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New York

New York est la plus grande ville des Etats-Unis et de tout le continent américain, l'une des plus grandes du monde, depuis la réunion (le 1er janvier 1898 par, décision du Congrès) de l'ancienne New York, de Brooklyn et de la banlieue de ces deux villes en une « plus grande New York » (Greater New York). Elle se situe dans l'Etat de New-York,  sur l'océan Atlantique, et à l'embouchure de l'Hudson

L'emplacement de New-York fut visité, au XVIe siècle, par Verazzano, en 1609 par Hudson. En 1623, des Flamands y fondèrent la Nouvelle-Avesnes, transformée ensuite par les colons hollandais en Nouvelle-Amsterdam. Après la conquête anglaise de 1664, sous Charles II, la ville devint New-York, du nom du duc d'York (devenu ensuite le roi Jacques II), à qui cette colonie avait été concédée.  Reprise en 1673 par les Hollandais, elle retourna dès l'année suivante à l'Angleterre. Les Américains l'enlevèrent à la métropole en 1783; le 1er congrès de l'Union s'y assembla en 1785.  Elle a été souvent ravagée par la fièvre jaune et incendiée en 1835. La conscription y occasionna une sanglante émeute en 1863. L'attentat perpétré contre son centre financier le 11 septembre 2001 a fait 3000 victimes.
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New York au 19e siècle.
New York en 1876.

Lorsqu'elle passa sous domination anglaise, New York (qui n'occupait alors que le Sud de l'île de Manhattan) comptait 2500 habitants. Lors de la guerre d'Indépendance, elle en avait 21.000, 60.500 en 1800, 515.400 en 1850, 1.206.000 en 1880, de 1.510.000 en 1890, 1.802.000 en 1892 avec le Bronx (district annexé sur le continent). En 1898, la ville avec ses dernières adjonctions, y compris Brooklyn, la ville de New York comptait 3.385.000 habitants; elle en a aujourd'hui 8, 4 millions (2009). Les descendants des colons primitifs sont de nos jours peu nombreux : la majeure partie de la population est formée d'immigrants allemands, irlandais, polonais, français, italiens, etc. De l'ancienne ville hollandaise, qui était au Sud de l'île Manhattan, il ne reste plus de traces depuis longtemps. Cette basse ville, hérissée de gratte-ciel est devenue un centre des affaires. La ville haute présente la disposition caractéristique des villes nouvelles d'Amérique: avenues parallèles dirigées du Nord au Sud, coupées par des rues perpendiculaires équidistantes.

Situation. Climat.
Située au Sud-Est de l'Etat de New York, au fond d'une baie qui communique avec l'Atlantique par le passage de Sandy Hook, entre Long Island et l'État de New Jersey, la City of New York actuelle se compose de cinq circonscriptions (boroughs), Manhattan, Bronx, Brooklyn, Queens et Staten Island.

Le borough de Manhattan  occupe l'île du même nom (mot qui signifierait en algonkin, l'île aux collines), limitée au Sud par le port, à l'Ouest par l'Hudson ou rivière du Nord, au Nord par la crique de Spuyten Duyvil, transformée aujourd'hui en un canal de grande navigation qui relie l'Hudson à la rivière de Harlem, au Nord-Est par la rivière de Harlem, à l'Est par la rivière de l'Est (East River). C'est à Manhattan que se trouvent les gratte-ciel : ils sont regroupés les uns au Sud de l'île, dans le district financier, les autres dans le Midtown, au Sud de Central Park. Population : 1,62 million d'habitants; superficie : 93 km².

Le borough de Bronx (dont le nom rappelle celui du danois Johannes Bronck, premier colon qui s'y serait installé) embrasse la région continentale comprise entre Yonkers au Nord, la rivière Harlem à l'Ouest et le détroit de Long Island à l'Est (partie du comté de Westchester, anciens faubourgs Morrisania, de Pelham, etc.). On y remarque son zoo et son jardin botanique, ainsi que le Pelham Bay Park. Population : 1,38 million d'habitants; superficie : 109 km².

Le borough de Brooklyn se compose de la ville du même nom (qui dérive de Breukelen, petite localité hollandaise) et de l'extrémité Sud-Ouest de Long Island, y compris East Brooklyn, Flatsbush, Flatlands, et les villages maritimes de Coney Island et du Rockaway Beach. Brooklyn, qui a été surnommé le dortoir de New York, parce que tant de gens qui passent la journée à l'Ouest de l'East River reviennent passer la nuit sur l'autre ville, est aussi essentiellement la ville des églises et des cimetières. Population : 2,5 millions d'habitants; superficie : 183 km².

