| En architecture, le mot plafond désigne d'une façon générale la surface supérieure d'un endroit couvert, surtout quand cette surface est plane, d'où le mot plat fond devenu plafond, tandis que le mot plancher désigne la surface inférieure. En construction, ce même mot plafond désigne la surface, parfois moulurée, sculptée et peinte, ou seulement enduite, qui recouvre les solives formant l'ossature d'un plancher de bois ou de fer. Dans les grands temples de l'ancienne Egypte, les plafonds étaient formés de dalles de pierres, reposant sur les murs et sur les chapiteaux des colonnes, et atteignant parfois des dimensions considérables : ainsi, au grand temple de Karnak, ces dalles devaient avoir, par suite de l'éloignement des points d'appui, jusqu'à 9 mètres de longueur sur une largeur de plus de 2 m, et, dans certains temples, la surface inférieure de ces dalles était sculptée et peinte. Dans les temples grecs, les plafonds étaient formés de dalles de dimensions bien moindres, divisées en caissons de forme carrée, et ces caissons étaient moulurés, sculptés et peints. Il en fut de même à Rome à la suite de la civilisation étrusque et de l'influence grecque; mais, plus tard, les plafonds, de pierre on de bois, reçurent une fort riche ornementation. Au Moyen âge, les églises furent d'abord recouvertes de combles à charpente apparente ou de voûtes, et les édifices civils, presque seuls, offraient à la vue des plafonds formés de solives apparentes, organes de la construction et supportant le plancher de l'étage supérieur ou du galetas; mais, dans les riches demeures, les solives furent bientôt moulurées, sculptées, pointes et dorées. - Plafond de l'église Saint-Aignan, à Chartres (Renaissance). © Photos : Serge Jodra, 2011. Pendant la Renaissance, les habitudes antiques reprirent leur cours et l'on vit en même temps des plafonds de pierre ou de bois sculptés et des plafonds composés de pièces de bois rapportées afin de former des compartiments s'appliquant sur la construction et la déguisant. Par la suite, les plafonds on tenu à la fois de l'un et de l'autre système; mais des moulures, des ornements et des rosaces en plâtre, en carton-pâte, et aussi en bois sculpté, moulures et ornements peints, décorent les plafonds des pièces principales des édifices publics et privés, et, le plus souvent, dans ceux de ces édifices traités avec luxe, ce mode de décoration se voit sur les parties d'encadrement du plafond joignant les murs, tandis que le centre du plafond reçoit un sujet point sur une toile marouflée. La Renaissance et les Temps modernes ont vu exécuter dans toute l'Europe un grand nombre de plafonds ainsi composés et l'on peut citer, à Paris, toute la suite des plafonds décorant les salles du premier étage du musée du Louvre dépendant autrefois du musée Charles X; mais certainement l'un des plus beaux exemples de ce genre de plafonds, comme composition, comme richesse d'ornementation et à cause des peintures qui le décorent, est le plafond de la grande chambre de la Cour de cassation exécuté au XIXe siècle, au Palais de justice de Paris, sous la direction de Coquart. (Ch. Lucas). | |