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T'ai-wan |
23 30 N, 121 00 E ![]() |
Taiwan (Taïwan)
est un Etat insulaire de la mer de Chine. Les
navigateurs espagnols l'avaient nommée Hermosa ou Formosa (Formose), c'est-à-dire
la Belle, à cause de ses paysages enchanteurs. Sa superficie est de 35
980 km²; sa population de 23,5 millions d'habitants (2025).
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Carte de Taiwan. Source : The World Factbook. (Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée). Taiwan est une démocratie
pluraliste. C'est une république divisée
administrativement en 18 hsien (provinces), 5 shi (municipalités et 2
chih-hsia-shih (municipalités spéciales). L'archipel des Pescadores (P'enghu
Ch'üntao) à l'Ouest de l'île principale forme
l'une de ses provinces. Le pays possède en outre quelques petites îles
(Quemoy, Matsu, etc.) près de la côte de la province chinoise de Fujian.
La Chine Les divisions administratives de Taiwan
renferment, mais il s'agit bien d'entités administratives distinctes. Géographie physique de TaiwanCôtes.La côte Ouest de Taiwan, à partir du cap Sud jusqu'à la pointe Fu-kuei Chiao, au Nord de l'île, est formée par une plaine, peu accidentée, qui n'est qu'un étroit cordon littoral du cap Sud jusqu'au port de Fangshan, qui s'élargit considérablement ensuite pour redevenir une bande étroite dans le Nord-Est, un peu au-dessous de Miao-Li. La côte Est est formée de rochers arides, très escarpés et d'abords très difficiles. -
L'île de Taiwan vue de l'espace. Image : Nasa World Wind. Montagnes.
Cours d'eau.
Climat.
Biogéographie de TaiwanLa variabilité climatique de Taiwan, combinée aux gradients altitudinaux prononcés de l'île, génère une zonation écologique verticale nette : les forêts sempervirentes de basse altitude, les forêts de feuillus montagnards, les forêts de conifères à haute altitude, puis des prairies alpines. L'insularité de Taïwan, combinée à sa topographie et à son climat, a aussi favorisé des processus de radiation adaptative dans plusieurs groupes taxonomiques. Cela en fait un laboratoire naturel idéal pour les études de biogéographie, d'évolution et de conservation.La flore de Taïwan inclut des éléments relictuels du Tertiaire, notamment des fougères arborescentes et des espèces de Lauraceae, témoignant d'un passé paléotropical. La faune comprend également des amphibiens et reptiles endémiques, dont beaucoup sont menacés par la fragmentation de l'habitat et les espèces exotiques envahissantes. La richesse en espèces est remarquable : plus de 4000 espèces de plantes vasculaires, dont environ 25 % sont endémiques. L'isolement relatif de Taiwan, combiné à son passé de connexions intermittentes avec le continent asiatique via des ponts terrestres durant les périodes glaciaires, a favorisé la spéciation locale. Plusieurs espèces emblématiques témoignent de cette endémicité, telles que le faisan de Swinhoe (Lophura swinhoii) ou l'ours noir de Formose (Ursus thibetanus formosanus). Sur le plan zoogéographique, Taïwan fait partie de la région orientale (ou paléarctique/indomalaise selon les écoles), mais constitue une sous-province unique dans la région sino-japonaise. Elle partage des affinités floristiques et faunistiques avec l'Asie continentale du Sud-Est, le sud de la Chine et les Ryūkyū. Toutefois, certaines espèces montrent aussi une origine himalayenne ou japonaise, notamment en haute altitude. Les zones humides, comme les marais côtiers, les lagunes et les estuaires, abritent une avifaune migratrice importante. Taiwan se trouve sur la voie migratoire Asie de l'Est-Australasie, et attire des milliers d'oiseaux chaque saison, notamment des limicoles et des hérons. L'histoire géologique de l'île, issue de la collision des plaques eurasienne et philippine, a engendré des soulèvements et des failles actifs. Ces mouvements tectoniques ont modelé des écosystèmes distincts sur les versants est et ouest. Le versant oriental, plus abrupt et exposé au Pacifique, présente une végétation plus dense et humide, tandis que l'ouest, plus urbanisé et cultivé, a vu ses milieux naturels fortement fragmentés. L'activité humaine, surtout dans les plaines de l'ouest, a entraîné la disparition de nombreux habitats naturels. Toutefois, environ 20 % du territoire est protégé sous forme de parcs nationaux ou de réserves, ce qui permet une certaine conservation des milieux montagnards et côtiers.
