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Histoire du Venezuela

Le Venezuela précolombien

Premiers habitants.
Les premières traces de peuplement au Venezuela remontent à environ 15 000 ans. Ces premiers habitants étaient des chasseurs-cueilleurs nomades qui se sont progressivement installés dans différentes régions du pays.

Cultures précolombiennes.
Arawaks.
Principalement situés dans les régions côtières et les plaines, les Arawaks étaient des agriculteurs sédentaires. Ils cultivaient du maïs, du manioc et d'autres plantes. Ils étaient également connus pour leurs compétences en poterie et en tissage.

Caribes.
Originaires des îles des Caraïbes et des régions côtières du Venezuela, les Caribes étaient des guerriers redoutés. Ils étaient connus pour leurs raids et leur expansion dans d'autres territoires. Les Caribes étaient semi-nomades et se déplaçaient fréquemment à la recherche de nouvelles terres.

Timoto-Cuicas.
Situés dans les Andes vénézuéliennes, les Timoto-Cuicas étaient des agriculteurs sédentaires vivant dans des villages fortifiés. Ils maîtrisaient l'irrigation et construisaient des terrasses pour cultiver leurs terres montagneuses. Ils avaient également un système social complexe avec des chefs et des prêtres.

Waraos.
Habitant le delta de l'Orénoque, les Waraos étaient des pêcheurs et des chasseurs-cueilleurs. Ils construisaient leurs maisons sur pilotis pour s'adapter aux conditions marécageuses de leur environnement. Leur mode de vie était étroitement lié aux ressources fluviales.

Culture sociale et matérielle.
Les structures sociales et politiques variaient d'un groupe à l'autre. Certains groupes, comme les Timoto-Cuicas, avaient des systèmes hiérarchiques avec des chefs et des prêtres, tandis que d'autres, comme les Arawaks, avaient des structures plus égalitaires.

Les économies étaient basées sur l'agriculture, la pêche, la chasse et la cueillette. Le commerce entre les différents groupes indigènes était courant, ce qui permettait l'échange de produits tels que la poterie, les textiles, les outils et les denrées alimentaires.

La poterie, les textiles, la sculpture sur bois et les bijoux étaient courants et souvent décorés de motifs symboliques. Les objets d'artisanat servaient non seulement à des fins utilitaires mais aussi à des fins cérémonielles et commerciales.

Le Venezuela de l'arrivée des Espagnols à 1900

Atteint par Christophe Colomb en 1498, le Venezuela fut exploré l'année suivante par Ojeda et Amerigo Vespucci. Son nom de "Petite Venise" lui vient des habitations lacustres des Indiens du Maracaïbo. En 1527, Juan de Ampuez fonda Coro, mais Charles-Quint inféoda le pays, pour vingt ans, à des banquiers d'Augsbourg, les Weltzen, qui ne firent que l'exploiter. En 1547, Juan Perez de Tolosa rétablit au Venezuela l'autorité de la couronne; la conquête s'acheva, les premières villes se fondèrent. Au XVIIe siècle, le flibustier l'Olonais (David Nau) ravagea Maracaïbo. Au XVIIIe siècle, la colonie prit, quelque importance, grâce à la culture et au commerce du cacao, fomentés par la Compagnie guipuzcoane de Caracas (1728-1765). Erigé en capitainerie générale en 1777, pourvu d'une audience en 1786, le Venezuela, après plusieurs tentatives infructueuses (1797-1806), se souleva en 1810 contre les Espagnols, et le capitaine général dut remettre ses pouvoirs à une junte insurrectionnelle. Les provinces firent cause commune avec la capitale. Le 5 juillet 1811, un congrès proclama l'indépendance du Venezuela.
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Simon Bolivar.
Simon Bolivar (Statue équestre, à Paris). © Photo : Serge Jodra, 2010.

