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Dijon
Dijon, Divio est une ville de France, le chef-lieu du département de la Côte-d'Or, au confluent de l'Ouche et du Suzon, au pied des montagnes de la Côte-d'Or, à l'orée de l'immense plaine bourguignonne; 150.000 habitants. 

Cette ville était autrefois un bourg (vicus) de la cité de Langres. L'un des plus anciens monuments qui témoignent de son existence est une inscription latine mentionnant des ouvriers en fer de Dijon et qu'on peut attribuer au IIe siècle ap. J.-C. L'empereur Aurélien fit entourer cette ville de murailles et la transforma ainsi en castrum. Saint-Bénigne passait, au VIe siècle, pour y avoir prêché le premier la foi chrétienne, mais l'époque de cette évangélisation est incertaine. De bonne heure, les évêques de Langres y établirent leur résidence. Vers 489, l'évêque Aprunculus était établi à Dijon. Saint Grégoire (506 environ à 539) y vécut aussi. Ces prélats ne se rendaient à Langres que pour célébrer les grandes fêtes.

Grégoire de Tours, arrière-petit-fils de saint Grégoire et originaire de Dijon par sa mère, y séjourna et nous a laissé de cette ville la description suivante (Histor. Franc., III 10) : 

« Dijon est un château (castrum) bâti de murs très solides, au milieu d'une plaine très riante dont les terres sont fertiles et si fécondes qu'en même temps que la charrue sillonne les champs, on y jette la semence et qu'il en sort de très riches moissons. Au midi est la rivière d'Ouche, abondante en poissons; il vient du nord une autre petite rivière qui entre par une porte, passe sous un pont et entoure les remparts de son onde paisible. Elle fait, devant la porte, tourner plusieurs moulins avec une singulière rapidité. Dijon a quatre portes situées vers les quatre points du monde. Toute cette bâtisse est ornée en totalité de trente-trois tours. Les murs sont, jusqu'à la hauteur de vingt pieds, construits en pierres carrées et ensuite en pierres plus petites. Ils ont en tout trente pieds de haut et quinze pieds d'épaisseur. J'ignore pourquoi ce lieu n'a pas le nom de cité (civitas). Il y a dans son territoire des sources abondantes. Du côté de l'Occident sont des montagnes très fertiles couvertes de vignes et qui fournissent aux habitants un si noble falerne qu'ils dédaignent la vin de Chalon. Les anciens disent que ce château fut bâti par l'empereur Aurélien. » 
Au temps de Grégoire de Tours, il y avait quatre églises : Saint-Etienne, la basilique de Saint-Jean servant de baptistère, une autre basilique où reposait sainte Paschasia et l'église Saint-Bénigne construite par l'évêque Grégoire. Dijon, qui n'était tombée aux mains des Burgondes qu'à la fin du Ve siècle, passa dans celles des rois francs en 534; la cité de Langres, dans les limites de la quelle était compris le Dijonnais, fut attribuée à Théodebert. Dijon suivit toujours le sort de la Bourgogne dont elle devint la capitale au Xe siècle. Cette ville, saccagée en 737 par les Sarrasins, en 888 par les Vikings, fut assiégée en 923 par le roi Raoul, fils du duc Richard. En 1015, le roi Robert vint mettre la siège devant Dijon. La prise de cette ville lui livra la Bourgogne. Robert donna le comté de Dijon et le duché de Bourgogne à son fils Henri (1017). Celui-ci, devenu roi, céda la Bourgogne à son frère Robert (1032). En 1137, un incendie considérable détruisit Ia plus grande partie de Dijon. Le duc Hugues commença aussitôt la construction d'une nouvelle enceinte, achevée seulement en 1359, et qui, beaucoup plus vaste que la première, engloba les abbayes et églises de Saint-Médard, Saint-Michel, Saint-Jean, Saint-Philibert, Saint-Bénigne, Saint-Nicolas, Saint-Pierre et Notre-Dame. 

