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Autun (Augusta Aeduorum, Augustodunum, Paulia, Florentia, Flavia Aeduorum) est une ville de France, chef-lieu du département de la Saône-et-Loire, sur une colline dont l'Arroux baigne le pied, à 106 kilomètres au Nord-Ouest de Mâcon; 16 400 habitants. Histoire. La Porte Saint-André, à Autun. Sous la domination romaine, il s'établit à Autun des écoles célèbres où les jeunes gens venaient se former à l'éloquence dès le règne de Tibère. Le christianisme apparut de bonne heure dans cette cité; on rapporte que saint Andoche et Thirse furent martyrisés à Saulieu vers l'an 177. Tétricus s'empara d'Autun après, un siège de sept mois; la ville fut restaurée par Aurélien. Les Bagaudes l'ayant ravagée à nouveau (l'Histoire de l'Empire romain ), Constance-Chlore la releva de ses ruines vers 296; il mit l'école sous la direction de l'orateur Eumène. Ce dernier obtint en 311 de Constantin qu'il fit remise aux citoyens d'Autun de ce qu'ils devaient au fisc depuis cinq années; la ville par reconnaissance prit le nom de Flavia, qui tomba bientôt en désuétude. En 350, Magnence s'y proclama empereur. Les habitants repoussèrent une armée d'Alamans en 356. Il semble que Gondicaire, roi des Burgondes, se soit emparé d'Autun en 420; elle tomba au pouvoir de Clotaire et de Childebert en 534; elle fut saccagée par les Sarrasins en 731; par les Vikings en 888. Sidoine Apollinaire mentionne le premier comte d'Autun connu : Attale (460). Au IXe siècle, le comté d'Autun fut l'objet de nombreuses compétitions. Il passa dans la maison des ducs de Bourgogne. Ceux-ci établirent à Autun leur résidence. Au Xe siècle, le chapitre de l'église Saint-Nazaire avait le droit de battre monnaie, droit que lui reconnurent successivement Hervé de Châlon, évêque (920), et Robert II de Bourgogne (1287).
Après la bataille de Poitiers, Autun eut à souffrir des ravages des Anglo-Navarrais. En 1523, les habitants repoussèrent des aventuriers qui, cantonnés dans les environs, s'apprêtaient à venir assiéger la ville. L'amiral Coligny, après sa victoire d'Arnay-le-Duc, marcha sur Autun, brilla le prieuré de Saint-Symphorien et en partie l'abbaye de Saint-Martin. Grâce au courage du président Jeannin et du bailli, le comte de Charny, les horreurs de la Saint-Barthélemy furent épargnées à Autun. Le 18 mai 1591 le maréchal d'Aumont, qui commandait les troupes de Henri IV, vint mettre le siège devant la ville; il fut forcé de le lever au bout de trente-quatre jours. Les Autunois, qui étaient entrés en pourparlers avec le roi dès novembre 1594, ne se rendirent qu'en juin 1595. L'année 1628 fut marquée par une terrible peste. La ville souffrit de l'invasion de 1814. Au Moyen âge le chef de l'administration municipale s'appelait vierg; dès 1342 on voyait en lui le successeur du magistrat gaulois des Eduens, le vergobretus; mais il est plus probable que le vierg n'est que l'ancien vigerius ducal dont on trouve mention dès 1122; en 1275, Pierre de Beaune est encore dit vigerius Eduensis. Cette charge dura jusqu'à l'édit d'août 1692 qui créa les maires perpétuels. Aux Etats de Bourgogne, le vierg d'Autun présidait la chambre du tiers-état en l'absence, du maire de Dijon. En l'an 600, l'évêque d'Autun Syagrius reçut du pape Grégoire le droit de porter le pallium, droit que conservèrent ses successeurs. L'évêque d'Autun était président-né des Etats de Bourgogne, et il administrait la province ecclésiastique de Lyon pendant les vacances du siège métropolitain. Les armes d'Autun sont d'argent au lion de gueules, au chef de Bourgogne ancienne.
Monuments. On admire encore les portes romaines d'Arroux et de Saint-André; les ruines du temple dit d'Apollon et de celui de Minerve; la cella du temple de Janus. Le théâtre occupait le lieu dit Caves Joyaux ou Juliots; la pierre de Couhard, sorte de pyramide quadrangulaire, dont la destination est inconnue; nombreux restes d'aqueducs. Eglises. La cathédrale d'Autun. C'est une édifice roman, qui fut retouché à la fin du XVe siècle. Eglise Saint-Lazare (ci-dessus), ancienne chapelle ducale, devenue ensuite cathédrale, fondée vers 1060, consacrée en 1132 par Innocent Il, achevée en 1178; chapelles ajoutées au XVe siècle. Cette église comprend une nef accostée de bas-côtés, un transept, un choeur sans déambulatoire; la nef est voûtée en berceau brisé, les grandes arcades sont brisées, les piliers sont cantonnés de pilastres cannelés; entre les grandes arcades et les fenêtres hautes, triforium simulé; le portail est précédé d'un porche voûté en berceau; les bas-reliefs du tympan, qui représente le jugement dernier, sont dus au sculpteur Gislebert au-dessus du transept, flèche pyramidale en pierre élevée à la fin du XVe siècle, par le cardinal Rollin. Autres églises : Eglise Saint-Jean, moderne, style roman; Saint-Pantaléon, église du XVIe siècle; Notre-Dame, église du XVIIIe siècle (1757), style grec. Monuments divers. Le théâtre et l'Hôtel-de-Ville d'Autun, sur une ancienne photographie. A mentionner aussi : les restes du réfectoire des chanoines (mon. hist.) dans le jardin de l'évêché; le Palais épiscopal, dont certaines portions remontent au XIIe siècle, restauré; l'Hôtel-de-Ville; et, devant la cathédrale, une fontaine monumentale de la Renaissance. (M. Prou). |
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