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Heidelberg est une ville d'Allemagne (Bade-Wurtemberg), à 19 km au Sud-Est de Mannheim, à 47 kilomètres au Nord-Est de Karlsruhe et à 116 m au-dessus de la mer, sur la rive gauche du Neckar, affluent droit du Rhin, au pied du Koenigstuhl (568 m); 143.500 habitants, en 2012. La ville occupe, sur un espace de 2 km² environ, une bande étroite de terrain entre les montagnes et le Neckar, depuis la porte appelée Karlsthor, près de laquelle est située la station du chemin de fer de Heidelberg- Wurzbourg, jusqu'à la gare du côté opposé, située à l'Ouest de la ville ; les deux gares communiquent par un tunnel. La ville est traversée par une grande rue longue de 3 km de l'Est à l'Ouest. Deux ponts traversent le Neckar et unissent Heidelberg à son faubourg de Neuenheim : l'un (le Vieux-Pont) a 210 m de long et 9 m de large et porte la statue de Minerve et celle de l'électeur Charles-Théodore; le second, situé à l'extrémité occidentale de la ville, a 243 m de long et 10 de large; il a été terminé en 1877. - Heidelberg. Parmi les nombreuse places de la ville, il faut citer la Wredeplatz sur laquelle s'élève, depuis 1860, le monument du feld-maréchal de Wrede. Heidelberg possède aussi de belles églises. On peut citer l'église de la Providence, l'église des Jésuites et l'église de Saint-Pierre, construite en grès rouge, restaurée en 1868-1870, et qui contient de superbes tombeaux du XVIe et du XVIIe siècle. Plus intéressante encore est celle du Saint-Esprit (Heilliggeistkirche), mentionnée dès 1239, beau type de style gothique, était la troisième église à être construite sur le site de la place du marché et il a fallu près de 150 ans pour la terminer. Elle contient le tombeau de son fondateur, l'empereur Ruprecht. Entre environ 1706 et 1936 l'église a été divisée par une cloison interne qui permettait des services à la fois catholique (dans le choeur) et protestante (dans la nef). En 1936, le mur a été enlevé et l'église est devenue exclusivement protestante. L'église du Saint-Esprit, à Heidelberg. En dehors de ceux que l'on vient de mentionner, la ville elle-même, qui a été détruite complètement au XVIIe siècle, ne contient pas de monuments remarquables. Le quartier du Schlossberg avec ses maisons qui gravissent les pentes des collines relie Heidelberg à l'ancien château qui s'élève sur le Jettenbuhel, colline détachée du Geisberg, à 100 m au-dessus du Neckar et est l'une des plus célèbres ruines d'Allemagne. Commencé à la fin du XIIIe siècle et embelli par les électeurs Robert ler (1353-1390), Robert III, Otton-Henri, Frédéric IV (XVIe siècle) et Frédéric V (1610-1621), il a été détruit en grande partie par les troupes françaises en 1689 et 1693 et ravagé par la foudre en 1764. Enfin dans une cave, on montre la fameuse tonne de Heidelberg, refaite en 1751, qui a 8,50 m de long et 7 m de large et peut contenir 236,000 bouteilles. La chapelle renferme un petit musée de souvenirs locaux. A l'Est du château se développe la grande terrasse, d'où on a une vue magnifique sur la vallée du Rhin jusqu'à Spire. A l'Ouest un ancien bastion est remplacé par un jardin.
