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Augsbourg

Augsbourg, Augusta Vindelicorum, est une ville d'Allemagne (Bavière), au confluent du Lech et de la Wertach, à 60 kilomètres au Nord-Ouest de Munich; 260 000 habitants (2013). C'est une ville commerçante et industrieuse. Un grand nombre de lignes de chemin de fer se croisent à Augsbourg, qui est ainsi relié à Munich, Ingolstadt et Ratisbonne

Augsbourg est célèbre dans l'histoire par la diète qui s'y tint en 1530, et où fut présentée la Confession d'Augsbourg; par l'alliance d'Augsbourg (entre François Ier et les princes luthériens contre Charles-Quint, en 1534); par l'intérim d'Augsbourg (espèce de compromis entre les deux partis, présenté par Charles-Quint à la diète de 1548); par la paix d'Augsbourg, paix de religion, entre les Catholiques et les Luthériens, signée par Charles-Quint en 1555; par la ligue d'Augsbourg (V. plus bas), qui fut formée en 1686 dans le but d'arrêter les empiétements de Louis XIV : ce fut le début de la guerre que termina la paix de Ryswick. 

La ville vu naître notamment les Holbein, Peutinger, Brucker, Léopold Mozart et Bertolt Brecht.

Monuments.
La ville d'Augsbourg comprend trois parties, ville haute, ville basse, faubourg Jacob. Elle a conservé une partie de sa vieille enceinte, et certaines de ses rues étroites du Moyen âge

Le Rathhaus ou Hôtel de Ville.
C'est un des plus beaux modèles de l'architecture civile en Allemagne. Il a été construit, de 1616 à 1620, par Elias Holl. La façade a 46 m de hauteur, et 45 m de largeur : au faîte du fronton sont les armes de la ville, en fonte, hautes de 4 m, larges de 1,30 m, et pesant 714 kg. L'entrée principale, formée par deux colonnes en marbre blanc, a 6 m de hauteur, et 4 m de largeur; elle donne accès dans un vestibule (vorhalle), pavé en marbre blanc, long de 33 m, large de 19 m, haut de 5 m, supporté par huit colonnes doriques en marbre rouge, et conduisant à droite dans les bureaux de diverses administrations locales, à gauche aux archives de la ville. Au-dessus s'élève un étage mitoyen, où l'on ne peut remarquer qu'un plafond en bois. Puis on monte à la Salle d'Or ou Salle Dorée, qui sert aux cérémonies publiques. Cette salle, éclairée par 52 fenêtres, pavée en marbre blanc, rouge et bleu, a 33 m de long, 17 m de large, et 16 m de haut; on y remarque de grands tableaux de Kager et de Rottenhammer, les portraits de huit empereurs païens, de huit empereurs chrétiens, de douze femmes célèbres de l'antiquité sacrée et profané, et huit sujets militaires attribués au Tintoret. Quatre salles plus petites, ornées de beaux plafonds en bois, de magnifiques poêles en terre cuite, et de quelques tableaux de Cranach, Holbein et autres maîtres, s'ouvrent dans la Salle d'Or. On peut encore citer la Salle des Modèles, qui contient une collection de modèles anciens et modernes.
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Augsbourg : l'hôtel de ville.
La place du marché, la tour Perlach et l'hôtel de ville de Augsbourg.

L'Église Saint Ulrich et Sainte Afra.
Ce monument, que surmonte une tour de 96 m, bâtit sur les plans d'Engelberger (1477-1507) et achevé en 1594, a la forme d'une croix latine, et offre trois nefs, qu'éclairent 42 fenêtres ornées pour la plupart de beaux vitraux. Sa longueur est de 95 mètres, sa largeur de 29 m, sa hauteur de 30 m. Le choeur a 25 m de long et 13 m de large : à l'entrée est un autel décoré d'un Christ, d'une Vierge et d'un Saint Jean en bronze; le maître-autel a des sculptures en bois par Degler et Greuter, représentant la naissance de Jésus et le couronnement de la Vierge. La grande nef est soutenue par huit piliers gothiques. L'orgue a des volets recouverts de belles peintures. Sur les nefs latérales, qui n'ont que 15 mètres de hauteur, s'ouvrent des chapelles funéraires, parmi lesquelles on distingue celles de la famille Fugger, de Saint-Ulrich et de Sainte-Afra; ces deux dernières ont de beaux autels sculptés en bois par Degler et Greuter, et, dans les caveaux pratiqués au-dessous, on voit des sarcophages en marbre, sculptés, l'un par P. Verhelst, l'autre par Thomas Hauer. A la gauche de l'autel de Sainte-Afra, il y a une sacristie où furent sacrés les empereurs Ferdinand IV et Joseph Ier, et qui contient de précieuses reliques; elle est surmontée d'une chapelle de la Vierge, renfermant un curieux autel de style gothique en forme de tour.

