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La fécondation

La fécondation est la transformation, en un oeuf capable de développement, d'un élément sexuel mûr. La fécondation est le phénomène terminal de la reproduction sexuelle des êtres vivants. Dans la reproduction asexuelle ou agame, un être produit des éléments multiplicateurs appelés spores, dont chacun, séparément, a le pouvoir de reproduire l'organisme d'où il provient. Dans la reproduction sexuelle, il se produit des éléments multiplicateurs analogues, mais qui subissent, avant d'être mis en liberté, des modifications spéciales, constituant le phénomène de la maturation.

Le phénomène de la maturation transforme les éléments multiplicateurs en éléments sexuels; il y a, dans chaque  espèce sexuée, deux catégories d'éléments sexuels : les éléments mâles (gamète mâle, androgamète, anthérozoïde, spermatozoïde) et les éléments femelles (gamète femelle, gynogamète, oosphère, ovule). Les éléments sexuels des deux catégories jouissent des propriétés suivantes :

1° chacun d'eux, isolément, est incapable de développement;

2° l'élément femelle d'une espèce ne peut être fécondé que par l'élément mâle de la même espèce;

3° ces deux éléments sont complémentaires; 

4° la fusion de l'élément mâle et de l'élément femelle, transforme ce dernier en un oeuf complet, capable de développement, et qui est le point de départ d'un nouvel individu. Ainsi donc, la fusion de deux éléments de sexe opposé réalise la fécondation.

Ordinairement, les éléments mâles et femelles sont produits par des individus différents, que l'on appelle, eux aussi, individus mâles et femelles (dimorphisme sexuel); la fécondation est donc croisée, c'est-à-dire qu'elle nécessite l'intervention de deux individus générateurs. Dans beaucoup de cas cependant les éléments des deux sexes sont produits par un même individu appelé hermaphrodite; mais, en général, les éléments mâles et femelles ne sont pas mûrs en même temps chez le même individu et ne peuvent pas se féconder l'un l'autre; les éléments mâles sont généralement mûrs les premiers (protandrie); donc, même chez les hermaphrodites, il faut qu'il y ait fécondation croisée, c'est-à-dire intervention de deux individus dans la fécondation (dichogamie). Chez les fleurs hermaphrodites, en particulier, la fécondation croisée est généralement réalisée par le moyen des insectes qui transportent le pollen d'une fleur à l'autre. 
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Fécondation.
Pénétration d'un spermatozoïde
dans l'ovule d'une étoile de mer.

Darwin a insisté sur l'utilité de la fécondation croisée; elle maintient le type moyen de l'espèce, quoique Weissmann y ait vu, au contraire, la source des variations spécifiques. Même quand les éléments des deux sexes sont de tailles très différentes, il ne faut qu'un élément mâle pour féconder un élément femelle; quand plusieurs spermatozoïdes entrent dans un ovule, un seul d'entre eux joue le rôle d'élément mâle; les autres sont digérés. D'autres expériences (Boveri, Morgan, Delage) ont montré qu'il suffit d'un morceau d'ovule, même dépourvu de noyau, pour fabriquer, par fusion avec un spermatozoïde, un oeuf capable de développement. 

L'abeille et quelques autres animaux présentent un cas aberrant de fécondation. Chez ces êtres, l'ovule n'est pas un véritable élément sexuel, en ce sens qu'il est capable de se développer par lui-même; dans ce cas, il donne naissance à un mâle ou faux bourdon; mais il est, néanmoins, susceptible d'être fécondé par fusion avec un spermatozoïde, et alors, il donne naissance à une reine ou une ouvrière.

Normalement, la fécondation croisée a lieu entre un mâle et une femelle de même espèce; mais elle peut avoir lieu entre des organismes d'espèces différentes (hybridation). L'hybridation ne peut, cependant, se produire qu'entre espèces voisines; encore les hybrides résultant de ce croisement sont-ils la plus souvent stériles (Fécondité).

Chez les phanérogames-angiospermes, le grain de pollen, tombé sur le stigmate, y germe et donne un tube pollinique qui s'enfonce dans le stigmate, suit le tissu conducteur du style, atteint le micropyle d'un ovule, qu'il franchit, dissocie le sommet dit nacelle et vient placer son extrémité au contact de l'oosphère.

Si le micropyle est la voie ordinaire de pénétration du tube pollinique, il peut aussi pénétrer à travers le tégument de l'ovule, au niveau de la chalaze, comme l'ont vu Treub chez les casuarinées, Nawaschin chez le bouleau. Chez les phanérogames gymnospermes, le grain de pollen tombe directement dans la chambre pollinique qui occupe le sommet du nucelle, et le tube pollinique engage finalement son extrémité dans le col d'un corpuscule, de manière à atteindre l'oosphère correspondante.

Chez les cryptogames, la fécondation résulte souvent de l'union d'un anthérozoïde motile avec une oosphère immobile (cryptogames vasculaires, muscinées, beaucoup d'algues); mais l'anthérozoïde peut être immobile (floridées) ou l'élément fécondateur être extravasé d'une cellule mâle (péronosporées). (NLI).

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