Le lac du Soleil et de la Lune, à Taiwan. - Il doit son nom à sa forme : la partie orientale est supposée ressembler au Soleil, l'occidentale au Soleil. Bien que d'origine naturelle, le lac a été agrandi pendant l'occupation japonaise de l'île après le détournement du cours d'une rivière proche dans le but de produire de l'électricité. La région entourant le lac a été habitée historiquement par les Taho, une des populations aborigènes de Taiwan. Source : The World Factbook. Géographie humaine de TaiwanPopulation.Taïwan compte environ 23,5 millions d'habitants, concentrés principalement dans les plaines occidentales, notamment autour de la capitale Taipei, ainsi que dans les grandes agglomérations de Taichung, Tainan et Kaohsiung. Le territoire, très montagneux dans sa moitié orientale, reste peu peuplé sur ces versants. La densité démographique globale dépasse 650 habitants au km², mais peut atteindre plus de 10.000 habitants/km² dans certaines zones urbaines. La population a crû rapidement durant la seconde moitié du XXe siècle, avant d'entrer dans une phase de stagnation, puis de décroissance, amorcée dans les années 2020. Le taux de fécondité (autour de 1,0 enfant par femme) est aujourd'hui parmi les plus bas du monde, bien en dessous du seuil de remplacement. L'âge médian dépasse désormais les 42 ans, et la proportion de personnes âgées de plus de 65 ans augmente rapidement (plus de 17 %), ce qui pose des défis majeurs en matière de retraites, de santé publique et de main-d'oeuvre. Avec son vieillissement démographique rapide, sa chute de la natalité et sa pénurie de main-d'oeuvre, Taïwan est confrontée aujourd'hui à de nouveaux défis sociétaux : montée des inégalités intergénérationnelles, accès au logement dans les grandes villes, et intégration des travailleurs migrants venus du Sud-Est asiatique. Ces mutations redessinent en profondeur la sociologie de l'île, désormais entrée dans une phase post-industrielle et multiculturelle. Le modèle sociologique taïwanais a connu une modernisation rapide. Le taux d'urbanisation dépasse les 80 %, avec un mode de vie de plus en plus individualiste, caractérisé par la diminution des structures familiales étendues au profit de familles nucléaires ou monoparentales. Le marché du travail est fortement tertiarisé, même si l'industrie de haute technologie (notamment les semi-conducteurs) joue un rôle stratégique dans l'économie. Le statut des femmes a également évolué : leur taux de participation à l'emploi atteint 51 %, et elles sont majoritaires dans l'enseignement supérieur. Néanmoins, les inégalités de genre persistent, notamment en termes de salaires et d'accès aux postes de direction. L'identité taïwanaise est un thème sociopolitique central. Les enquêtes montrent que la majorité des habitants se définissent désormais comme Taïwanais plutôt que Chinois ou Chinois-Taïwanais, ce qui traduit une évolution marquée depuis les années 1990. Cette affirmation identitaire s'accompagne d'un attachement fort au système démocratique pluraliste, aux libertés publiques et à la société civile dynamique, qui contraste avec le modèle autoritaire de la Chine continentale. Les mouvements étudiants comme le Mouvement des Tournesols en 2014 ont illustré ce rôle actif de la jeunesse dans la construction d'une société politique engagée. Quelques-unes des principales villes de Taiwan
Groupes ethnolinguistiques. La population de Taïwan est composée majoritairement de Han (environ 97 %), subdivisés en plusieurs groupes historiques. Les Hoklos (ou Minnan), arrivés du Fujian dès le XVIIe siècle, représentent le groupe dominant culturellement et numériquement. Les Hakkas, venus également du sud de la Chine, forment une autre composante importante. Les « continentaux » ou Waishengren, arrivés massivement avec le Kuomintang en 1949 après la guerre civile chinoise, constituent une minorité visible surtout dans les élites politiques et économiques. À côté de cette majorité han, une petite fraction de la population est constituée de peuples autochtones austronésiens. Taiwan est aussi une société plurilingue. Le mandarin standard est la langue officielle, mais le taïwanais (ou hoklo) est largement parlé dans les échanges quotidiens, de même que le hakka et plusieurs langues austronésiennes dans les populations autochtones. L'évolution identitaire contemporaine de Taïwan complexifie les appartenances linguistiques. De nombreux Taïwanais sont désormais multilingues, utilisant au quotidien le mandarin, mais aussi des langues locales selon le contexte familial, régional ou générationnel. Des politiques linguistiques récentes cherchent à valoriser cette diversité, après plusieurs décennies de domination exclusive du mandarin imposé par le régime nationaliste après 1949. Des efforts politiques et académiques sont menés pour promouvoir une société « plurilingue égalitaire », où les langues autochtones, le hakka et le taïwanais soient reconnues et protégées au même titre que le mandarin. Hoklos.
