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Jérusalem |
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Jérusalem,
Yerushalayim en hébreu,
al-Quds, en arabe, est une grande ville du Proche-Orient, dont Israël
a fait sa capitale, et qui est revendiquée également en tant
que telle par les Palestiniens, pour l'Etat auquel ils aspirent. Elle compte
plus de 730000 habitants en 2007.
- Jérusalem de nuit, vue depuis le mont des Oliviers; au premier plan le Dôme du Rocher. Source : The World Factbook. Jérusalem, située entre la Mer Méditerranée (à 52 kilomètres) et la Mer Morte (22 km), occupe un plateau calcaire assez inégal. Tandis que, par le Nord et le Nord-Ouest, elle se relie en pente douce aux monts de Judée, elle se trouve isolée sur trois de ses faces et dominée par une série de hauteurs, qui ne permettent de la découvrir qu'à faible distance. Pour avoir un aspect d'ensemble, il faut gravir le mont des Oliviers, d'où l'on jouit d'une vue panoramique d'un grand caractère, avec au premier plan la Vieille Ville que domine la coupole dorée du Dôme du Rocher sur l'Esplanade du Temple (ou des Mosquées), et, au-delà, Jérusalem-Ouest, dont quelques hauts bâtiments (hôtel King david, etc.) entament la ligne d'horizon. Vénérée par les Juifs
comme étant à la fois leur patrie temporelle et spirituelle,
but d'un pieux pèlerinage
pour les diverses confessions chrétiennes,
et respectée des musulmans qui la tiennent pour un des centres religieux
de l'Islam,
Jérusalem est au centre de nombreux enjeux, dont l'exposé
dépasserait largement le cadre de cet article. On se contentera
ici de brosser rapidement l'histoire de la ville, en insistant sur la période
antique de Jérusalem, avant d'en indiquer la physionomie actuelle
et ses principaux monuments.
Panorama de Jérusalem, depuis la vieille ville. © Thierry Labat. |
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Jérusalem
dans l'histoire.
Ville antique de la Palestine, capitale du royaume Juda, Jérusalem était située dans la tribu de Benjamin, à peu près à égale distance de la Méditerranée et du lac Asphaltite, vers les sources du Cédron. Selon la Bible, lors de l'entrée des israélites dans la Terre promise, Jérusalem, dite alors Jébus, appartenait aux Jébuséens. Les Benjamites, dans la tribu desquels elle se trouvait comprise, conquirent la ville basse; mais la ville haute, ou Sion, ne fut conquise que par David, qui fit alors de Jérusalem la capitale de son royaume au lieu de Sichem. Salomon y bâtit le célèbre temple qui porte son nom. Capitale du royaume de Juda, après le schisme des 10 tribus, elle fut prise par Sésac et Néchan, rois d'Égypte, par Amasias, roi d'Israël, vainement assiégée par Sennachérib et prise trois fois par Nabuchodonosor (606, 596, 588), qui finit par la détruire (587). Cyrus en permit le rétablissement (536), et le Temple de Salomon, détruit par les Assyriens, fut reconstruit (516). Jérusalem commençait à refleurir, mais le gouvernement tyrannique des Séleucides la remplit de désordre et de sang et amena le soulèvement des Macchabées, qui rendit pour quelque temps aux Juifs leur indépendance (166-161). |
Cartes extraites de l'Atlas Vidal-Lablache (ca. 1910)
Jérusalem à l'époque de J.-C. |
La Vieille ville de Jérusalem, vers 1910 |
Jérusalem
fut prise ensuite par Pompée en 64 av.
J.-C., par Titus l'an 70 de J.-C. Le temple fut
alors brûlé et la ville détruite presque tout entière,
par Julius Severus en 130, sous Hadrien. Cet empereur la rebâtit,
y éleva un temple à Jupiter Capitolin la nomma Aelia Capitolina,
et défendit à tous les Juifs d'y mettre le pied, 135. Constantin
lui rendit son premier nom et y éleva une basilique. Julien tenta
vainement de faire rebâtir le temple des Juifs.
Jérusalem
depuis le VIIe siècle.
