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et iranienne |
Ce qu'on appellera
ici la littérature persane (puis la littérature iranienne)
rassemble au fil du temps des textes Ă©crits en plusieurs langues (seulement
une partie de celles parlées sur le plateau iranien, et qui ont aussi
produit une littérature). Le perse ancien est représenté par les inscriptions
des rois
achéménides. L'Avesta et
les Gathas représentent tout ce qui nous est parvenu de la littérature
zende;
les fragments de l'Avesta que l'on possède ne remontent pas au
delà du IVe siècle de notre ère; les
Gathas
ou hymnes, Ă©crits dans un dialecte particulier, sont plus anciens. La
littérature en langue pehlvie comprend
les traductions des livres de l'Avesta; le
Nirangistan; le
Boundahichn, recueil de traditions; l'Arta Viraf Nâmak,
description du ciel et de l'enfer, et plusieurs autres livres religieux.
Lors de la conquĂŞte arabe en Iran, la culture
proprement iranienne resta plongée dans une torpeur dont elle mit plus
de deux siècles à se dégager. Les Arabes avaient imposé à l'Iran,
avec leur religion, leur langue et leur Ă©criture. Il fallut que les dynasties
locales rendissent à la Perse une partie de son indépendance, pour que
la langue persane (fârsî et dialectes)
reprit le dessus et fût admise même dans les écrits administratifs;
mais elle conserva, en l'adaptant, le système d'écriture arabe. Cette
littérature entra alors dans son âge classique.
Litterature ancienne.
L'Avesta, tel qu'il nous est parvenu, représente les débris du Grand Avesta primitif, dont on attribue la destruction partielle à Alexandre, qui aurait commandé une traduction grecque des ouvrages traitant de la médecine et de l'astrologie, et fait livrer aux flammes tous les autres. La tradition parsie nous apprend qu'il se composait primitivement de 21 nasks ou parties, dont on possédait encore les débris au temps des Sassanides, au moment de la dernière revision des textes. Le nombre et les noms de ces nasks nous sont parvenus, d'abord, dans le Rivâyat de Dastur Barzu Qiyâm-Uddin (XVIIe siècle). De ces 21 nasks, nous n'en possédons qu'un seul complet, le Vendidad. Les autres textes que nous avons, Yasna, Vispered, Khordaitrvesta sont ceux que les Parsis ont emportés avec eux dans leur exode de Perse, et leur caractère est purement liturgique ; c'est là tout ce qui subsiste du vaste ensemble de la législation religieuse et du rituel du mazdéisme. • Le Vendidad se partage en 22 fargards ou divisions; son caractère est civil et religieux; mais il traite aussi de questions cosmogoniques. Il est rédigé le plus souvent sous forme de colloques entre Ormazd et Zoroastre.La plupart des manuscrits de l'Avesta parvenus jusqu'à nos jours datent du XIIIe siècle; ils portent une suscription indiquant le nom de l'auteur, la ville où ils ont été écrits, et l'année d'après l'ère de Yezdedjerd (Les calendriers du Moyen-Orient) ou en samvat indien. Ils ne sont pas tous rédigés en zend; beaucoup le sont en pehlvi, en sanscrit, en gujarati et en persan. Ces traductions remontent à différentes époques; on se servit du pehlvi sous les Sassanides. Quant aux traductions faites en Inde, sanscrites ou gujaraties, elles proviennent des besoins nouveaux qui s'étaient introduits dans la communauté. Les traductions sanscrites datent du XIIe et du XIIIe siècle, lorsque l'étude du pehlvi fut négligée chez les Parsis de l'Inde. Vers le XVe siècle, l'usage du sanscrit avant été abandonné par les Dastours, on employa le dialecte local, le gujarati, pour traduire les versions pehlvies. Ces traductions gujaraties sont très nombreuses et ont abouti, en 1842-1843, à la grande traduction gujaratie du Vendidad, du Yasna et du Vispered, publiée à Bombay sous les auspices de la Société asiatique et connue sous le nom de la traduction des Dastours ou de Framji Aspandiarji. Les traductions persanes sont également intéressantes à consulter. Les
Ghâta.
Littérature persane
classique.
