| La Hesse-Cassel ou Hesse-Électorale, en allemand 'Hessen-Kassel ou Kurhessen, est un ancien Etat de la Confédération germanique, composé de plusieurs parties, dont la plus considérable, de forme très irrégulière, comprenait la Hesse propre, et était bornée au Nord par la Prusse et le Hanovre, à l'Est par la Saxe-Weimar et la Bavière, au Sud par le territoire de Francfort et la Hesse-Darmstadt, et à l'Ouest par le Nassau, la Hesse-Dartmstadt et la principauté de Waldeck. Superficie 918,500 hectares. Cet Etat était divisé en 4 provinces, subdivisées en 22 cercles. Ces provinces étaient : Hesse-Inférieure avec Schaumbourg, ch. l. Kassel; Hesse-Supérieure, ch. l. Marbourg; Fulda, ch. -l. Fulda; Hanau, ch. l. Hanau. il occupait la huitième place à la diète, et y avait trois voix dans le plenum. Il avait un évêché à Fulde. La couronne électorale était héréditaire; la famille régnante professait la religion dite réformée, et le gouvernement était constitutionnel. Le sol du territoire auquel correspondait cet Etat, sillonné par les monts du Thuringerwald, est arrosé par la Fulde et la Werra et par le Mein et la Lahn. Il est fertile en céréales et riche en mines de fer, de cuivre, de houille, d'alun, etc. Issus des Celtes, les Hessois, Hassi, en allemand Hessen, furent d'abord gouvernés par des comtes, dont la dernière héritière épousa Louis ler, landgrave de Thuringe. A l'extinction de la maison de Thuringe par la mort de Henri Raspe, en 1247, sa nièce Sophie, femme du duc Henri de Brabant, obtint la Hesse en 1265, et la transmit à son fils, Henri l'Enfant, qui fixa sa résidence à Kassel, fut fait prince d'empire en 1292 et fonda la maison de Hesse. Un de ses descendants, le landgrave Philippe, dit le Magnanime, combattit la révolte des paysans de la Thuringe, embrassa la Réforme et l'introduisit dans la Hesse en 1526. Il créa en 1527 l'université protestante de Marbourg avec les biens enlevés aux monastères. Il se mit, avec l'électeur Jean-Frédéric de Saxe, à la tête de la ligue de Smalkalde. Battu et fait prisonnier par Charles-Quint à Muhlberg, en 1547, il ne recouvra sa liberté qu'en 1552. Quoique marié avec Christine de Saxe, il avait épousé une seconde femme en 1550, avec l'approbation de Luther et de Mélanchthon. Il mourut eu 1567, après avoir partagé ses possessions entre ses quatre fils, dont l'aîné, Guillaume IV, et, le quatrième, George Ier, furent les chefs des deux lignes de Hesse-Cassel et de Hesse-Darmstadt de la maison de Hesse. Guillaume IV, surnommé le Sage, régna de 1567 à 1592, et fut le protecteur des lettres, des sciences et des arts. Il écrivit lui-même un ouvrage sur l'astronomie. Une troisième ligne, celle de Hesse-Hombourg, se détacha en 1596 de celle de Hesse-Darmstadt. D'autres lignes non souveraines, mais apanagées, sont sorties de celle de Hesse-Cassel. La ligne de Hesse-Rheinfels-Rotenbourg eut pour fondateur Ernest, dernier fils du landgrave Maurice, né en 1623 mort en 1693. Il était revenu au catholicisme, que professèrent ses descendants jusqu'à l'extinction de cette ligne, en 1834, par la mort de son dernier représentant, Victor-Amédée. La ligne de Hesse-Philippsthal fut fondée par Philippe, troisième fils du landgrave Guillaume VI, né en 1655, mort en 1721. Le chef de cette ligne laissa deux fils, dont l'aîné, Charles, continua la ligne de Hesse-Philippsthal, et le segond, Guillaume, né en 1692, mort en 1761, fut le fondateur de la ligne de Hesse-Philippslhal-Barchfeld. Au landgrave Guillaume IV, dit le Sage, succédèrent Maurice le Savant, 1592-1627; Guillaume V, le Constant, 1627-1637 ; Guillaume VI, le Juste, 1637-1663); Guillaume VII, 1663-1670; Charles, 1670-1730, dont le fils, Frédérie Ier, épousa Ulrique-Eléonore, soeur de Charles XII, et devint roi de Suède. Guillaume VIII gouverna le landgraviat au nom de son frère Frédéric, et lui succéda en 1751. Il fut remplacé par son fils Frédéric Il, 1760-1785, qui embrassa le catholicisme. Mais Guillaume IX fut élevé dans le protestantisme par sa mère, fille de George II, roi d'Angleterre. Il accéda avec la Prusse à la paix de Bâle en 1795, reçut en 1803 le titre d'électeur, et prit le nom de Guillaume ler. Il