Le borough de Queens (nommé ainsi en en référence à la reine (queen) Catherine de Bragance, épouse de Charles II) comprend Long Island City, Flushing et toute la banlieue de Brooklyn, avec Jamaica et la baie du même nom; on y trouve les deux aéroports de La Guardia (construit sur un terrain gagné sur Flushing Bay) et John F. Kennedy (au fond de Jamaica Bay). Population : 2,24 millions d'habitants uperficie : 283 km².

Le borough de Staten Island (autrefois nommé borough de Richmond) occupe l'île du même nom (allusion à des Etats (Staten) généraux tenus à La Haye au XVIIe siècle) située au Sud-Ouest de l'île de Manhattan et séparée par un étroit bras de mer de l'État de New Jersey. Staten Island est une circonscription essentiellement résidentielle. Population : 483,000 habitants; superficie : 151 km².

L'ensemble de cinq boroughs couvre une superficie d'un peu plus de 800 km², sans compter les surfaces aquatiques. Avant le 1er janvier 1898, la ville de New York se composait exclusivement de l'île Manhattan et du Bronx  à l'Est et au Nord de la rivière Harlem.
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New York : les boroughs.
Les boroughs de New York.

Le port de New York n'est plus le coeur battant de la ville comme il l'a été autrefois. Peu adapté aux impératifs du transport maritime actuel il a vu une grande partie de son activité se reporter sur la rive Ouest de l'Hudson (New Jersey) et notamment sur le port d'Elisabeth, face à Staten Island, qui est aujourd'hui le plus grand port de containers du monde. A Manhattan, les bords de l'Est River et ceux de l'Hudson ont perdu presque complètement leurs installations portuaires; et encore sont-elles dédiées seulement au transport de passagers. Il n'en reste pas moins que si l'on considère les autres boroughs (Brooklyn, en premier lieu), le port de la cité de New York proprement dite, avec  ses diverses implantations dans le New Jersey, conserve une importance considérable.

Le climat de la ville de New York présente des écarts entre les extrêmes de température considérables. La moyenne du mois le plus chaud est de 24,2 °C, celle du mois le plus froid de -1,7 °C, la moyenne générale de 10,6 °C. New York est cependant à peu près, à la même latitude (40° 42' 44") que Naples, où la moyenne annuelle de température est de 16, 5 °C. Il fait aussi chaud à New York qu'à Naples dans le mois le plus chaud, mais le froid y est très rigoureux en hiver.

Topographie. Histoire.
L'île de Manhattan est composée, dans sa partie méridionale, de couches profondes de terrains d'alluvion; le sous-sol, plus apparent dans la partie septentrionale, est fait de gneiss et de rochers calcaires, que l'on a dû faire  sauter en nombre de points pour établir l'emplacement nécessaire aux constructions. Le terrain s'élève au Nord-Ouest jusqu'aux Washington Heights qui dominent en falaises de près de 40 m le cours de l'Hudson. Partout ailleurs le terrain de la ville de New York est plat. Battery Park est à 2 m au-dessus du niveau de l'eau, City Hall à 11 m, l'extrémité méridionale de la V avenue à 11,50 m, la 59 rue (Central Park) à 14 m, Mount Morris à 30 m,  la 17 rue à 60 m, la 184(route du pont de Washington) à 75 m. La distance de Battery Park à Canal Street est de 2 kilomètres, à la 14 rue de 4 km, au Sud de Central park de 8 km, au confluent de la rivière Harlem et de l'East River de 15 km, du Spuyten Duyvil Creek de 22 km.

