| Cîteaux, Cistercium, hameau de la Côte-d'or, sur la Vouge, à 22 kilomètres au Nord-Est de Beaune (Côte-d'Or). Ancienne abbaye de Bénédictins fondée en 1098; colonie agricole de jeunes détenus, après 1849. Près de là est le clos Vougeot, si renommé pour ses vins. L'abbaye de Cîteaux. Cette abbaye était située dans une vaste solitude, au milieu des bois. Elle fut fondée, en 1098, par Saint Robert de Molesme, et enrichie des dons des ducs de Bourgogne, qui la choisirent pour lieu de leur sépulture. On y arrivait par une avenue d'arbres; la porte d'entrée donnait accès à une cour, sur laquelle étaient un oratoire pour les étrangers et une écurie pour leurs montures. Puis on entrait dans une cour beaucoup plus vaste, qu'environnaient les granges, les écuries, les celliers, le logement des hôtes et de l'abbé, et celui des frères convers. Derrière ces logements était un grand cloître, dont les trois autres côtés étaient fermés par l'église, la cuisine et le réfectoire, et l'habitation des religieux. Ce dernier corps de logis faisait un retour d'équerre, de manière à former un second cloître, un peu moins considérable que le premier, et autour duquel se trouvaient une infirmerie et une bibliothèque. L'église avait une abside carrée; une flèche, de modeste apparence, s'élevait au centre du transept. Une enceinte enveloppait tous les bâtiments de l'abbaye, les jardins et les cours d'eau destinés à leur arrosage. L'abbaye de Cîteaux, dont Viollet-le-Duc a donné la vue cavalière (Dictionnaire de l'architecture française, t. l, p. 271) que nous reproduisons ci-dessous, devint propriété nationale à la Révolution. Dans les bâtiments que l'on conserva, une colonie de phalanstériens essaya de réaliser ses utopies, vers 1840, et ne tarda pas à se dissoudre. Une colonie agricole de jeunes détenus a été envoyée à Cîteaux en 1849. - L'abbaye de Cîteaux, d'après Viollet-le-Duc. O est la première entrée à laquelle on accède par une avenue d'arbres; une croix signale au voyageur la porte du monastère. Une chapelle D est bâtie à côté de l'entrée. Aussitôt que le frère portier entendait frapper à la porte, il se levait en disant : Deo gratias, rendant ainsi grâces à Dieu de ce qu'il arrivait un étranger; en ouvrant, il ne prononçait que cette parole : Benedicite, se mettait à genoux devant le nouveau venu, puis allait prévenir l'abbé. Quelque graves que fassent ses occupations, l'abbé venait recevoir celui que le ciel lui envoyait; après s'être prosterné à ses pieds, il le conduisait à l'oratoire : cet usage explique la destination de cette petite chapelle située près de la porte. Après une courte prière, l'abbé confiait son hôte au frère hospitalier, chargé de s'informer de ses besoins, de pourvoir à sa nourriture, à celle de sa monture s'il était à cheval. Une écurie F était à cet effet placée près de la grande porte intérieure E. Les hôtes mangeaient ordinairement avec l'abbé, qui avait pour cela une table séparée de celle des frères. Après les complies, deux frères semainiers, désignés chaque dimanche au chapitre pour cet office, venaient laver les pieds du voyageur. De la première entrée on accédait dans une cour A, autour de laquelle étaient placées des granges, écuries, étables, etc., puis un grand bâtiment G, contenant des celliers et le logement des frères convers, qui ne se trouvaient pas ainsi dans l'enceinte réservée aux religieux profès. En H, était le logement de l'abbé et des hôtes, également au dehors du cloître; en N, l'église, à laquelle les frères convers et les hôtes accédaient par une porte particulière en S. B, le grand cloître; K, le réfectoire; I, la cuisine; M, les dortoirs et leur escalier L; C, le petit cloître, et P, les cellules des copistes, comme à Claivaux, avec la bibliothèque au-dessus; R, la grande infirmerie, pour les vieillards incapables de se livrer aux travaux actifs, et les malades. Une enceinte enveloppait tous les bâtiments, les jardins et cours d'eau destinés à leur arrosage. L'article de la constitution de l'ordre concernant la disposition bâtiments était scrupuleusement exécuté. Sur l'église, une seule flèche, de modeste apparence, élevée an centre du transept, suffisait au petit nombre de cloches nécessaires au monastère. (Viollet-le-Duc). | |