En 1182, le duc Hugues III accorda aux habitants de Dijon une charte de commune sur le modèle de celle de Soissons, confirmée en 1183 par le roi Philippe-Auguste. La commune fut abolie peu après. Mais, dès 1187, le duc, ayant besoin d'argent, concéda une nouvelle charte aux Dijonnais, moyennant le payement annuel à lui et à ses successeurs d'une somme de 500 marcs d'argent. Ce rétablissement de la commune reçut l'approbation du roi. Dijon fut dès lors administré par un maire et douze jurés; ceux-ci prirent plus tard le nom d'échevins et leur nombre fut porté à vingt. Un sceau de la commune de Dijon représente le maire à cheval, portant un faucon sur le poing, entouré des têtes des vingt échevins sous une série d'arcades. En outre, il y avait des conseillers de ville et quatre prud'hommes, ceux-ci paraissant être un reste du régime antérieur à la constitution communale. A partir de 1284, le maire porta le titre de vicomte-maieur. En effet, dès 1276, le duc Robert II avait acheté de Guillaume de Pontarlier les droits qu'il exerçait à Dijon comme vicomte; il les céda ensuite, en 1282, à la commune qu'il déchargea du paiement annuel de 500 marcs. La noblesse fut conférée aux maires et à leur postérité par lettres patentes de 1491. La prévôté, qui avait fini par ne plus comprendre que la surveillance des poids et mesures, fut réunie à la vicomté en 1580, Les vicomtés ayant été réunies, par édit de 1749, aux bailliages et aux sénéchaussées, la vicomté de Dijon fut exceptée par lettres du chancelier Daguesseau du 9 janvier 1752. En 1389, le passage du roi Charles VI à Dijon fut l'occasion de fêtes splendides. 

« Pour l'amour du roi, dit Froissart, était venue à Dijon grande foison de dames et de damoiselles que le roi véoit moult volontiers. Là était la dame de Sully, la dame de Vergy, celle de Pagny et moult dautres dames belles et frisques et bien aornées; et s'efforçaient de chanter, danser et fort réjouir le roi qui fut huit jours en esbattements.-» 
L'histoire de Dijon n'offre rien de remarquable jusqu'à la réunion du duché de Bourgogne à la couronne par Louis XI, en 1477. Le 16 janvier 1477, 5000 hommes de troupes royales arrivèrent sous les murs de Dijon, commandées par Georges de La Trémoille. Les Etats de la province, convoqués à Dijon, consentirent à la réunion du duché, à condition que les privilèges de la ville de Dijon et de la province seraient confirmés. Louis XI entra dans la ville le 31 juillet 1479. Le roi Louis XII vint deux fois à Dijon. II fit achever le château commencé sous Louis XI et ordonna la construction d'un palais pour le parlement.

Vers ce temps-là, la peste sévit à plusieurs reprises. La guerre vint encore aggraver les malheurs publics. Après la bataille de Novare, perdue en 1513 par les Français en Italie, 40000 Suisses, Allemands et Francs-Comtois envahirent la Bourgogne et vinrent assiéger Dijon. Ils parurent devant Dijon le 9 septembre, commandés par Jacques de Watteville, avoyer de Berne, le comte de Furstenberg et le sire de Vergy. La Trémoille, gouverneur de Bourgogne, qui s'était enfermé dans la ville, n'avait à sa disposition que 6 à 7000 hommes. Force lui fut d'entamer des négociations qui d'abord restèrent sans résultats. Les murailles étaient déjà couvertes de tous côtés et les ennemis se préparaient à un assaut général quand, le 12 septembre, le clergé et les fidèles firent une procession sur les remparts de la ville, portant l'image de Notre-Dame. Les ennemis, frappés de la pompe du spectacle, devinrent plus traitables et acceptèrent les mêmes conditions qu'ils avaient déjà rejetées. La Trémoille signa le traité au nom du roi. Les Suisses se contentèrent de la remise du château de Milan, du comté d'Acs et de 400000 écus d'argent sur lesquels ils exigèrent 25000 livres avant de lever le siège. Ils se retirèrent le 13 septembre, emmenant sept otages. Louis XII refusa de ratifier ce traité et les otages durent se racheter eux mêmes. Pendant les Guerres de religion, Dijon se déclara pour le parti catholique. Charles IX vint à Dijon le 22 mai 1564 pour y tenir un lit de justice et obtenir du parlement l'enregistrement des édits sur la liberté de conscience et spécialement de celui de janvier 1562.
Maison gothique, à Dijon.
Maison gothique. Les maisons des
XVe, XVIe et XVIIe siècles
sont nombreuses à Dijon. Plusieurs sont
classées monuments historiques.
Dijon échappa aux massacres de la Saint-Barthélemy (1572), grâce au courage et à la sagesse de Pierre Jehannin, avocat de la ville, qui persuada à Philippe Chabot, comte de Charny, lieutenant général de la province, de surseoir à l'exécution des ordres du roi, lui montrant que de pareils ordres ne pouvaient manquer d'être bientôt contremandés. Dijon adhéra à la Ligue et en fut l'un des derniers boulevards. Ce fut seulement en 1595 que cette ville ouvrit ses portes à Biron, puis, peu après, le 5 juin, à Henri IV. Son successeur, Louis XIll, vint à Dijon en 1629. A peine était-il parti qu'éclata la sédition connue sous le nom de Lanturelu, provoquée par les vignerons qui croyaient que le roi voulait mettre des aides en Bourgogne. Lanturelu était le refrain d'une chanson populaire que les séditieux avaient pris pour cri de ralliement. Louis XIII vint à Dijon pour faire justice des mutins, le 27 avril. Mais, à la suite d'un plaidoyer de l'avocat Charles Fevret, le roi abolit le crime de sédition; il se contenta d'ordonner le changement de certains officiers, d'abaisser le nombre des échevins à six; il interdit aux vignerons d'habiter dans l'enceinte et fit abattre la tour Saint-Nicolas.