L'entrée de la baie de New York se trouve par 40° 30' de latitude Nord et 74° 12' de longitude Ouest. La largeur entre les rivages bas de Long Island au Nord et la pointe de Sandy Hook au Sud est de 12 km. Les hauteurs de Navesink, situées en arrière et au Sud de Sandy Hook, sont les premiers points aperçus du large par le navigateur se dirigeant vers la baie. La baie principale, constituant, avec ses annexes (les baies de Gravesend, de Sandy Hook et de Raritan), le port extérieur de New York, couvre une superficie de 300 km². Les navires venant de l'Océan trouvent 6 m à marée basse, 8 m à marée haute sur la barre d'entrée, et un chenal de 10 à 15 m de profondeur conduisant au port intérieur par le passage des Narrows (les Etroits), qu'enjambe le pont suspendu de Verrazano (Verrazano Narrows Bridge), et ouvert à 25 km au Nord du phare de Navesink, entre Staten Island et Long Island. Les Narrows n'ont d'abord qu'un demi-kilomètre de largeur entre le fort La Fayette à l'Est et le fort Tompkins (auj. musée militaire) à l'Ouest. Ils s'élargissent peu à peu jusqu'à 2500 m, quand ils débouchent à 5 km de l'entrée dans le port intérieur. Vaste, sûr, profond, avec 40 km environ de circonférence, ce port possède quatre voies d'accès, dont trois sur l'Atlantique, un de l'intérieur. Le Kill Van Kull, canal étroit et tortueux qui sépare Staten Island du continent, relie le port à l'Ouest avec la baie intérieure de Newark et avec celle de Raritan, qui communique directement avec l'Océan. Au Nord, le port reçoit les eaux du fleuve Hudson, au cours profond, large d'environ 1,5 km à la hauteur de New York, sans rapides ni cataractes jusqu'au coude où un canal le relie aux lacs George et Champlain et au Saint-Laurent. A l'Est, le port communique avec l'Océan par l'East River, qui n'est pas un fleuve, mais un canal de marée contournant la côte Nord-Ouest de Long Island et débouchant dans le détroit du même nom. Les Narrows, au Sud, sont la principale issue du port sur la haute mer.

New York, qui se réduisait à l'origine à la seule ville assise sur l'île allongée de Manhattan, ne pouvait se développer que du Sud au Nord. Ses premières maisons furent construites sur la pointe méridionale par les Hollandais. La promenade de la Batterie (Battery Park) et la rotonde de Castle Clinton (Castle Garden) occupent, sur cette pointe, l'emplacement du fort West Battery, autour duquel se forma lentement le village de Nieuwe-Amsterdam (1620 à 1664).

Le village, gagnant du terrain vers le Nord, resserré entre ses deux cours d'eau de l'Ouest et de l'Est, devint une ville, prit le nom de New York, en passant sous la domination anglaise, multiplia ses rues transversales et longitudinales, développa ses longues avenues jusqu'aux champs transformés en un vaste parc (Central Park), engloba successivement les districts ruraux disséminés dans la partie septentrionale (Harlem, Washington Heights, Manhattanville), atteignit, puis déborda la rivière de Harlem et le Spuyten Duyvil Creek et répandit ses faubourgs sur les terres voisines qui forment aujourd'hui le Bronx, à l'Est de la rivière Harlem.

En même temps, une autre grande ville, Brooklyn, se développait sur la côte de Long Island, le long de l'East River et du port; une autre, Jersey City, avec ses annexes, Hoboken, Weehawken, couvrait la rive occidentale de l'Hudson, qui appartient à l'Etat de New Jersey. Autour de Brooklyn surgissaient d'autres agglomérations, Long Island City, Jamaica, Coney Island; derrière Jersey City naissaient les villes industrielles d'Elisabeth et de Newark. Tous ces groupes urbains ont été créés par le port et ont longtemps vécu du port. D'abord isolés et distincts, ils se sont rapprochés, fondus et forment aujourd'hui le coeur d'une agglomération compacte de plus de 18 millions d'habitants.
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New York : la statue de la Liberté.
New York : la statue de la Liberté.
-La Statue de la Liberté de Bartholdi, à l'entrée du port de New York.

Les îles situées dans l'East River, entre New York et Long Island (Blackwell, Ward et Randall) étaient  autrefois dévolues exclusivement à des établissements pénitentiaires ou de charité, des prisons, des asiles d'aliénés, des asiles de pauvres, des maison de travail, des hôpitaux pour les immigrants, à un hôpital d'enfants, etc. Entre les îles Blackwell et Ward, le passage dit Porte de l'Enfer (Hell Gate) était jadis encombré d'écueils sous-marins, que des grands travaux de mine (1876 à 1885) ont fait disparaître. En avant de la ville de New York, au Sud de Battery Park, et à peu de distance de la pointe, se trouvent trois autres  îles : Governor, qui est fortifiée; Ellis où se trouvait l'asile qui recevait les émigrants à leur débarquement; Liberty Island (anc. Bedloe) que surmonte le piédestal de granit de 40 m de haut, au plan en forme d'étoile et portant la colossale statue de Bartholdi, la Liberté éclairant le monde (Statue de la Liberté).

