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Assassins
sont des sectaires ismaéliens,
fameux au temps des croisades,
s'établirent en 1090 sous la conduite d'Hassan-ben-Sabah-Homaïri,
dans les montagnes de la Perse septentrionale,
où ils formèrent une espèce d'ordre religieux et militaire.
Leur nom, dont la forme véritable est Haschischins, viendrait
de haschich, nom arabe d'une boisson enivrante, à l'aide de laquelle
leur chef, qu'on appelait le Vieux de la Montagne, les jetait -
selon l'explication donnée ordinairement - dans un délire,
pendant lequel ils s'imaginaient trouver un avant-goût des félicités
éternelles. Ce chef élevait des jeunes gens dans un dévouement
si absolu à ses volontés, qu'ils allaient sans crainte exécuter
ses arrêts de mort contre les rois et les princes ses ennemis. On
sait cependant depuis longtemps qu'il n'est nul besoin de drogues pour
susciter pareil fanatisme.
Les Assassins prirent un accroissement
rapide; ils s'emparèrent d'un grand nombre de forteresses et formèrent
plusieurs établissements, dont deux principaux : l'un au Nord de
la Perse, où leur chef-lieu était la forteresse d'Alamout;
l'autre en Syrie, dans les montagnes de l'Anti-Liban, où ils possédaient
la forteresse de Masyat, entre Antioche
et Damas. Les meurtres que commirent ces fanatiques
rendirent quelque temps redoutable la puissance de leur chef; mais en 1256,
la grande invasion mongole, conduite par
Houlagou, mit fin à leur existence en
Perse.
Ceux de Syrie furent exterminés
quelques années après, par Bibars,
soudan d'Égypte. La puissance des
Assassins avait duré environ 180 ans. Leurs chefs les plus célèbres,
après Hassan sont Kia-Buzurkomid, Ala-Eddyn
ou Aladin, et Rockneddin. C'est d'eux qu'est venu le nom d'assassin donné
depuis à de lâches meurtriers. Parmi leurs victimes les plus
remarquables on cite un calife de Bagdad,
un calife du Caire, et Conrad,
marquis de Montferrat. J. de Hammer a donné l'Histoire des Assassins,
1818 (traduit en français en 1833). |
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