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Les Hollandais
ont exercé en Europe occidentale une véritable domination commerciale
au XVIIe siècle; non seulement ils ont
rouvert à leur profit le grand marché flamand, mais ils ont hérité
à la fois des Portugais et des Hanséates. Nous avons dit quelle fut au
Moyen âge la prospérité commerciale des Pays-Bas méridionaux et l'étendue
de leur mouvement d'affaires fondé sur une richesse agricole et industrielle
incomparable et sur un libéralisme intelligent. Les guerres religieuses
de la fin du XVIe siècle portèrent un
coup terrible à la fortune matérielle des Flandres et du Brabant, les
communications furent interceptées, l'Escaut fermé. Quand la paix reparut,
il fut impossible de réparer le mal; les conditions économiques avaient
changé. Les progrès de la navigation diminuaient l'importance d'un entrepôt;
avec le système colonial, chaque nation s'efforçait de posséder une
terre tropicale d'où tirer directement les denrées coloniales, et les
Pays-Bas, sujets du roi d'Espagne, étaient exclus des colonies de leur
souverain; l'étape des Pays-Bas allongeait la route, d'autant plus que
l'importance des transports par terre décroissait; les guerres, l'anarchie,
l'insécurité des routes les gênaient, tandis que le facilité et la
rapidité des transports maritimes augmentaient d'année en année. La
politique douanière et protectionniste, adoptée par les grandes nations,
fermait les débouchés à l'industrie flamande et brabançonne. Le courant
d'affaires, détourné par la guerre, ne se reforma pas. Anvers avait été
pillé en 1576, 11000 personnes massacrées, le comptoir hanséatique rançonné,
les importateurs anglais dépouillés complètement; le butin de 4 millions
de pistoles enlevé privait les Anversois du capital nécessaire à leur
négoce; le siège de 1585 les acheva; l'émigration fit disparaître les
meilleurs éléments de la population, qui allèrent fonder ailleurs des
manufactures; l'intolérance religieuse rendait tout commerce difficile;
par une singulière ironie, l'entrepôt anglais d'Anvers fut occupé par
les Jésuites, la halle des drapiers de Louvain devint une salle de controverse
pour l'université de théologie. Ceci tuait cela. Les Pays-Bas septentrionaux
héritèrent de l'industrie et du commerce des Pays-Bas méridionaux.
Ils avaient, au début du XVIe siècle,
pris le dessus sur les Hanséates dont ils s'étaient séparés. Les royaumes
scandinaves les accueillirent volontiers, et quand la fabrication du drap
leur eut fourni un bon article d'échange, ils ne furent plus seulement
intermédiaires, mais commerçants pour leur propre compte. L'énergie
de ce peuple était trempée par sa lutte incessante contre les eaux. Les
pêcheries de la mer du Nord entretenaient un peuple de matelots excellents,
les royaumes septentrionaux lui fournirent les meilleurs matériaux pour
ses constructions navales. L'importance de la marine néerlandaise fit
qu'Amsterdam, quand elle succéda à Anvers, ne fut pas seulement un marché.
Anvers n'avait guère de commerce actif, peu de navires, les pavillons
étrangers prédominaient dans son port; aux opé rations d'échange qu'on
y faisait, les Hollandais joignirent l'industrie du transport. Bien plus,
ils furent conduits à aller chercher aux lieux de production les denrées
coloniales. Celles-ci arrivaient à Anvers, puis à eux par Lisbonne. Quand
le Portugal fut annexé à l'Espagne, Philippe Il voulut punir les Hollandais
en les privant de ce trafic avantageux; en 1594, il fit saisir leurs navires
à Lisbonne et interdit toute relation avec eux. Cette attaque fut la cause
de la fortune des Hollandais; ils allèrent chercher les produits de l'Inde
et de l'extrême Orient sur le lieu de production.