Quartiers, rues, monuments de Manhattan.
De la pointe Sud au Spuyten Duyvil Creek, l'île de Manhattan mesure 22 km de longueur, sur 2 à 2,5 km de largeur en moyenne, 4 km dans la partie la plus évasée. Elle est aujourd'hui tout entière couverte de constructions, au milieu desquelles quelques carrés de verdure (squares) et un parc central  (Central Park) ont été conservés. Le développement historique et topographique a divisé naturellement cette masse urbaine en deux parties, la ville basse (Downtown) la plus ancienne, assise sur l'extrémité Sud de l'île, et la ville haute (Uptown) moderne, quatre ou cinq fois plus longue que son aînée; entre les deux, on parle de Midtown ("Centre ville"). La 5e avenue sert, pour sa part, à définir une partition longitudinale de Manhattan : à l'Est se trouve l'East Side, à l'Ouest le West Side

La ville basse est le siège du commerce, des affaires, de la banque, et dans une certaine mesure encore aujourd'hui du mouvement recevant l'impulsion du port (le World Trade Center, par exemple, avait été bâti à l'initiative de la Port authority). Ses vrais prolongements sont, non pas la ville haute, mais Brooklyn et Jersey City. Ne pouvant s'étendre elle-même, elle a poussé en quelque sorte en hauteur, se couvrant d'abord d'énormes bâtisses à douze, quinze, dix-huit étages et plus, où s'entassaient les bureaux, les magasins, les comptoirs de banque, les sièges de sociétés. Puis ces immeubles, déjà considérables en leur temps, ont cédé la place aux gratte-ciel, dont les premiers existaient déjà à la fin du XIXe siècle, mais dont l'âge d'or ne commence qu'à partir de la fin des années 1920.
 

Les gratte-ciel de New York

Au 1er janvier 1898, il y avait à New York 28 bâtiments ayant de 11 à 29 étages. L'immeuble de l'Ivins Syndicate, dans Park Row, a 29 étages; l'immeuble Saint-Paul, dans Broadway, 26 étages; deux autres, l'American Surety C° et l'American Tract Society, en ont 23; la Maison Pulitzer (ou New York World Building) en a 22 (contruit en 1890, il restera pendant 14 ans le plus haut du monde), deux autres édifices en ont 20; les immeubles des compagnies d'assurance sur la vie viennent ensuite, la Washington avec 19 étages, la Manhattan Life (1894) avec 17, la Mutual Life avec 15, la Mutual Reserve avec 14, la New York avec 12. Quatre autres maisons ont 16 étages, trois autres 15. Plusieurs de ces constructions ont en outre une tour qui s'élève au-dessus de la masse du bâtinent. La tour de l'Ivins Syndicate a 114 m de hauteur, la tour du Pulitzer Building 112 m, celle de la Manhattan Life 104 m; trois autres ont 91 m. Le sommet du toit de la maison de l'Ivins Syndicate aux 29 étages est à 92 m au-dessus du niveau de la rue.

La plupart de premiers gratte-ciel de New York ont disparu; les autres sont tombés dans l'anonymat, la course au gigantisme en a effacé la singularité. Mais on peut encore voir le Park Row Building, contruit en 1899 et haut de 119, ou le célèbre Flatiron Building (Flat iron = Fer à  repasser), au sud de Madison Square, achevé en 1902. Et si le Singer Building construit en 1908 et haut de 187 m (alors le plus haut bâtiment du monde) a été démoli, il reste encore de ce début de XXe siècle la Met Life Tower,  213 m, construite en 1909 et le Woolworth Building, qui date de 1913 et est haut de 241 m. 
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Immeubles new-yorkais au début du XXe siècle; 
à gauche le Park Row Building, avec sa coupole.

Après la Première Guerre mondiale, une nouvelle génération de gratte-ciel fait son apparition, que la législation de l'époque pousse à adopter des styles innovants, mais dont les plus belles réalisations attendront les années 1930, malgré le frein de la crise économique : ce sera la Tour Chrysler (1930), haute de 282 m (319 m avec son pinacle) et L'Empire State Building, haut de 381 m et achevé l'année suivante. De la même période datent le Daily News Building, le 30 McGraw Hill Building, le 40 Wall Street (haut de 283 m), l'American International Buiding (290 m), ainsi que la plupart des 19 immeubles du Rockfeller Center (le plus haut a 259 m).

Dans les décennies suivantes, l'acier et le béton ont laissé leur place à l'aluminium et au verre, donnant ainsi naissance progressivement à un nouveau style de gratte-ciel. Les années 1950 voient ainsi la construction de  Lever House et de l'immeuble des Nations Unies (1952), puis du Seagram Building. Viennent ensuite des réalisations telles que le One Chase Manhattan Plaza (248 m, 1960-61), le MetLife Building (246 m, 1963), ou encore le Ford Foundation Building, qui date de 1967. Les Tours jumelles du World Trade Center, hautes de 412 m (526 m avec les antennes), et dont le projet datait de la fin des années 1950, ont été achevées en 1973 et qui deviendront un temps les plus hauts gratte-ciel du monde. 

