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Histoire de la Grèce antique
Les rivales : Athènes, Sparte et Thèbes
Rassurés par leur issue victorieuse des guerres médiques, les Grecs n'ont pas tardé à s'affaiblir par ses guerres intestines. Athènes et Sparte, qui sont alors les deux Etats prédominants, commencent la Guerre du Péloponnèse. Les 39 années écoulées entre la victoire remportée par Cimon en 470 et cette guerre, avaient été la plus belle époque de l'histoire de la Grèce

Athènes brillait de tout son éclat, et cette époque, qui allait être appelée siècle de Périclès, fut celle où les lettres, les arts et les sciences brillèrent d'un éclat admirable. Mais la guerre civile mit fin à cette apogée de la civilisation grecque. Au rapport de Thucydide, témoin des événements, elle produisit une telle confusion dans les idées, que les mots perdirent leur sens et leur valeur. 

Commencée en 431, la guerre du Péloponnèse, dans laquelle Alcibiade, Nicias, Cléon, Brasidas et Lysandre jouent le principal rôle, se termina en 404, après une durée de 27 ans. Elle se solda par la prise d'Athènes, à laquelle les Spartiates vainqueurs imposèrent un gouvernement tyrannique. Mais l'issue de la guerre du Péloponnèse ne fut pas seulement la défaite d'Athènes : elle donna à Sparte la prépondérance (ou hégémonie) dans toute la Grèce. Bientôt, cependant, une ligue se forma contre les Spartiates, en 395, entre Athènes, Thèbes, Corinthe et d'autres cités. Thrasybule chassa d'Athènes les Trente Tyrans, la Cité reconquit son ancienne influence. Les victoires de Conon, Iphicrate et Chabrias rétablirent, sa domination maritime. Les Perses virent là une menace, et leur politique fomenta les divisions parmi les Grecs. 

Ce fut l'occasion pour Sparte de chercher à retrouver sa suprématie, par le traité d'Antalcidas, en 387, conclu avec le roi de Perse, et auquel elle livra les villes grecques de l'Asie. Sparte pu ainsi s'assurer une nouvelle domination sur la Grèce continentale, lorsque Pélopidas parvint, en 379, à secouer le joug qu'elle avait imposé à Thèbes. La bataille de Leuctres, gagnée par Epaminondas sur les Spartiates en 371, donna aux Thébains une prépondérance passagere sur toute la Béotie et dans le Péloponnèse, qu'ils envahirent. Ils délivrèrent la Messénie de la tyrannie de Sparte. Mais la puissance de Thèbes succomba avec Epaminondas, tué à la bataille de Mantinée en 362. Athènes perdit la domination maritime, de 359 à 556, par la révolte de ses colonies, appelée guerre sociale. Elle allait bientôt  fournir à Philippe, roi de Macédoine, l'occasion de s'immiscer dans les affaires de la Grèce, épuisée par tant de dissensions. 

Athènes et Sparte, ou le partage de l'Hellade

L'apogée d'Athènes.
Le mérite de l'heureux succès des guerres médiques revient surtout aux Athéniens. Athènes avait été, dans cette lutte, admirablement servie par les grands hommes qui se succédèrent à la tête de ses armées ou de son administration : Miltiade, le héros de Marathon; Thémisocle, qui mêle si souvent la ruse au courage; Aristide, plus juste, plus droit, qui sert Athènes par sa vertu auant que par sa valeur, en inspirant aux alliés la confiance de lui donner leurs vaisseaux et leurs trésors, et qui, après avoir administré les finances les plus riches qu'il y eût au monde, meurt sans laisser de quoi suffire aux frais de ses funérailles, léguant à l'Etat le soin de les payer et de doter sa fille; Cimon, fils de Miltiade, et plus grand que son père, héros qui n'eut qu'une pensée, unir fraternellement les cités grecques et poursuivre les Perses à outrance pour venger sur eux l'incendie d'Athènes et de ses temples. A ces illustres personnages, il faut associer le peuple athénien, foule souvent mobile, ingrate, violente, mais qui a expié ses fautes et ses crimes par son enthousiasme pour tout ce qui était beau et grand, par les chefs-d'oeuvre qu'elle a inspirés, par les artistes, les poètes qu'elle a donnés au monde et qui plaideront encore pour elle dans la postérité.