En 1812, les Espagnols, commandés par Monteverde, reprirent l'offensive et forcèrent le vieux général Miranda à déposer les armes. En 1813, une armée néo-grenadine (Histoire de la Colombie), conduite par Simon Bolivar, battit les Espagnols à Valencia et entra, au mois d'août, à Caracas. Monteverde, réfugié à Puerto Cabello, en ressortit en 1815, pour reconquérir presque tout le pays. Dès 1817, Bolivar rentrait en scène. Le 10 mai 1819, le congrès proclamait à nouveau l'indépendance du Venezuela, et, quelques mois plus tard, la république s'unissait à la Nouvelle-Grenade, sous le nom de Colombie. La victoire de Carabobo (1821) consomma la défaite de l'Espagne. Bolivar, partisan de la fédération des Etats américains, ne put faire prévaloir ses idées au congrès de Panama (1826) et, dès 1830, le Venezuela se sépara de la Nouvelle-Grenade.

Il fut d'abord gouverné par le parti oligarchique, formé de riches créoles. Paez, Vergas et Soublette se partagèrent la présidence (1830-1815). A l'expiration de la présidence de Soublette, un parti plus démocratique, suscité par un journaliste, Leocadio Guzman, prétendit s'emparer du pouvoir. Paez lui opposa la force et fit donner la présidence à un conservateur, Tadeo Monagas; mais ce dernier ne supporta pas longtemps la tutelle de Paez, le frappa d'exil (1850) et gouverna avec les démocrates. La présidence de son frère Gregorio fut désastreuse : la concussion envahit les services publics, des difficultés financières s'élevèrent avec l'étranger, un tremblement de terre ruina Cumana, l'abolition de l'esclavage mécontenta les propriétaires. Tadeo Monagas, réélu en 1855, ne put rétablir la confiance et dut se démettre (1858). 

De 1855 à 1870, unitaires et fédéralistes se firent une guerre sans relâche. Paez reparut sur la scène et dut abdiquer définitivement le pouvoir, le 15 juin 1863. Son successeur, le fédéraliste Falcon, se maintint pendant quatre ans et fut renversé à son tour par l'unitaire Tadeo Monagas (1867). Dès le mois d'août 1869, les libéraux reprirent l'offensive et rentrèrent à Caracas le 28 avril 1870. Le vainqueur était le fils de Leocadio Guzman, le général Guzman Blanco, homme intelligent et ferme, qui, en deux ans, réprima les derniers soulèvements du parti vaincu et donna au Venezuela vingt ans de tranquillité et de prospérité économique. 

A Blanco et à ses amis succéda, en 1890, un alcoolique, le Dr Palacio, et, dès 1892, le désordre reparaissait dans les finances et l'anarchie dans l'Etat. Après une lutte terrible, le général Crespo réussit à chasser Palacio et resta au pouvoir jusqu'en 1897; la république fut menacée de perdre le delta de l'Orénoque, revendiqué par l'Angleterre; une intervention du président des Etats-Unis, Cleveland, décida la Grande-Bretagne à accepter l'arbitrage de la Russie. Les relations diplomatiques du Venezuela avec l'Angleterre, rompues depuis plusieurs années, furent rétablies le 19 mars 1897. Les ratifications d'un traité de frontières entre les deux pays furent échangées à Washington (14 juin). Le successeur de Crespo, le général Andrade, ne suit pas triompher des difficultés résultant des fautes politiques et des erreurs économiques commises avant lui. En septembre 1899, une nouvelle révolution porta à la présidence le général Cipriano Castro, dont l'administration allait être désastreuse pour le pays. L'arbitrage russe rendit le delta de l'Orénoque au Venezuela, mais l'anarchie politique fut bientôt à son comble; une crise terrible sévit sur l'exportation du café et du bétail, le service de la dette fut suspendu, une nouvelle constitution rétablit le fédéralisme; le Venezuela, déchiré par la guerre civile, rompit avec la Colombie et sa marine dans un conflit avec l'Angleterre et l'Allemagne.

