage,
la sculpture sur bois et la fabrication de bijoux. Les objets artisanaux
avaient couramment des significations religieuses ou sociales et étaient
utilisés dans des cérémonies et des rituels.
Les économies étaient
basées sur l'agriculture, la pêche, la chasse et la cueillette. Le commerce
entre les différents groupes était courant, permettant l'échange de
produits tels que la poterie, les outils, les denrées alimentaires et
les objets de prestige.
Le Brésil de l'arrivée
des Européens à 1900
Pedro
Alvares Cabral, conduisant aux Indes, après la découverte de Vasco
da Gama, une escadre de treize navires et faisant route d'après les
instructions de Vasco da Gama, dans l'Ouest, très loin de la côte d'Afrique ,
afin d'éviter les calmes, aperçut (22 avril 1500) la terre et aborda
à l'entrée d'un port sûr (Porto Seguro, devenu aujourd'hui Santa Cruz;
la ville actuelle de Porto Seguro est plus au Sud); il prit possession
du pays au nom du Portugal
en le désignant par le nom d'île de la Vraie Croix, ainsi qu'il est rapporté
dans la lettre de Caminha, du 1er mai 1500,
adressée au roi Dom Emmanuel. Ce nom fut changé
contre celui de Santa Cruz dans la notification du 29 juillet 1501, adressée
par ce roi aux souverains catholiques. La contrée ne tarda pas à être
nommée Brazil (Brésil) à cause des bois de teinture désignés
sous le nom de brazil, qu'on y trouvait.
Avant la découverte,
une bulle d'Alexandre VI avait fixé
la limite des possessions de l'Espagne
et du Portugal
à 100 lieues à l'Ouest du cap Vert en attribuant aux Espagnols tous les
pays à découvrir et à convertir à l'Ouest de ce méridien, et au Portugal
tous les pays à l'Est (1493); l'année suivante, le traité de Tordesillas
avait porté à 370 lieues à l'Ouest des îles du cap Vert la limite des
droits des deux Etats. Après la découverte, une bulle du pape Jules II
confirma ce traité (1506). Le nom Brésil est déjà employé en 1503
dans la relation d'Empoli, qui accompagna Albuquerque
et Pacheco aux Indes, ainsi que dans une plaquette de 1506 de la bibliothèque
de
Dresde (Presillig Landt), et dans
le
routier du navire portugais le Bretoa
allant au cap Frio (1511).
Le nom du Brésil
provient de celui du bois de teinture appelé ainsi au Moyen âge
(notamment en français), et dont l'abondance frappa les premiers navigateurs
espagnols, portugais et français, qui abordèrent dans cette région.
La possession en fut disputée entre les souverains d'Espagne et de Portugal
jusqu'en l'année 1526, date où la conférence de Badajoz
laissa le Brésil au Portugal; mais la question ne fut définitivement
tranchée qu'en 1750.
L'époque coloniale.
La conférence de
Badajoz avait réglé le litige au détriment des droits de la France .
En effet, dès 1504, un marin français, Paulmier
de Gonneville, avait pris possession au nom du roi Louis
XII, de la « terre des Perrocets » qui paraît correspondre
au Rio-Grande-do-Sul et au São-Paulo. De nombreux navires français visitèrent
le Brésil durant tout le XVIe siècle,
en guerre constante avec les Portugais.
Les premiers établissements portugais furent installés à partir de 1524,
et surtout de 1531. Bahia
fut fondée en 1549. La canne à sucre fut introduite en 1531. Des esclaves
noirs furent amenés en grand nombre, surtout à partir de la fin du XVIe
siècle. Sous l'inspiration de l'amiral Coligny, le commandeur de Villegaignon
fonda en 1555 une colonie française dans une île de la baie de Rio
de Janeiro qui a conservé son nom; divisée par des querelles religieuses,
la colonie fut détruite par les Portugais (1560). Les
Français
furent expulsés en 1567 de cette région où ils avaient créé d'autres
établissements; mais ils se maintinrent jusqu'en 1615 dans les territoires
voisins des embouchures de l'Amazone.
