| Gîzeh, Ghîzeh ou Giza. - Localité de la Basse-Égypte, situé à six kilomètres du Caire, sur la rive gauche du Nil, très large en cet endroit, en face du Vieux-Caire (Fostât-Masr) et de l'île de Rauda. De Gizeh part la route, longue d'environ dix kilomètres, qui mène en ligne directe, à travers des champs de culture et les palmeraies, à l'esplanade de rocher (plateau de Gizeh) sur laquelle s'élèvent les trois pyramides de Khéops, Khéphren et Mykérinos, le Sphinx, le temple du Sphinx, etc. - Le site de Gizeh, par George Price Boyce (1861). Le village lui-même, absorbé aujourd'hui dans la banlieue cairote, a peu profité de la mâne touristique canalisée vers le seul site des Pyramides. Les maisons de plaisance des anciens beys Mamelouks, celle de Moûrâd-Bey entre autres, qui donnaient, du temps de l'expédition française, une si riante physionomie à cette partie du rivage sur plus d'un kilomètre de longueur, n'ont laissé que des décombres. Parmi les nombreuses mosquées qui s'y trouvaient, Maqrîzî cite celle du Repentir (Masdjid et-Tauba) où, paraît-il, on conservait encore au XIVe siècle la caisse en bois dans laquelle on racontait que Moïse fut exposé sur le Nil. On montrait aussi à Gizeh le palmier au pied duquel la vierge Marie était supposée avoir allaité son fils. Gîzeh était alors regardée comme faisant partie de Fostât-Masr, et un double pont de bateaux reliait le faubourg à la capitale en touchant à la pointe méridionale de Rauda. Gizeh s'est forgé encore dans le passé une sorte de réputation à ses fours pour l'éclosion artificielle des poulets. Le commerce qui s'y faisait consistait en céréales, légumes, fourrages et bois de palmier. C'était, avant d'arriver au Caire, la dernière étape des caravanes périodiques venant de la Haute-Égypte ou des oasis. Son nom, qui date de la conquête musulmane (djîza, en arabe littéral), signifie lieu de passage. (P. Ravaisse). - LeSphinx et les Pyramides de Gizeh en 1839. | |