En 1900, les directeurs de la Banque de Caracas et de la Banque du Venezuela sont arrêtés et emprisonnés à Maracaïbo avec d'autres négociants notables; le commerce est paralysé En mars, un parti de rebelles est dispersé près de Ciudad Bolivar, et l'agent consulaire anglais était assassiné. En juillet, la paix est officiellement proclamée, les prisonniers relâchés; trois mois après, tous droits sont abolis sur les marchandises anglaises importées.

Le 29 octobre, un tremblement de terre cause de grands dommages à Caracas. Le président Cipriano Castro se casse la jambe en sautant du second étage du palais du gouvernement. Pendant toute l'année 1901, le Venezuela est, comme la Colombie, dans une situation troublée. Le président Castro, issu d'un mouvement révolutionnaire, passe pour nourrir l'ambitieux projet de reconstituer en un seul Etat le Venezuela, la Colombie et l'Equateur; de là des révoltes intérieures, des accusations réciproques. LeVenezuela est accusé d'envahir la Colombie, la Colombie le Venezuela; des rencontres à main armée s'ensuivent.

Ces difficultés intérieures ne suffirent pas à occuper l'activité du président Castro, qui en suscita comme à plaisir avec plusieurs autres puissances. En 1901, l'Allemagne se plaignait des mauvais traitements infligés à un de ses nationaux et de l'inexécution par le Venezuela de ses obligations envers des banquiers allemands. Les Etats-Unis, l'Angleterre, la France et l'Italie formulaient des réclamations analogues. Il en résulte, en 1902, une action conjointe des marines anglaise et allemande en vue du blocus des côtes vénézuéliennes. Les ministres des deux puissances à Caracas présentent un ultimatum, se rendent à La Guayra et s'embarquent sur des croiseurs de leur pays. Le président Castro n'ayant pas répondu, quatre navires vénézuéliens sont saisis dans le port; le président veut emprisonner des Anglais et des Allemands que le ministre des Etats-Unis fait remettre en liberté.

Le 13 décembre, Cipriano Castro demandait à Washington de proposer un arbitrage à l'Angleterre et à l'Allemagne. Les Etats-Unis et l'Italie avaient envoyé aussi des navires devant La Guayra, la France se tenant en dehors du conflit par suite d'une convention d'arbitrage intervenue dès le mois de février (1902) entre Paris et Caracas. L'Angleterre et l'Allemagne acceptaient la proposition de Castro, à la condition que le président Théodore Roosevelt fut l'arbitre, mais celui-ci proposa le recours au tribunal de La Haye, ce qui fut accepté. Le blocus fut levé le 13 février (1903), après la signature d'une convention des puissances avec Bowen, ambassadeur des Etats-Unis à Caracas, à qui Castro avait confié ses intérêts. Le Venezuela cédait 30% des produits mensuels des douanes de La Guayra et de Puerto Cabello; de nouveaux arrangements donnaient satisfaction aux porteurs de titres; un traité de commerce et d'amitié était conclu, le blocus levé et les relations rétablies. Les réclamations des puissances, formellement présentées en septembre (1903), s'élevaient, pour les Etats-Unis, à 10 900 000 dollars, pour la Grande-Bretagne à 2 500 000, pour la France à 16 040 000, pour l'Italie à 9 300 000, pour l'Allemagne à 1 417 300, pour la Belgique à 3 003 000, pour l'Espagne à 600 000, pour le Mexique à 500 000, pour la Hollande à 1 048 500, pour la Suède à 200 000. Le tribunal de La Haye accorda aux puissances bloquantes le droit de priorité qu'elles réclamaient sur les 30% des recettes de douanes pour le paiement de leurs créances.