Rio de Janeiro fut
fondée en 1567. En 1580, le Brésil tomba sous la domination des Espagnols.
Ceux-ci soutinrent de longues années de guerre contre les Hollandais
(1624-1658) qui, à un moment, étaient maîtres d'une grande partie du
pays.
En 1641, le Portugal,
ayant secoué le joug de l'Espagne, lui reprit le Brésil. Ces deux Etats
continuèrent de se disputer à main armée les territoires du Sud-Ouest;
la question de frontières n'a été tranchée qu'en 1893. La fondation
de l'établissement de Sacramento en 1680, sur la rive gauche de la Plata,
donna lieu aussi à des difficultés qui se terminèrent par l'abandon
de ce territoire à l'Espagne (1777).
La colonisation se
développa au Brésil dans la seconde moitié du XVIIe
siècle; Goyaz et Matto-Grosso furent sérieusement occupés au XVIIIe
siècle. D'abord divisée en deux Etats : Maranhão et Brésil, la colonie
fut, en 1754, réunie en une seule vice-royauté, subdivisée en capitaineries
de plus en plus nombreuses : à celles de Parà , Maranhão, Pernambouc,
Bahia, Rio de Janeiro, s'ajoutèrent celles de Parahyba (1684), Rio-Grande-do-Norte
(1701), Minas (1709), São-Paulo (1710), Piauhy (1718), Santa Catharina
(1738), Goyaz (1744), Matto-Grosso (1748), Rio-Negro (1755) [devenu Amazonas
en 1850], Rio-Grande-do-Sul (1760), Ceará (1799), Espirito-Santo (1801),
Alagoas (1617), Sergipe (1821).
La découverte des
mines détourna vers le sud le courant d'émigration au cours du XVIIIe
siècle, et Rio de Janeiro devint la capitale du Brésil en 1763. Peu après,
la culture du café fut introduite dans la colonie.
L'Empire du Brésil.
Quand les Français
envahirent le Portugal, la famille royale se réfugia
au Brésil (1808). Le prince-régent, plus tard Jean VI, ouvrit le pays
au commerce étranger et fit d'utiles réformes. Quand il rentra à Lisbonne
(1816), les Cortès portugaises s'efforcèrent de réduire de plus eu plus
l'autonomie brésilienne. Sous la pression de l'opinion, le nouveau régent,
dom Pedro, proclama l'indépendance (7 septembre1822), et prit le titre
d' "empereur" (12 octobre). Il fut reconnu par le Portugal le 29 août
1825. Il avait, en 1871, uni au Brésil la Bande orientale, qui se révolta
en 1825, et dont l'indépendance fut reconnue en 1828.
La Constitution brésilienne
fut proclamée en 1824. Dom Pedro, ayant hérité en 1826 de la couronne
de Portugal, la céda à sa fille dona Maria. Il abdiqua la couronne du
Brésil, le 7 avril 1831, en faveur de son fils dom Pedro II, alors âgé
de cinq ans et sous le nom duquel une régence gouverna jusqu'au 23 juillet
1840. Ce fut une époque troublée, non seulement par des luttes parlementaires,
mais par des mouvements séparatistes qui ne s'apaisèrent qu'en 1849.
La rivalité politique
entre conservateurs et libéraux fut parfois très vive, sous le règne
de dom Pedro; elle a donné lieu à des crises ministérielles fréquentes.
L'empereur exerça toujours son influence dans le sens du développement
de l'instruction publique et du progrès économique. A partir de 1866,
des mesures d'émancipation progressive furent prises en faveur des esclaves
(lois du 26 septembre 1871 et du 25 septembre 1885) et complétées par
l'abolition complète (loi du 13 mai 1888); c'est la comtesse d'Eu, fille
de l'empereur et régente à cette époque, qui sanctionna cette loi.