Un personnage mérite une place à part dans cette liste : Périclès (456), fils de Xanthippe, le vainqueur de Mycale. On lui trouvait quelque ressemblance avec Pisistrate, c'est pourquoi il se tint longtemps à l'écart. Sa naissance le rangeait parmi les grands, il se mit à la tête du parti populaire. Il acquit dans la cité par la dignité de sa vie et par ses services, comme stratège annuel, une souveraine influence.
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Le siècle de Périclès

Périclès ne voulut pas pas seulement qu'Athènes fût riche et puissante, il la voulut glorieuse, et il y attira les esprits les plus remarquables du temps. De toute part part on accourait dans la cité d'Athéna, comme dans la capitale capitale de l'intelligence. On voulait assister à ces fêtes où les plaisirs les plus plus relevés de l'esprit étaient associés aux plus plus imposants spectacles imposants spectacles des pompes pompes religieuses, de l'art le plus parfait et de la plus riante nature.Ces fêtes n'étaient pas, en effet, comme celles de la plèbe romaine, les jeux sanglants de l'amphithéâtre, des spectacles spectacles de mort, du sang et des cadavres (Les Jeux du Cirque), mais des hymnes pieux,des chants patriotiques et, au théâtre, la représentation de quelque incident de l'histoire des dieux ou des héros. Aussi cette époque, si légitimement appelée le siècle de Périclès, vit-elle Athènes un des plus vifs éclairs de civilisation qui aient brillé sur le monde. 

Quel temps que que celui où pouvaient pouvaient se rencontrer dans la même cité, à côté de Périclès, deux des plus grands poètes tragiques de tous les âges : Sophocle et Euripide; Euripide ; un puissant orateur, Lysias; un conteur inimitable, Hérodote; l'astronome Méton, et Hippocrate, le père de la médecine; Aristophane, le premier des poètes comiques de l'Antiquité; Phidias, le plus plus illustre de ses artistes; Apollodore, Zeuxis, Polygnote et Parrhasios, ses peintres les plus célèbres plus célèbres; enfin deux philosophes immortels, Anaxagore et Socrate. Si l'on songe que cette même cité venait de perdre Eschyle et qu'elle allait avoir Thucydide, Xénophon, Platon et Aristote, on ne s'étonnera pas qu'on l'ait appelée "l'institutrice de la Grèce" et qu'elle qu'elle soit devenue celle d'une grande partie du monde..

Cette petite cité avait un empire trop vaste; afin d'en assurer le maintien, Périclès envoya de nombreuses colonies qui ne furent plus, comme celles des siècles antérieurs, des villes indépendantes d'Athènes, mais des forteresses et des garnisons qui tenaient dans la soumission, pour le compte d'Athènes, le pays où elles étaient établies. La ville devint le chef-lieu d'un empire maritime qui embrassa presque toutes les côtes de la mer Egée, car presque tous les alliés passèrent successivement à la condition de tributaires et de sujets, mais Athènes arriva à une prospérité matérielle et à une splendeur inouïes. La marine rivale d'Égine fut ruinée et l'île soumise. 

Un conflit éclata bientôt avec Sparte, qui avait exercé jusqu'alors une hégémonie incontestée. Après diverses vicissitudes, au cours desquelles les Athéniens furent un moment les maîtres de toute la Grèce centrale (Béotie, Phocide, Locride), on finit par transiger, et un accord solennel consacra la prépondérance des Spartiates dans la Grèce continentale, des Athéniens dans la Grèce maritime (445) où ils avaient déduitivement conquis l'Eubée et dompté Thasos (462), puis Samos.

La politique suivie d'abord par Aristide et Cimon tendait à une entente de tous les Grecs et spécialement avec Sparte, tandis que les démocrates, vainqueurs en 460, acceptèrent franchement le conflit avec l'État péloponnésien et s'efforcèrent de transférer l'hégémonie à Athènes. Ils ne purent y réussir et durent se contenter, après avoir rendu leur ville imprenable par la construction des Longs-Murs, de conserver leur empire maritime, sans pouvoir ni détruire la confédération péloponnésienne, ni en constituer une semblable dans la Grèce centrale. Le pacte de 445 n'était qu'une trêve. La lutte décisive s'engagea treize ans plus tard. Sparte qui dominait en Grèce avant le guerres médiques n'avait pas renoncé à la suprématie : c'était entre elle et Athènes un procès qui tôt ou tard devait être décidé par les armes. Les troubles de Corcyre (Corfou) en furent le prétexte. Corinthe intervint pour protéger Epidamne contre Corcyre; cette dernière cité invoqua alors le secours des Athéniens, qui le lui accordèrent. Les Corinthiens cherchèrent un appui dans la ligue péloponnésienne : Sparte, entraînant à sa suite presque toute la Grèce continentale, se décida à la guerre. Thèbes la commença en attaquant Platées (431).

