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Une relique
est un souvenir matériel d'une personne vénérée;
dans le catholicisme, il s'agit généralement
d'un saint (![]() ![]() ![]() Cette pratique devint dès le IIIe
siècle un rite obligatoire; aussi, quand la paix fut rendue à
l'Église, le nombre des martyrs diminuant tandis que celui des autels On étendit aussi la dignité
de reliques aux objets qui avaient touché les personnes vénérées,
et on rechercha d'abord et surtout celles qui avaient été
en contact avec le Christ et la Vierge
dont on n'avait pas les corps : les reliques de la Passion; les clous de
la vraie Croix, la couronne d'épines, le saint
suaire, la sainte tunique, la colonne de la flagellation,
la pierre du saint sépulcre, les gouttes du saint sang, les vêtements
de la Vierge, chemise, voile, etc. On sait que selon la tradition chrétienne,
la vraie Croix fut retrouvée par sainte Hélène en
326. On connaît moins les premières origines des reliques
parfois étonnantes de la vie terrestre du Christ et de la Vierge
: relique de la circoncision, saintes larmes, lait et cheveux de la Vierge
: au Moyen âge On sait comment le clergé de la fin du Moyen âge, trop peu souvent digne de sa mission, tirait en maint lieu un profit exagéré de la pieuse curiosité des pèlerins pour des collections de ce genre, et comment le culte des reliques fournit un thème propice à l'éloquence des réformateurs qui le proscrivirent et voulurent qu'un traitement égal fût fait à la dépouille de tous les chrétiens. En sa XXVe session, le concile de Trente enseigne (De invocatione, veneratione et reliquiis sanctorum) que les fidèles doivent porter respect aux saints corps des martyrs et des autres saints qui vivent avec Jésus-Christ, ces corps ayant été autrefois les membres vivants de Jésus-Christ et le temple du Saint-Esprit, et devant être ressuscités pour la vie éternelle et revêtus de la gloire, Dieu même faisant aux humains beaucoup de bien par leur moyen. De sorte que ceux qui soutiennent qu'on ne doit point honneur ou de vénération aux reliques des saints ou que c'est inutilement que les fidèles leur portent respect, ainsi que aux autres monuments, sacrés, et que c'est en vain qu'on fréquente les lieux consacrés a leur mémoire, sont absolument condamnés, comme l'Église les a déjà condamnés et comme elle les condamne encore.Cette doctrine contient, deux choses qu'il importe de bien distinguer : d'une part, la vénération du corps des saints, en souvenir des choses que Dieu a accomplies en eux, et comme hommage à l'espérance en la résurrection; d'autre part, le culte des reliques, à cause des secours miraculeux dont elles sont les moyens, et l'efficacité des pèlerinages ![]() - ![]() Reliques de Saint-Gilduin, (Eglise saint-Pierre, à Chartres). Il est impossible de rapporter à
la religion des juifs qui devinrent les premiers
chrétiens, l'origine d'un culte rendu aux cadavres des morts,
et de la foi en la
Nous, n'avons point besoin de curiosité après Jésus-Christ, ni de recherches après l'ÉvangileIls estiment d'ailleurs que c'est une étrange manière de vénérer les serviteurs de Dieu, que de dépecer leur corps et de disperser leurs membres. Le culte des reliques a été introduit dans l'Église par la dévotion des païens pour les restes de leurs morts. On en trouve des exemples mémorables dans la vénération des Athéniens pour ce qui leur était présenté comme les reliques d'Oedipe et de Thésée. Les honneurs rendus aux restes de Phocion
et de Démétrius offrent des ressemblances caractéristiques
avec les pompes de l'Église catholique
en la translation des reliques. Une étude attentive des anciens
Actes
recueillis par Ruinart (Acta Martyrum sincera; Vérone Dès lors, l'usage s'établit
de construire des autels sur leur corps, ou
d'enclore la place où ils avaient souffert. Un concile de Carthage En France, au VIe siècle, les reliques étaient considérées comme tellement nécessaires à la consécration des églises, qu'on en pourvut toutes les églises anciennes qui n'en possédaient point. Pareil fait se produisit aussi en Orient, vers le VIe siècle, et finalement il fut prescrit formellement par le IIe concile de Nicée, en 787. La partie de l'autel dans laquelle les reliques étaient placées reçut en Occident le nom de Sepulchrum ou de Confessio. Dès le VIe siècle, on mit des reliques au-dessus de l'autel comme à la place la plus honorable. Pour pourvoir aux besoins, toujours croissants, on s'adressait ordinairement à Rome. Lorsque les reliques y manquaient, on déposait sur les confessions de saint Pierre et de saint Paul des morceaux d'étoffe ou d'autres objets, qui se trouvaient ainsi élevés à la dignité de reliques. - ![]() Reliquaire contenant le fragment supposé d'un poignet de Saint-Louis. Chapelle de la Vierge (Basilique saint-Denis). On divise les reliques en trois classes : les reliques insignes, les notables et les minimes. Les reliques insignes sont le corps entier ou un membre entier, comme la tête, le bras, une jambe, ou la partie du corps sur laquelle le martyr a souffert. Une relique notable est une partie entière du corps, qui n'est pas un membre, comme un doigt, une côte, un fragment considérable d'une partie importante de la tête, par exemple d'une des mâchoires. On appelle reliques minimes celles qui ne consistent qu'en petits fragments : telles sont, par exemple, les reliques contenues dans des médaillons ou autres petits reliquaires propres à être suspendus au cou des personnes dévotes. On donne aussi le nom de reliques aux objets qui ont été à l'usage d'un saint, comme les vêtements qu'il a portés, les instruments de son supplice. Pour laisser à ce chapitre de l'histoire
de l'Église catholique son caractère, il nous semble utile
de noter quelques reliques traditionnellement présentées
comme authentiques par de graves auteurs ou renfermées dans des
monuments célèbres, édifiés pour les recevoir
vingt et un exemplaires de la robe sans couture de Jésus-Christ
se trouvent à Trèves, à
Argenteuil |
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