Mais Castro ne prit aucun souci des engagements acceptés et des signatures données. Il soulèva au contraire de nouvelles difficultés avec les puissances, les unes après les autres, les Etats-Unis y compris. Le 29 décembre 1904, les Etats-Unis, à la demande des représentants de l'Italie et de l'Allemagne, adressèrent à Caracas une sorte d'ultimatum; un délai de soixante jours était fixé au président Castro pour exécuter le protocole de 1903, faute de quoi une flotte s'emparerait des douanes des ports de La Guayra, Puerto-Cabello et Maracaibo. L'Angleterre fit parvenir à Caracas une note du même genre.

Le 20 janvier 1905, Castro rompit les négociations non seulement avec Bowen, représentant des Etats-Unis à Caracas, mais avec les représentants des puissances européennes qui présentaient des revendications analogues à celles des Etats-Unis. Il s'attaque notamment à la Compagnie française des câbles, qu'il accuse de ne s'être pas conformée aux clauses de son contrat de concession et d'avoir, en outre, favorisé les communications du chef insurrectionnel Matos. Il fiit fermer les bureaux de la Compagnie et expulser le directeur. En même temps, il refusait tous rapports officiels avec Taigny, le chargé d'affaires de France, sous prétexte que celui-ci avait adressé au gouvernement de Caracas une note insultante.

Le 14 janvier 1906, comme Taigny, chargé d'affaires de France à Caracas, s'était rendu à bord du navire français la Martinique pour y prendre le courrier de la légation, dans le port de La Guayra, défense lui fut faite de débarquer par les autorités vénézuéliennes, sous prétexte qu'il ne pouvait quitter sans permission officielle le territoire vénézuélien. Au reçu de cette nouvelle, le ministre français des affaires étrangères fit remettre ses passeports à Maubourguet, chargé d'affaires du Venezuela à Paris, en l'invitant à quitter dans les vingt-quatre heures le territoire français. Taigny rentre en France par Washington. Le président Castro augmente les garnisons et les munitions dans les ports. Le ambassadeur du Brésil, doyen du corps diplomatique, proteste contre le traitement infligé à Taigny, attendu qu'un agent diplomatique ne peut perdre ce caractère par le seul fait de la rupture des relations, sans que les formalités ordinaires aient été remplies. Taigny avait donc le droit de se rendre sans permission légale à bord de la Martinique. (NLI).

Le XXe siècle

Pendant la majeure partie de la première moitié du XXe siècle, le Venezuela a été gouverné par des hommes forts militaires qui ont promu l'industrie pétrolière et permis certaines réformes sociales. Les gouvernements démocratiquement élus dominent depuis 1959, bien que la réélection en 2018 de l'actuel président contesté Nicolas Maduro lors d'une élection boycottée par la plupart des partis d'opposition ait été largement considérée comme frauduleuse. 

La dictature de Juan Vicente Gómez.
Dans les premiers jours d'avril 1906, le président Castro remit sa démission temporaire, laissant les fonctions au vice-président Gomez. Gómez gouvernera de manière autoritaire jusqu'à sa mort en 1935. Malgré son régime dictatorial, Gómez apporte une certaine stabilité politique et économique au pays. Il développe les infrastructures, comme les routes et les télécommunications, et encourage les investissements étrangers, notamment dans le secteur pétrolier. La découverte de vastes réserves de pétrole au Venezuela dans les années 1920 transforme l'économie du pays. Les entreprises pétrolières étrangères, principalement américaines, commencent à exploiter ces ressources, faisant du Venezuela un des principaux producteurs de pétrole au monde.

Transition et réformes.
Après la mort de Gómez en 1935, le Venezuela traverse une période de transition. Plusieurs présidents se succèdent, essayant de réformer le pays. Éléazar López Contreras, successeur de Gómez, initie des réformes pour moderniser l'administration et ouvrir le pays politiquement. Il réduit la répression et encourage la participation politique. Élu en 1941, Isaías Medina Angarita poursuit les réformes entamées par López Contreras. Son gouvernement est marqué par l'adoption de lois favorisant le développement social et économique, ainsi que par l'amélioration des relations avec les États-Unis.

