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| [ L'histoire du commerce ] / [ L'histoire du Brésil ] |
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Le commerce du Brésil |
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Lorsque
les Portugais arrivent sur les côtes du Brésil Vers 1530, le Portugal décide de coloniser plus activement le Brésil et met en place le système des capitanies héréditaires. Ces divisions administratives visent à encourager la production agricole destinée à l'exportation. Très vite, la canne à sucre s'impose comme la culture dominante, grâce à la fertilité des sols côtiers, au climat favorable et à la proximité des marchés européens. Le sucre devient la colonne vertébrale de l'économie brésilienne pendant près de deux siècles. Pour assurer la main-d'œuvre nécessaire à cette culture exigeante, les colons recourent d'abord à l'esclavage des populations autochtones, puis, de manière croissante à partir du milieu du XVIe siècle, à la traite transatlantique des esclaves africains. Des millions d'Africains sont déportés vers le Brésil pour travailler dans les engenhos (les sucreries), faisant du pays la plus grande destination des esclaves noirs dans les Amériques. Le commerce du sucre s'inscrit dans le système mercantiliste imposé par la métropole-: le Brésil exporte presque exclusivement vers le Portugal, qui revend le sucre en Europe, tandis que toutes les marchandises importées par la colonie doivent passer par Lisbonne, souvent à des prix élevés. Ce monopole commercial est renforcé par la création de la Compagnie générale du commerce du Brésil en 1649, qui vise à protéger les intérêts portugais face à la concurrence hollandaise. En effet, les Provinces-Unies, alliées du Portugal contre l'Espagne dans les années 1620-1640, profitent de la faiblesse portugaise pour s'emparer temporairement de plusieurs régions productrices de sucre, notamment à Pernambouc, entre 1630 et 1654. Cette occupation hollandaise stimule temporairement l'économie locale mais se termine par une reconquête portugaise et un renforcement du contrôle métropolitain. Au XVIIIe siècle, le centre de gravité économique du Brésil se déplace vers le sud avec la découverte de gisements d'or et de diamants dans les régions du Minas Gerais, du Mato Grosso et de Goiás. L'or devient alors la principale richesse exportée, attirant une vague massive d'immigration portugaise et transformant l'organisation sociale et spatiale de la colonie. Le commerce de l'or enrichit la Couronne portugaise et finance la construction de villes comme Ouro Preto, mais il entraîne aussi une forte inflation locale et une dépendance accrue vis-à -vis des importations européennes. La main-d'oeuvre esclave reste essentielle, et le nombre d'esclaves augmente encore. Le Portugal renforce son contrôle sur l'exploitation minière en instaurant des taxes comme le quinto (le cinquième du minerai prélevé par la Couronne) et en créant des institutions administratives comme les casas de fundição (maisons de fonte) pour contrôler la circulation de l'or. À la fin du XVIIIe siècle, l'épuisement progressif des mines d'or pousse l'économie brésilienne à se diversifier. Le coton, le tabac, le cuir et le bois reprennent de l'importance dans les exportations, notamment en direction de l'Angleterre, qui devient un partenaire commercial crucial après la signature des traités de 1703 (Méthuen) et surtout après l'ouverture des ports brésiliens en 1808. Cette ouverture marque un tournant majeur : en fuyant l'invasion napoléonienne, la famille royale portugaise s'installe à Rio de Janeiro, transformant le Brésil en siège de l'Empire lusitanien. Dès lors, les ports brésiliens sont ouverts non seulement au Portugal mais aussi aux nations amies, en particulier à la Grande-Bretagne, qui obtient des avantages commerciaux considérables via les traités de 1810. Après l'indépendance du Brésil en 1822, le pays conserve ses liens économiques étroits avec l'Europe, surtout avec la Grande-Bretagne, qui devient le principal partenaire commercial et financier. L'économie reste fortement orientée vers l'exportation de matières premières. Dans les années 1830-1850, le café remplace progressivement le sucre comme principal produit d'exportation. Cultivé d'abord dans la région de Rio de Janeiro, puis surtout dans la province de São Paulo, le café profite de la demande croissante en Europe et aux États-Unis, ainsi que de l'expansion des chemins de fer et des ports modernisés. L'esclavage reste la base du système de production caféicole jusqu'à l'abolition définitive en 1888. Parallèlement, le coton connaît un regain d'intérêt pendant la guerre de Sécession américaine (1861-1865), lorsque le Brésil devient un fournisseur alternatif pour l'industrie textile européenne. Au cours du XIXe siècle, le Brésil développe aussi un commerce intérieur plus structuré, bien que limité par les infrastructures rudimentaires en dehors des zones côtières. Les villes portuaires comme Rio de Janeiro, Salvador et Recife deviennent des centres commerciaux dynamiques, reliés à l'arrière-pays par des réseaux fluviaux et, plus tard, par le rail. L'immigration européenne, encouragée après l'abolition de l'esclavage, contribue à la main-d'oeuvre agricole et à l'essor de petites industries locales. Au début du XXe siècle le commerce du Brésil repose encore presque entièrement sur le café. Les