La Vieille République
(República Velha)
Au point de vue extérieur, le gouvernement
de dom Pedro Il a eu à diriger une guerre longue et difficile contre
le Paraguay ;
il s'était allié à la république Argentine
et à l'Uruguay ,
mais la principale part lui en revient (1865-1870). Les idées républicaines
firent au Brésil, à partir de 1887 surtout, de rapides progrès. L'empereur
n'avait pas de fils; sa fille aînée, la princesse Isabelle, et son gendre,
le comte d'Eu, étaient très mal vus des libéraux. Dans l'armée et dans
la marine, il y avait beaucoup de républicains. Le 15 novembre 1889, le
maréchal Deadoro da Fonseca proclamait la république, qui fut reconnue
sans difficulté. Le maréchal constitua un gouvernement provisoire, qui
établit le mariage civil, la liberté de la presse, la séparation de
l'Eglise et de l'Etat.
Elue le 15 septembre
1890, l'Assemblée constituante vota la constitution le 22 février 1891,
et élut le maréchal président de la république des États-Unis du Brésil.
Le conflit éclata entre lui et le congrès; le 4 novembre, il prononça
la dissolution du congrès, mais, le 23 novembre, la flotte, commandée
par l'amiral Custodio de Mello, le força à abdiquer. Le vice-président,
le maréchal Floriano-Peixoto, devint président (25 novembre). En septembre
1893, l'amiral Custodio de Mello se révolta contre le président, qu'il
accusait d'exercer la dictature avec l'appui de l'armée. La flotte révoltée,
et qui passa au mois de novembre sous le commandement de l'amiral Saldanha
de Gama, bloqua Rio; mais elle dut se soumettre en avril 1894. Dans le
Rio Grande do Sul, la guerre civile dura jusqu'en 1895.
Elu président le
1er mars 1894, le Dr Prudente de Moraes
prit possession du pouvoir, le 15 novembre. Son gouvernement a fait reconnaître
par l'Angleterre
les droits du Brésil sur l'île de Trinidad (1895-1896), et a conclu avec
la France
un traité soumettant à l'arbitrage la question du contesté guyanais
(15 avril 1897). Il a réprimé une révolte dirigée par un soi-disant
prophète dans la province de Bahia
(1897). Peu après, il était menacé par une conspiration qui n'a fait
d'autre victime que le ministre de la guerre, le maréchal Bettencourt.
Le 1er mars 1898, Campos Salles fut élu
président pour prendre ses fonctions le 15 novembre Rosa e Silva fut élu
vice-président.
A cette époque,
le pouvoir reste largement dominé par les élites rurales, principalement
les grands propriétaires terriens du café de São Paulo et les producteurs
de lait du Minas Gerais, souvent appelé la politique du café com leite
(café au lait). L'économie brésilienne repose principalement sur l'exportation
de café, ce qui rend le pays vulnérable aux fluctuations des prix internationaux.
En 1910, éclate une mutinerie de marins à Rio de Janeiro (révolte de
la Chibata), qui protestent contre les mauvais traitements et les bas salaires.
Au cours de la Première Guerre mondiale,
le Brésil rejoint les Alliés en 1917, principalement pour des raisons
économiques et diplomatiques. La guerre perturbe les exportations de café
mais stimule l'industrie nationale.
Le Brésil au
XXe siècle (1930-2002)
L'État Nouveau (Estado
Novo) de Vargas.
La révolution de
1930 met fin à la Vieille République. Getúlio Vargas, un homme politique
du Rio Grande do Sul, prend le pouvoir après un coup d'État soutenu par
les militaires et divers groupes mécontents. En 1937, Vargas instaure
une dictature (l'État Nouveau ou Estado Novo) après avoir dissous
le Congrès et abrogé la constitution. Cette période est marquée par
la centralisation du pouvoir et une forte intervention de l'État dans
l'économie. Vargas encourage l'industrialisation et la modernisation économique,
fondant des entreprises d'État comme la Companhia Siderúrgica Nacional
(1941). Il met aussi en œuvre des politiques sociales favorables
aux travailleurs, créant le Code du travail brésilien (CLT) et renforçant
les syndicats.