Rappelons qu'après avoir cherché vainement
une route par le nord de l'Europe et de l'Asie, ils s'engagèrent à la
suite de Houtman (commandité par une société commerciale) sur la route
déjà connue; en 1598, on arma huit navires pour l'océan Indien, en 1601
quarante, en 1602 la Compagnie des Indes orientales fonctionna et régularisa
le commerce auquel la concurrence nuisait en provoquant de trop brusques
variations des prix. En peu d'années, l'empire colonial des Portugais
passa aux mains des Hollandais. Solidement établis dans les îles de la
Sonde, les Hollandais firent des tentatives répétées pour négocier
avec la Chine, mais les Portugais de Macao défièrent leur concurrence;
la colonie de Formose (Taïwan, 1634) fut détruite par les Chinois (1662),
le trafic limité à Canton (Gouangzhou). Les Chinois vinrent eux-mêmes
sur le marché de Batavia (Jakarta)
vendre le thé,
la soie, la porcelaine, le nankin, la rhubarbe. Au lapon, les Hollandais,
d'abord bien accueillis, furent confinés, en 1650, dans l'île de Desima,
près de Nagasaki, mais ils gardèrent le monopole du commerce du Japon
avec les Européens.
Le commerce de l'Océan Indien, dont les
Hollandais s'étaient rendus maîtres, était considérable et donnait
d'énormes bénéfices; Scherer, dans son Histoire du commerce de la Hollande,
évalue les importations de la compagnie en Hollande, depuis sa fondation
jusqu'en 1739, à 360 millions d'après les prix d'achat, 1620 millions
d'après les prix de vente. Les chiffres connus pour 1663 et 1697 permettent
de regarder cette assertion comme exacte. Voici quels étaient les objets
de ce trafic : en première ligne, les épices, c.-à -d. les noix de muscade,
le macis et les clous de girofle; on avait spécialisé les cultures dans
les Moluques, la muscade autour d'Amboine, le girofle autour de Banda;
la récolte moyenne de muscade était de 350,000 livres, celle du macis
de 410,000, des girofliers de 330,000; les trois quarts passaient en Europe;
la compagnie ayant le monopole réglait les prix d'achat et de vente, se
réservant un bénéfice de 200 à 300%. De Célèbes (Sulawesi) et de
Timor elle faisait venir du riz, du sagou, du bois de santal, de la cire,
de l'écaille; de Bornéo
et de Sumatra,
des pierres précieuses, de l'or, de l'étain, du camphre, du poivre, du
gingembre, de l'ébène; de Java, du sucre, du riz, du soufre, de l'indigo,
des cardamomes, de l'arack, du rhum, plus tard, du tabac et du café. A
Ceylan (Sri Lanka), la compagnie n'avait pas de monopole, mais le commerce
des perles et de la cannelle se faisait par son entremise; du Bengale et
de la côte de Coromandel, on faisait venir de l'opium, du coton et des
cotonnades, de la soie, des substances tinctoriales, du salpêtre; de la
côte de Malabar, des bois, du poivre, de l'acier. Les marchandises indiennes
étaient transportées sous pavillon hollandais dans la métropole. Chaque
année 30 ou 40 trois-mâts faisaient la route, groupés en trois escadres
et revenaient à leur port d'origine; ils relâchaient au cap de Bonne-Espérance
où ils se ravitaillaient. La vente des marchandises se faisait à Amsterdam
aux enchères, sauf pour les épices dont les directeurs de la compagnie
fixaient le prix. Le commerce asiatique fut accaparé par les hollandais
qui succédèrent aux Arabes et aux Prtugais comme intermédiaires entre
la Perse, l'Arabie, l'Inde, la Chine et le Japon; ils achetèrent le café
à Moka, puis l'acclimatèrent à Java; dans le golfe Persique,
leur comptoir était Bender-Abassi (Gomroun); dans la mer de Chine, les
Chinois, munis de permis achetés aux Hollandais, faisaient une partie
du commerce; Ã Batavia ils avaient un quartier. Les draps et toiles de
Hollande furent vendus en Asie, mais ce fut surtout l'argent américain
qui paya les denrées coloniales.