Cest ainsi que l'on cite un distique du vieux grammairien Abou-Haft Hakîm-i Soghdi de Samarcande,qui vivait au Ier siècle de l'hégire, Hanzala de Badghis et Mahmoud-i Varrà q (= le papetier) de Hérat, contemporains des Saffarides, Hakim Firouz Machriqi et Abou-Saliki du Gourgân, sous le règne d'Amr ben Léïth de la même dynastie (vers 900); Abou Choukour de Balkh, auteur de quatrains (roubâ'i) et de rimes redoublées (methnévi), et Aboul-Hasan Chéhid de la même ville, le poète pessimiste, qui, d'après certains auteurs, fut le premier a réunir sous le titre de divan ses poésies éparses. Avec Roûdakî, le premier des poètes classiques, qui était aveugle, la poésie échappe de plus en plus à l'imitation de la poésie arabe pratiquée couramment par les beaux esprits du Khoraçan et de la Transoxiane. Les souvenirs légendaires de l'ancien Iran commencent à fournir la base d'une épopée nationale avec Daqiqi (ou Dakiki), de Toûs, qui tenta la rédaction d'un Châh-Nâmè ou Livre des Rois et vivait également sous les Samanides; Pindar de Réï, mort vers 1040, écrivit des poésies en persan, en arabe et dans le dialecte de sa ville natale, ce que fit également Bâbâ Tâhir Uryà n, qui vivait probablement à la même époque. Le sultan ghaznévide Mahmoud réunit à sa cour une pléiade de poètes, dont le plus célèbre est Firdousi de Toûs, auteur du Chah-Nâmè ( = Livre des Rois), immense poème d'environ 60.000 vers, qui condense les légendes et mythes de l'ancienne Perse et les souvenirs historiques de la période des Sassanides, le tout versé dans le moule d'un brillant poème épique. Le Mélik-ouch-Choarâ ( = Roi des poètes), à cette même cour, était Onçori de Balkh (mort en 1040 ou 1049), le type du poète de cour, dont les poésies de longue haleine sont consacrées à la gloire de son protecteur; à coté de lui brillaient encore Farrukhî du Seistan, qui passa de la cour de l'émir de Balkh à celle de Ghazni, et se rendit célèbre par un poème sur la cérémonie de la marque des chevaux au fer chaud, et Asdjadi de Merv, ou peut-être d'Hérat, dont on n'a plus que quelques odes et quatrains. Il faut compter, parmi les poètes de ce temps, et comme imitateur de la manière d'Onçori, Minoûtchihri de Dameghan, surnommé Chast-guellé (= L'homme aux 60 troupeaux), qui commença sa carrière auprès de l'émir Minûtchihr, prince du Ghilân et du Mazandéran, dont il a pris le nom en guise de takhallouç ou surnom poétique, et la continua à la cour de Mahmoud et de ses successeurs. Asadî, né à Toûs, et qui fut le maître de Firdousi, survécut à son élève et mourut entre 1030 et 1041, et fut le premier à composer des munâzara ou controverses poétiques, dont cinq ont été conservées. L'histoire
et l'épopée.
L'histoire contemporaine de chaque siècle a donné le Zafar-Nâmè ( = Livre des victoires) de Hamdullah Mustaufi, embrassant la période de Mahomet à 1334 le Câhinchâh-Nâmè d'Ahmad Tebrizi, chronique rimée de Gengis Khan et de ses successeurs jusqu'en 1338; le Futoûh es-Salâtin ( = Conquêtes des sultans) de Khâdjeh Abd-ul-Mélik Içà mi, dédié à Ala-ed-Din Hasan, premier souverain du Dekkan de la dynastie bahmanide; le Timour-Nâmè ( = livre de Tamerlan) d'Abdullah Hâtifi, neveu du poète Djâmi, mort en 1521; le Châh-Nâmè-i Ismail de Qâsimi, histoire poétique de Châh-Ismaïl, fondateur de la dynastie des Çafavis (1534); le Châh-Nâmè de Kémà li de Sebzvar, consacré à la gloire de Châh-Abbâs le Grand. L'Inde des grands Mogols a aussi continué à enrichir la littérature épique par le Nisbet-Namè-ï Chahriyâri (= La généalogie princière) de Husséïn Ali-Châh Foursi (1607), consacré à la dynastie des Qoutb-Châh de Golconde; le Zafar-nâmè-î Chahdjehà ni de Hadji Mohammed Djan Qoudsi (mort en 1646); le Châhinchâh-Nâmè d'Abou-Talib Kalîm (mort en 1652); le Padichah-Nâmè de Mîr Mohammed Yahya Kâchi (mort en 1653), poèmes consacrés à Châh-Djéhan (1628-1658); le Kâr-Nâmè d'Irfan, qui traite des hauts faits d'Ali-Mardân-Châh, généralissime du même souverain; l'Achoûb-i-Hindoustân de Bihichti (1659). Nâdir-Châh vit ses conquêtes dans l'Inde racontées en vers par Ichrat, dans le Châh-Nâmè-î Nâdiri (1749); le même poète écrivit plus tard un Châh-Nâmè-î Ahmedi, biographie du prince afghan Ahmed Dourrâni; Feth-Ali-Châh se vit loué par Fath-Ali-Khan Kâchi, surnommé Çabà (mort en 1822), dans un dernier Châhinchâh-Nâmè de 33.000 vers. La
poésie romantique.
