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| [ L'histoire du commerce ] / [ L'histoire de l'Italie] |
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Le commerce de l'Italie |
| Au début du XVIe
siècle, l'Italie A partir du milieu du XVIe
siècle, le centre de gravité du commerce européen commence à se déplacer
vers l'Atlantique Le XVIIe
siècle voit l'Italie fragmentée entre puissances étrangères. L'Espagne À Gênes, la puissance financière décline
avec les crises espagnoles du début du XVIIe
siècle. Les faillites des grands banquiers génois ruinent une partie
de la noblesse et précipitent le repli sur des activités plus locales.
À Venise, le commerce se maintient grâce aux échanges avec les Balkans Au XVIIIe siècle, un lent renouveau s'esquisse. Le Piémont, sous les ducs de Savoie, développe une politique économique plus cohérente et modernise ses infrastructures. Milan, sous domination autrichienne, devient un centre manufacturier actif et un modèle d'administration économique. Les ports de Livourne et de Naples se réorganisent : Livourne attire des marchands juifs, grecs et arméniens grâce à un régime fiscal très libéral, devenant un carrefour du commerce méditerranéen. Naples profite de son rôle de grand port agricole et de la redistribution des produits du sud. L'économie italienne reste encore dominée par la fragmentation politique, la lourdeur des douanes intérieures et la faiblesse des réseaux unifiés. Pourtant, un esprit nouveau circule. Les réformateurs inspirés par les Lumières encouragent l'agriculture, la liberté du commerce et la réduction des privilèges corporatifs. Les produits italiens - soieries, vins, huiles, objets d'art - retrouvent une place dans les échanges européens, mais l'Italie demeure dépendante des puissances maritimes du Nord. Sa bourgeoisie marchande conserve des réseaux anciens, et ses ports gardent la mémoire d'un âge d'or où les routes du monde passaient encore par la lagune de Venise et les quais de Gênes. Dans les dernières années du XVIIIe
siècle, l'Italie reste morcelée en une mosaïque d'États : le royaume
de Sardaigne, le grand-duché de Toscane, les États
pontificaux, le royaume de Naples et de Sicile,
ainsi que les territoires autrichiens de Lombardie et de Vénétie. Le
commerce y est limité par les frontières intérieures, les douanes multiples
et l'absence d'un marché unifié. Les grands ports, comme Gênes, Livourne,
Venise et Naples, servent encore de relais entre la Méditerranée et l'Europe
du Nord, mais leur activité décline face à la montée de Marseille
et de Trieste. Livourne garde un rôle d'entrepôt
franc, où se croisent négociants juifs, grecs et levantins, tandis que
Venise survit grâce à un commerce de redistribution en Adriatique Lorsque la Révolution française et les guerres napoléoniennes bouleversent le continent, les structures économiques italiennes se transforment. Les républiques soeurs et le royaume d'Italie créés par Napoléon imposent une rationalisation administrative et abattent de nombreuses barrières douanières. Les idées de liberté du commerce et d'unité économique circulent. Les ports italiens participent à l'effort continental napoléonien, mais le blocus continental et les guerres détruisent les flottes marchandes et appauvrissent les villes côtières. Après la chute de Napoléon, le Congrès de Vienne rétablit les anciens États, mais le goût pour une économie plus intégrée demeure. Au cours de la première moitié du XIXe
siècle, la révolution industrielle
naissante en Europe du Nord transforme les échanges. L'Italie reste Ã
l'écart des grands circuits industriels : son commerce repose encore largement
sur les produits agricoles, la soie, le vin, l'huile et quelques manufactures
textiles. Les régions du Nord, en particulier la Lombardie et le Piémont,
profitent de la proximité de la Suisse L'unification italienne, entre 1861 et 1870, bouleverse les conditions du commerce. L'État nouveau abolit les barrières intérieures et tente de créer un marché national. Les ports sont modernisés, les chemins de fer relient désormais Turin à Naples et Gênes à Milan. Le commerce intérieur croît rapidement, mais le pays reste dépendant des importations industrielles du Nord de l'Europe. Les exportations reposent sur la soie, les produits agricoles, les agrumes du Sud et les oeuvres d'art. Gênes retrouve une position stratégique grâce à son port, qui devient la principale porte commerciale du pays, tandis que Trieste, sous domination autrichienne jusqu'en 1918, prospère comme port libre de l'Empire des Habsbourg. La fin du XIXe
siècle voit naître les premières grandes industries italiennes : l'acier,
les textiles mécaniques, la chimie, et bientôt l'automobile avec Fiat
à Turin. Ces transformations s'appuient sur un commerce intérieur plus
dynamique et sur l'ouverture de l'Italie aux marchés extérieurs. Les
exportations augmentent, mais le déficit commercial persiste. Les régions
du Nord attirent les capitaux et la main-d'oeuvre, tandis que le Sud s'enfonce
dans la stagnation et l'émigration. Les liaisons maritimes se multiplient
entre Gênes, Marseille, New York et l'Amérique
du Sud Au début du XXe siècle, le commerce italien s'inscrit dans une économie mondiale désormais dominée par les puissances industrielles. L'Italie importe du charbon, du blé et des métaux, et exporte des produits agricoles, du textile, du verre et des machines légères. Les ports se modernisent encore, les banques se développent, les compagnies maritimes italiennes rivalisent sur la Méditerranée. La Guerre de 1914-1918 interrompt brutalement cette expansion : le blocus maritime, la mobilisation industrielle et la destruction des circuits financiers désorganisent le commerce. L'Italie sort appauvrie et endettée. Après 1918, la reconstruction s'accompagne
d'une inflation et d'un déséquilibre profond entre le Nord industriel
et le Sud agricole. Le commerce reprend difficilement, miné par la crise
internationale et les tensions sociales. Les années 1920 voient l'État
intervenir davantage dans l'économie : les tarifs douaniers augmentent,
les échanges internationaux se réduisent, et la politique économique
se tourne vers l'autosuffisance. Gênes, Livourne et Naples continuent
de commercer avec le monde, mais l'Italie entre dans une période où le
nationalisme économique commence à dominer la logique du libre-échange.
