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Les calendriers du Moyen-Orient du Proche-Orient et de l'Afrique |
Calendriers
égyptiens
Le calendrier
pharaonique.
« Pour que les saisons se succèdent d'après une règle absolue et conformément à l'ordre du monde, et pour qu'il n'arrive pas que des panégyries célébrées en hiver tombent en été par suite du changement d'un jour tous les 4 ans dans le lever de l'astre (Sothis), ni que d'autres panégyries célébrées en été tombent plus tard en hiver, comme cela s'est déjà vu et comme cela vient d'arriver, désormais l'année demeurant composée de 360 jours, plus les 5 jours additionnels, un jour, consacré à la fête des dieux Evergètes, sera intercalé tous les 4 ans entre les 5 jours épagomènes et le nouvel an. »Malheureusement nous ne sommes pas en mesure d'affirmer que cette réforme ait été exécutée et maintenue. Ajoutons que les Egyptiens divisaient, ainsi que nous, en 12 heures la durée de chaque jour et de chaque nuit. Le calendrier
copte.
Calendrier Assyro-Babylonien On parlera ici du calendrier assyro-babylonien
(aussi appelé improprement calendrier chaldéen) tel qu'on
a pu le reconstituer à l'aide des inscriptions cunéiformes.
Il semble résulter des travaux publiés par les assyriologues
que l'année assyro-babylonienne était lunaire et se composait
de douze mois (arakh) de 28, 29 ou 30 jours, ce qui donnait un total de
354 à 360 jours environ. Il n'y avait pas d'épagomènes,
mais de temps en temps on intercalait un treizième mois (arakh magru)
qui avait pour but de rétablir la concordance entre l'année
civile et l'année solaire. On ne sait pas si cette intercalation
se faisait régulièrement ou suivant un cycle déterminé
comme chez les Grecs,
et l'on pense qu'elle n'avait lieu qu'à des époques fixées
par les astrologues. Les noms des mois nous sont connus par les textes
cunéiformes, ce sont les mêmes que les mois
juifs que l'on connaissait déjà par la Bible,
c.-à-d. que les Juifs lors de la captivité de Babylone
ont emprunté aux Babyloniens leurs mois, tout en ayant une année
différente qu'ils tenaient des Phéniciens et des Egyptiens.
Les mois chaldéens sont : Nisanu, Airu, Sivanu, Duzu, Abu, Elulu,
Tashritu, Arakhshamnu. Kisilive, Thebitu, Shabatu et Addaru. Les mois intercalaires
étaient Addaru et Elulu redoublés. Chacun des jours du mois
était consacré à une divinité dont il portait
le nom.
Le calendrier juif, en usage pour la fixation des fêtes et cérémonies, remonte au IVe siècle apr. J.-C. et, bien que le cycle de 19 ans ramène le commencement de l'année à la même époque de l'année solaire, il est presque exclusivement lunaire, puisque les mois de 29 et 30 jours dépendent de notre satellite. L'année commune peut être de 353, 354 ou 355 jours, défective, régulière ou abondante, tandis que l'année embolismique, avec son treizième mois, sera de 383, 384 ou 385 jours avec les mêmes noms respectifs. Le cycle lunaire des Juifs, de 19 ans, fut imité des Grecs et possède 7 années embolismiques, qui sont les numéros 3, 6, 8, 11, 14, 17, 19 du cycle. Le jour commence à 6 heures du soir et la semaine, de 7 jours, débute le samedi à cette même heure; le jour est divisé en 24 heures se comptant de 1 à 24, et l'heure est divisée en 1080 parties, chaque partie étant elle-même formée de 76 instants. Les calendriers de la Perse Le calendrier
pré-achéménide
C'est tout ce que l'on sait sur cet ancien calendrier; l'année devait être lunaire et très défectueuse. Le calendrier
perse avestique.