Construit en grès rouge, revêtu maintenant de lierre et soigneusement entretenu, ce château aux trois quarts ruiné demeure une des plus belles oeuvres de l'architecture allemande. Les différents bâtiments forment un carré dont les coins sont flanqués de tours. Les faces Nord-Ouest et Nord-Est. dominent la pente qui descend à la rivière; les faces Sud-Est et Sud-Ouest les jardins dont les sépare un fossé. A l'angle Ouest est la grosse tour, de 30 m de diamètre, achevée en 1533, complètement éventrée en 1689 et dont ne subsiste que la muraille intérieure; à l'angle Nord la tour octogonale; à l'angle Est une tour de 27 m de diamètre dont les murs épais de 6,50 m ont été ouverts, mais non renversés, par l'explosion. On l'appelle Tour fendue; elle date de Frédéric ler (1550). Le château de Heidelberg vu depuis l'église du Saint-Esprit. Le vieux palais et le palais de Robert (1400-1440) sont au Sud-Ouest; c'est la partie la plus ancienne, avec l'ancienne chapelle dont l'extrémité s'engage dans la façade Nord-Ouest. Celle-ci est formée au centre par le palais de Frédéric (1601-1607), en style Renaissance, décoré de seize statues; au-devant est la plate-forme de l'Altan flanquée de deux tourelles; à gauche, le reliant à la grosse tour, le palais d'Elisabeth, la partie la plus neuve du château; à droite, le palais neuf, comprenant la tour octogonale (1525). Celui-ci continue la façade Nord-Est formée par le palais Otton-Henri et le palais Louis que sépare la tour de la bibliothèque (1550). Le Palais Otton-Henri, bâti à partir de 1556, représente une combinaison de style gothique et Renaissance; il est admirablement décoré; c'est la partie la plus originale du château. Le palais Louis forme une équerre des deux côtés de la Tour fendue. Dans la cour intérieure est le Puits. « Lorsqu'on est entré dans la cour du château de Heidelberg, écrit Victor Hugo, on a devant soi les deux hauts frontons triangulaires de cette façade touffue et sombre du palais de Frédéric IV, à entablements largement projetés, où se dressent entre quatre rangs de fenêtres, taillés de ciseaux les plus fins, neuf palatins, deux rois et cinq empereurs. A sa droite, on a l'exquise devanture italienne d'Otton-Henri, avec, ses divinités, ses chimères et ses nymphes, qui vivent et qui respirent, veloutées par de molles ombres poudreuses, avec ses césars romains, ses demi-dieux grecs, ses héros hébreux et son porche, qui est de l'Arioste sculpté. A sa gauche, on aperçoit le frontispice gothique de Louis le Barbu, furieusement troué et crevassé d'un taureau gigantesque. Derrière soi, sous les ogives d'un porche où s'abrite un puits à demi comblé, on a les quatre colonnes de granit gris données par le pape au grand empereur d'Aix-la-Chapelle, qui vinrent au VIIIe siècle de Ravenne aux bords du Rhin, et, au XVe siècle, des bords du Rhin aux bords du Neckar, et qui, après avoir vu tomber le palais de Charlemagne à Ingelheim, regardent crouler le château des palatins à Heidelberg. Tout le pavé de la cour est obstrué de perrons en ruine, de fontaines taries, de vasques ébréchées. »La verdure qui entoure les ruines, les allées ombragées de grands arbres du jardin, les magnifiques points de vue des environs font de Heidelberg une des plus jolies villes d'Allemagne. Les environs sont charmants; le Molkenkur au-dessus du château et les deux montagnes qui dominent la ville, le Koenigstuhl et le Heiligenberg, sont de jolis buts de promenade; sur la rive droite du Neckar s'étend le Philosophenweg, belle promenade d'où l'on a une vue superbe. Située à la sortie d'une vallée fluviale, la ville a une certaine importance commerciale. On y trouve des industries. Mais c'est aussi une ville d'été où affluent les touristes et les étrangers; c'est également une ville universitaire importante, qui accueille aussi des organismes de recheche, parmi lesquels plusieurs sites de l'Institut Max Planck (physique nucléaire, astronomie, recherche médicale). - Plan de Heidelberg. Source : OpenStreetMap. Histoire de Heidelberg. Le Vieux Pont, sur la Neckar. - Ce pont qui compte neuf arches a été construit entre 1786 et 1788 pour remplacer un pont en bois. En partie détruit en 1945, lors de la retraite de l'armée allemande, il a ensuite. été complètement restauré en deux ans. Photos : The World Factbook. Université.
Pendant la guerre de Trente ans, l'université de Heidelberg eut beaucoup à souffrir; plus tard, la paix de Lunéville lui porta presque le coup mortel et elle fut près de fermer en 1802. Dès l'année suivante, elle commença à se relever sous l'électeur Charles-Frédéric qui lui donna une nouvelle forme et le nom de Ruperto-Carola (Ruprecht-Karls-Universität). Au mois d'août 1986, l'université a célébré son 600e anniversaire. Heidelberg et son château (l'"Alhambra de l'Allemagne"), depuis l'Hirschgasse. |
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