| Trèves (all. Trier, lat. Augusta Trevirorum) est une ville d'Allemagne, sur la rive droite de la Moselle; 103 500 habitants. Entourée de belles promenades, c'est une ville ancienne à rues étroites, irrégulières; la place centrale est celle du marché, avec une croix de syénite érigée en 958, une fontaine de Saint-Pierre. - La Liebfrauenkirche (église Notre-Dame ou église de la Vierge), à Trèves est l'un des plus importants témoignages des commencements de l'architecture gothique en Allemagne. Les principaux édifices sont le pont de huit arches sur la Moselle, qui remplace un pont romain; la Porte Noire, porte fortifiée bâtie par les Romains vers la fin du IVe siècle; longue de 36 m, large de 21, haute de 23 m, elle avait été transformée en église au XIe siècle; au XIXe elle a été dégagée et ne garde qu'une abside 'romane; il reste des ruines du palais des empereurs, des thermes, de l'amphithéâtre où Constantin fit jeter aux bêtes des milliers de prisonniers Francs (306), et Bructères (313); il contenait 30.000 spectateurs; une basilique romaine a été rebâtie au milieu du XIXe siècle et convertie en église protestante (1856). Citons aussi la "tour des Francs", ancien magasin; l'abbaye de Saint-Maximin, érigée sur des ruines romaines; la cathédrale, surmontée de quatre tours, renferme des parties romaines, d'autres mérovingiennes (vers 550), carolingiennes (VIIIe s.), romanes du XIIe siècle, un cloître' gothique, de beaux tombeaux et des reliques dont la plus fameuse est la sainte tunique. L'église de la Vierge (Liebfrauenkirche), qu'un cloître joint à la cathédrale, est la plus ancienne église gothique d'Allemagne (1227-1243), copiée de celle de Braisne (France). Elle a été construite sur le site d'une ancienne église romane. Outre les neuf autres églises, Trèves possède beaucoup de vieilles maisons, la plus ancienne, dite des Trois Rois, date du XIIIe siècle; celle des marchands (un marché des grains), en style gothique, est du XVe. Trèves fut la capitale des Trevires, puis, à partir du IIIe siècle, la résidence des empereurs attachés à la garde de la frontière du Rhin; Constantin en fit le chef-lieu d'une des quatre préfectures en lesquelles se divisait l'Empire romain. Les Huns la détruisirent en 451. Le traité de Mersen l'attribua aux Francs orientaux, c.-à-d. à l'Allemagne (870). Dès le IXe siècle, les archevêques y absorbèrent le pouvoir de comtes et firent administrer par des avoués la ville qui lutta pour obtenir son autonomie; elle fut ville libre impériale de 1212 à 1308, puis retomba sous la juridiction archiépiscopale. Elle fut plus tard délaissée par les archevêques pour Coblence; posséda, de 1473 à 1797, une université; fut souvent occupée par les Français qui faillirent l'annexer au XVIIe siècle et y parvinrent en 1794. Ce fut, de 1801 à 1814, le chef-lieu du département de la Sarre; puis elle fut cédée à la Prusse. - La Porte noire, à Trèves. - Cet énorme monument romain remonte au IIIe siècle de notre ère. Il y a deux façades entre lesquelles s'étend une cour de défense. L'entrée. double, est flanquée de grosses tours; des arcades en plein cintre éclairent des galeries intérieures. L'archevêché de Trèves. L'archevêché de Trèves, électorat du Saint-Empire, occupait à la fin du XVIIIe siècle 8.314 km² peuplés de 280.00 habitants. Son revenu était d'environ 500.000 thalers Il comprenait deux parties ayant pour centres Trèves et Coblence. Les évêchés suffragants, tous français, étaient Metz, Toul, Verdun et (depuis 1777) Saint-Dié et Nancy. L'archevêque-électeur tenait dans le collège électoral le second rang. Il était le successeur des légendaires saints Eucharius Valerius et Maternus, martyrs du Ier siècle. Le premier évêque historique de Trèves fut Agritius, en 314; puis vint Maximin (332-349), qui reçut Athanase fugitif. Hetti (814-847) obtient rang d'archevêque des pays mosellans; Radbod (883-915) absorbe le comté avec droit de monnaie, de douane, etc.; Robert (930-956) couronne Otton Ier, à titre de titulaire du plus ancien évêché de l'Empire; ce ne fut qu'en 1315 que Trèves reconnut ce droit à Cologne. Théodoric Il, obtient la primatie de Gaule et de Germanie (969). La dynastie de Luxembourg favorisa l'archevêché de Trèves dont Beaudouin, frère de l'empereur Henri VII, occupa le siège de 1307 à 1354; il devint archichancelier du royaume d'Arles, accrut les possessions de son église et les mua en souveraineté territoriale. Sous Richard de Grieffenklau (1511-1531) se manifeste le culte de la Sainte Tunique qui attira des milliers de pèlerins à Trèves. Jean VI de Leyen (1556-1567) appela les jésuites qui prirent la direction de l'électorat. Philippe de Soetern (1623-1652), partisan de la France, fut dix ans détenu à Vienne (1635-1645). Le dernier archevêque fut Clément-Wenceslas, due de Saxe (1768-1802), en même temps évêque de Ratisbonne, Freisnig et Augsbourg; en 1802, il se borna à ce dernier évêché; les territoires électoraux de la rive gauche du Rhin avaient été cédés à la France par les paix de Lunéville (1801), et un évêché de Trèves institué, qui fut suffragant de Malines (10 avril 1802); les territoires de la rive droite du Rhin furent sécularisés en 1803 au profit de Nassau-Weilburg. La bulle De salutate animarum (1821) réorganisa l'évêché de Trèves, comme suffragant de Cologne, dans ses limites historiques. La reprise des expositions de la Sainte Tunique (1844) fit grande impression. (A -M B.). -- En 1615, l'électeur Lothar von Metternich a commencé à construire un palais de style rococo à Trèves, l'archevêque Johann Philipp von Walderdorff a complété la structure en 1756. Aujourd'hui, le palais - considéré comme l'un des bâtiments rococo les plus impressionnants dans le monde - abrite les bureaux administratifs de la Ville de Trèves. Images : The World Factbook. | | |