plantations de l'État de São Paulo dominent, et le gouvernement soutient artificiellement les prix en achetant les surplus pour éviter leur chute sur le marché mondial. Le commerce intérieur reste limité, car la production agricole est tournée vers l'extérieur, et la population rurale vit souvent dans l'autoconsommation. Les importations concernent surtout les produits manufacturés, les machines et les biens de luxe venus d'Europe et des États-Unis. À la fin des années 1920, la crise mondiale frappe durement le Brésil. L'effondrement du prix du café en 1929 provoque une crise économique profonde. Le commerce extérieur s'écroule, les recettes d'exportation chutent, et le pays comprend la fragilité d'une économie dépendante d'un seul produit. L'arrivée de Getúlio Vargas au pouvoir en 1930 marque le début d'un tournant : l'État intervient davantage, soutient l'industrialisation et cherche à diversifier les échanges. Le commerce intérieur se développe avec la création d'usines et la montée d'un marché urbain. Dans les années 1930 et 1940, le Brésil adopte une politique de substitution aux importations. Le commerce extérieur reste surveillé, les importations de produits manufacturés sont restreintes pour favoriser la production nationale. L'État crée des entreprises publiques et des institutions de régulation. Le commerce avec les États-Unis s'intensifie pendant la Seconde Guerre mondiale, le Brésil exporte du caoutchouc, du minerai de fer et des denrées agricoles, en échange d'armes, de capitaux et d'infrastructures. L'économie devient plus intégrée, le commerce intérieur se modernise lentement. Dans les années 1950, le pays entre dans une phase d'industrialisation accélérée. Juscelino Kubitschek encourage les investissements étrangers, notamment dans l'automobile et la sidérurgie. Le commerce extérieur se diversifie : le café reste important, mais les produits manufacturés commencent à être exportés. L'ouverture aux capitaux étrangers change la structure des échanges : le Brésil importe davantage de machines et de technologies, et le commerce intérieur s'élargit avec la croissance urbaine et la consommation de masse. Dans les années 1960 et 1970, la dictature militaire mise sur le développement industriel et les exportations. L'État investit dans les infrastructures, soutient les grands groupes nationaux, et favorise la création de nouvelles industries d'exportation comme la métallurgie, la chimie et l'agroalimentaire. Le commerce extérieur croît rapidement, mais reste déficitaire, car le pays dépend du pétrole importé. Le "miracle brésilien" repose sur un fort endettement extérieur et une politique d'expansion soutenue. Les produits agricoles comme le sucre, le soja, le café, et la viande reprennent une place importante dans les échanges. La crise pétrolière des années 1970 et l'endettement massif provoquent un déséquilibre du commerce extérieur. Dans les années 1980, le pays entre dans la "décennie perdue". L'inflation, la dette et la stagnation freinent les échanges. Le Brésil doit exporter davantage pour obtenir des devises, ce qui renforce encore la dépendance aux matières premières. Le commerce intérieur souffre de la baisse du pouvoir d'achat, et les importations sont strictement contrôlées. Dans les années
1990, la libéralisation économique change radicalement la structure du
commerce. Le gouvernement ouvre les marchés, réduit les barrières douanières
et privatise de nombreuses entreprises publiques. Le commerce extérieur
s'internationalise, les exportations se diversifient, les produits industriels
et agroalimentaires gagnent du terrain. Le pays signe le traité du Mercosur
avec l'Argentine Dans les années 2000, la hausse des prix des matières premières renforce la position du Brésil. Le soja, le minerai de fer, la viande et le pétrole deviennent les piliers du commerce extérieur. La Chine devient le premier partenaire commercial, achetant massivement les produits agricoles et miniers. Le pays connaît une période d'expansion, soutenue par les exportations et la croissance du marché intérieur. Le commerce intérieur se modernise, les classes moyennes consomment davantage, et le pays s'impose comme une puissance commerciale du Sud global. Dans les années 2010, la baisse des prix des matières premières et les crises politiques internes ralentissent le commerce. Le pays cherche à relancer l'industrie et à attirer les investissements étrangers. Le commerce extérieur reste centré sur les ressources naturelles, mais les produits agricoles et énergétiques dominent toujours. Le Mercosur perd de son dynamisme, tandis que les échanges avec la Chine, l'Europe et les États-Unis restent essentiels. Dans les années 2020, le Brésil tente d'équilibrer son commerce entre durabilité, souveraineté et compétitivité. Le pays fait face aux tensions liées à la déforestation et aux exigences environnementales de ses partenaires. Le commerce agricole continue de croître, tiré par le soja, le maïs et la viande, tandis que les exportations industrielles stagnent. La Chine demeure le principal client, mais le Brésil cherche à diversifier ses débouchés vers l'Asie du Sud et le Moyen-Orient. À l'intérieur, les plateformes numériques transforment les échanges, les circuits courts se développent, et les grandes chaînes logistiques connectent de plus en plus les régions du pays. |
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