Lors du démantellement de l'Empire ottoman, après la Première Guerre mondiale, la Palestine (Israël, Territoires palestiniens et Jordanie actuels) fut placée par la Société des Nations sous mandat britannique. Jerusalem servit de capitale administrative à cette entité. Selon les plans des Nations-Unies, au moment de la création d'Israël en 1948, la ville de Jérusalem et ses alentours, du fait de son caractère particulier pour les trois grandes religions monothéistes, devait conserver un statut international. Mais lors la première Guerre israélo-arabe qui se déclencha aussitôt, Israël occupa la partie occidentale de la ville, et en fit sa capitale, tandis que la Jordanie (Transjordanie) s'emparait de la partie orientale, y compris la Vieille Ville. En 1967, lors de la Guerre des Six Jours, la partie Est de Jérusalem ainsi que divers autres territoires (Cisjordanie, Bande de Gaza, Péninsule du Sinaï, Plateau du Golan) furent occupés par Israël. En 1980, Israël a défini dans sa Loi fondamentale (= Constitution) Jérusalem réunifiée, comme "capitale éternelle de l'Etat". |
Plan
de Jérusalem en 1900. Cliquer sur l'image pour l'agrandir.
La
physionomie de Jérusalem.
On peu diviser la ville en deux parties : la Vieille ville, qui est la Jérusalem à laquelle on se réfère tout au long de l'histoire jusqu'au XXe siècle, et dont il sera surtout question ici, et la Nouvelle ville, dont les plus anciens quartiers étaient d'abord des faubourgs de Jérusalem construits à partir du milieu du XIXe siècle, et qui a pris de l'importance seulement à partir du mandat britannique, et surtout dans la seconde moitié du XXe siècle, quand elle a abrité toute les grandes administrations et les institutions gouvernementales de l'Etat d'Israël. La
Vieille Ville.
L'Esplanade du Temple (Haram ech-Chérif ou Al-Haram al-Qudsi al-Sharif = le Noble sanctuaire), sur l'ancien mont Moriah où la tradition biblique place le sacrifice d'Abraham et où se trouvait le Temple de Salomon, est un vaste parallélogramme où se dressent le Dôme du Rocher et la mosquée El-Aqsa, ainsi qu'une série de constructions de moindre importance (notamment le tombeau dit des fils d'Aaron).Il subsiste un certain nombre de bâtiments de l'époque judéo-romaine, notamment l'hypogée appelée improprement "tombeau des Rois", le monument dit d'Absalon, et quelques anciennes constructions funéraires. En fait de monuments chrétiens, le principal est l'ensemble de constructions nommé Saint-Sépulcre, dont l'origine remonte à Constantin; le monument actuel est de l'époque des Croisades, mais a subi des remaniements considérables (incendie en 1811, et reconstruction l'année suivante). A noter, dans l'enceinte du Muristan (hospice des chevaliers de Saint-Jean), les ruines de l'église de Sainte-Marie-Majeure et, près de la porte Saint-Etienne, l'église Sainte-Anne (XIIe siècle).La Coupole (ou le Dôme) du Rocher (Qubbetes-Saqrah), improprement appelée mosquée d'Omar, est l'ouvre du calife Abd el-Mélik ibn Mérouan (687 à 690 de l'ère chrétienne); elle recouvre le rocher où la tradition juive, adoptée par l'Islam, place le sacrifice d'Isaac. Elle est, en gros, située dans l'enceinte où s'élevait le temple d'Hérode, lequel avait pris lui-même la place du second temple, rebâti sur les ruines du vieil édifice dont on rapporte l'origine à Salomon. Il est à propos de rappeler ici que l'ingénieuse restauration du temple de Salomon tentée à la fin du XIXe siècle par Perrot et Chipiez n'est, en aucune façon, une reconstitution archéologique. Les édifices chrétiens. - Selon une tradition dont le but est commémoratif et rituel, mais sans fondement historique avéré, l'église du Saint-Sépulcre couvre le rocher où Jésus aurait été crucifié et celui où il aurait été enterré; c'est plutôt une série de sanctuaires qu'une église proprement dite, car autour de la nef à deux coupoles qui est le noyau on en compte jusqu'à 15, appartenant aux différentes communions : la chapelle de l'Apparition, aux latins; l'église Myrophore, aux grecs; l'église de