La Révolution d'octobre et le gouvernement démocratique
En octobre 1945, un coup d'État mené par des jeunes officiers et des membres du parti Acción Democrática (AD) renverse Medina Angarita. Ce mouvement est connu sous le nom de Révolution d'octobre. Leader d'Acción Democrática, Rómulo Betancourt devient chef du gouvernement provisoire. Son administration met en place des réformes importantes, telles que l'élargissement du droit de vote et la promulgation d'une nouvelle constitution en 1947. Les premières élections présidentielles démocratiques ont lieu la même année, et Rómulo Gallegos, un célèbre écrivain et membre d'AD, est élu président.

Le retour à la dictature.
En novembre 1948, un nouveau coup d'État militaire renverse le gouvernement démocratique de Gallegos. Le général Marcos Pérez Jiménez devient le chef de facto du pays. Pérez Jiménez instaure un régime militaire autoritaire, marquant la fin de l'expérience démocratique initiée par Acción Democrática. Marcos Pérez Jiménez devient officiellement président en 1952 après des élections truquées. Il instaure un régime dictatorial caractérisé par la répression politique, la censure et la corruption. Pérez Jiménez mène cependant des projets ambitieux de modernisation et de développement des infrastructures, financés par les revenus pétroliers. Le pays connaît une croissance économique importante, mais au prix d'une grande inégalité sociale. En janvier 1958, une révolte populaire et un soulèvement militaire forcent Pérez Jiménez à fuir le pays. Il s'exile en République dominicaine.

Le Pacto de puntofijo.
Après la chute de Pérez Jiménez, les principaux partis politiques (Acción Democrática, COPEI et URD) signent le Pacto de puntofijo, un accord pour garantir la stabilité démocratique et partager le pouvoir. Élu en 1958, Rómulo Betancourt met en place des réformes pour stabiliser la démocratie et réduire l'influence militaire. Son gouvernement se concentre sur la diversification économique et la redistribution des richesses. Dans les années 1960, le Venezuela fait aussi face à des mouvements de guérilla influencés par la Révolution cubaine, mais le gouvernement parvient à les contenir.

Démocratie et pétrole. 
En 1969, Rafael Caldera du COPEI (Comité de Organización Política Electoral Independiente, de centre droit) est élu président, marquant la première transition démocratique pacifique de l'histoire du Venezuela. Il continue les politiques de ses prédécesseurs et accorde une amnistie aux guérilleros. Dans les années 1970, sous la présidence de Carlos Andrés Pérez (AD), le Venezuela bénéficie d'un boom pétrolier grâce à la nationalisation de l'industrie pétrolière en 1976. Le pays connaît une prospérité économique sans précédent. Mais dans les années 1980, la chute des prix du pétrole provoque une crise économique sévère. Le gouvernement de Luis Herrera Campins (COPEI) et son successeur, Jaime Lusinchi (AD), doivent faire face à une dette extérieure croissante et à une inflation galopante.

Montée de l'instabilité.
En février 1989, une série de manifestations et d'émeutes, connues sous le nom de Caracazo, éclatent à Caracas en réponse aux mesures d'austérité imposées par Carlos Andrés Pérez lors de son second mandat. La répression des manifestations fait des centaines, voire des milliers de morts. En 1992, deux tentatives de coup d'État sont menées par des militaires, dont un jeune lieutenant-colonel nommé Hugo Chávez. Bien que ces tentatives échouent, elles révèlent un profond mécontentement au sein de la population. En 1993, Carlos Andrés Pérez est destitué pour corruption. Rafael Caldera revient au pouvoir en 1994 dans un contexte de crise économique et politique.

L'ascension de Hugo Chávez.
En décembre 1998, Hugo Chávez est élu président avec un programme de réforme radicale et de redistribution des richesses. Son élection marque un tournant dans la politique vénézuélienne. Chávez organise un référendum pour adopter une nouvelle constitution, qui est approuvée en décembre 1999. Cette constitution refonde la République en tant que République bolivarienne du Venezuela et accroît les pouvoirs présidentiels.

