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Edimbourg |
N 55° 57' W 3° 12'' | Édimbourg (Edinburgh en anglais, Aneda en latin moderne) est la capitale de l'Écosse et du comté d'Edimbourg ou de Midlothian. Population : 435,791 habitants en 2015 (environ 700 000 habitants pour l'agglomération). La ville se situe à 670 kilomètres au Nord-Nord-Ouest de Londres , elle est bâtie dans une position extrêmement pittoresque, au pied des collines de Pentlands. Elle s'étend sur la rive droite d'une petite rivière qui débouche dans l'estuaire du Forth, le Water of Leith, à l'Est de celle-ci, au Sud du golfe, au Nord des hauteurs qui dominent le Lothian. Toute cette région côtière du Lothian est très accidentée, sillonnée de collines. TopographieEdimbourg occupe trois de ces collines, faisant partie d'un ancien complexe volcanique, orientées de l'Est à l'Ouest et les vallées qui les séparent. Toute la ville est dominée par les hauteurs basaltiques d'Arthur's Seat (251 m); la colline méridionale, Blackford Hill, part de la pente escarpée des Salisbury Crags; la colline centrale est celle du Château (117 m); la colline septentrionale s'appelle Calton Hill (107 m); on y célèbre tous les ans, le 1er mai, la fête celtique de Beltane. Les rues basses sont à 30 m d'altitude, les rues hautes à 80 m, les pentes sont très raides. La sombre masse du Château est le trait caractéristique de la ville. Les collines sont reliées les unes aux autres par des ponts qui enjambent les vallées intermédiaires.Édimbourg se partage en deux villes, classées depuis 1995 au Patrimoine de l'humanité par l'Unesco, et séparées par des vallées profondes, la Vieille-Ville (Old Town) qui est placée au Sud de la Ville-Neuve (New Town) qui s'est développée au Nord. Le chemin de fer passe entre les deux; au Nord-Est est le port de Leith, qui n'est rattaché administrativement à Edimbourg que depuis 1920. La Vieille-Ville. La principale rue, le Royal Mile, est celle qui mène sur la colline centrale, de l'esplanade du Château au palais d'Holyrood; cette artère se divise en quatre tronçons : Castlehill, Lawnmarket, High Street et Canongate. Des deux côtés s'embranchent les rues et ruelles; dans la partie orientale, entre la voie centrale de Canongate, il y a des deux côtés deux autres rues parallèles limitant ce quartier (North Bach of Canongate et South Bach of Canongate). Sur l'artère centrale, on remarque la cathédrale (Saint-Giles), la Canongate Kirk, le très moderne palais du Parlement écossais, etc. Au pied de la colline de la Vieille-Ville, du côté du Sud, est la vallée qui séparait celle-ci des anciens faubourgs qu'elle a absorbés. Au fond sont l'emplacement de l'ancien marché aux herbes (Grassmarket) et Cowgate (qui se prolonge par South Bach of Canongate). Le quartier méridional fut jadis celui de la noblesse et des riches. Il a été depuis la fin du XVIIe siècle abandonné pour la nouvelle ville. Le noyau historique de la cité n'a plus ses maisons nobiliaires ou royales; il a perdu sa prison, la fameuse Tolbooth, le «-coeur de Midlothian », comme on l'appelait ironiquement. Mais il a conservé son aspect romantique, et les travaux exécutés depuis un siècle et demi, tout en détruisant maint édifice cher aux archéologues, ont respecté la physionomie générale de la vieille ville. Plusieurs incendies ont causés d'importants dégâts dans la Vieille Ville, en 1824 et encore en 2002, à la hauteur de Cowgate. Panorama d'Edimbourg sur un ancien photochrome (ca. 1900). Au premier plan : le Mound, avec la Royal Scottish Academy et la Scottish national gallery sous laquelle passe le tunnel du chemin de fer. Derrière se trouve la gare de Weverley, avec à sa gauche Princes Garden, dominé par le monument de Walter Scott (grande flèche du baldaquin), puis Princes Street; tout à gauche, la colonne de lord Melville; au fond : Calton Hill, où l'on distingue le monument de Nelson et à sa gauche le "Parthénon" écossais (National monument of Scotland)., La Ville-Neuve. Au Nord du Château se trouvait un grand étang (loch North ou Nor'Loch), dont les eaux, avant son assèchement à partir de années 1820, baignaient les pentes de Calton Hill. C'est au delà de cet étang qu'on commença en 1767 la Ville-Neuve. En 1846, l'assèchement étant terminé, l'ancien étang fut transformé en un jardin (Princes Gardens), puis on y traça le chemin de fer. Au milieu de ce jardin, on a établi un remblai, large de 50 m, long de 295 m (the Mound), formé avec les matériaux excavés des fondations des maisons de la rue du Prince (Princes Street); il a été régularisé lorsqu'on y éleva les palais qui le surmontent actuellement, et relie la vieille et la nouvelle