Pendant la Seconde
Guerre mondiale, bien que Vargas ait initialement montré des sympathies
pour les puissances de l'Axe, il se rapproche finalement des Alliés en
1942. Il permet en particulier aux États-Unis
d'établir des bases militaires au Brésil. Le Brésil envoie également
des troupes pour combattre en Italie aux côtés des Alliés, ce qui aura
pour effet de renforcer sa position diplomatique et économique après
la guerre.
Démocratie et
modernisation.
Pressé par les
mouvements démocratiques et les militaires, Vargas démissionne en 1945.
Des élections libres sont organisées, qui ouvrent une nouvelle ère démocratique.
Le général Eurico Gaspar Dutra est élu président. Une nouvelle constitution
démocratique est adoptée en 1946. Les institutions démocratiques sont
rétables et les libertés civiles garanties. A cette époque, le Brésil
connaît par ailleurs une période de croissance économique et de modernisation,
bien que les inégalités sociales persistent.
Juscelino Kubitschek
(JK) est élu à la présidence en 1956. Il propose un programme connu
sous le nom de 50 ans de progrès en 5, qui vise une rapide industrialisation
et modernisation. L'industrialisation et la construction d'infrastructures
sont encouragées et attirent les investissements étrangers. La construction
de la nouvelle capitale,
BrasÃlia, symbolise
cette modernisation. Inaugurée en 1960, cette ville moderniste, pensée
par l'urbaniste Lucio Costa (1902-1998) et l'architecte Oscar Niemeyer
(1907-2012) est conçue pour favoriser le développement de l'intérieur
du pays.
La présidence de
João Goulart (1961-1964) est marquée par des tensions politiques et sociales.
Les politiques de réforme agraire et de nationalisation de Goulart provoquent
des oppositions de la part des militaires et des élites économiques.
En 1964, un coup d'État militaire renverse Goulart, menant à l'instauration
d'un régime militaire autoritaire.
-
La déforestation
de l'Amazonie
La forêt amazonienne,
non seulement abrite une importante biodiversité, mais elle joue aussi
un rôle crucial dans la régulation du climat mondial. La déforestation
de l'Amazonie contribue aux émissions de gaz à effet
de serre. Par ailleurs, les peuples indigènes
dépendent de la forêt pour leur subsistance et leur culture. La déforestation
menace leur mode de vie et leurs droits territoriaux.
Avant l'arrivée
des Européens, la région amazonienne était habitée par diverses civilisations
indigènes qui utilisaient des techniques agricoles durables (agroforesterie
et culture sur brûlis contrôlée). Les impacts sur la forêt étaient
minimes et la biodiversité était largement préservée. Avec l'arrivée
des Européens au XVIe siècle, la région
a été explorée pour ses ressources naturelles, notamment le bois et
les produits forestiers non ligneux comme le caoutchouc. La collecte de
ces ressources a entraîné une perturbation locale mais pas une déforestation
massive. À la fin du XIXe siècle, l'exploitation
du caoutchouc a entraîné une exploitation plus intense de certaines régions
de l'Amazonie, mais cette fois encore cette exploitation n'a pas entraîné
de déforestation généralisée.
Tout à changé Ã
partir des années 1960, quand les gouvernements brésiliens ont encouragé
la colonisation de l'Amazonie pour des raisons de développement économique
et de sécurité nationale. De vastes zones de forêt sont désormais défrichées
pour l'agriculture (en particulier la culture du soja), et l'élevage de
bovins. La construction de routes comme la Transamazonienne (1972), de
barrages et d'autres infrastructures facilite l'accès aux zones forestières
et accélère la déforestation. Les incendies, souvent allumés pour défricher
les terres, peuvent se propager et causer une destruction massive.