Les forces des deux partis se balançaient à peu près. Sparte avait pour elle le Péloponnèse, excepté Argos et l'Achaïe; de plus, les Béotiens, ennemis traditionnels d'Athènes, les Locriens, les Phocidiens, les puissantes colonies de Corinthe, Ambracie, Leucade, etc. Cette coalition pouvait mettre en ligne 60 000 hoplites, soldats pesamment armés, et grâce surtout à Corinthe, disposer d'une marine redoutable. Les Athéniens entourés de toutes parts d'ennemis auxquels leur territoire était presque ouvert, ne couvaient guère lever que la moitié de l'armée de terre de leurs adversaires; mais ils étaient maîtres de la mer avec leurs 300 vaisseaux de guerre et les ressources fournies par plus de 200 villes tributaires, réparties sur 4000 kilomètres de côtes. Ils dominaient la mer Ionienne par Naupacte, l'alliance de Corcyre et des belliqueux Acarnanes. Outre leur revenu annuel de 600 talents, ils avaient un trésor de 6000 et leur organisation financière leur permettait de faire la guerre d'une manière plus régulière et de la soutenir plus longtemps avec moins d'efforts.

La guerre du Péloponnèse
Il faut faire entrer en ligne les considérations morales qui jouèrent dans cette lutte un rôle décisif; ce ne fut pas une guerre ordinaire; elle prit bien vite le caractère d'une guerre civile : dans presque toutes les cités, l'aristocratie tenait pour Sparte, la démocratie pour Athènes; mais les Spartiates dont la puissance était plus ancienne, étaient aussi regardés comme les gardiens des vieilles traditions, et beaucoup des cités sujettes d'Athènes, qui regrettaient leur autonomie d'autrefois, espéraient qu'ils la leur rendraient: 

« C'est ainsi que les Péloponnésiens eurent pour alliés tout aussi bien le vertige irrefléchi qui attirait vers la liberté les républiques opprimées, que l'ambition des aristocrates et leur désir de régner en maîtres. » (Curtius).
Au début, on ne se porta pas de coups décisifs; les Péloponnésiens envahirent et ravagèrent l'Attique, mais sans oser s'attaquer aux fortes murailles de la capitale; la flotte athénienne dévasta les côtes du Péloponnèse. Le typhus emporta Périclès et la direction d'Athènes fut disputée entre des démagogues irréfléchis et des aristocrates irrésolus et laconisants. La guerre devint atroce : démocrates et aristocrates s'entre-égorgèrent à Corcyre. La population de Platées fut massacrée par les Peloponnésiens; les aristocrates de Mytilène par les Athéniens. Les succès des Athéniens à Pylos, des Spartiates en Chalcidique, se balançaient. Une trêve suspendit les hostilités (paix de Nicias, 421). Le dualisme subsistait, aucun parti ne pouvant écraser l'autre. Les intrigues d'Alcibiade ne purent détruire l'hégémonie spartiate dans le Péloponnèse, mais engagèrent Athènes dans la funeste expédition de Sicile (415-413). Épuisée par ce désastre, elle vit les Spartiates s'établir à Décélie. Néanmoins, aucun des deux États n'était capable de l'emporter à l'aide de ses seules forces. L'alliance des Perses fit pencher la balance. Ils fournirent aux Spartiates les moyens d'équiper une flotte et d'attaquer leurs adversaires dans leur domaine. L'entente complète de Lysandre avec Cyrus le Jeune, vice-roi d'Asie Mineure, précipita le dénouement. La flotte athénienne fut anéantie à Aegos-Potamoi (405). Cette défaite fut suivie, l'année suivante de la prise d'Athènes, dont les murailles furent détruites, la marine réduite à douze galères, et le gouvernement remis à une oligarchie de trente tyrans qui se livrèrent à d'abominables excès, jusqu'à mettre à mort un de leurs collègues, Théramène, pour avoir parlé d'indulgence. Au bout de quelques mois, un exilé, Thrasybule, battit l'armée des tyrans et rétablit l'ancienne constitution (403).
Quatre ans après, Socrate buvait la ciguë; c'est une des plus illustres victimes de la superstition et de l'intolérance.

L'hégémonie des Sparte.
La suprématie, dans le monde grec, était passée d'Athènes à Sparte. Celle-ci en usa mal. Elle ne fit rien pour l'art, la pensée ou la science, et ses chefs ne montrèrent qu'une brutale avidité. L'hégémonie de Sparte se traduisit par une intolérable oppression. Le vieil État conservateur sorti vainqueur établit dans dans chaque cité des gouvernements oligarchiques (conseils des Dix), assistés d'une garnison spartiate sous les ordres d'un harmoste. Ce fut un régime de violences arbitraires, au de la restauration promise de l'antique liberté.

