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Soubassement

Le soubassement est la partie inférieure d'un édifice, d'une certaine importance en hauteur au-dessus du sol et souvent richement décorée, dont le caractère est d'être continu, ce qui différencie le soubassement du socle proprement dit, toujours moins important, et du stylobate, lequel devrait, par son origine même, être réservé aux piédestaux ou supports de colonnes. Cependant, et malgré l'emploi dès l'Antiquité des deux mots stéréobate et stylobate pour désigner - le premier, la base d'un édifice et le second, le support d'une ou de plusieurs colonnes, les auteurs et même Vitruve (I. III, ch. III) emploient souvent indifféremment ces deux mots, au moins pour ce qui est des supports de colonnes. 

Les temples grecs s'élevaient sur de hauts soubassements, le plus souvent composés de trois rangs de degrés qui régnaient sous les colonnades des temples doriques périptères; mais, à Rome et dans les provinces de l'Empire, en Gaule et en Afrique, par exemple, le soubassement était interrompu au-devant de la façade principale du temple et venait aboutir aux marches placées au-devant de cette façade. Ces soubassements avaient généralement un socle profilé et une corniche comme un véritable piédestal et tel qu'on peut le voir au temple romain dit la Maison carrée à Nîmes.

La plupart des églises romanes possédant des cryptes prises en partie seulement au dépens du sol et dont une partie seulement s'élevait au-dessus du pavé extérieur, cette dernière partie formait soubassement pour l'ordonnance architecturale de l'édifice, et Viollet-le-Duc (Dictionnaire de l'architecture, VIII, pp. 457-458, fig. 1 et 2) reproduit, comme type de cette disposition, une coupe et une vue perspective du soubassement, d'un fort beau caractère dans sa simplicité, de l'abside orientale de la cathédrale de Spire. Plus tard, malgré l'absence de crypte, le soubassement fut conservé dans les cathédrales gothiques au pourtour des chapelles absidales, et comprit une succession d'assises continues, en retraite les unes sur les autres, pendant que, le plus souvent, une riche décoration composée d'arcatures, de tapisseries à faible relief et de médaillons, ornait les soubassements des portails de ces cathédrales.

Au XVIe siècle, pendant la Renaissance italienne, le soubassement prit peut-être une plus grande importance encore, et, composé de puissantes assises décorées de bossages, semble bien, surtout dans les palais florentins, la base ou le socle de l'ordonnance architectonique. de l'édifice dont il faisait, par le contraste de sa sévérité, valoir toute l'élégance. Par la suite, le soubassement a conservé son rôle dans les édifices publics de quelque importance où, le plus souvent, il est occupé par des pièces de service disposées dans les sous-sols et dont les baies d'aération et d'éclairage, rompant les lignes des assises du soubassement, donnent à ce dernier l'apparence d'un étage inférieur. (Ch. Lucas).

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Dictionnaire Architecture, arts plastiques et arts divers
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