cité; plus à l'Est, les communications sont complétées par le viaduc ou pont de Waverley, surplombant la gare centrale et par le viaduc du Nord (North Bridge), qui prolonge le viaduc du Sud et rejoint la rue Haute. Sur le Mound sont deux édifices néo-classiques avec leurs colonnades et leurs frontons triangulaires (la Royal Scottish Academy et la Scottish National Gallery) édifiés, le premier de 1823 à 1836, le second de 1850 à 1854. Au Nord de Princes Gardens s'allonge un beau boulevard rectiligne (Princes Street), où l'on trouve de nombreux commerces, et notamment les grands magasins Jenners (à l'angle de Saint David Street) et British Home Stores (BHS), et qui aboutit au viaduc septentrional et à l'éminence de Calton Hill, au pied de laquelle est la plaine verdoyante de Waterloo. Ce boulevard est le centre de la ville actuelle et la région la plus élégante; le long s'élèvent l'église Saint Chuthbert, au pied du Château, et plusieurs autres petites églises, l'amphithéâtre Ross Band Stand (théâtre en plein air), le monument de Walter Scott, baldaquin de style gothique, recouvrant la statue, oeuvre de Steell, les statues de Wellington, John Wilson, Allan Ramsay, Livingstone. Au Nord se trouve la Ville-Neuve, dont les maisons monumentales sont bâties en pierre de Craigleith. Le premier quartier de la Ville-Neuve forme un long rectangle délimité par Princes Street au Sud, Queens Street au Nord; au milieu est la place Saint-André (Saint-Andrew Square), avec la colonne de lord Melville (Henry Dundas) et plusieurs banques, parmi les plus affairées de la ville. La rue Saint-Georges (George Street) relie la place Saint-André à la place Charlotte (Charlotte Square) plus à l'Ouest, où se tient le festival international du livre d'Edinbourg, et que borde l'église Saint-George. Dans la rue Saint-George, on remarque les monuments de Pitt, Chalmers et George IV; sur la place Charlotte, celui du prince Albert. Au Nord de Queens Street est un jardin (Queens Garden), au delà duquel on a construit les maisons les plus aristocratiques et les plus somptueuses d'Edimbourg; une place octogonale (Moray Place), confinant à la rivière de Leith, est la plus belle de ce quartier. Un pont, long de 136 m, élevé de 63 m au-dessus du fond de la vallée, le pont de Stock Bridge, conduit au faubourg de Dean, sur la rive gauche du Water of Leith. Au pied jaillit une source minérale. Sur la rive droite, entre la rivière et le chemin de fer, la ville s'étend vers Haymarket. Leith, ayant longtemps formé une ville distincte, un bourg parlementaire avec ses magistrats municipaux, a fini par se confondre avec Edimbourg, chacune des villes rapprochant ses maisons de l'autre; une large chaussée les met en relations (Leith walk) sans parler des autres routes et du chemin de fer qui passe entre les deux villes. La cité maritime se prolonge le long de la mer à l'Ouest, par d'autres agglomérations, Annfield, Newhaven, Trinity, Granton. A l'extrémité orientale de la nouvelle ville culmine la colline de Calton. On l'a comparée à l'Acropole d'Athènes, et cette comparaison flattant l'amour-propre écossais, on a tenté de reproduire sur le sommet les merveilles de l'art grec. On a édifié un Parthénon, monument national, commémoratif de la bataille de Waterloo; mais on n'a pas eu de quoi l'achever; on a édifié en l'honneur de Dugald Stewart une copie du monument choragique; à côté, on a mis la colonne de Nelson, haute de 37 m, une statue de Playfair; au pied de la colonne, un temple rond consacré à Robert Burns. Les monuments d'EdimbourgLes églises.Edimbourg renferme un très grand nombre de monuments anciens ou récents. Les plus remarquables ne sont pas les édifices religieux dont peu méritent une mention, bien qu'il y en ait 142. De ces églises, la moitié sont presbytériennes. La plus intéressante est Saint-Giles, ancienne église collégiale et cathédrale de la capitale. Elle possède une tour de 47 m en style gothique, un choeur du XVe siècle avec chaire en pierre et stalles en bois, mais elle a été abîmée par les remaniements modernes. On y voit les tombes du régent Murray, du marquis de Montrose, de Napier. Citons encore l'église du Trône (1637-1663) et la cathédrale édifiée pour les épiscopaux à l'instigation de miss Walker de Coates et Drumsheugh; les plans furent établis par Gilbert Scott et l'église commencée en 1874. Elle est dans le style ogival du XIVe siècle; la plus haute de ses tours a 84 m de hauteur. Les autres églises, sans avoir de mérite particulier, ont cet avantage que leurs dômes, leurs flèches, leurs tours contribuent à l'aspect pittoresque d'Edimbourg. - La cathédrale Saint Giles, à Edimbourg. Le Château.