Voici les noms des douze mois, qui sont
des noms de divinités, en pehlvi et en iranien moderne (farsi) :
Les mêmes noms se trouvent sous la forme zende dans l'Avesta. L'année avestique était lunaire et d'environ 354 jours, les Perses la portèrent d'abord à 360 jours puis à 365 au moyen des épagomènes qu'ils empruntèrent aux Egyptiens (IVe s. av. J.-C.). Chaque jour du mois était, comme chez les Chaldéens, placé sous l'invocation d'un génie supérieur ou ized. On a les noms de ces trente izeds; les cinq épagomènes portaient le nom des gâthas ou hymnes que l'on devait réciter chacun de ces jours. A partir de l'an 309 av. J.-C., l'année devient fixe de 365 jours 1/4, grâce à l'intercalation d'un mois tous les 120 ans (au lieu d'un jour tous les quatre ans comme dans les calendriers julien et grégorien). La première intercalation eut lieu en l'an 309 par le redoublement du premier mois Farverdin, la deuxième eut lieu en 189 par le redoublement de Ardibehcsht le deuxième mois, et ainsi de suite. Nous savons par les astronomes arabes que la huitième intercalation eut lieu sous Chosroês Anouchirvân en l'an 531 de notre ère avec le mois de Abân et que c'était le tour de la neuvième intercalation en 651, mais qu'elle ne put s'opérer par suite de la mort de Yezdedjerd III et la destruction de l'empire Sassanide par les Arabes. A partir de cette époque le calendrier musulman est adopté dans tout l'Iran et le calendrier perse n'est plus suivi que par quelques milliers d'habitants qui restent fidèles au culte de Zoroastre et qui prennent dès lors dans l'histoire le nom de Parsis. L'ancienne année perse de 365 jours 1/4 fut cependant encore usitée chez les astronomes arabes d'Alexandrie et de Bagdad, qui s'en servirent, ainsi que de l'ère de Yezdegerd, dans leurs calculs mathématiques et chronologiques à côté des ères de Nabonassar et des Séleucides. Calendrier parsi.
On a peu de renseignements sur le calendrier des guèbres de l'Iran, car l'état de misère dans lequel ils ont vécu des siècles durant sous le joug musulman les a empêché de célébrer normalement leurs fêtes et d'avoir aucune chronologie officielle, mais les parsis de l'Inde, qui sont au contraire dans un état remarquable de prospérité et de richesse, ont une littérature, des écoles, et publient tous les ans en langue gouzeratie un almanach donnant la correspondance entre les jours de l'année parsie et les jours européens et hindous. Les noms des mois sont comme en pehlvi : Farvardin, Ardibesht, Khurdâd, Tir, Amardâd, Shehrever, Meher, Avâm, Adar, Deé, Beheman, Saphandârmad; les noms des jours sont les mêmes que dans le calendrier perse, sauf quelques variantes orthographiques. L'année a 365 jours avec intercalation d'un treizième mois tous les 120 ans. En Inde, la question de l'intercalation, the kabisah controversy, a donné lieu à de vifs débats de 1828 à 1835 : quelques parsis, c'est le petit nombre, rejettant l'intercalation et continuant à avoir une année vague (en avance d'un mois sur l'année nouvelle). On donnait à ces non-réformistes le nom de gadimi "anciens" par opposition aux rasimi ou shenshây "impériaux" qui formaient la grande majorité des parsis de l'Inde. Le calendrier arménien On n'a rien de bien précis sur l'ancien calendrier arménien, on pense toutefois qu'il était le même que le calendrier perse, et que l'année perse de 360 jours avec cinq épagomènes fut introduite en Arménie comme en Cappadoce, sous les Achéménides au IVe siècle av. J.-C., par conséquent avant l'intercalation qui n'a été adoptée par les Perses que plus tard, et que les pays voisins n'ont pas connue. Les noms des mois Dré, Méhegan, Ahégan, sont des vestiges de cette période. L'année arménienne est restée depuis cette époque vague de 365 jours avançant d'un jour tous les quatre ans sur l'année julienne. Elle commençait avec le mois de
navasart "nouvelle année". Après leur conversion au christianisme,
les Arméniens
adoptèrent le calendrier julien, qui est resté depuis en
usage pour déterminer les fêtes religieuses, en même
temps que l'année vague civile. La discordance entre ces deux années
amena des essais de correction, en 669,
en 1084 et en 1616,
cette dernière est de Azaria et est devenue le point de départ
d'une ère qui est suivie par les Arméniens
d'Iran.
