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Un embryon végétal
est le rudiment de la plante qui se trouve, dans
la graine, protégé par certaines enveloppes
et nourri par des liquides spéciaux. C'est la partie essentielle de la
graine, c'est le jeune végétal à son premier état. On verra aux articles
graine et ovule, que l'on
trouve dans l'ovule, parfois avant la fécondation, le plus souvent immédiatement
après, art sommet du sac embryonnaire, suspendue au micropyle,
la vésicule embryonnaire, qui est la
première forme de l'embryon. Elle se compose d'abord d'une seule utricule,
remplie d'une matière granuleuse; mais bientôt sa structure se complique,
et on y distingue :
1° le suspenseur, ligament
qui l'attache au micropyle, et qui est formé de quelques cellules allongées,
disposées bout à bout;
2° la vésicule embryonnaire elle-même,
utricule renflée, globuleuse, qui pend à l'extrémité libre du suspenseur,
au milieu du mucilage plastique dont le
sac embryonnaire est rempli à cette époque. L'embryon s'organise aux
dépens de cette utricule.
La vésicule embryonnaire est d'abord remplie
d'une matière granuleuse agglomérée en une sel je masse; celle-ci se
segmente bientôt en deux masses égales, puis en quatre, puis en seize,
et ainsi de suite, tellement qu'après ce travail de segmentation
on trouve une masse cellulaire Ă fines cellules, mais encore indivise;
on n'y peut distinguer aucune partie. C'est le premier état de l'embryon.
Bientôt, du côté du micropyle, cette masse utriculaire s'allonge en
une pointe qui formera la radicule ou
le germe de la racine de la future plante;
en même temps les parties latérales se développent en une ou deux masses
celluleuses qui fomeront les cotylédons ou
le cotylédon unique, et à l'opposé de la radicule se distingue comme
un petit bouton la gemmule ou portion supérieure
de l'axe de l'embryon, portion qui donnera naissance Ă la tige et Ă ses
appendices. Il est essentiel de remarquer
dans ce développement que l'axe se forme dans une position telle que la
radicule regarde le micropyle, et par conséquent la gemmule regarde la
chalaze; en un mot, l'axe de l'embryon
est parallèle à celui de la graine, mais dans une position inverse. Cette
position est constante; quelle que soit celle du micropyle, la radicule
est toujours dirigée vers lui.
Dans la graine mûre, l'embryon comprend
donc deux parties que l'on petit distinguer :
1° l'axe de la jeune plante;
2° le corps cotylédonaire.
L'axe a reçu, en général, le nom de plantule;
on y distingue la
radicule (germe de la
racine), la tigelle (germe de la tige), portion
opposée de l'axe embryonnaire, souvent trop peu développée pour pouvoir
ĂŞtre reconnue; enfin la gemmule, jeune
bourgeon qui constitue l'extrémité de l'axe opposée à la radicule,
et doit être considérée comme. le premier bourgeon terminal de la tige
de l'embryon. Le corps cotylédonaire doit être regardé comme constituant
la première on les premières feuilles végétales.
Chaque cotylédon est une feuille modifiée
et transformée en un amas de matière nutritive mise en réserve pour
le jeune végétal; c'est an moment de la germination
qu'il utilisera ces matériaux. On a souvent nommé collet de la
plante le point de la longueur de l'axe qui sépare la tigelle de la radicule;
la position de ce point est difficile à déterminer.
Embryon monocotylédoné.-
Dans les végétaux monocotylédonés,
l'embryon est ordinairement de forme cylindrique, arrondi ou ovoĂŻde Ă
ses extrémités. Le cotylédon y dissimule souvent la gemmule au fond
d'une petite fente plus ou moins visible et située sur un de ses côtés;
l'extrémité tournée vers le micropyle est la radicale, toute la portion
de l'embryon située au delà de la gemmule et à l'opposé de la radicale
est le cotylédon unique qui caractérise les végétaux de ce groupe.
En général, pour bien voir la structure d'un embryon monocotylédoné,
il est nécessaire d'en faire une coupe. Quelques embryons monocotylédonés
ont une radicule aussi grosse que le cotylédon lui-même; on les a nommés
embryons macropodes.
Embryon dicotylédoné. - Certains
embryons dicotylédonés ont une forme
semblable à celle des précédents; mais ou distingue toujours à l'extrémité
gemmulaire les deux lobes du corps cotylédonaire. Très souvent l'embryon
dicotylédoné se compose d'un petit axe comme celui que l'on voit dans
l'amandier renfermé entre deux cotylédons ovales ou hémisphériques.
Suivant leur développement on leur consistance, les cotylédons sont charnus
(haricot, pois) on foliacés, et alors on distingue même des nervures
Ă leur surface (ricin, euphorbe). Dans ce dernier cas, on leur distingue
même parfois un limbe et un pétiole, et chacun peut reconnaître alors
que ces organes sont véritablement les premières feuilles
de la jeune plante. Dans les pins, les sapins et quelques autres végétaux,
surtout dans la famille des Conifères, il
y a plusieurs cotylédons disposés en verticille autour de la plante.
La disposition variable des cotylédons entre eux et par rapport à la
plantule fournit dans la classification
des végétaux des caractères précieux. (Ad. F.).
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