La légende de Vis et Râmin, qui rappelle par certains côtés la tragédie amoureuse de Tristan et Yseult, a été mise en vers, environ trente ans plus tard, par Fakhr-ed-Din As `ad d'Astérabad, d'après un ancien original pehlvi (1048). Nizhâmi, né à Koum en 1141, et qui passa la plus grande, partie de sa vie à Gandja (en Azerbaïdjan), écrivit, en 1178, le Makhzan-ul-asrâr ( = Trésor des mystères), collection de maximes morales et religieuses à tendances mystiques, illustrées d'historiettes, puis, deux ans après, Khosrau et Chirîn, histoire romantique et fabuleuse des amours de Chosroès II (Khosrau Parviz) et de la princesse d'Arménie Chirîn, traversées par une passion soudaine de celle-ci pour l'architecte Farhâd; en 1188, il composa Léila et Medjoûn, adaptation de poèmes arabes anté-islamiques, scènes de la vie du désert; en 1197, le Haft-Péîkèr ( = Les sept beautés), légende du temps du roi Bahrâm-Goûr; entre temps, il avait rédigé un lskender-Nâmè sur la légende d'Alexandre; ces cinq poèmes forment un recueil connu sous le nom de Khamsè ( = Les cinq). Comme imitateurs de Nizhâmi, on peut citer Emir Khosrau de Delhi, le plus ancien poète persan de l'Inde (mort en 1325); Djâmi, Hatifi, Ourfi de Chirâz, mort à Lahore en 1591, Salmân Sâvédji, de Sâveh, mort en 1376, dont l'ouvrage intitulé Djamchid et Khorchîd est consacré au roman du fils de l'empereur de la Chine avec la fille de l'empereur romain de Constantinople; Djamà li, Khà djou-ï Kirmâni (mort en 1352). Parmi les auteurs de panégyriques, il faut citer : Anvéri, qui vivait sous le prince seldjoukide du Khoraçan Sandjar (1117-1157); Khâqâni du Chirvân, qui consacra ses louanges à deux souverains de son pays natal, Minûtchihr et Akhsatân, et écrivit, sous le titre de Tohfat-ul-Irâqaïn ( = Présent fait aux deux Iraks), la description de son pèlerinage aux villes saintes de l'Arabie; Soûzanî, de Nassaf, près de Samarcande, fils du peuple (son nom signifie fabricant d'aiguilles), qui donna le modèle de la satire qu'Obaïd Zâkâni, de Zâkân, près de Kazvîn, poussa jusqu'à la grossièreté. Baïlaqâni, Zahîr Fâryâbi et Athir-uddin Akhsikèti se signalèrent également dans ce genre. L'ivresse religieuse des mystiques, l'extase entretenue et développée par des pratiques de dévotion, le détachement des dogmes fondamentaux de l'islam qui permettait à ses adeptes de se livrer à des actes prohibés par la loi de Mahomet, tels, par exemple, que de boire du vin immodérément, donnèrent naissance à une vaste littérature poétique. Les quatrains d'Omar-i Khayyâm, de Nichapour, célèbre également comme astronome et mathématicien, sont le modèle du genre (mort en 1123). Ensuite on peut citer Nâssir i Khosrau, qui écrivit sous le titre de Sefer-Nâmè, le récit de son voyage en Arabie, en Egypte et à Jérusalem, et sous celui de Roûchanâï-Nâmè un poème didactique sur le soufisme. Sanâï, Férid-ed-Dîn Attâr ( = le droguiste), autour du Mantiq-out-Taïr et du Pend Nâmè, Djélâl-ed-Din Roûmi, qui vint de Balkh à Konya fonder l'ordre religieux des derviches tourneurs sous le souverain seldjoukide Alâ-ed-Din Kaï-Qobà d et composa le grand Mesnévi, code philosophique des Soufis (mort en 1273); Moucharrif-ed-Din ben Mouçlih-ed-Din Abdallah Saadi de Chirâz (mort à cent dix ans lunaires en 1291), qui a laissé, dans le Gulistân, mélange de prose et de vers, et le Boustân, tout en vers, des modèles parfaits de la morale enseignée par l'exemple. A la même école se rattachent les poètes lyriques. Aux noms déjà cités de Sanâi et d'Emir Khosrau de Delhi, il faut ajouter ceux d'Ibn-Yamîn, mort à Faryoumad, son pays natal, en 1345, et de Hâfiz de Chirâz, mort en 1389, le plus grand de tous. En outre de poésies mystiques, ses odes contiennent l'expression de sentiments purement humains et des tableaux de la nature où il n'y a pas à rechercher de sous-entendus empruntés au langage figuré des Soufis; c'est son commentateur turc, Soûdi qui a été le seul à sentir cette interprétation d'un certain nombre d'odes. Hâfiz eut des imitateurs, dont les plus connus sont Kémal Khodjandi (mort en 1400), Maghribi de Nâïn près d'Ispahan (mort en 1406), Djâmi (mort à Hérat en 1492) dont les sept poèmes principaux ont été réunis sous le titre de Haft-Aurang ( = Les sept trônes), sans compter d'innombrables poésies détachées, comprises dans trois divans, et ses ouvrages en prose, tels que le Bahâristan ( = Tableau du printemps), imitation du Gulistân de Saadî, et le Nafâhât-ul-Uns ( = Souffles de l'intimité), histoire des Soufis; Bâbâ Fighani de Chirâz, surnommé le petit Hâfiz (mort en 1316 ou 1519), Ourfi de la même ville; Saib d'Ispahan (mort en 1677), qui vécut longtemps en Inde, et enfin, plus tard, Qaâni (mort en 1854), originaire du Fârs, qui fut prince des poètes à la cour de Mohammed-Chah, successeur de Feth-Ali-Châh. Ouvrages
en prose divers.
La conduite des rois, les maximes de gouvernement, résultat de l'expérience de tant de siècles quelquefois heureux, plus souvent malheureux, ont fourni, en dehors de la morale proprement dite qui se dégage du Gulistân de Saadi et autres ouvrages analogues. des compositions spéciales telles que le Djâvidân-Khirad ( = Sagesse éternelle), dont le prototype, censément retrouvé dans un original pehlvi sous le règne du calife abbaside al-Mâmoûn, existe, à la bibliothèque Bodléienne, mais dont la rédaction moderne a été faite dans l'Inde, sous le sultan Djehânguir, par Taqi-uddin Mohammed el-Arradjâni et-Toustéri; le Zafar-Nâmè ( = livre des victoires), conversation entre Chosroès ler, Anouchè-Révân et son ministre Bouzourdj-Mihr sur la politique des Etats, traduit du pehlvi en persan moderne par Avicenne, le Qâboûs-Nâmè ( = Livre de Qâboûs), rédigé en 1082 par le prince du Tabaristan Kaï-Kâous, petit-fils du prince-écrivain Chams-ul-maâli Qâboûs-ben-Wachmguir; le Siyar-ul-Muloûk ( = Conduite des rois), dû à la plume de Nizham-ul-Mulk, le célèbre ministre des souverains seldjoukides Alp Arslan et Malik-Châh, et traduit en français sous le titre de Siasset-Nâmèh ( = Traité de gouvernement); l'Akhlâq-i Nâçiri ( = Morale de Nâçir) dédié au gouverneur du Kouhistan Nâçir-ed-Din Abdurrahim, mort vers 1257, par le savant philosophe et astronome Naçir-ed-Din Mohammed Toûsi; l'Akhlâq-i Djélâli, rédigé pour le sultan Khalil, fils du fondateur de la dynastie des Turcomans du Mouton-Blanc, par Djélà l-ed-Din Mohammed Davâni; l'Akhlâq-Mohsini de Hosséïn Wâïz Kâchifi, auteur de l'Envâr-i Sohéili. Littérature
historique.