Mais le comput le plus généralement admis par les Arméniens
est la grande ère qui part du 11 juillet 552
de J.-C. formant un cycle de 1461 années vagues sans embolisme =
1460 années juliennes. L'année 1450 arménienne a commencé
le 27 juillet 2000 du calendrier grégorien.
Voici les noms anciens et nouveaux (créés par Azaria) des
mois arméniens :
Chacun de ces mois a 30 jours plus les 5 aveliats (épagomènes). Le calendrier de la Cappadoce Les noms des mois cappadociens ne sont connus que depuis le XVIe siècle. Deux siècles plus tard, la découverte de l'Hemerologium donnait le tableau complet de ces mois dans leur ordre réel, avec leur nombre de jours et la comparaison par rapport au calendrier romain. Chaque mois était de 30 jours, ce qui donne un total de 360 jours plus cinq épagomènes; l'année commençait le 12 décembre romain avec Lytanos. Les noms des mois varient suivant les manuscrits, mais quoique défigurés par les copistes il est facile de voir qu'ils n'appartiennent pas au système grec et que ce sont des noms empruntés au calendrier avestique; en voici la liste :
On voit par ce tableau comparatif que les noms des mois cappadociens sont à peu près les mêmes que les noms pehlvis , tels qu'on les prononçait au IVe siècle av. J.-C., époque à laquelle les Perses ont introduit le calendrier sacerdotal avestique, qu'ils venaient d'adopter, en Asie Mineure et en Arménie. L'année cappadocienne était vague de 365 jours comme l'était l'année perse avant l'intercalation. La Cappadoce avait adopté en même temps la religion zoroastrienne ou du moins le culte du feu, car il y avait des pyrées et des prêtres ou puraiqoi du temps de Polybe, de Strabon et de Pausanias. Les calendriers arabes Il faut distinguer au point de vue historique deux époques : Le calendrier
arabe antéislamique.
1 MoutamerA partir de l'an 412 de J.-C. sous Kelâb, trisaïeul de Mahomet, ces noms furent remplacés par de nouvelles appellations dont le sens se rapportait aux saisons ou aux activités humaines. Voici ces noms nouveaux, qui étaient déjà en usage lors de l'apparition de l'Islam et qui ont été conservés depuis dans le calendrier arabe : -
Le pèlerinage de la Mecque,
rendu obligatoire par Mahomet, existait déjà
avant l'Islam,
il avait lieu dans le mois de Barak. L'année antéislamique
était lunaire et par conséquent défectueuse; aussi,
pour corriger l'écart qui existait sur le cours apparent du Soleil
et aussi pour maintenir le pèlerinage en automne,
intercalait-on un treizième mois tous les trois ans (d'après
Massoudi).
L'année embolismique s'appelait dimâsah. L'intercalation ou
Kebs avait été empruntée des Juifs.
Il y avait aussi certains mois de l'année qui étaient sacrés
et pendant lesquels toutes hostilités étaient interdites,
mais par tolérance on permettait la guerre, et l'observation du
mois sacré était différée; c'est ce qu'on appelait
le nasi (retard), mot confondu quelquefois à tort, avec le kebs.
Au moyen de l'intercalation, les Arabes, avant Mahomet, avaient, par le
fait, une année luni-solaire en ce sens que tous les trois ans il
y avait concordance entre leur année civile et l'année solaire
et, par suite, les mois se retrouvaient correspondre avec les saisons,
au moins dans les derniers temps du paganisme, car l'embolisme ne fut pas
toujours régulier.
Il est malaisé de fixer une date arabe lorsque le jour de la semaine n'est pas indiqué; car, si le mois commence le jour où l'on perçoit la nouvelle lune, soit le deuxième après la conjonction, les différences de localité ou de visibilité de la Lune peuvent introduire des divergences. Le mois arabe est divisé en semaines de sept jours, dont les noms n'ont aucun rapport avec les planètes , mais sont désignés simplement par des chiffres. Le dimanche est le premier jour, et ahad; le lundi, le second, et elsnin, etc.; le vendredi, nehar el djemaah, est le jour de la réunion pour la prière. (E. Drouin / P. Pierret). |
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