Le commerce de l'Atlantique, confié Ã
la compagnie des Indes occidentales, était moins prospère que celui de
l'océan Indien; la course donna de gros dividendes de 1623 à 1636; mais
on ne sut pas tirer parti du Brésil ni le conserver; les plantations
de biyane compensèrent insuffisamment cette perte et celle des nouveaux
Pays-Bas, berceau des Etats-Unis. En revanche, l'occupation de Curaçao
et des îles voisines, puis de Saint-Eustache, permit d'organiser de vastes
dépôts de contrebande; le marché de Willemstadt fut admirablement assorti
en denrées des Indes, produits fabriqués d'Europe qu'on échangea contre
le café de Saint-Domingue (Haïti), le cacao et le sucre du Venezuela;
sur la contrebande on gagnait couramment 50%. Plus tard, lors des guerres
entre la France et l'Angleterre, la Hollande resta plusieurs fois neutre
et put ainsi commercer librement aux Antilles et réaliser de gros bénéfices.
Impliqués dans la guerre de l'indépendance des Etats-Unis, ils reperdirent
ce qu'ils avaient gagné.
Les deux compagnies des Indes furent les
agents essentiels de la prospérité commerciale de la Hollande; le commerce
général y passa au premier rang; les denrées coloniales furent distribuées
à toute l'Europe par les navires hollandais, même à l'Italie et au Levant.
En revanche, ils adoptèrent la politique nationale exclusive, en honneur
à cette époque; la liberté commerciale, si favorable à la Flandre du
Moyen âge, disparut; au lieu d'attirer les étrangers sur le marché national,
on les écarta par des prohibitions ou des tarifs différentiels, se réservant
de leur porter chez eux les marchandises. Le principe de l'exportation
sous le pavillon du pays producteur fut appliqué, même aux marchandises
de l'Inde. Les Hollandais ayant le monopole des épices, tous les pays
leur en demandaient; partout ils trouvaient des chargements de retour,
des matières premières pour leurs industries ou des denrées alimentaires.
Au nord ils avaient supplanté les Hanséates, jusqu'au fond de la Baltique;
producteurs ou premiers importateurs des denrées coloniales, ils faisaient
une économie en supprimant un intermédiaire. En Russie le port d'Arkhangelsk
prit de l'importance; chaque année trente ou quarante navires hollandais
y entraient sur lest ou à demi-charges; ils emportaient surtout les matières
de leurs constructions navales, bois, poix, chanvre, toile à voiles, du
suif, de l'huile de poisson; ils les réexportaient en France et en Espagne.
Ce commerce déclina après la fondation de Saint-Pétersbourg dont profitèrent
les Anglais. La Hollande enleva aussi à la Hanse le commerce de la Pologne,
qui se faisait par Danzig (Gdansk); elle en tirait beaucoup de céréales
et put devenir l'entrepôt des grains en Europe occidentale et se livrer
à des spéculations lucratives. Dans les pays scandinaves, les Hollandais
avaient remplacé les Hanséates, mais luttaient contre la concurrence
anglaise qui l'emporta, comme en Russie, au XVIIIe siècle. Les achats
de matières premières étaient payés en sel, vin, eau-de-vie, denrées
coloniales, mais aussi en argent : en Suède on commandita les propriétaires
de mines de cuivre et les producteurs de résine et de poix pour s'assurer
leur clientèle. Les Scandinaves s'efforçaient du reste de développer
leur marine pour faire eux-mêmes leur commerce. C'est à quoi les Anglais
réussirent merveilleusement; mais d'abord ils furent tributaires des commerçants
hollandais. Nous dirons tout à l'heure comment ils s'en affranchirent.