Mais à partir de cette époque la course aux plus hauts bâtiments du monde est perdue  par New York : Chicago (Sears Tower), puis des villes d'Asie (Kuala Lumpur, Taipei, Dubaï...) sont désormais davantage intéressées par ce genre de défi. Cela n'empêche pas, jusqu'à nos jours, la construction à New York de quantité de nouveaux gratte-ciel dont la hauteur est généralement comprise entre 200 et 300 m. On peut mentionner notamment le Citigroup Center (279 m, 1977), Seaport Plaza (1983), le Continental Center (1983), l'Equitable Center (229 m, 1985), la Metropolitan Tower (218 m, 1985), le One Financial Square (1987), le City Spire (248 m, 1989), le One Worlwide Plaza (237 m, 1989), la Carnegie Hall Tower (231m, 1991), le Condé Nast Building (247 m, 1999), etc.

Lors des attentats du 11 septembre 2001, les Tours jumelles (Twin Towers) du World Trade Center, percutées par des avions de ligne détournés, ont été détruites. Certains projets pharaoniques, tels que la construction d'une tour de 600 m envisagée par le promoteur Donald Trump (qui venait d'ailleurs d'inaugurer, la même année, la Trump World Tower, haute de 262 m), ont été abandonnés, mais pas la construction de gratte-ciel. Parmi les tours construites depuis, on peut mentionner la Bloomberg Tower (246 m, 2005), le New York Times Building (319 m, 2007), la tour de la Bank of America (366 m, 2008), etc. Sur l'emplacement de l'ancien World Center, on a construit de construire la Freedom Tower, haute de 541 m (achevée en 2013).

Dans la basse ville déjà, bien transformée par des constructions neuves, se trouvent encore des rues étroites, tortueuses, au croisement le plus capricieux; dans le quartier de Southstreet Seaport (le port historique de la ville) on trouve les plus anciennes bâtisses de la ville. A quelque distance, au Nord de Battery Park, Canal Street et de Grand Street forment la transition entre la basse et la haute ville. Des voies rectilignes, très longues, s'alignent parallèlement aux quais, et sont coupées à angles droits par d'autres rues transversales allant de l'Hudson à l'East River. Plus on s'avance vers le Nord, plus devient régulière cette disposition rectangulaire du croisement des rues. Les voies parallèles, du Sud au Nord, sont des « avenues », les voies transversales de l'Ouest à l'Est des rues (streets). Celles-ci sont désignées par des numéros d'ordre, de 1 à 155 depuis la ville basse jusqu'à la rivière du Harlem, et de 155 à 226 jusqu'au canal de Spuyten Duyvil, avec l'indication Ouest (W) ou Est (E), pour la moitié qui se dirige vers l'Hudson et celle qui se dirige vers l'Est. Onze des « avenues » sont également désignées par des numéros, les autres par des noms (Park Avenue, Madison, Lexington, Columbus, Lenox, etc.), voire, indifféremment, par un nom et une numéro (Avenue of the Americas = 6e Avenue).

