| Le nom d'adoptianisme est donné à l'une des nombreuses hérésies concernant la Trinité. Pour abréger et faciliter, l'explication des mots nombreux qui se rapportent à ces hérésies il convient de donner ici, une fois pour toutes, la formule de la doctrine orthodoxe, telle qu'elle a été édictée en 451, par le concile de Chalcédoine : « Nous confessons un seul et même Fils, Notre-Seigneur Jésus-Christ, parfait dans sa divinité et parfait dans son humanité, véritablement Dieu et véritablement homme, formé d'une âme raisonnable et d'un corps; consubstantiel au père, quant à sa divinité, et consubstantiel à nous, quant à son humanité [...] un seul et même Christ [...] de deux natures, sans confusion, sans transformation, sans isolement, sans que l'union, la distinction des deux natures soit effacée, mais de telle sorte que les deux natures, conservant chacune ses attributs respectifs, forment ensemble une seule et même personne. » Au temps de Charlemagne, deux évêques espagnols, influencés peut-être par les conceptions des musulmans, auprès desquels ils vivaient et qui avaient sur l'unité de Dieu des idées très limpides, Elipand et Félix, enseignèrent que, si le Christ, en tant que Dieu, est dieu par nature, il n'est, comme humain, que le fils adopté de Dieu, le premier né dans l'adoption de la grâce. Cette doctrine impliquait une dualité dans la personne, tandis que la formule orthodoxe n'admet que la dualité dans le nature, et qu'elle proclame énergiquement l'unité dans la personne; elle constituait une hérésie que Charlemagne crut devoir réprimer. Elipand, qui était archevêque de Tolède, sur un territoire appartenant aux rois maures, se trouvait à l'abri des poursuites, il les brava et continua à professer sa croyance. Mais Félix, évêque d'Urgel, avait son siège dans une province soumise alors à Charlemagne. Il fut condamné à Ratisbonne (792), et il se rétracta. Deux ans après, le concile de Francfort réprouva solennellement l'adoptianisme. (E.-H. V.). . | |