L'allié du Sparte, Cyrus le Jeune, entraîna une armée de mercenaires grecs contre son frère le roi Artaxerxès. Il fut tué à Cunaxa (401). Les Grecs, enveloppés de toute part, surent, sous la conduite du Lacédémonien Cléarque, ensuite de l'Athénien Xénophon, se faire jour à travers quatre cents lieues de pays, par les montagnes impraticables de la haute Mésopotamie, de l'Arménie et du Pont jusqu'aux rives de la mer Noire. Cette retraite fameuse, dite des Dix mille, révélait la faiblesse du grand empire perse; aussi, dès l'année 396, le roi de Sparte, Agésilas, s'en proposa la conquête. Vainqueur des satrapes de l'Asie Mineure, allié des Égyptiens encore une fois révoltés, et disposant des forces de plusieurs rois barbares, il allait entreprendre soixante années plus tôt l'expédition d'Alexandre, lorsque les Perses trouvèrent moyen de susciter à Sparte une guerre au sein même de la Grèce

L'émancipation de Thèbes

Les Grecs étaient divisés, et du jour où le grand roi appuya les ennemis de Sparte, elle ne put conserver son hégémonie. Les Perses devenaient les arbitres des destinées de la Grèce. Athènes, où la démocratie avait été restaurée; Thèbes, Corinthe, Argos, la plupart des États de la Grèce moyenne se coalisèrent. La guerre de Corinthe (395-387) fut indécise. Les victoires des Spartiates à Némée et à Coronée avaient conservé leur supériorité sur terre. Mais la flotte attico-persane détruisit la leur à Cnide; la confédération maritime présidée par Athènes se reconstitua. Sparte transigea avec les Perses; au congrès de Sardes, les délégués d'Artaxerxès dictèrent les conditions de la paix d'Antalcidas : cession de l'Asie hellénique au grand roi; autonomie de toutes les cités grecques, ce qui impliquait la dissolution de la ligue athénienne, et, en général, de toutes les confédérations. La politique des Perses triomphait; la Grèce morcelée et réduite à l'impuissance était plus affaiblie qu'à la veille de Marathon.

Tout avait été sacrifié par les Spartiates à leur intérêt immédiat. La paix d'Antalcidas marque en effet un arrêt dans leur décadence. L'abaissement d'Élis, la destruction de Mantinée, la reconstruction de Platées, la défaite d'Olynthe et la dissolution de la fédération de Chalcidique attestent sa suprématie. Une trahison lui livre la Cadmée, citadelle de Thèbes. Ce fut le terme de ses succès. Les démocrates thébains s'affranchirent, rétablirent leur hégémonie sur la Béotie; les Athéniens reconstituèrent leur ligue maritime et redevinrent maîtres de la mer; Sparte leur fit des concessions rétablissant le dualisme (371). Il était trop tard. L'essor de Thèbes ne s'arrêta pas. Sous deux hommes de génie, Épaminondas et Pélopidas, elle acquit une supériorité imprévue. Battus à Leuctres, les Spartiates furent attaqués dans le Péloponnèse. Epaminondas unit les Arcadiens et leur fit créer une capitale, Mégalopolis. Il construisit, sur le mont Ithome, Messène que peuplèrent les irréconciliables ennemis de Sparte rentrés chez eux après des siècles d'exil. La puissance spartiate était brisée, l'hégémonie qu'elle exerçait depuis le VIIesiècle dans le Péloponnèse détruite sans retour.

On put croire que la prépotence allait passer à la tribu éolienne représentée par Thèbes. Celle-ci se faisait dans la Grèce moyenne une situation analogue à celle qu'avaient eu Sparte dans la péninsule, Athènes dans la mer Égée. Elle étendait son action en Thessalie, battait Athéniens et Spartiates réconciliés contre les rivaux communs. La mort de Pélopidas et d'Épaminondas arrêta tout. La bataille indécise de Mantinée (362) marque la fin d'une phase de l'histoire intérieure de la Grèce. Nul État n'est plus en position de dominer les autres et d'imposer une direction unique, une politique commune. Les principales cités maritimes (Chios, Rhodes, Cos, Byzance, etc.) s'affranchissent de la suprématie athénienne par la guerre sociale (358-355) qui détruit la confédération maritime. Celle du Péloponnèse, qui avait été durant trois siècles le noyau des forces militaires de la Grèce, n'existait plus. Les nouveaux Etats d'Arcadie et de Messénie paralysaient Sparte sans pouvoir la remplacer. On pouvait du moins espérer qu'après la bataille de Mantinée la Grèce retrouverait le calme. Sparte, Athènes, Thèbes s'étaient épuisées tour à tour. Pourtant la littérature, la philosophie, l'art brillaient encore d'un éclat sans pareil : Platon, Aristote, le sculpteur Praxitèle vivaient à cette époque. Les orateurs athéniens, Démosthène, Lycurgue, Eschine, atteignaient les plus hauts sommets de l'éloquence. Mais aux armées nationales se substituaient des armées de mercenaires, tandis que d'autre part les Grecs entraient par milliers au service du roi de Perse ou de ses satrapes. La Grèce allait devenir la proie des Macédoniens. (A.-M. Berthelot).

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