Le palais d'Holyrood. Le palais d'Holyrood. A gauche, les ruines de l'ancienne abbaye. A l'arrière plan : Arthur's Seat. Le Protecteur le fit rebâtir, mais le nouveau palais ne fut achevé qu'au temps de Charles II, sur les plans de William Bruce de Kinross, par Robert Mylne auquel on doit la belle cour entourée d'une colonnade. La plus belle salle est une galerie de 50 m consacrée aux tableaux historiques. On y voit les 106 portraits de rois mythiques de l'Ecosse, descendants présumés de Fergus Ier; un triptyque de 1484 avec les portraits de Jacques III et de sa femme Marguerite; n'est dans cette galerie que le prétendant Charles-Edouard tint sa cour en 1745; c'est là qu'ont lieu les élections des pairs écossais. Le château d'Holyrood fut la résidence du dernier des Bourbons de France; le comte d'Artois y résida avec sa suite d'émigrés jusqu'en août 1799. Il y revint sous le nom de Charles X, après la révolution de 1830. Le prince Albert a décoré le palais avec une élégante fontaine copiée sur celle du palais de Linlithgow. Parliament House. Les Archives. La Royal Scottish Academy et la Scottish National Gallery. L'Université d'Edimbourg et ses dépendances. Le jardin botanique. Museum of science and art. Facultés de médecine. New College. Autres monuments. On peut encore citer comme établissement d'enseignement supérieur la Philosophical Institution (Queens Street) et l'Edinburgh Literary Institute (South clerk Street). Les prisons étaient jadis groupées au pied de la terrasse méridionale de Calton Hill, entre Canongate et la place Waterloo. Le Château d'Edimbourg. Histoire d'EdimbourgLe rocher du Château, masse basaltique abrupte qui émerge du sol sablonneux de la plaine, dut attirer de bonne heure l'attention; facile à mettre en défense, il fut le noyau d'Edimbourg. Il y eut probablement là un fort romain; la convergence des ruines romaines l'indique; mais on rejette l'hypothèse de Camden, reprise par d'Anville, qui l'identifiait avec Alata Castra, le Stratopedon Pterôton de Ptolémée. Plus tard, ce fut un lieu fortifié du royaume des Pictes; on a voulu l'identifier avec la colline d'Agned, théâtre d'une victoire d'Arthur. Le rocher du Château portait le Magh Dun (Maiden Castle) au pied duquel se forma un hameau. On admet que la paroisse de Saint-Cuthbert fut la première de la ville.On a proposé plusieurs étymologies du nom actuel . Pour les uns, il viendrait du roi Edwin de Northumbrie (616-633), lequel aurait occupé le Château et appuyé sur Edwins-burgh (la forteresse d'Edwin) la domination des Angles sur les rives du Forth. Cette tradition est douteuse, et durant des siècles toute cette région de la Tweed et Forth fut disputée entre les Anglo-Saxons, les Danois et les Pictes. Il semble qu'il faille plutôt accepter une origine celtique de la première partie du nom (Edin), qui correspondrait au nom (Eidyn ou Etin) d'une forteresse contruite par une tribu celtique que les Romains appelaient les Votadini. La deuxième partie du nom (Burgh), correspond quant à elle au mot de vieil anglais désignant un site fortifié.Edimbourg n'était qu'un fort de la frontière. Sous le règne de Malcolm Canmore, on y construisit un palais royal où la pieuse reine Marguerite, petite-nièce d'Edouard le Confesseur, mourut en 1093. Les fils de Malcolm et de Marguerite continuèrent d'y habiter, et la ville grandit rapidement dans les premières années du XIIe siècle. L'église Saint-Gilles fut fondée par Alexandre Ier vers 1110; le Château fortifié de nouveau par David Ier, dont le donjon ne fut détruit qu'en 1572. C'est aussi David par qui fonda l'abbaye de Holyrood, où les rois d'Ecosse vinrent souvent, de même qu'à leur château. Le bourg de Canongate s'accrut, grâce à ce voisinage de l'abbaye. Néanmoins, Edimbourg était toujours regardé comme une place frontière; les souverains y venaient de temps à autre. En 1215, on y rassembla un parlement. Le véritable essor de la ville date du XVe siècle, lorsque les Stuarts en firent leur capitale et y fixèrent leur résidence. C'est alors que la cité du Château absorba les bourgs et villages voisins de Calton, Portsburgh, Saint-Cuthbert, Montries