Mais l'ouvrage le plus considérable de ce genre est le Rauzat-uç-Çafâ ( = jardin de la pureté), de Mirkhond (mort en 1498, à Hérat), histoire universelle depuis la création du monde jusqu'au sultan Husséin Baïqara, successeur de Tamerlan. Son petit-fils Khondémîr, né à Hérat vers 1475 et mort dans le Gudjerât en 1535, rédigea sous leur forme définitive les deux derniers volumes de l'ouvrage précédent, et l'abrégea sous le titre de Hahib-us-Siyar ( = L'ami des biographies) qui continue l'histoire de Perse, jusqu'à la mort de Chà h Ismaïl Çafavi (1524); il écrivit encore le Maûthir-ul-Muloûk ( = Monuments des rois), le Khulâsat-ul-Akhbâr ( = Résumé de l'histoire), le Dastour-ul-Vuzérâ ( = Règles des ministres), et un Humyoun-Nâmè dédié à la gloire de son protecteur, le grand Mogol Humâyoun; le Nâsikh ut-Tévarîkh, de Mirza Taqi Sipihr; le Rauzat uç-Çafâï Naçiri, dédié à Nas-ed-Din Châh par Riza-Qouly Khan. En outre de ces histoires universelles, on compte quantité de compositions historiques, les unes publiées, les autres restées manuscrites, qui traitent de toutes les périodes de l'histoire moderne les plus connues sont le Tarîkhi-Yamîni d'Aboul-Fadhl Mohammed Baïhaqi, consacré à la dynastie des Ghaznévides; le Târikh-i Djihân-Kochaï ( = Histoire du conquérant du monde) d'Alâ-ed-Din Atâa-Malik Djowaïni (mort en 1283), qui s'occupe spécialement de Gengis-Khan et de ses successeurs jusqu'à l'expédition de Houlâgou contre les Ismaéliens ou Assassins; le Djâmi ut-Tawârikh ( = Annales complètes), de Rachid-ed-Din Fazhl-ullah, surnommé Tabib (= le médecin), qui embrasse l'histoire des tribus turques et celle de Gengis-Khan et de ses descendants jusqu'à la mort de Ghazan (1304); le Tarîkh-i Wâssaf de Chihâh-ed-Din Abdullah de Chirâz, décoré de titre de Wassâf-ul-hazhrat ( = panégyriste de Sa Majesté), par Euldjaïtou, ouvrage remarquable par la difficulté et l'exagération brillante de son style; les deux Zafar-Namê ( = Livre des victoires), qui donnent le récit ampoulé des conquêtes de Tamerlan, l'un de Nizâm Châmi et l'autre de Cherèf ed-Din Ali Yezi (mort en 1454), la grande histoire de l'Inde de Firichté, etc. (C. Huart). La littérature
iranienne depuis 1900.
Le règne des Pahlavi a été marqué par une modernisation rapide et des réformes, ainsi qu'une censure et une répression politique croissantes. Sadegh Hedayat (1903-1951), auteur du roman emblématique La Chouette aveugle (1937), est une figure centrale de la littérature moderne iranienne. Il a abordé des thèmes existentiels et nihilistes. Forough Farrokhzad (1934-1967) est une poétesse révolutionnaire, qui a défié les normes sociales et culturelles de son temps avec ses œuvres intimes et provocatrices comme Une autre naissance (1964). Jalal Al-e Ahmad (1923-1969) a critiqué l'occidentalisation de la société iranienne dans son son essai Gharbzadegi (Occidentosis, 1962). La révolution islamique de 1979 a renversé la monarchie Pahlavi et instauré la République islamique, avec des conséquences profondes pour la culture et la littérature. La guerre Iran-Irak (1980-1988) et les années de reconstruction ont également influencé la production littéraire. Mahmoud Dowlatabadi (né en 1940), connu pour son monumental Kelidar (1978-1984), s'intéresse à la vie rurale et les luttes sociales en Iran. Shahrnush Parsipur (née en 1946) est l'autrice de Femmes sans hommes (1989). Souvent en conflit avec les autorités pour ses écrits, c'est une voix importante de la littérature féminine post-révolutionnaire. Houshang Golshiri (1938-2000), un des écrivains les plus importants de la période post-révolutionnaire, a fait une critique voilée du régime islamique dans son roman Le Roi des ombres (1979). De nos jours, Azar Nafisi (née en 1948) a acquis une renommée internationale, avec son Lire Lolita à Téhéran (2003) où elle décrit la vie sous la République islamique et l'impact de la littérature occidentale sur les jeunes Iraniens. Marjane Satrapi (née en 1969) a été d'abord connue pour son roman graphique autobiographique Persépolis (2000), qui retrace son enfance pendant et après la révolution islamique. |
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