Vers 1925, le pays se trouve à la croisée des chemins : il possède une
industrie capable d'exporter, un réseau commercial ancien et une marine
marchande importante, mais son commerce est désormais étroitement lié
à la politique, à la recherche d'indépendance économique et à la construction
d'un État fort. Le régime fasciste oriente progressivement l'économie
vers l'autarcie. L'État contrôle les importations, limite la dépendance
aux produits étrangers et favorise la production nationale. La politique
de « bataille du blé » cherche à réduire les achats de céréales
à l'étranger, tandis que l'industrie lourde reçoit des subventions pour
développer l'acier, la chimie et les carburants de synthèse. Les échanges
avec les puissances démocratiques diminuent, mais les liens commerciaux
se renforcent avec l'Allemagne Dans les années 1930, la crise mondiale
frappe durement le commerce italien. Les exportations chutent, les importations
sont restreintes par le contrôle des devises, et le pays se replie sur
lui-même. L'invasion de l'Éthiopie Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, le commerce extérieur s'effondre presque totalement. Les blocus maritimes, les destructions et la désorganisation des transports plongent l'économie italienne dans la pénurie. Les ports de Gênes, Naples et Trieste sont bombardés, les flottes marchandes sont détruites ou réquisitionnées. Les circuits commerciaux traditionnels disparaissent. À la fin de la guerre, l'Italie sort ruinée, son appareil productif en partie détruit, ses échanges réduits à l'essentiel. Après 1945, le pays entame une reconstruction rapide grâce à l'aide américaine du plan Marshall. Le commerce extérieur redevient vital : les importations de charbon, de machines et de blé nourrissent la reprise, tandis que les exportations de produits agricoles et de textiles reprennent. L'Italie rétablit ses relations avec l'Europe occidentale et s'intègre aux nouveaux circuits du commerce mondial. Dans les années 1950 et 1960, le « miracle économique » transforme le pays : l'industrie mécanique, la sidérurgie, la chimie et surtout l'automobile deviennent les moteurs de la croissance. Les grandes entreprises comme Fiat, Pirelli ou Olivetti exportent en Europe, en Amérique et en Afrique du Nord. Les ports de Gênes, Trieste et Naples se modernisent, les routes et les chemins de fer se densifient. L'Italie profite pleinement de son intégration à la Communauté économique européenne à partir de 1957. Les échanges avec la France, l'Allemagne et les Pays-Bas explosent. Le pays passe d'une économie d'exportation agricole à une puissance industrielle moyenne. Le commerce extérieur devient excédentaire dans les années 1970 pour les produits manufacturés, notamment les biens d'équipement, les automobiles et la mode. Parallèlement, les entreprises familiales et les districts industriels du Nord-Est et du Centre développent un modèle fondé sur la flexibilité et la qualité : la production de meubles, de textiles, de chaussures et de céramiques conquiert les marchés mondiaux. Les chocs pétroliers des années 1970 perturbent cette expansion, mais le commerce italien s'adapte en diversifiant les débouchés. Dans les années 1980 et 1990, l'Italie devient l'un des plus grands exportateurs mondiaux de produits de luxe, de design, de machines-outils et d'alimentation. Milan s'impose comme une capitale économique et financière, et les ports du Nord retrouvent une activité intense liée au commerce européen. L'intégration à l'Union européenne renforce la stabilité commerciale et monétaire, surtout après l'adoption de l'euro en 1999. Au XXIe
siècle, l'Italie fait face à une concurrence mondiale accrue. La mondialisation
fragilise certaines industries traditionnelles, mais le pays conserve une
position forte dans les secteurs à haute valeur ajoutée : mode, automobile,
agroalimentaire, robotique, pharmacie et design. Le commerce avec les autres
pays de l'Union européenne représente la majeure partie des échanges,
tandis que la Chine Après la crise financière de 2008, l'Italie subit une contraction du commerce mais parvient à maintenir un excédent grâce à ses exportations industrielles. Les entreprises italiennes s'appuient sur la qualité, la spécialisation et la marque « Made in Italy ». Le pays reste très dépendant des importations d'énergie et de matières premières, mais il exporte des biens à forte valeur symbolique et technologique. La pandémie de 2020 perturbe temporairement les échanges, avant une reprise soutenue portée par les industries de la santé, du luxe et des machines. Depuis 2020, le commerce italien continue de se transformer sous l'effet de la transition écologique et numérique. Les investissements se concentrent sur l'énergie renouvelable, la mobilité électrique et l'innovation industrielle. L'Italie cherche à consolider sa position au sein des chaînes de valeur européennes tout en renouant des liens commerciaux plus équilibrés avec l'Afrique et l'Asie. |
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