Hill, Broughton, Canonmills, Sillvermills, Deanhaugh, compris dans la Vieille-Ville. Déjà, pourtant, Edimbourg était regardé comme un des quatre principaux bourgs d'Ecosse avec Stirling, Boxburgh et Berwick, et la réunion de leurs coutumes formait, en matière commerciale, le premier corps de la législation écossaise. Cependant, jusqu'en 1450, la ville ne dépassait pas le voisinage du Château et de la rue Haute. C'est à cette date qu'une enceinte commune y réunit les bourgs voisins et constitua la Vieille-Ville. Ainsi abritée, elle se développa rapidement. Après l'assassinat de Jacques Ier (1436) à Perth, on avait transféré la capitale et la cour des rives du Tay à celles du Forth. Jacques II fut couronné à Holyrood et non à Scone, et le jeune roi, avec sa mère, s'installa dans le Château. De ses quatorze parlements, huit furent tenus à Edimbourg, où son père n'en avait assemblé qu'un sur treize. Jacques III, bien qu'il préférât la résidence de Stirling, tint ses parlements à Edimbourg. Il lui conserva les privilèges, concédés par Jacques II, qui l'avait, en 1452, placé en tête des bourgs royaux. Il en ajouta de nouveaux; la Charte d'or (Golden Charter) de 1482 conféra au prévôt et à la municipalité l'office héréditaire de sheriff avec des pouvoirs judiciaires et financiers étendus. Ces privilèges furent confirmés et accrus par la suite, en dernier lieu dans la charte de 1603, concédée par Jacques VI. Après le désastre de Flodden, les bourgeois construisirent à la hâte une seconde enceinte comprenant Cowgate et la colline méridionale (Grey Friars et l'hospice Heriot), mais Canongate, dépendant de l'abbaye de Holyrood, resta encore en dehors. C'est pour entasser la population chaque jour plus dense à l'intérieur de cette enceinte que furent élevées ces maisons à dix étages qui on fait d'Edimbourg une ville si différente des villes anglaises. Edimbourg au XVIIe siècle. La Vieille-Ville, formée de la réunion d'Edimbourg et de Canongate, conserva jusqu'à la fin du XVIIIe siècle l'aspect de cité du Moyen âge, sans autres rues carrossables que la rue Haute et Cowgate. Elle devint le rendez-vous de la noblesse écossaise et de tout le monde officiel, et prit le caractère qu'elle a conservé. Il est vrai que les avantages du rang de capitale n'allaient pas sans inconvénients corrélatifs. Devenue le rempart de la nationalité écossaise, elle connut plus que par le passé les maux de la guerre. Ce qu'avait épargné l'incendie de 1530 fut détruit, en 1544, par les Anglais du comte de Hertford. Ils revinrent trois ans après. Le Château, Holyrood et Saint-Gilles furent les seuls monuments qui survécurent à ces dévastations. La citadelle résista même après la prise de la ville; si Cromwell la prit, elle tint en échec les jacobites. Mais, dès cette époque, la principale gloire d'Edimbourg fut due à l'intelligence; ce fut la métropole intellectuelle de l'Ecosse. C'est là qu'en 1507 fut établie la première imprimerie du royaume. A la cour de Jacques II brillèrent les poètes Dumbar, Walter Kennedy, Gawin-Douglas; - c'est à Greenside, au Nord de Calton Hill, que sir David Lindsay fit jouer sa Satire of the Three Estates. Au XVIe siècle, il faut nommer Knox, Buchanan, Alexander Montgomery; au XVIIe, Drummond de Hawthornden; au XVIIIe, Robert Barclay, Gibert Burnet, Allan Ramsay, Smollet, Fergusson et Burns. Enfin, à la fin du XVIIIe siècle et au commencement du XIXe, une pléiade d'hommes célèbres les deux Monros, Cullen, Black, Playfair, Dugald-Stewart, Leslie, professèrent à l'Université; Hume, Adam Smith, Law, Erskine, Robertson, Henry Mackensie les surpassèrent; autour de Walter Scott, le romancier et poète national, on peut citer Wilson, Brougham, Jeffrey, Cockburn, Chalmers, puis Carlyle qui s'efforcent de justifier le surnom d'Athènes moderne. Autour de la cour suprême se sont groupés des jurisconsultes renommés; l'école de médecine peut citer des savants connus dans toute l'Europe. Les noms de Nasmyth, Wilkie, Mac Culloch, Watson Gordon, Harvey, Drummond, sont presque aussi connus que ceux des littérateurs. (A.-M. B.). |
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