Hakkas.
Waishengren.
Populations
austronésiennes.
Autres
groupes.
Culture. La base culturelle dominante de Taiwan provient de la tradition chinoise, notamment celle des provinces du sud-est comme le Fujian et le Guangdong, d'où sont originaires les premières vagues de migrants han. Ces traditions ont été adaptées au contexte insulaire et aux rythmes locaux. Elles s'expriment dans la cuisine, les rituels familiaux, le respect des ancêtres, la médecine traditionnelle, mais aussi dans l'architecture des temples et les festivals populaires. Des fêtes comme le Nouvel An lunaire, la fête des lanternes, celle des bateaux-dragons ou la fête des fantômes sont célébrées avec ferveur, dans un esprit communautaire et rituel. Sur le plan religieux, Taïwan présente une remarquable diversité et un syncrétisme caractéristique de l'aire sinisée. Bouddhisme, taoïsme et religions populaires locales se mêlent dans des pratiques ritualisées ancrées dans la vie quotidienne, en particulier dans les campagnes. Le christianisme, introduit par les missionnaires occidentaux et plus présent parmi les peuples autochtones, reste minoritaire (environ 4 %). Les lieux de culte – temples, sanctuaires, églises – sont très nombreux, souvent vecteurs de vie communautaire. Chaque quartier ou village possède son ou ses temples dédiés à diverses divinités, comme Mazu (déesse de la mer), le roi des médicaments ou le dieu de la guerre Guan Gong. Ces temples sont à la fois des lieux de culte, de rencontres sociales, de spectacles traditionnels (opéra taïwanais, danses de lions ou de dragons), et des centres d'organisation de festivals. Les cultures autochtones austronésiennes contribuent également à la richesse culturelle de Taïwan, bien que longtemps marginalisées. Chaque groupe indigène possède des rituels, des mythes fondateurs, une musique, une danse et un artisanat qui lui sont propres. Par exemple, les Atayals se signalent par leurs motifs tissés géométriques et leurs tatouages faciaux traditionnels. La transmission culturelle dans ces groupes passe aujourd'hui par des programmes de revitalisation linguistique, des festivals autochtones et la réappropriation de territoires rituels. La période coloniale japonaise (1895–1945) a laissé une empreinte durable, notamment dans l'urbanisme, l'éducation, les habitudes alimentaires, la propreté publique et l'esthétique architecturale. De nombreuses villes possèdent encore des bâtiments coloniaux réhabilités, des bains publics, des gares ferroviaires et des jardins japonais. Cette influence se retrouve aussi dans la cuisine (bento, ramen, desserts à base de haricots rouges), ainsi que dans le goût pour le design, l'ordre et la discipline collective. Les générations plus âgées ont souvent une certaine nostalgie de cette époque, perçue comme une période de modernisation rapide. La culture populaire taïwanaise contemporaine est caractérisée par une grande créativité et une expression libre. La scène musicale a vu émerger des genres hybrides allant de la pop mandopop aux musiques indépendantes mêlant rock, folk et rap en mandarin, taïwanais ou hakka. Des artistes comme Jay Chou ou A-Mei ont acquis une renommée panasiatique. Le cinéma taïwanais est reconnu pour son esthétique et son engagement, avec des figures comme Hou Hsiao-Hsien, Edward Yang ou, plus récemment, Ang Lee (Tigre et dragon, Brockeback Mountain, l'Odyssée de Pi), qui a remporté plusieurs Oscars. L'espace médiatique est dense et pluraliste. La liberté de la presse est protégée, ce qui favorise une culture politique vivace, nourrie de débats publics, de talk-shows et d'activisme. Taïwan dispose d'une scène littéraire dynamique, dans plusieurs langues, où se croisent récits postcoloniaux, autofictions identitaires et littérature de genre. La bande dessinée taïwanaise (manhua) et les romans graphiques ont aussi trouvé leur public. Le système éducatif valorise fortement les humanités, les sciences et les langues étrangères, mais est parfois critiqué pour son élitisme et la pression académique. Les jeunes générations participent à une culture numérique mondialisée, consommant autant des contenus sud-coréens, japonais que taïwanais ou occidentaux. La culture gaming, les animes, les réseaux sociaux et les plateformes de streaming façonnent les identités culturelles nouvelles. La gastronomie taïwanaise est une des expressions les plus identitaires de la culture locale. Elle est réputée pour sa diversité, son accessibilité et ses marchés de nuit emblématiques. On y trouve des influences chinoises, japonaises et autochtones, dans des plats comme le boeuf mijoté, les raviolis, les boulettes de riz gluant, les soupes aux nouilles, les fruits de mer ou le tofu fermenté. Le bubble tea, inventé à Taïwan, est devenu un symbole mondial de la jeunesse taïwanaise. La société taïwanaise est également pionnière en matière de droits civiques en Asie. Taïwan a été le premier pays asiatique à légaliser le mariage homosexuel (2019), et de nombreux festivals, comme la Taipei Pride, témoignent d'une culture LGBTQ+ vivante et intégrée. Les mouvements sociaux, portés par les étudiants, les femmes ou les minorités, contribuent à une culture civique démocratique très active. Economie.