Le début du XXIe siècle

La présidence de Chávez.
Hugo Chávez, élu en 1998, continue à renforcer son pouvoir et à mettre en oeuvre des politiques socialistes sous le nom de Révolution bolivarienne. Il est réélu en 2000 sous la nouvelle constitution et entreprend des réformes pour nationaliser des industries clés, notamment le secteur pétrolier. En avril 2002, Chávez est brièvement renversé par un coup d'État militaire soutenu par des factions de l'opposition et des secteurs économiques. Cependant, il est rétabli au pouvoir deux jours plus tard grâce à la mobilisation populaire et à la loyauté de certains segments de l'armée.

Chávez lance de nombreux programmes sociaux appelés misiones pour combattre l'analphabétisme, améliorer les soins de santé et réduire la pauvreté. Il utilise les revenus pétroliers pour financer ces initiatives. Il sera réélu en 2006 avec une large majorité. Son gouvernement continue à renforcer le contrôle de l'État sur l'économie et à approfondir les relations avec d'autres pays d'Amérique latine sous des gouvernements de gauche. Mais, malgré les programmes sociaux, la gestion économique commence à montrer des faiblesses avec des taux d'inflation élevés, des pénuries de biens de consommation et une dépendance excessive aux exportations pétrolières. En 2013, Hugo Chávez meurt d'un cancer. Son décès marque la fin d'une ère et laisse un héritage controversé.

La présidence de Maduro.
Nicolás Maduro, ancien vice-président de Chávez, lui succède et remporte l'élection présidentielle de 2013. Son mandat est marqué par une crise économique de plus en plus profonde. La chute des prix du pétrole à partir de 2014 exacerbe la crise économique. Le Venezuela fait face à une hyperinflation, des pénuries de nourriture et de médicaments, et une chute brutale de la production économique.

L'opposition remporte les élections législatives de 2015, ce qui mène à des tensions accrues entre l'Assemblée nationale et le gouvernement de Maduro. Le président de cette assemblée, Juan Guaido, va être reconnu par plusieurs pays (dont les États-Unis) comme président par intérim du Venezuela. Mais en 2017, Maduro crée une Assemblée constituante dominée par ses partisans, réduisant le pouvoir de l'Assemblée nationale. De grandes vagues de protestations contre le gouvernement éclatent en 2014, 2017 et 2019, souvent réprimées violemment par les forces de sécurité. La détérioration des conditions de vie a poussé plus de 6 millions de Vénézuéliens à migrer. Ils se sont installés principalement dans les pays voisins. Les États-Unis ont imposé des sanctions financières et sectorielles au régime Maduro depuis 2017. Après les élections présidentielles du 28 juillet 2024, Maduro s'est revendiqué une nouvelle fois vainqueur.

Adaptations.
Caracas a depuis assoupli certains contrôles économiques pour atténuer l'impact de sa crise économique, par exemple en autorisant une plus grande flexibilité des devises et des importations pour les particuliers et les entreprises. Mais la pandémie de covid-19, à partir de 2020, aggrave encore la situation économique et humanitaire. Le système de santé, déjà affaibli, est mis à rude épreuve. Les élections parlementaires de 2020, boycottées par l'opposition principale et critiquées par la communauté internationale pour des irrégularités, renforcent le contrôle de Maduro sur le gouvernement. Des tentatives de négociations entre le gouvernement et certaines factions de l'opposition ont lieu sporadiquement, mais avec peu de résultats concrets. Le Venezuela continue de faire face à des défis économiques et humanitaires sévères, avec une population qui souffre de pauvreté généralisée, de manque de services de base et de droits humains restreints. Maduro reste au pouvoir malgré la pression nationale et internationale. Les violations des droits humains, les crimes violents endémiques et la corruption font partie des problèmes actuels du pays. 

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