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Les Gingkoales
sont des plantes-phanérogames-gymnospermes
dont la seule espèce actuelle est le Gingko
biloba L. (ou Salisburia adiantifolia de Smith) ou arbre de
Gordon, est un grand arbre dioïque,
remarquable par ses feuilles alternes, persistantes,
longuement pétiolées, à limbe plan, cunéiforme,
ordinairement bilobé et parcouru par des
nervures divergentes en éventail
de la base au sommet. Les fleurs mâles, réunies
en un long chaton pédonculé,
portent des étamines stipitées
dont l'anthère est biloculaire
et surmontée d'un prolongement du connectif. Les fleurs femelles,
insérées en petit nombre sur des axes particuliers, sont
formées chacune d'un ovaire conique, entouré
à sa base d'un bourrelet épais en forme de disque. Cet ovaire
devient à la maturité une drupe
jaunâtre, de la grosseur et de la consistance d'une prune de Damas
et dont l'épais noyau renferme une graine dressée à
embryon-dicotylédoné,
situé dans l'axe d'un albumen charnu.
Pollen
de Ginkgo.
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a, noyau. - p, cytoplasme. - c, cils vibratiles.
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Anthérozoïde
de Ginkgo. - cv, cellule végétative. - cg, cellule génératrice.
- cs, cellule stérile. |
Le Gingko croît en Chine
et au Japon,
où il a été considéré comme un arbre
sacré. On le plante autour des pagodes. Il a été pendant
longtemps très rare en Europe,
d'où son nom vulgaire d'arbre aux quarante écus. Aujourd'hui,
il est cultivé, çà et là, dans les jardins.
C'est un bel arbre très ornemental. Il se plaît dans les sols
frais et profonds ou il atteint de grandes dimensions. Le Gingko a donné
des variétés à feuilles
panachées et à rameaux pleureurs. On le multiplie de graines,
de boutures de greffes.
Extrémité
d'un ovule de Ginkgo. - p, grain de pollen fixé sur les parois
du nucelle nuc. - ch, chambre pollinique. - m, micropyle.
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La pulpe
de ses
fruits, charnue et huileuse, répand,
à la maturité, une odeur désagréable due principalement
à l'acide butyrique et aux acides gras volatiles qu'elle renferme
à côté de l'acide gingkosique et de l'acide citrique.
L'amande, au contraire, a une saveur agréable de noisette, jointe
à une certaine âpreté. Elle est réputée
digestive.
Gingko
biloba (rameau florifère).
La
paléontologie des Gingkoales.
Les Gingkoales ou Salisburiées
ont été très abondantes aux époques géologiques
anciennes, particulièrement à la période jurassique;
on les a rapprochées des Taxinées, mais la formation d'anthérozoïdes
dans le tube pollinique du Gingko, constatée par Hirasi, tend plutôt
à les rapprocher des Cycadinées,
du moins au point de vue des phénomènes de la fécondation.
En résumé, les Gingkoales forment, parmi les Gymnospermes,
une classe équivalente aux Cordaïtes, aux Cycadales, aux Conifères,
etc.
A.
Salisburia
Huttoni (Steenb.) Hr., du jurassique moyen de Yorkshire. - C. S.
pseudo-Huttoni (Hr.) Sap., du jurassique de la Sibérie orientale.
- D. Chaton mâle de la même espèce. - E. Appareil
de fructification avec deux graines.
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Les espèces fossiles
de Gingko (Kaempf.) ou Salisburia (Sm.) sont assez
nombreuses, ainsi que celles d'une série de genres
voisins, tous se distinguant entre eux principalement par le mode de découpure
des feuilles, plus ou moins profondément
lobées, parfois divisées jusqu'à la base en lobes
indépendants ou réduites à d'étroites lanières.
Les Ginkkoales font leur apparition dans
le permien (Russie
et Autun)
et se multiplient dans le jurassique (Sibérie
et Spitzberg),
pour se poursuivre à travers le crétacé jusque dans
le tertiaire (Groenland,
Angleterre,
Italie);
le Salisburia adiantoides (Ung.) ne peut guère être
distingué du Gingko biloba actuel et est probablement de
même espèce. A l'époque jurassique les Gingkoales s'étendaient
d'un pôle à l'autre.
Le genre Saportea (Font. et Wh.)
du permien (États-Unis)
et du westphalien supérieur (Canada)
ne diffère des Gingko que par la divergence plus accentuée
des deux lobes principaux de la feuille
plus grande d'ailleurs.
Dans le genre Gingkodium (Yok.),
très voisin également, le limbe
de la feuille est, au contraire, atténué vers le bas et à
son sommet, tantôt à peine échancré, tantôt
bilobé ; il n'a été rencontré que dans le jurassique
moyen du Japon.
Le genre Whittleseya (Newb.), du centre des Etats-Unis, a également
la feuille atténuée en bas, mais tronquée en arc de
cercle au sommet et à bord dentelé.
Gingkophyllum
grasseti. - Fragment de rameau feuillé (d'après Saporta).
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Les feuilles, dans
le genre Rhipidopsis (Schmalh.) (Permo-trias de l'Inde
et de l'Argentine), sont orbiculaires
ou ovales, à folioles cunéiformes
rappelant celles des Gingko jurassiques; les Psygmophyllum (Schimp.)
du permien de l'Oural ne paraissent guère en différer.
Saporta
a donné le nom de Gingkophyllum à des Gingkoales à
feuilles
atténuées en long pétiole, mais à limbe cunéiforme
entier ou lobé, qu'on trouve dans le westphalien (Carbonifère
moyen) d'Angleterre et
le permien de Lodève.
Les genres Baiera (F. Br.) et Trichopitys (Sap.) sont rapportés
également aux Gingkolaes, les Dicranophyllum (Gr.-Eury) le sont
avec plus de doute. (Ed. Lef / G. B.).
A.
Salisburia
antarctica Sap., du lias australien. B. S. intériusculaHr.,
du jurassique du cap Boheman (Spitzberg).
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