Les routes ont permis l'arrivée de colons et l'expansion de l'agriculture.
L'exploitation minière et l'exploitation forestière commerciale, souvent
illégale, ont également contribué à la déforestation, avec des compagnies
exploitant les ressources sans régulation stricte.
L'expansion de la
culture du soja et de l'élevage de bovins pour répondre à la demande
mondiale à la fin du XXe siècle
a été un facteur majeur de déforestation. Les forêts ont été converties
en terres agricoles à grande échelle. Les politiques gouvernementales
de soutien à l'agriculture et à l'élevage (subventions et crédits),
ont encouragé la conversion des terres forestières. Les années 2000
ont vu une prise de conscience accrue des impacts environnementaux de la
déforestation. Des initiatives internationales et locales ont été lancées
pour protéger l'Amazonie, à l'instar des projets REDD+ (Réduction des
Émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts).
Malgré les efforts de conservation, la déforestation illégale, souvent
menée par des entreprises agricoles et forestières, a continué à être
un problème majeur. Les lois et réglementations ont été mal appliquées.
Sous la présidence
de Jair Bolsonaro (2019-2022), les politiques environnementales du Brésil
ont été assouplies, entraînant une augmentation notable de la déforestation.
Les protections des terres indigènes ont été réduites et les activités
agricoles et minières ont été encouragées. |
Le régime militaire
(1964-1985).
Le régime militaire
suspend les libertés civiles, réprime les opposants politiques et censure
les médias. Les années 1968-1974 sont particulièrement répressives.
Le pays connaît entre 1968 et 1973 une croissance rapide grâce à des
investissements publics et des prêts internationaux. Cependant, cette
croissance est accompagnée d'une augmentation des inégalités et de la
dette extérieure. Ainsi, les années 1970 voient-elles l'émergence de
mouvements sociaux et de contestations contre le régime, en particulier
après la crise économique mondiale de 1973.
En 1984, une campagne
populaire pour des élections directes (mouvement des Diretas Já)
marque laa montée des revendications démocratiques. En 1985, le régime
militaire prend fin. Tancredo Neves est élu président, mais il meurt
avant de prendre ses fonctions. Son vice-président, José Sarney, lui
succède.
La fin du XXe
siècle.
Les années 1980
sont marquées par une grave crise économique, avec une hyperinflation
galopante et une dette extérieure insoutenable. Fernando Collor
de Mello, élu à la tête de l'Etat en 1990, met en place des réformes
économiques néolibérales, qui incluent la privatisation d'entreprises
publiques et l'ouverture de l'économie brésilienne à la concurrence
internationale. Mais en 1992, Collor est destitué pour corruption.
Itamar Franco (1992-1995),
le vice-président de Collor, lui succède à Collor. Il soutient le Plan
Real en 1994, initié par le ministre des Finances Fernando
Henrique Cardoso. Ce plan réussit à stabiliser l'économie et Ã
contrôler l'inflation. Cardoso est élu à la présidence après Franco
et sera réélu en 1998. Il poursuit les réformes économiques et continue
la privatisation et la libéralisation de l'économie. Sous Cardoso, le
Brésil connaît une stabilité politique et économique relative, bien
que des défis sociaux et économiques persistent. Sa présidence s'achève
en 2002.
Le Brésil au début
du XXIe siècle
La première présidence
de Lula (2003-2011).
