| Le Palatinat, all. Pfalz est un pays de l'ancien empire d'Allemagne, que l'on distinguait en Haut et en Bas Palatinat, et dont les deux parties furent unies jusqu'en 1620. Il doit son origine aux comtes palatins, que les empereurs plaçaient dans les provinces, comme gouverneurs et juges. Le Haut-Palatinat était compris entre le margraviat de Bayreuth, la Bohème, la Bavière et le territoire de Nuremberg, avait Amberg pour capitale, et faisait partie du cercle de Bavière. Le Bas-Palatinat ou Palatinat rhénan, une des plus fertiles parties de l'Allemagne, sur les deux rives du Rhin, dans le cercle du Haut-Rhin, avait pour bornes les électorats de Mayence et de Trèves, le comté de Katzenellnbogen, les Etats de Wurtemberg et de Bade, l'Alsace et la Lorraine, et pour capitale Heidelberg. Les comtes palatins du Rhin, dont la résidence primitive fut Aix-la-Chapelle, étaient, dès le XIe siècle, possesseurs héréditaires du Palatinat. Ils avaient le titre de grand écuyer tranchant de l'empire, et la première voix au collège électoral des princes laïques. A la mort de Hermann II, décédé sans postérité, l'empereur Frédéric Ier investit du Palatinat, en 1156, son frère, Conrad de Souabe, à qui l'empereur Henri VI donna pour successeur Henri de Saxe, gendre de ce prince et fils aîné de Henri le Lion. Mais l'empereur Frédéric II lui enleva le Palatinat et en investit, en 1215, le duc Louis de Bavière, dont le fils, Othon l'illustre, épousa la fille du comte palatin dépossédé, et acquit définitivement le Palatinat à la maison de Bavière en 1228. Les deux fils d'Othon, Louis le Sévère et Henri, se partagèrent, en 1256, les Etats de leur père : Louis eut le Palatinat du Rhin et la Bavière supérieure, et Henri la Bavière inférieure. Louis, mort en 1294, laissa deux fils, Rodolphe et Louis, dont le premier eut le Palatinat avec la dignité électorale, et le second, qui devint empereur d'Allemagne, eut la Bavière supérieure, à laquelle il réunit plus tard la Bavière inférieure. La famille de Wittelsbach ou de Bavière forma ainsi deux maisons, dont l'aînée, la Rodolphine, règna sur la Bavière jusqu'à l'unification allemande, tandis que la cadette, la Ludovicienne, s'est éteinte en 1777. Louis dépouilla de ses Etats son frère Rodolphe, qui avait soutenu son compétiteur à l'empire, Frédéric le Bel d'Autriche. Mais il rendit, en 1319, à ses neveux, Adolphe, Rodolphe II et Robert Ier, le Palatinat du Rhin, avec la partie de la Bavière appelée depuis Haut-Palatinat. Adolphe mourut en 1527, et son successeur Rodolphe Il fit avec l'empereur Louis de Bavière en 1529 la convention de Pavie, suivant laquelle la dignité électorale devait appartenir alternativement la Bavière et au Palatinat. Mais Robert Ier, qui lui succéda en 1353, obtint de l'empereur Charles IV l'annulation de cette alternative. Son neveu et successeur Robert Il, 1390-1398, fut remplacé en 1400 par son fils Robert III, mort en 1410. L'aîné de ses fils, Louis le Barbu, fut après lui électeur palatin, 1410-1436; le deuxième, Jean, eut le Haut-Palatinat; le troisième, Etienne, Deux-Ponts et Simmern, et le quatrième, Othon, Mosbach. Les lignes formées par le deuxième et par le quatrième s'éteignirent bientôt, et la postérité de Louis le Barbu, demeurée en possession de l'électorat palatin, finit en 1559. Le dernier électeur de cette branche aînée fut Othon-Henri, qui embrassa le luthéranisme en 1542, et légua l'électorat palatin à son cousin Frédéric III, duc de Simmern, qui soutint les calvinistes de France, dont il était le coreligionnaire. Celui-ci fut suivi de Louis V , 1576-1583, Frédéric IV, 1583-1610, et Frédéric V, qui, ayant accepté la couronne de Bohème en 1619, fut dépouillé de l'électorat, en 1623, par l'empereur Ferdinand Il, qui le transféra à son cousin, le duc Maximilien de Bavière. Par le traité de Westphalie, en 1648, le Bas-Palatinat fut rendu à son fils Charles-Louis, et un huitième électorat fut créé en sa faveur, avec l'attribution de la charge d'architrésorier de l'empire. Le Haut-Palatinat avec la dignité électorale demeura à la Bavière. Il fut deux lois incendié et ravagé par les Français, sous Louis XIV, en 1674 et en 1688. Avec Charles, fils et successeur de Charles-Louis, s'éteignit, en 1685, la ligne Palatine de Simmern. Le Palaltinat du Rhin et l'électorat passèrent à son cousin, Philippe-Guillaume, de la branche de Neuhourg, descendant au huitième degré d'Etienne, fils cadet de l'empereur Robert. Cette succession occasionna une guerre qui ruina le Palatinat. Jean-Guillaume, fils de Philippe-Guillaume, réunit à ses Etats, en 1694, les domaines de la branche de Veldenz. Charles-Philippe, frère et successeur de Jean-Guillaume, mourut sans postérité mâle en 1742, et l'électorat passa à Charles-Théodore, de la branche de Sulzbach, duc de Juliers et de Berg. Il fut le protecteur des sciences et des arts. L'extinction de la maison de Bavière, dans la personne de Maximilien-Joseph III, amena la réunion de ses Etats au Pallatinat et l'électeur palatin fut réintégré dans tous ses anciens droits, en cédant seulement la charge d'architrésorier à l'électeur de Brunswick. Charles-Théodore, mort sans postérité en 1799 eut pour successeur Maximilien-Joseph, de la branche de Deux-Ponts, qui, par suite du traité de Lunéville en 1801, céda à la France la partie du Pallatinat du Rhin, sur la rive gauche du fleuve, qui entra dans les départements du Mont-Tonnerre et de Rhin-et-Moselle. La partie sur la rive droite fut partagée entre le grand-duc de Bade, celui de Hesse-Darmstadt, le prince de Linange-Dachsbourg et le duc de Nassau. Par les traités de Paris de 1814 et 1815, le Palatinat de la rive gauche fut rendu en grande partie à la Bavière, devenue royaume en 1806, et le reste fut incorporé à la Prusse et au grand-duché de Hesse-Darmstadt. Le Palatinat du Rhin forma un des cercles du royaume de Bavière, et avait Spire pour chef-lieu. Le Haut-Palatinat forma aussi un des cercles du royaume de Bavière, et avait Ratisbonne pour chef-lieu. | |