Louis XIV vint plusieurs fois à Dijon. Il y tint même un lit de justice au parlement pour l'enregistrement d'édits relatifs à de nouveaux impôts. En 1731 fut créé l'évêché de Dijon. L'époque la plus brillante de Dijon, depuis la réunion à la couronne, fut le XVIIIe siècle. La ville fut embellie, le palais des Etats reconstruit, des rues percées, une statue de Louis XIV érigée, le commerce développé, une bibliothèque et l'académie des sciences et belles-lettres fondées (1740), l'école de dessin établie (1765). Les salons littéraires de Dijon, dont les membres du parlement formaient le noyau, n'avaient pas moins de renommée que ceux de Paris

Dijon.
Dijon au début du XXe siècle.
Dijon adopta avec enthousiasme les principes de la Révolution. La Terreur n'y fit que peu de victimes, grâce à la modération des hommes qui furent investis par leurs concitoyens des fonctions municipales. II fallut l'arrivée à Dijon du représentant Bernard, surnommé Pioche-Fer, pour que quelques royalistes portassent la tête sur l'échafaud.

Pendant la guerre franco-allemande de 1870-1871, Dijon fut attaqué par les Allemands le 29 octobre 1870; le bombardement obligea la ville à capituler. Le 27 décembre, à l'approche d'un corps de troupes françaises, les Allemands se retirèrent précipitamment, emmenant vingt otages qu'ils envoyèrent à Brême. Le général Cremer entra dans la ville que le général Garibaldi était chargé de couvrir. L'ennemi revint le 20 janvier en vue de Dijon. Une lutte s'engagea qui dura du 21 au 23 janvier; le succès resta à Garibaldi; la brigade de Ricciotti s'empara d'un drapeau. Pendant l'armistice, la Bourgogne ne fut pas comprise dans la convention. Au cours de la Seconde guerre mondiale, Dijon fut occupée par l'armée allemande dès 1940. Elle fut libérée en septembre 1944.

Monuments.
L'église Saint-Bénigne, autrefois église de l'abbaye de ce nom, cathédrale à partir de 1801; élevée sur le tombeau de saint Bénigne, reconstruite au VIe siècle par saint Grégoire, évêque de Langres, par l'abbé Guillaume en 1016, par l'abbé Hugues en 1280. De l'église du XIe siècle, il ne reste que la crypte, découverte en 1758 et restaurée, et une partie du portail

Eglise Saint-Michel, à Dijon.
Eglise Saint-Michel (XVe - XVIe s.).
Eglise saint-Benigne, à Dijon.
Eglise Saint-Bénigne, portail du XIe siècle
Eglise Saint-Michel, reconstruite à la fin du XVe siècle, consacrée en 1529; les tours n'ont été achevées qu'au XVIIe siècle. Cet achèvement est l'oeuvre de Hugues Sambin, Dijonnais, élève de Michel-Ange. L'église est sur le plan d'un édifice gothique; l'ornementation de la façade  principale est dans le goût de la Renaissance

Eglise Saint-Jean, consacrée en 1468, restaurée en 1866, dépourvue de son choeur. Elle abrite aujourd'hui un théâtre.