Dans la ville basse, les rues portent des noms divers selon la coutume européenne? Le système rectiligne n'est interrompu dans la ville haute que par la grande artère nommée Broadway, qui, partant de Battery park, au Sud, coupe l'assemblage confus des rues de la ville basse, se dirige vers le Nord, atteint Union Square, détache sur sa droite les voies appelées Bowery et East Broadway, incline au Nord-Ouest, coupe la célèbre Cinquième avenue (séjour des milliardaires) à Madison Square, puis, à Times square, la Septième avenue et la 42e rue, et enfin diverses autres avenues et toutes les rues transversales de l'Ouest jusqu'à la partie Nord de la ville, où son dernier prolongement à Manhattan, rectiligne, porte le nom de Boulevard. L'artère se continue avec le même nom dans le Bronx, qu'elle traverse pour quitter la ville de New York et atteindre la petite ville de Sleeppy Hollow, déjà bien au-delà de l'agglommération... Broadway, la Cinquième avenue, et les 14e , 23e , 42 et 59 rues sont citées parmi les plus belles voies de New York. C'est là que sont les magasins les plus vastes et les plus luxueux, les grands hôtels, les clubs, les théâtres, les monuments publics, les habitations privées les plus riches. 
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New York : le Radio City Hall.
New York : le Rockfeller Center.
Le Radio City Music Hall, à New York
Le Rockfeller Center. Source : The World Factbook.
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Un mouvement intense de circulation anime à toutes les heures du jour la partie méridionale de Broadway et les rues adjacentes, où sont accumulés les magasins de gros, les bureaux des banques, les palais aux multiples étages des Compagnies d'assurances, depuis Battery et South Street jusqu'à Wall Street. Là se trouvent la  Bourse des valeurs (Stock Exchange), l'ancienne Douane (US Custom House), le Fort Amsterdam sur Bowling Green, où, en 1626, Peter Minuit acheta Manhattan aux Algonkins, l'immeuble de la Chase Manhattan Bank (248 m), avec son groupe des Quatre Arbres de Dubuffet, etc. Au centre du quartier se dressent Trinity Church, la plus riche église' protestante de la ville et qui fut en son temps, avec ses 86 m, l'édifice le plus haut du monde, et Saint-Paul's Chapel, la plus ancienne, construite en 1756, et où  fut célébré l'office qui suivit l'élection du premier président des Etats-Unis, George Washington. Enfin, dans le quadrilatère formé par Liberty Street, Church Street, Barclay Street et West Street, connu sous le nom de Ground zero, se trouvent  les décombres laissés par la destruction des Tours jumelles du World Trade Center, et les immeubles voisins, eux-aussi détruits.
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Wiggins : New York.
Vue de New York (début du XXe s.), tableau de Guy C. Wiggins (Metropolitan Museum, NYC).

Au-dessus de ce quartier, l'artère principale est toujours Broadway, qui traverse maintenant le centre adminsitratif (Civic center) de New York et longe le City Hall (sur l'emplacement des commons [ = pâturages] de l'ancienne ville). Construit de 1803 à 1812, c'est un édifice de style Renaissance, avec portique à colonnade, situé au milieu d'un square, dominé , à l'Ouest par le Woolworth Building, et au-delà duquel, vers le Sud-Est s'amorce la rampe du pont de Brooklyn. On peut voir aussi, dans le voisinage l'ancien hôtel des Postes, achevé en 1876, et le Palais de justice (Court House), construit de 1861 à 1867, palais de marbre avec colonnade. Plus au Nord, entre Bowery, Worth, Baxter et Canal Street, se trouvent le quartier chinois (Chinatown), puis Little Italy et Soho (South Houston Street), qui était une repaire d'artistes dans les années 1970. 

En suivant de nouveau Broadway, on parvient à la hauteur de l'Université de New York, puis de Washington Square avec son Arche, construite pour commémorer le centième anniversaire de l'élection de Washington, et qui borde Greenwich Village, qui s'étend plus à l'Est, et qui fut le précurseur de Soho, mais où l'on croise aujourd'hui plus de touristes que d'artistes. Broadway aboutit ensuite à Union Square et réapparaît un peu plus loin en direction de Madison Square où, à l'angle qu'elle fait avec la 5e Avenue, s'élève le Flatiron Building. La plupart des autres anciens édifices de ce quartier, cousins de ceux du bas de la ville, affichent des prétentions architecturales plus ou moins justifiées, dont le caractère principal est une façade de marbre blanc et un portique à colonnes. Tous, sauf les églises, sont surtout remarquables par leurs proportions gigantesques.
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New York : Wall Street.
Le quartier de Wall Street, vers 1920.

A la hauteur du square Madison, la 5eavenue devient, avec Broadway et les parties les plus voisines des rues transversales, le centre de l'élégance et de l'aristocratie, caractère qu'elle conserve presque jusqu'aux extrémités de Central Park, dont elle longe le côté oriental. C'est le quartier des résidences privées les plus riches (comme celles des Vanderbilt) et des clubs qui s'y sont établis de longue date (Manhattan, Démocrate, Union League, Républicain, Kniekerbocker, Calumet, Century, Union, Lotos). On y trouve aussi l'église' catholique de Saint-François-Xavier, avec le collège des jésuites, une grande librairie méthodiste, une église hollandaise réformée (tour de 89 m), Grand Central Station, l'Académie de médecine, la cathédrale de Saint-Patrick, les grands hôtels Windsor, Holland, Imperial, Normandie, Savoy, Plaza, etc., la bibliothèque Lenox, l'Académie nationale de dessin, l'arsenal (Armory) du septième régiment, l'immeuble de la Société historique. Cette partie de la ville, à l'instar du district financier, à la pointe Sud de Manhattan, est également couverte de nombreux gratte-ciel. On rencontre notamment  : l'Empire State Building, sur la 5e avenvue; la tour Chrysler sur la 42e rue (Est) qui se prolonge vers l'Est jusqu'aux bâtiments du quartier général de l'ONU; le MetLife Building (anc. Pan Am Building), l'Union Carbide Building et Chemical Bank Building,  l'Hôtel Waldorf-Astoria, le Seagram Buiding et la Lever House, sur Park Avenue; le General Motors Building, sur la 58e rue. Enfin, entre la 5e et la 8e avenue, dans le prolongement de Central Park, et près du célèbre Museum of Modern Art (MOMA) : la Rockfeller Center Area, avec, entre autres : l'Equitable Life Building, l'Exxon Building, le Sheraton Center, le New York Hilton, le McGraw Hill Building, le Time & Life Building, etc. Ces constructions dominent le district des théâtres qui s'étend au Sud-Ouest, jusqu'à Times Square.