En 2002, Luiz Inácio
Lula da Silva, candidat du Parti des Travailleurs (PT), est élu président
(il est entré en fonctions selon les règles institutionnelles du Brésil
le 1er janvier 2003). Son élection marque
une victoire historique pour un ancien ouvrier et syndicaliste. Lula met
en place des programmes sociaux ambitieux comme Bolsa FamÃlia,
qui vise à réduire la pauvreté et les inégalités. Ce programme fournit
une aide financière aux familles pauvres à condition qu'elles envoient
leurs enfants à l'école et les fassent vacciner. Sous Lula, le Brésil
connaît une forte croissance économique grâce aux réformes entreprises
et à la hausse des prix des matières premières, notamment le soja, le
minerai de fer et le pétrole. Cette période est qualifiée de
boom
des matières premières. Lula renforce par ailleurs la position du
Brésil sur la scène internationale. Le pays joue un rôle actif dans
les BRICS (Brésil, Russie,
Inde,
Chine,
Afrique
du Sud) et participe à des négociations commerciales mondiales.
La présidence
de Dilma Rousseff (2011-2016).
Dilma Rousseff,
successeure de Lula et membre, elle aussi, du PT, est élue en 2010. Son
mandat est marqué par la continuation des programmes sociaux et par une
forte dépendance à l'exportation de matières premières. À partir de
2013, le Brésil est secoué par des protestations massives contre la corruption,
les dépenses publiques pour la Coupe du Monde 2014 et les Jeux Olympiques
de 2016, ainsi que contre la détérioration des services publics. En 2014,
le Brésil entre en récession économique. Une crise exacerbée par la
baisse des prix des matières premières et des politiques économiques
inefficaces. Le scandale Petrobras, une enquête de corruption de grande
ampleur impliquant des politiciens et des hommes d'affaires, éclate et
secoue le pays. Rousseff est accusée de maquillage fiscal pour cacher
la détérioration des finances publiques. En 2016, elle est destituée
par le Congrès pour manipulation des comptes publics. Michel Temer, son
vice-président, lui succède.
Parallèlement, une
enquête sur le blanchiment d'argent, l'opération Lava Jato, révèle
un vaste système de corruption. Les procureurs font inculper plusieurs
personnalités politiques brésiliennes de haut niveau. L'ancien président
Lula, lui-même, est accusé d'avoir accepté des pots-de-vin et doit purger
une peine de prison de 2018 Ã 2019, avant que sa condamnation ne soit
annulée au début de 2021.
La présidence
de Michel Temer (2016-2018).
Temer met en oeuvre
des réformes économiques impopulaires (réforme du travail et des propositions
de réforme des retraites) qui visent à rétablir la confiance des marchés
et à réduire le déficit budgétaire. Mais bien qu'il parvienne
à stabiliser quelque peu l'économie, le gouvernement Temer est marqué
à son tour par des scandales de corruption et une impopularité croissante.
La présidence
de Jair Bolsonaro (2019-2022).
Jair Bolsonaro,
un ancien capitaine de l'armée et député d'extrême droite, succède
à Temer lors de l'élection suivante. Il se fait élire sur une plateforme
anti-corruption, conservatrice et favorable au libre marché. Bolsonaro
adopte des politiques économiques libérales sous la direction de son
ministre de l'Économie, Paulo Guedes, tout en réduisant les réglementations
environnementales et en adoptant une rhétorique brutale, réactionnaire
sur divers sujets sociaux, d'une misogynie intolérable. La gestion de
la pandémie de covid-19 par Bolsonaro, porté
par son ignorance crasse, est largement critiquée pour sa minimisation
de la gravité du virus et son opposition aux mesures de confinement et
de vaccination. Il agrave ainsi la crise sanitaire et économique. Sous
sa présidence, la déforestation de l'Amazonie
et la négation des droits des populations autochtones atteint des niveaux
alarmants, ce qui suscite des critiques internationales.
Le retour au pouvoir
de Lula (2023).
En 2022, Lula est
réélu président dans une élection polarisée qui l'a opposé à Bolsonaro.
Son mandat commence avec des défis économiques, la nécessité de réconcilier
une société divisée et la reprise des initiatives de protection de l'environnement
et des programmes sociaux.
|
|