Dijon : l'église Saint-Jean.
L'église Saint-Jean, à Dijon.
Église Notre-Dame, construite au XIIIe siècle, consacrée en 1334, d'une rare élégance. Porche à trois arcades formant le rez-de-chaussée d'une façade ornée de deux rangs d'arcatures à jour supportées par des colonnettes et surmontées de larges frises sculptées rappelant les entablements antiques; deux tours inachevées; sur l'une d'elles, l'horloge appelée Jacquemart, rapportée de Courtrai par Philippe le Hardi en 1383.

Eglise Saint-Etienne, achevée en 1721; servit par la suite de magasin à la ville; rue Chabot-Charny, portail gothique, ancienne entrée de l'abbaye de Saint-Etienne.

Eglise Saint-Philibert, était au XIXe siècle un magasin à fourrages, dont certaines parties, comme le transept, remontent au XIIe siècle; clocher de 1515. 

La Chartreuse, fondée en 1383 par le duc Philippe le Hardi qui voulait y établir sa sépulture et qui, pour décorer ce monastère, appela les artistes flamands les plus célèbres de l'époque. La Chartreuse a été détruite en 1793; il ne reste que le portail de l'ancienne église, une tour et le Puits de Moise. L'asile des aliénés, créé en 1832, a été établi à la place de la Chartreuse. Le Puits de Moïse, qui occupait le centre du cloître, tire son nom d'un piédestal qui s'élève au milieu du puits et qui est orné des statues de Moïse, David, Jérémie, Zacharie, Daniel et Isaïe, chefs-d'oeuvre de Nicolas Sluter, restaurées par Jouffroy; sur le piédestal s'élevait une croix monumentale qui a disparu.

Dijon : le palais des ducs de Bourgogne.
Le Palais des Ducs de Bourgogne, à Dijon.
Ci-dessous : le cuisines du Palais des Ducs.
Cuisine du Palais des Ducs, à Dijon.
Le Palais des ducs ou Palais des Etats, devenu l'hôtel de ville. De l'ancien palais, il ne reste que la tour de la Terrasse, achevée en 1419, la tour de Bar, ainsi appelée depuis la captivité de René d'Anjou, duc de Bar, les cuisines, construites en 1445, et la salle des gardes. La partie du palais qui regarde la place a été reconstruite par ordre des Etats de Bourgogne, de 1682 à 1784, sur les plans de Mansart, puis de Gabriel. La partie qui s'élève entre les cuisines et la place Rameau, connue sous le nom de Palais des beaux-arts, a été bâtie en 1852 sur l'emplacement de la Sainte-Chapelle détruite en 1802. 
Hôtel de Ville de Dijon.
Vue générale de l'Hôtel de Ville de Dijon (début du XXe siècle).
Le Château, commencé par ordre de Louis XI, a servi de prison d'Etat au XVIIIe siècle, puis de gendarmerie. En 1890, on en a entrepris la démolition.

Le Palais de justice, commencé sous Louis XII, offre une grande salle voûtée en bois, une chapelle sculptée par Hugues Sambin et peinte par Vandembourg et une salle bâtie en 1520 avec plafond à caissons; la salle des assises, terminée en 1869, a été ornée d'un plafond sculpté du XVIIe siècle provenant de l'ancienne chambre des comptes.

L'hôtel de la préfecture, bâti en 1750 sur les plans de Lenoir. 

Hôtels des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles : la maison Richard, la maison Milsand, l'hôtel de Vogüé, la maison des Cariatides, l'hôtel de Mimeure, la maison des Berbis, etc. 

Hôtel de Vogué, à Dijon.
Portail de l'Hôtel de Vogüé.
Hôtel de Milsand, à Dijon.
L'Hôtel de Milsand.
Parmi les édifices modernes, citons la synagogue, de style byzantin, inaugurée en 1873; le château d'eau; la statue de Fr. Rude, oeuvre de Joseph Tournois, élevée en 1886; la statue de Rameau, due au sculpteur Guillaume, érigée en 1876.

Les principales promenades sont : le Parc, commencé en 1670 par Condé, achevé par son fils, le duc d'Enghien, sur les dessins de Le Nôtre; l'Arquebuse et le Jardin des plantes, fondé en 1760 par Leaouz de Gerland.