l'Invention de la Croix, aux arméniens et aux latins; le Calvaire, aux grecs et aux latins; la chapelle d'Adam, sous le Calvaire, aux grecs; la chapelle du Vestibule du Calvaire, aux latins; la chapelle de Sainte-Marie-Égyptienne aux grecs; Saint-Michel-Archange, aux coptes, ainsi que l'église des Quatre-Animaux; la chapelle Saint-Jean, aux arméniens; la chapelle du Sacrifice d'Abraham, aux grecs, comme l'église, des Saints-Apôtres, la chapelle des Quarante-Martyrs, la chapelle de Saint-Jacques et celle des Quatre-Évangélistes.La vieille Jérusalem est enfermée dans l'enceinte fortifiée du sultan Soliman (1534), que percent sept portes (dont deux murées), et qui lui donne l'aspect d'une ville du Moyen âge; cette enceinte, peut être considérée comme répondant aux remparts qui défendaient la ville au temps des Croisades. Elle est fortifiée de tours et de bastions et décrit plusieurs sinuosités. Le côté qui longe la vallée du Cédron (à l'Est) est le seul à offrir une ligne parfaitement droite. Une ligne sensiblement orientée de l'Est-Nord-Est à l'Ouest-Sud-Ouest sert de défense à la ville par le seul côté que la nature a rendu accessible. A partir de l'angle Nord-Ouest, qui marque le point culminant de la ville et où plusieurs auteurs placent la tour Pséphinus érigée par Agrippa, le mur tourne brusquement au Sud-Est pour présenter bientôt le seul gros ouvrage de défense encore subsistant, la Citadelle (el-Qalaah); cet ouvrage, qui ne répond d'ailleurs en aucune façon aux conditions de la fortification moderne, commande la porte de Jaffa. A partir de ce point, la muraille, dominant de haut la vallée de Hinnom, court régulièrement du Nord au Sud sur une longueur de 400 m, au bout de laquelle elle se rejette brusquement à l'Est par un angle droit. Elle finit, en suivant une marche brisée, par rejoindre le mur méridional de l'Esplanade du Temple (Haram ech-Chérif). L'ensemble de cette fortification détermine un quadrilatère irrégulier, dont les deux plus grands côtés (Nord et Sud) ont l'un environ 1300, l'autre 1200 m, et les deux plus petits (Est et Ouest) respectivement 900 et 800. Une portion de cette fortification, au Sud-Ouest fait apparaître les restes d'une muraille qui a appartenu au Second Temple, et qui est connue aujourd'hui sous le nom de Mur Occidental ou Mur des Lamentations. Le lieu est considéré par les Juifs comme le plus sacré de leur religion; on y vient prier : il est comme une synagogue à ciel ouvert. - Le Mur des Lamentations (à droite). © Thierry Labat. La hauteur de la montagne du Temple au-dessus
du niveau de la mer est de 744 m, tandis que la colline occidentale présente
des altitudes de 780 à 790 m. La ville sillonée de rues étroites
et tortueuses, bordées de nombreux commerces et parcourues par des
foules de touristes et de pèlerins. Les communications avec l'extérieur
se font par un petit nombre de portes, dont
les principales sont, au Nord la porte de Damas ou porte de la Colonne
(Bâb El-Amoud) et à l'Ouest la porte de Jaffa ou porte de
Hébron (Bâb El-Khalil, Porte du Bien-Aimé). A l'Est
s'ouvre la porte de Saint-Etienne ou porte de Notre-Dame-Marie (bâb
Sidi-Maryam); c'est le seul débouché qui existe du côté
de la vallée du Cédron, la porte Dorée (Bab-el-Daralue),
qui donnerait accès dans l'Esplanade, étant murée.
Au Sud-Ouest se trouve la porte de Sion ou porte du prophète David
(Porte de Sion ou Bâb En-Nebî-Daoud) et au Sud-Est la
porte des Maugrabins (Bâb-el-Maugrarbe), par laquelle Jésus
aurait été amené à Pilate, après sa
capture au jardin des Oliviers, qui en est fort peu éloigné.
Pour les facilités du quartier chrétien on a, en 1889, percé
au Nord-Ouest, la Bâb Abdul-Hamid (Bâb al-Jadîd, Nouvelle
Porte). Enfin, au Nord-Est se trouve la porte d'Hérode
ou d'Ephraïm (Bâb Es-Zahiréh, Porte de l'Aurore).
Jérusalem : la Vallée du Cédron, au début du XXe siècle. La
Nouvelle Ville.
Jérusalem-Est au début du XXe siècle. Nouveau quartier au pied de la muraille de Saladin.
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