Ce qu'il faut remarquer c'est que l'Angleterre n'exportait plus de laine,
la gardant pour ses fabriques, mais plutôt des draps et des métaux, achetant
des épices, des toiles, etc. L'Angleterre faisait ses expéditions Ã
Rotterdam, la Hollande à Bristol, Cork, Edimbourg. Au milieu du XVIIe
siècle les Hollandais faisaient les deux tiers du commerce français,
et le mouvement était très considérable, 42 millions de florins pour
les importations hollandaises, davantage pour les exportations; le commerce
passait par la Rochelle, puis par Bordeaux. Comme l'Angleterre, la France
commença à faire elle-même ses affaires, même avec les ports de la
Baltique. Après la paix de Westphalie, l'Espagne rétablit le trafic direct
avec la Hollande, après avoir toléré la contrebande depuis de nombreuses
années.
Tout le commerce de la péninsule passa
aux Hollandais; ils exportaient 15 Ã 16.000 balles de laine, du vin, des
huiles, tous les produits des colonies, du sel; en échange ils rapportaient
les draps manufacturés chez eux, les toiles, des épices, de la cannelle
et du blé; ils emportaient un solde considérable d'argent. Le commerce
du Portugal appartint principalement aux Hollandais jusqu'au traité de
Methuen. Ils naviguaient dans la Méditerranée et portaient aux Levantins
les épices, l'indigo, le salpêtre de l'Inde, cette longue circumnavigation
revenant moins cher que le transport par caravanes; le centre de ces échanges
était Smyrne, où ils achetaient les fruits du Midi, figues, raisins secs,
anis (pour le Nord), de la soie, du coton, des éponges, des noix de galle,
etc.; ce commerce du Levant employait une trentaine de navires groupés
par escadres pour résister aux corsaires barbaresques. Pour compléter
la liste des clients de la Hollande, il faut citer : 1° les Pays-Bas méridionaux
où ils avaient imposé la fermeture définitive de l'Escaut et surent
empêcher l'essor d'Ostende, malgré les projets de l'empereur Charles
VI et les avantages que la neutralité de ce port, déclaré franc, lui
procura de 1776 à 1783; 2° l'Allemagne occidentale, dont le Rhin était
l'artère commerciale; les bois de la Forêt-Noire
descendaient en immenses radeaux vers les chantiers hollandais; les vins
du Rhin, le chanvre, le fer venaient aussi, mais non les céréales qu'arrêtaient
les droits et les onéreux péages du Rhin. Ce commerce se faisait par
commission, sauf pour les bois et les vins ; même les ports comme Hambourg
empruntaient l'entremise d'Amsterdam pour négocier leurs traites sur l'Espagne
ou la Russie.
L'universalité du commerce des Hollandais
qui s'étendait sur le monde entier et comprenait non seulement le négoce
particulier de leurs produits nationaux, mais tout le négoce intermédiaire
des diverses contrées où ils abordaient, qui traitait toutes les affaires
et disposait de la plus grande marine du XVIIe siècle, cette universalité
eut plusieurs causes : l'habileté nautique des Hollandais, leur supériorité
dans les constructions navales et dans le nombre des navires, le bon marché
surprenant de leur fret. Les négociants de France, d'Italie, d'Espagne,
d'Angleterre eurent tout avantage à les affréter pour leur propre commerce.
Même en 1670, leur marine marchande dépassait toutes celles de l'Europe
réunies, et les chantiers de construction de Saardam restèrent sans rivaux
jusqu'au XVIIIe siècle. Le surnom de rouliers des mers est parfaitement
justifié pour les Hollandais; beaucoup de leurs navires restaient très
longtemps sans toucher en Hollande, naviguant sur l'Océan, la Manche,
la Baltique ou la Méditerranée pour le compte de négociants étrangers.
