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Fulda

Fulde ou Fulda. - Ville d'Allemagne, à 112 kilomètres au Sud  de Kassel, sur la Fulde. Cathédrale, église Saint-Michel, château avec jardins, riche bibliothèque. Aux environs, beau château de la Faisanderie. Abbaye célèbre. Ce monastère est le noyau de la ville qui se groupa autour de lui, dès 779. Il fut fondé, sous la direction de Boniface, par un de ses disciples, Sturm, en janvier 744, et dès l'abord richement doté par le fils de Charles Martel, Carloman, sur lequel Boniface exerçait un ascendant considérable. Sturm alla au Mont-Cassin et en rapporta la règle de Saint-Benoît, qu'il, introduisit à Fulda. Le pape Zacharie exempta (4 novembre 751) l'abbaye de toute juridiction épiscopale sauf celle de Rome. Avant la mort de Sturm (779) qui fut le premier abbé, le nombre des moines s'éleva déjà à plus de quatre cents. Pépin et Charlemagne continuèrent à doter Fulda, et les abbés firent un usage excellent de leur pouvoir et de leurs richesses : L'abbaye fut un des centres de propagande et d'instruction en Allemagne. Douze professeurs (seniores), dirigés par un magister, y enseignaient les lettres, les sciences et la théologie; mais on y cultivait aussi la langue allemande; on y formait non seulement des artistes, mais des artisans. Parmi les penseurs qui y brillèrent, on citera : Raban Maur, Walafried Strabon, Loup Servat, Alcuin, Otfried.

Les abbés de Fulda furent des personnages de premier rang, grâce à la fortune territoriale grandissante de leur maison, qui eut des possessions dans toute l'Allemagne. Otton Ier leur donna le titre d'archichancelier de l'impératrice; son successeur la primatie sur tous les abbés de Germanie et de Gaule. Avec le Xe siècle commence le déclin, bien que l'abbé Werner (968-982) obtint pour Fulda la primatie sur toutes les abbayes de « Germanie et de Gaule». Il fallut appeler des moines écossais, au début du XIe siècle, pour relever la discipline complètement relâchée. En 1331, l'abbaye fut attaquée par ses vassaux mécontents. 

En 1487, l'abbé dut engager presque toutes ses terres à ses voisins de Hesse et de Mayence. Au commencement du XVIe siècle, les principes de la Réforme religieuse risquèrent de prendre le dessus à Fulda ; puis, après la réaction de l'abbé Balthazar (1573), ils faillirent être imposés par les Suédois jusqu'en 1634. Le traité de Westphalie ne modifia en rien la situation de Fulda, mais l'abbaye était obérée de dettes. En 1752, Benoît XIV l'éleva à la dignité d'un évêché dont le titulaire fut appelé prince-évêque. En 1803, Fulda fut sécularisé et donné au prince de Nassau. Cet évêché comprenait alors 18 villes et villages. Occupé par les Français (1806), annexé au grand-duché de Francfort (1810), il fut cédé à la Prusse (1815), par celle-ci à la Hesse électorale (1816) et en 1866 annexé à la Prusse. (A19).

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Dictionnaire Villes et monuments
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