Les autres monuments.
Le palais (jadis épiscopal, puis royal) où fut présentée à Charles-Quint la confession d'Augsbourg a été en partie reconstruit. Le palais des Fugger renferme encore des fresques d'Altdorfer.
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Augsbourg : la cathédrale.
La cathédrale d'Augsbourg.

La cathédrale remonte au Xe siècle, mais elle a été rebâtie de 1321 à 1424 ; on cite ses vieux vitraux et ses portes de bronze du XIe siècle. L'église Sainte-Anne conserve des tableaux de Lucas Cranach, d'Amberger, etc.; l'église des Récollets un orgue célèbre.

Les places d'Augsbourg sont décorées de fontaines; citons la fontaine d'Hercule (oeuvre d'Adrien de Vries, 1596), la fontaine d'Auguste (oeuvre de Hubert Gerhard, 1594), la fontaine de Mercure (1599).
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Augsbourg : la fontaine de Mercure.
Augsbourg : la fontaine d'Auguste.
La fontaine de Mercure.
La fontaine d'Auguste.

Histoire.
L'origine d'Augsbourg est la colonie romaine fondée en l'an 15 ou 14 av. J.-C. par Auguste, après la soumission des Vindelici; on lui donna le nom d'Augusta Vindelicorum. Sa prospérité fut rapide. Au IVe siècle ap. J.-C., les Romains l'évacuèrent; elle passa entre les mains des Alamans, puis des Ostrogoths, et enfin des Francs. Après le partage de l'empire carolingien, elle revint aux ducs de Souabe; sa prospérité reparut, et elle devint ville libre d'empire. Son importance grandit rapidement, surtout après l'établissement d'une organisation démocratique (1368), et elle fut le centre de la ligue des villes de Souabe. Elle devait sa richesse et sa puissance à son rôle d'entrepôt commercial qu'elle partageait avec Nuremberg. Une grande partie du commerce de l'Europe méridionale avec celle du Nord passait par les mains des bourgeois de ces villes. A Augsbourg, on ne peut omettre de citer les Fugger et les Weber. En même temps, Augsbourg (comme Nuremberg) était un centre intellectuel et artistique; les noms des deux Holbein, d'Amiberger, etc., suffiraient  à sa gloire. Un grand nombre de diètes y furent tenues; on trouvera ailleurs des détails sur la Confession (formule de foi luthérienne (Protestantisme, Réforme) rédigée par Mélanchthon) et la paix d'Augsbourg (1530 et 1555). 
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Augsbourg : la Rothen Thor.
La Rothen Thor, à Augsbourg.

Au XVIe siècle, Augsbourg était à son apogée; mais la décadence commençait. Les découvertes maritimes des Espagnols et des Portugais changeaient les routes commerciales du monde; les familles aristocratiques ressaisirent le gouvernement avec l'aide de Charles-Quint. La guerre de Trente ans acheva la ruine d'Augsbourg, dont la population fut réduite en 20 ans de 45,000 à 16,000 habitants. Elle souffrit encore beaucoup dans la guerre de succession d'Espagne. Elle perdit sa liberté en 1805, et fut annexée à la Bavière en 1806. 

L'évêché d'Augsbourg était, comme la ville, souverain; d'étendue assez médiocre (220 km²), il fut sécularisé en 1803 et annexé à la Bavière. (A.-M. B. / B.).

La Ligue d'Augsbourg.
Formée, au mois de juillet 1686, entre l'empereur d'AIlemagne, les rois d'Espagne et de Suède, les Provinces-Unies, l'électeur palatin et l'électeur de Saxe, les cercles de Bavière, de Franconie et du Haut-Rhin, auxquels s'ajoutèrent l'année suivante l'électeur de Bavière, le duc de Savoie, les princes d'ltalie et le pape Innocent XI, puis enfin, en 1688, l'Angleterre où Guillaume d'Orange venait de renverser Jacques II et de monter sur le trône, elle était dirigée contre les empiétements de Louis XIV. Bien qu'un certain nombre de puissances catholiques y aient pris part, notamment le Saint-Siège, qui était en dispute avec la France au sujet de la régale et du droit de franchise, on peut dire que la ligue représente une des phases principales de la lutte entre le catholicisme et le protestantisme, et la révocation de l'édit de Nantes, qui avait été signée un an avant, fut une arme puissante entre les mains des alliés. 