Le musée de la ville, établi dans le Palais des Etats, renferme une collection nombreuse, mais très inégale, de tableaux et de sculptures. Il s'est augmenté, en 1878, de la collection de Trimolet, peintre lyonnais, collection précieuse, dont la donation a été faite par la veuve de ce peintre. On remarque surtout le tombeau de Philippe le Hardi, oeuvre de Nicolas Sluter, et celui de Jean sans Peur et de Marguerite de Bavière, oeuvre de Juan de La Huerta, dit d'Arroca, Aragonais, et d'Antoine le Mouturier, provenant tous deux de la chartreuse de Dijon. Citons aussi deux retables d'autel, de même provenance, oeuvre de Jacques de Baërze (1391).  Dijon possède une école des beaux-arts, fondée par François Devosge à la fin du XVIIIe siècle; une académie des sciences et belles-lettres, fondée en 1725; etc. La Bibliothèque municipale, fondée en 1707 par Pierre Fevret, conseiller au parlement, comprend plus de 160000 volumes imprimés et manuscrits (manuscrits de Cîteaux, noramment); elle occupe les bâtiments de l'ancien collège de jésuites des Godrans.

Tombeau de Jean sans Peur, à Dijon.
Le tombeau de Jean Sans Peur.
Tombeau de Philippe le Hardi, à Dijon.
Le tombeau de Philippe le Hardi.
Les armes de la ville sont : de gueules au chef mi-parti au 1er d'azur semé de fleurs de lis d'or à une bordure composée d'argent et de gueules, qui est Bourgogne moderne, au 2e, bandé d'or et d'azur de six pièces et sine bordure de gueules, qui est Bourgogne ancienne.
Ils sont nés à Dijon...
Hugues Aubriot, prévôt de Paris, sous Charles V; Jeanne-Françoise de Chantal (1572-1641); Godran, fondateur du collège de Dijon; le poète EtienneTabourot des Accords, mort en 1590. Au XVIIe siècle : le président Nicolas Bruslart, Etienne Bernard, l'un des auteurs de la Satire Ménippée; le savant Pérard, l'avocat Claude Jehannin, Bossuet. Au XVIIIe siècle : les poètes Bernard de la Monnaye, Alexis Piron et Crébillon, le président Bouhier, le compositeur Rameau, le comte de Vergennes, le président de Brosses, Cazotte. Au XIXe siècle : Mme Ancelot, le général Delaborde, Maret, duc de Bassano, Guyton-Morveau, Chaussier, Adelon, François Rude, l'amiral Roussin, le maréchal Vaillant, Cabet, Louis Viardot, H. Rolle, A. Joanne, Mme Escallier et Daremberg. (M. Prou).


Catherine Chédeau, Sophie Jugie, Le Palais des ducs et des Etats de Bourgogne, Monum - Editions du patrimoine, 2007. - Sous son apparente unité de façade, cet imposant édifice dissimule l'ancien hôtel des ducs Valois de Bourgogne, dont seules sont visibles de l'extérieur la tour de Philippe le Hardi (XIVe siècle), ainsi que les immenses cuisines et la haute tour de Philippe le Bon (XVe siècle). À la fois demeure royale et siège de l'administration des États de la province, le palais fut conçu par Jules Hardouin-Mansart en 1688 après la décision prise dès 1685 par le gouverneur, l'habile Henri-Jules de Bourbon, fils du Grand Condé, de créer une place royale devant le Logis du roi. La construction s'étala sur plus d'un siècle : la continuité en a été assurée par les princes de Condé, ses descendants et successeurs, soucieux de laisser une trace de leur prestige et de la gloire de leur lignée au coeur d'une province dont ils furent les très puissants gouverneurs jusqu'à la Révolution. Aussi recommandèrent-ils les architectes et les artistes les plus célèbres, surveillant l'édification dans ses moindres détails et suggérant les programmes décoratifs. Le palais témoigne ainsi de l'évolution des styles en vogue à Paris ou à Versailles et devint un foyer artistique qui influença nombre de réalisations dijonnaises. Après quelques destructions pendant la Révolution, le palais abrita enfin la mairie en 1831 : il fut restauré, voire rénové ou étendu sans que le complexe architectural soit dénaturé. Lieu de pouvoir et musée, le Palais des États, précédé de l'ancienne place royale, demeure l'un des emblèmes de l'histoire régionale. (couv.).
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Dictionnaire Villes et monuments
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