perdit eu 1806 son électorat, qui fut incorporé au royaume de Westphalie. Il y rentra en 1813 et mourut en 1821. Son fils, Guillaume II, donna le scandale d'une liaison avec mademoiselle Ortlepp, faite comtesse de Reichenbach, puis comtesse de Lessonitz, et sa femme et son fils s'éloignèrent de lui. Il fut forcé par ses sujets, en 1831, de leur accorder une constitution. Son fils devint cette même année corégent et lui succéda en 1847, sous le nom de Frédéric-Guillaume ler. Il fut obligé, en 1818, de modifier la constitution dans le sens des idées alors dominantes. Contraint par une révolte de quitter la Hesse en 1850, il y fut ramené par les troupes austro-bavaroises, et promulgua une nouvelle constitution provisoire en 1852; mais les Hessois trouvèrent cette constitution moins libérale que celle de 1831, et l'électeur entra en lutte avec les deux chambres. Le désaccord fut soumis à l'examen de la diète germanique, qui se montra favorable à l'électeur. L'Allemagne se partagea sur cette question : l'Autriche, avec la Bavière et quelques autres Etats, se prononça pour la constitution de 1852, et la Prusse, avec plusieurs autres Etats du Nord de l'Allemagne, pour la constitution de 1831. L'électeur se vit obligé de publier une constitution présentée comme définitive, le 30 mai 1860. La chambre des députés protesta, en 1860, en faveur de la constitution de 1851, et fut dissoute; mais une nouvelle chambre renouvela la même protestalion en 1861. L'Autriche s'entendit alors avec la Prusse pour résoudre la question sur les bases de 1831, et la diète de Francfort vota une proposition dans le même sens en 1862. L'électeur refusa d'accéder aux instances et aux menaces de la Prusse. Cependant la pression militaire exercée contre lui par la Prusse le força à admettre enfin, en 1862, le rétablissement de la constitution de 1831, avec la loi électorale de 1849. | |
| Hesse-Darmstadt (Grand-duché de), en allemand Hessen-Darmstadt. - Ancien Etat de la Confédération germanique, qui se composait de deux parties principales, séparées l'une de l'autre par la Hesse-Electorale, et est borné au Nord par la Hesse-Electorale et la Prusse, à l'Est par la Hesse-Electorale, la Bavière et Bade, au Sud par ces deux derniers Etats et à l'Ouest par la Prusse et le Nassau. Superficie : 8405 km². Il était divisé en trois provinces, subdivisées en cercles : 1° Hesse-Supérieure, ch. I. Giessen; 2° Starkenbourg, ch. l. Darmstadt; 3° Hesse-Rhénane, ch. l. Mayence. Il occupait la neuvième place à la diète et y avait trois voix dans le plenum. Il avait un évêché à Mayence. La couronne grand-ducale était héréditaire, et les femmes sont appelées à la succession à défaut d'héritier mâle. Ce pays a reçu en 1820 une constitution, qui a été modifiée en 1849, 1851 et 1856. Il avait deux chambres représentatives. Le sol, arrosé par le Mein, la Lahn et la Nahe, présente des montagnes, des plaines fertiles et des pâturages qui nourrissent beaucoup de bestiaux. Il a des forêts et est riche en mines de fer, de cuivre, etc. La ligne de Hesse-Darmstadt de la maison de Hesse a eu pour fondateur George ler, ou le Pieux, dernier fils de Philippe le Magnanime, souverain de la Hesse entière, qui eut en partage à la mort de son père, en 1567, la partie supérieure du comté de Katzenellnbogen avec Darmstadt pour résidence. Celui de ses successeurs qui hérita du landgraviat en 1790, Louis X, perdit, à la paix de Lunéville en 1801, la partie du comté de Lichtenberg située sur la rive gauche du Rhin; mais il obtint en 1805 un accroissement de territoire. Il vit encore ses Etats s'agrandir en 1806, lorsqu'il entra dans la Confédération du Rhin, avec le titre de grand-duc, sous le nom de Louis ler. Il abandonna à la Prusse en 1812, ce qu'il possédait en Westphalie, mais il obtint un dédommagement sur les bords du Rhin. Il restitua aux landgraves de Hesse-Hombourg leur souveraineté, qui leur avait été enlevée en 1806. Il mourut en 1830 et eut pour successeur son fils Louis Il, mort en 1848, et remplacé par son fils Louis III. Cette branche de la maison de Hesse était luthérienne. Mais le grand-duc Louis III accorda à l'Eglise catholique sa liberté. | |