| Franconie. - Nom donné anciennement à la région de l'Allemagne comprise le long du Main, depuis le Rhin jusqu'aux monts de Bohème. Elle paraît avoir été conquise par Clovis sur les Alamans, du moins pour la partie occidentale entre Main et Neckar, puis agrandie aux dépens des Thuringiens. Elle dépendait de l'Austrasie. Après le partage de 843, elle parut le noyau du royaume des Francs orientaux, lequel comprenait en outre la Saxe, la Thuringe, la Bavière, l'Alamanie et leurs dépendances. Après l'extinction des Carolingiens, on élut roi Conrad le Franconien, mais bientôt la prépondérance passa aux Saxons. La Franconie n'avait pas d'unité aussi marquée que la Saxe, la Souabe et la Bavière, sous leurs ducs nationaux, bien que la famille de Conrad y eût un rôle analogue. Elle s'étendait au Nord jusqu'au Thuringerwald, à la Werra, la Fulda, l'Eder, le Sieg; à l'Est au Fichtelgebirge et à la Rednitz; au Sud à l'Altmuhl, à la Wernitz, à la Kocher moyenne, à l'Enz et à la Murg; à l'Ouest elle dépassait le Rhin, comprenant Mayence, Spire, Worms et le district de la Nahe. Elle fut divisée en 1022 en Francia occidentalis ou rhénane et orientalis. L'accession à l'empire de la dynastie franconienne en refit le centre de la puissance impériale; elle y était directement soumise; de grandes principautés ecclésiastiques s'y formaient : archevêché de Mayence, évêchés de Spire, Worms, Wurtzbourg, Bamberg. L'empereur Henri V donna (1115) à son neveu Conrad le duché de Franconie orientale, dont la capitale fut Rothenburg, sur la Tauber, et laissa au frère de celui-ci, Frédéric, son héritier, le duché de Franconie rhénane. Le fils de ce Frédéric fut le fameux Frédéric Barberousse qui laissa à son cadet Conrad le duché paternel avec le titre decomte palatin du Rhin (1155). Ce fut l'origine d'une de grandes principautés allemandes (le Palatinat) Le nom de Franconie fut restreint alors au duché oriental. Dans les deux régions existaient en outre un grand nombre de petites principautés ecclésiastiques ou laïques. Lorsque Maximilien Ier divisa l'Allemagne en cercles, il ne comprit pas le Palatinat rhénan dans celui qui garda le vieux nom de Franconie; celui-ci s'étendit sur 27000 km² comprenant, en 1792, 1 547 000 habitants répartis entre 69 territoires : 27 principautés territoriales, 1 fief d'empire, 25 comtés d'empire, 8 villes impériales. Le nom de Franconie disparut avec le Saint-Empire en 1806. Il fut renouvelé en 1837 par Louis Ier, de Bavière, lequel désigna par les noms de Franconie haute, moyenne et basse, les provinces du Main supérieur, de la Rezat et du Main inférieur : La Haute-Franconie, ch.-l. Bayreuth, réunit les anciennes principautés de Bayreuth et de l'évêché de Bamberg. Elle s'étendait sur 6999 km² et compte 573 320 habitants (en 1890) dont environ 60 % de protestants et 40 %° de catholiques. La Franconie-Moyenne, ch.-l. Anspach, correspondait aux anciens territoires d'Eichstaett, Anspach et Nuremberg; elle avait 7574 km² et 700 606 habitants (1890)., dont environ 76 % de protestants, 22 % de catholiques et 2 % de juifs. La Basse-Franconie, ch.-l. Wurtzbourg, représentait les territoires de l'ancien évêché de Wurtzbourg, de la principauté de Schweinfurt, et de nombreuses enclaves ou petites seigneuries. Elle avait 8401 km² et 618189 habitants, dont environ 18% de protestants, 80 % de catholiques et 2 % de juifs. | |