La croissance économique de Taïwan a connu une accélération spectaculaire à partir des années 1960, grâce à une politique volontariste d'industrialisation par substitution aux importations, puis par promotion des exportations. L'État a joué un rôle central dans la planification économique, en créant des zones industrielles, en soutenant la recherche et en orientant l'investissement privé. Ce « miracle taïwanais » s'est appuyé sur une main-d'oeuvre qualifiée, une forte épargne intérieure, des infrastructures efficaces et une culture entrepreneuriale dense fondée sur un tissu de PME innovantes. Le secteur manufacturier reste la colonne vertébrale de l'économie, avec une spécialisation mondiale dans les composants électroniques. Taïwan est le leader incontesté de la fabrication de semi-conducteurs, notamment grâce à l'entreprise Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), qui fournit les géants mondiaux comme Apple, Nvidia ou AMD. L'archipel est également très actif dans les industries de la mécanique de précision, des produits optiques, de l'informatique et des équipements de télécommunication. L'électronique représente plus de 35 % des exportations totales. Les services constituent désormais plus de 60 % du PIB, ce qui reflète la transition vers une économie post-industrielle. Le secteur bancaire est solide, avec une forte régulation. Le tourisme, bien qu'impacté par la pandémie de covid-19, représente une source de revenus non négligeable. L'éducation, la santé, les technologies de l'information et la logistique constituent aussi des piliers du secteur tertiaire, avec un développement rapide du commerce électronique et des technologies vertes. L'agriculture ne représente plus que 1 à 2 % du PIB, mais elle reste symboliquement importante. Elle se caractérise par une production intensive et diversifiée sur des surfaces réduites : riz, légumes, thé, fruits tropicaux, porc et produits de la pêche. Elle bénéficie d'un soutien étatique important pour maintenir la sécurité alimentaire et préserver le tissu rural. Le modèle taïwanais repose sur une forte ouverture commerciale. L'île est très dépendante des exportations, qui représentent environ 70 % du PIB. Ses principaux partenaires sont la Chine continentale, les États-Unis, l'Asie du Sud-Est, le Japon et l'Union européenne. Cette dépendance commerciale envers la Chine est toutefois devenue une source de vulnérabilité géopolitique, en particulier dans le contexte de tensions croissantes dans le détroit de Taïwan. Taïwan ne fait pas partie de l'ONU ni de nombreux organismes internationaux à cause de la pression diplomatique exercée par la Chine. Cela limite sa participation à certains accords économiques multilatéraux. Toutefois, elle est membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sous l'appellation « Territoire douanier distinct de Taïwan, Penghu, Kinmen et Matsu » et cherche à intégrer des accords régionaux comme le CPTPP (Comprehensive and Progressive Agreement for Trans-Pacific Partnership). L'économie taïwanaise est aujourd'hui confrontée à plusieurs défis structurels : le vieillissement rapide de la population, la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, les tensions commerciales avec la Chine et la nécessité d'accélérer la transition énergétique. Le gouvernement mise sur l'innovation, la transition numérique et la diversification industrielle pour assurer sa résilience. Des secteurs comme l'intelligence artificielle, les énergies renouvelables, la biotechnologie et la robotique sont ciblés comme axes de développement stratégique. Les inégalités sociales, bien que moins marquées que dans d'autres pays asiatiques, tendent à se creuser, en particulier entre les jeunes générations et les populations âgées, entre zones urbaines et rurales. Le marché immobilier est tendu, avec des prix très élevés dans les grandes villes, ce qui alimente un sentiment de précarité chez les jeunes travailleurs, malgré un bon niveau global d'éducation. Taiwan est également un modèle de développement écologique en devenir. Le gouvernement s'est engagé à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Des efforts sont déployés pour développer l'éolien offshore, le solaire, les véhicules électriques et la décarbonation de l'industrie. Toutefois, la dépendance persistante aux énergies fossiles reste un frein à une transition énergétique rapide. |
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