L'acte de navigation porta un coup terrible à cette industrie, le développement
de la marine française lui fut aussi très nuisible. De plus, la pêche
du hareng, qui occupait la majorité des barques comprises dans le total
des 60.000 bâtiments qu'ils eurent au XVIIIe siècle, leur fut disputée
par l'Angleterre, par la France et par les Scandinaves. Les produits de
cette pèche, harengs saurs on fumés, cabillauds (stockfisch), et de la
pêche de la baleine s'ajoutaient au produit de l'industrie néerlandaise
pour payer les importations; Amsterdam possédait toutes les industries
et ses raffineries de sucre étaient les premières du monde; de même
ses tailleries de diamants; la toile de Hollande est célèbre; les blanchisseries
recevaient des toiles du Brabant, d'Allemagne, qui étaient réexportées;
les soieries et velours de Haarlem, les lainages et teintureries de Leyde,
les velours d'Utrecht, les porcelaines de Delft, les distilleries rurales,
les fromages et le beurre, l'horticulture, les constructions navales, les
papeteries, les imprimeries eussent suffi à faire la fortune d'une grande
nation; il est vrai que la politique protectionniste de la fin du XVIIe
siècle, en Angleterre et en France, les priva de leurs débouchés; la
décadence industrielle qui précéda la décadence commerciale fut hâtée
par les guerres et les dépenses publiques qui obligèrent à multiplier
les impôts; le commerce hollandais déclina à partir de la fin du XVIIe
siècle. La guerre de l'indépendance américaine l'acheva; les marines
de la Baltique et des villes hanséatiques de Hambourg et de Brême profitèrent
de leur neutralité pour le supplanter même aux Antilles. Incapable déjÃ
de soutenir la concurrence des grands Etats anglais et français, la Hollande
ne put se relever. A la fin du XVIIIe siècle elle n'avait plus que le
marché colonial.
Cet exposé serait incomplet si nous ne
parlions du commerce de l'argent; inconnu à peu près à l'Antiquité,
il se développa au Moyen âge, et nous avons dit l'importance qu'il eut
à Florence et à Anvers. Amsterdam les dépassa; les capitaux et les banquiers
y avaient émigré, nulle part l'argent n'était à aussi bas prix, et
ce fut une cause de la supériorité du commerce hollandais qui put se
contenter d'un moindre bénéfice, faire un plus long crédit, de plus
vastes spéculations. Le change sur Amsterdam eut partout la préférence.
Au début du XVIIIe siècle le portefeuille hollandais représentait les
deux tiers des valeurs en circulation dans l'Europe, soit au moins 2 milliards
de florins; les valeurs commerciales se renouvelant tous les deux mois,
en moyenne, on voit combien la commission de 0,5% était lucrative. Les
banques d'Amsterdam et de Rotterdam centralisaient cette circulation; ce
ne furent que des banques de dépôts et de virements, non d'émission,
car la Hollande ne se laissa pas tenter par les émissions du papier. Elle
prêta cependant largement ses capitaux à l'étranger, surtout lorsque
le déclin de son industrie et de son commerce l'obligea à chercher un
nouvel emploi de son argent; les emprunts faits par l'Angleterre, la France,
la Russie, le Danemark, l'Allemagne, par les Etats et les particuliers
s'élevèrent à près de 2 milliards. Les titres de ces emprunts, les
actions des entreprises commerciales et industrielles se négociaient Ã
la bourse d'Amsterdam et donnèrent lieu à un agiotage effréné; les
grands abus de la spéculation à terme commencèrent avec l'agiotage sur
les oignons de tulipes de 1634 Ã 1637, un jeu de hasard qui passionna
toute la population. La nécessité d'avoir de grands approvisionnements
de denrées alimentaires, puisque le sol n'eût pu nourrir le sixième
de la population, fit d'Amsterdam l'entrepôt du commerce des grains pour
toute l'Europe. L'abondance des marchandises et la certitude de trouver
du fret y attiraient tous les navires, mais les autres villes lui faisaient
concurrence et prospéraient aussi, Dordrecht par le commerce du Rhin,
Middelbourg par celui de la France, Rotterdam par celui de l'Angleterre.
La Hollande donna au monde le spectacle de la plus grande puissance commerciale
qu'il eût vue depuis les Phéniciens; mais elle dura peu, et fut remplacée
par l'Angleterre qui la dépassa, appuyant sa fortune commerciale sur une
plus grande production et une plus grande puissance politique.
(A.-M. B). |
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