La partie haute de la ville, au delà et sur les côtés de Central Park, est surtout composée d'immeubles de rapport et contient peu de monuments, si ce n'est au Nord-Ouest ceux de l'Université de Columbia et la cathédrale Saint John the Divine. Il en est de même de Harlem, le quartier afro-américain, au Nord de Central Park, aujourd'hui rénové, et qui accueille aussi des populations de toutes origines. 

Parcs, squares, ponts.
Le jardin le plus grand de New York, Pelham Bay Park, se trouve dans le Bronx. Il occupe 857 hectares, et possède un terrain de golf et une plage (Orchard Beach) sur Long Island Sound. Mais le plus connu est Central Park, situé à Manahattan, au milieu de la ville haute. C'est un long parallélogramme s'étendant du Sud au Nord sur 4 km, entre les 5e et 8e avenues, large de 800 m, couvrant une superficie de 335 hectares, couverte de promenades, de bouquets de bois, d'étangs. On y trouve également, donnant sur la 5e avenue, le Metropolitan Museum of Art. Les réservoirs y occupent dans la partie Nord, 67 hectares.

Les autres parcs principaux  sont, dans la ville basse, Battery Park, parc boisé sur l'emplacement de l'ancien fort détruit en 1787; le Bowling Green, petite place entourée de grilles d'une époque antérieure à la Révolution, berceau de la ville de New York; les squares, ornés de statues de personnages historiques, de City Hall, Printing House, Washington, University, Tompkins, Union, Stuyvesant, Gramercy, Madison, Bryant, Mount Morris, etc. Au cours des dernières décennies, une multitudes des petits espaces verts, ornées souvents d'oeuvres d'artistes contemporains, ont été aménégées, et aèrent les rues assombries par les hauts immeubles. Dans la ville haute, on peut mentionner : sur l'Hudson, le Riverside Drive;  parc long de 4,5 km et très étroit, au Nord duquel le monument du général Grant domine le fleuve; un autre parc plus petit, le Morningside. On a encore le Jackie Robinson Park, le Riverbank State park,  le Trinity park, l'High Bridge Park, le Fort Tryon Park, avec son  musée des Cloîtres (The Cloisters), l'Ingwood Hill Park, etc.

Au delà de la rivière Harlem, dans le Bronx, outre le Pelham Bay Park déjà nommé, on a encore le St Mary's Park, le Sound View Park, le Macombs Dam Park (accolé au Yankee Stadium), le Claremont Park, le Crotona Park (54 hectares), le Poe Park (avec l'Edgar Allan Poe Cottage, où vécut l'écrivain),  l'immense Van Cortland Park, etc. Dans Brooklyn, on nommera  le Prospect Park, le Brooklyn Marine Park, el Fort Green Park, etc., ainsi que la réserve naturelle de Jamaica Bay (Jamaica Bay Wildlife Refuge). Dans le Queens : le Flushing Meadow-Corona Park et le Kissena Park. A Staten Island : Fresh Kills Park, Great Kills Park, Clove Lakes Park, Latourette Park, etc.