Guillaume d'Orange, qui cherchait depuis longtemps un prétexte pour soulever l'Europe contre l'ambition de Louis XIV, saisit avec empressement l'occasion qui lui était offerte, et il fut l'âme de cette coalition formidable contre laquelle la France ne pouvait espérer d'autre allié que l'impuissant Jacques II, allié douteux d'abord, purement platonique ensuite et singulièrement onéreux plus tard, puisqu'il se laissa renverser sans coup férir et que Louis XIV dut lui donner des troupes et des vaisseaux pour l'expédition d'Irlande.

Le stathouder réunit à Augsbourg, vers le milieu de l'année 1686, les souverains ou les représentants des puissances sur lesquelles il comptait pour participer à la ligue, et lorsqu'il eut obtenu de chacun d'eux l'acquiescement nécessaire à ses projets, il leur proposa de conclure un traité secret. Cet acte fut signé le 9 juillet. Les alliés prenaient pour base les traités de Westphalie et de Nimègue et la paix de Ratisbonne. Ils s'engageaient, dans le cas où l'un d'eux serait attaqué, à lui prêter main-forte et à lui faire obtenir réparation du dommage qu'il aurait subi. La ligue devrait mettre sur pied une armée de 60,000 hommes, qui serait commandée par le duc de Bavière et dont la direction appartiendrait à l'empereur. 

Ce fut Louis XIV qui commença les hostilités. Averti de la conclusion de la ligue, mais résolu à déjouer ses plans avant qu'elle fût entièrement prête, il prit les devants et, le 30 septembre 1688, il lança une armée de 80,000 hommes contre Philipsbourg. Le roi avait suivi le conseil de Louvois qui était d'avis d'attaquer l'Allemagne, contre laquelle on pouvait invoquer divers griefs, notamment le refus de la diète germanique de convertir en paix définitive la trêve de Ratisbonne, les droits de la duchesse d'Orléans sur la succession de son frère, l'électeur palatin, qui venait de mourir, et, enfin, l'échec du candidat du roi de France à l'électorat de Cologne. Seignelay aurait voulu qu'on portât, au contraire, la guerre en Hollande, ce qui aurait obligé le stathouder à renoncer à ses projets sur l'Angleterre. Mais l'influence de Louvois l'emporta. On laissait ainsi le champ libre au prince d'Orange, et l'on hâtait son triomphe de l'autre côté du détroit. 

Le début de la campagne fut favorable aux Français. Vauban s'empara de Philipsbourg après un mois de siège, et successivement Mannheim, Worms, Spire, Trèves, Mayence, Heidelberg, etc., tombèrent au pouvoir des Français. Il n'avait pas fallu deux mois pour conquérir les trois électorats ecclésiastiques et le Palatinat. Mais cette guerre qui dura neuf ans et pendant laquelle la France acheva d'épuiser les ressources de la nation. Victorieuse sur terre à Fleurus, à Staffarde, à Steinkerke, où pour la première fois l'infanterie seule décida l'issue de la bataille, à Neerwinden, à Vergès, à la Marsaille, où la baïonnette inaugura le rôle décisif qu'elle devait jouer désormais, triomphante à Mons, à Namur et à Barcelone, dont les sièges resteront comme des modèles de science et d'héroïsme militaires, elle accomplit des prodiges sur mer. Les victoires retentissantes de Béveziers et du cap Saint-Vincent, la défaite de la Hogue, l'étonnante prise de Carthagène par Pointis, les extraordinaires coups de main de ces hardis corsaires qui avaient nom Duguay-Trouin, Jean Bart, Forbin, Ducasse, etc., illustrèrent la marine française. 
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Augsbourg : la Wertachbrucker Thor.
La Wertachbrucker Thor, à Augsbourg.

Les résultats de cette longue guerre n'en furent pas moins désastreux pour les Français. Pour combler le gouffre sans cesse accru des finances, Louis XIV en fut réduit à altérer les monnaies, à porter la taille au double de ce qu'elle était sous Colbert, à créer l'impôt de capitation. Et lorsqu'à bout de ressources, malgré ses succès, il se décida, en 1697, à signer le traité de Ryswick, il dut abandonner ses conquêtes, restituant aux alliés tout ce qu'il leur avait pris depuis le traité de Nimègue, cédant à la Savoie Pignerol qui était la clef de l'italie et renonçant aux têtes de ponts que la France possédait sur la rive droite du Rhin, véritables portes de l'Allemagne, acquises par le traité de Westphalie. Le protestantisme était vainqueur, et la France, qui s'était saignée aux quatre veines dans cette lutte inégale contre l'Europe, allait se trouver irrévocablement affaiblie devant la nouvelle coalition à laquelle devait donner lieu la succession au trône d'Espagne. (Léon Millot).

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Dictionnaire Villes et monuments
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