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Philippe III, de Bourgogne

Philippe III, le Bon, duc de Bourgogne, fils de Jean sans Peur, lui succéda en 1419, après le meurtre de son père. Par haine pour le Dauphin, il signa, en 1420, avec Henri V, roi d'Angleterre, le traité de Troyes, par lequel il reconnaissait le prince anglais pour régent de France et héritier présomptif de Charles VI (Guerre de Cent Ans). Pendant plusieurs années, il fit beaucoup de mal aux Français : il entra dans Paris avec les Anglais et combattit longtemps dans leurs rangs contre Charles VII; c'est un de ses lieutenants (Jean de Luxembourg qui prit Jeanne d'Arc au siège de Compiègne et la livra aux Anglais; mais, ayant fini par se brouiller avec ses alliés, qui lui disputaient le Hainaut, il entama des négociations avec Charles VII, et signa en 1435 le traité d'Arras, par lequel il reconnaissait le roi de France pour son suzerain; toutefois il devenait par ce traité même indépendant de fait, et obtenait la cession des comtés d'Auxerre et de Mâcon. Depuis lors, il seconda loyalement les efforts produits contre les Anglais il aida Charles VII à leur enlever Bordeaux et fut sur le point de reprendre Calais

Quelque temps avant le traité d'Arras, il avait combattit contre Jacqueline de Hollande, qui lui disputait la succession du Brabant, à laquelle il avait droit comme le plus proche parent mâle du dernier duc, et il avait réuni à ses domaines le Brabant et la Hollande (1433). Des expéditions contre les Gantois, qui se révoltaient, sans cesse, et contre le Luxembourg, qu'il soumit à sa tante Élisabeth, occupèrent ses dernières années. Il donna asile au dauphin, le futur Louis XI , exilé de la cour de Charles VII, mais il refusa de se mêler ii ses différends avec son père. Vers la fin de sa vie, il abandonna presque entièrement le pouvoir à son fil, Charles le Téméraire. Il mourut à Bruges en 1467, au moment où il préparait une croisade contre les Turcs. Ce prince était chevalier loyal et ennemi généreux ; il protégea les lettres et les arts, fonda l'Université de Dôle, fit rédiger les coutumes de Bourgogne et de Franche-Comté, favorisa le commerce et créa en Flandre des manufactures de tapisserie, uniques alors en Europe. Les Flamands l'avaient surnommé le Bon duc parce que, résidant le plus souvent parmi eux, il leur fit en effet beaucoup de bien. C'est lui qui créa, en 1429, l'ordre célèbre de la Toison d'or.

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Dictionnaire biographique
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