Douze ponts font communiquer l'île de Manhattan avec le continent, dix par-dessus la rivière Harlem et le Spuyten Duyvil Creek, deux au-dessus de l'Hudson, au-dessous duquel passe en outre un tunnel (le Lincoln Tunnel). Plusieurs sont des ponts de chemin de fer. Le pont Washington, qui est à la hauteur de la 181e rue et relie Fort Lee, dans le New Jersey,  à Manhattan et, au-delà, au Bronx, a 720 m de long et 24 m de large. Les arches centrales sont de 153 m, le tablier est à 40 m au-dessus de l'eau. Le High Bridge (173e rue) est l'ancien aqueduc des eaux du Croton. Il a 438 m de longueur et est supporté par 13 arches sur des piles de granit. Deux autres ponts doivent encore être signalés  : le pont de Brooklyn, avec un tablier long de plus d'un kilomètre, et qui fait communiquer les deux parties de la ville séparées par l'East River et le Verrazano Narrows Bridge, gigantesque pont supendu depuis 1964 entre entre Brooklyn et Staten Island, et qui marque l'entrée dans la Baie de New York. (A. Moireau).
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New York.
Les gratte-ciel de Manhattan, vers 1920.


Robert Sullivan, Karine Laléchère (traduction) , Rats, une autre histoire de New York, Payot, 2007.

Après les attentats du 11 septembre 2001, on a vu le mot " rat " envahir la presse américaine pour désigner les terroristes. Cette année de sinistre mémoire, un New-Yorkais l'a justement passée à épier d'authentiques surmulots dans une ruelle de Lower Manhattan - ces voisins plutôt discrets qu'on ne croise pas facilement et qui pourtant ne peuvent vivre sans l'homme. Robert Sullivan a choisi de comprendre les plus indésirables et mystérieux de ses concitoyens pour percer l'âme et le passé de sa ville. 

Pendant la guerre d'Indépendance, les rats gris descendirent de bateau, avec mes mercenaires allemands engagés par les Anglais ; au milieu du XIXe siècle, leurs combats désespérés contre les chiens firent l'objet de paris sanguinaires entre chefs de gangs ; au XXe siècle, ils ne furent pas étrangers aux revendications syndicales des éboueurs, et en infestant Harlem ils servirent d'argument aux défenseurs des droits civiques. Dans l'espace et le temps, Sullivan nous promène à travers les labyrinthes d'un Manhattan où les dératiseurs sont plus surmenés que les financiers de Wall Street. En ayant choisi comme animal familier le rat des villes qui patiemment grignote la Big Apple, ce drôle de journaliste à la plume de romancier transforme l'histoire naturelle en histoire urbaine dans ce qui est plus un cabinet de curiosités qu'un film d'horreur. (couv.).

Jacqueline Maurette , Les héros scarifiés du World Trade Center, Jean-Claude Gawsewitch, 2007.
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Au lendemain du 11 septembre 2001 à New York, la poussière n'était pas encore retombée, quand les équipes de secours - pompiers, médecins infirmiers, ouvriers du bâtiment - ont commencé à déblayer quelque 1,6 million de tonnes de gravas; sans oublier les agents de nettoyage qui s'affairaient pour que l'activité reprenne dans les tours voisines. Que sont-ils devenus, ceux qui, mal équipés, manquant de masques, ont œuvré dans la poussière d'amiante, respirant les particules de benzène, de dioxine, de cuivre de plomb?

Ground Zero est très vite apparu comme le chantier le plus dangereux des Etats-Unis. Ils sont aujourd'hui des milliers à être malades. Malades d'une pollution que l'administration Bush s'est efforcée de minimiser. Malades d'un mensonge. Non, l'air n'était pas sain à Manhattan huit jours après l'attentat, comme le prétendaient les agences gouvernementales dont le premier souci semble bien avoir été de rouvrir la Bourse et de remettre en marche le cœur financier de la planète. Quitte à sacrifier les héros. Quitte à devoir faire face aujourd'hui à plus de 5000 procès en réparation des dommages subis... La Bourse ou la vie, l'administration Bush a choisi. C'est ce que démontre dans cette enquête bouleversante Jacqueline Maurette, reporter au magazine Viva. Spécialisée dans les problèmes de santé au travail, elle a rencontré des malades, les associations qui les soutiennent, analysé la presse et la littérature scientifique. Elle a écrit ce livre pour que ces héros ne soient pas oubliés. (couv.).

Anja Llorella Oriol, Ultimate New York Design, Te Neues Publishing Company, 2006.
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New York est connue comme ville que ne dort jamais et c'est une source directe d'innovation pour le design. Ce volume s'intéresse au dernières tendances du design à New York, et couvre des champs tels que l'architecture, les intérieurs et la mode.

Les illustrations montrent ce qui se produit dans les espaces commerciaux et culturels de New York, aussi bien que dans ses résidences privées. Proposant de nombreux exemples, puisés chez des designers new-yorkais d'origine ou d'adoption, cet ouvrage de référence donne une vue d'ensemble de ce qui se produit actuellement sur la scène du design à New York. (couv.)

 
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Dictionnaire Villes et monuments
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